Witch a écrit :Tybalt a écrit :Les César ont au moins fait un effort pour que l'actrice principale de "The Artist" soit vaguement mentionnée aussi

Cette remarque est justement inadaptée puisque ce n'est pas du tout de la même façon que les choses se passent et que si en France on la considère comme actrice principale, ce n'est pas comme cela qu'elle pouvait gagner aux USPour aller dans le sens d'Ethan, il a été expliqué (par l'un des présentateurs C+ je crois) que Weinstein a fait en sorte que Bérénice Béjo soit nommée en second rôle féminin parce qu'il n'y avait aucune chance que les américains la considèrent comme un premier rôle dans ce film, et que la concurrence était trop rude. Tout comme elle l'était pour le second rôle, cela dit, fallait pas rêver.
Ce que je voulais dire, c'était que plus généralement, dans les médias etc. il n'y en a que pour Dujardin dans cette affaire, alors qu'il partage l'affiche avec Bérénice Béjo.Certes, il est possible que la différence de qualité de jeu soit telle que le silence qui entoure Béjo n'est qu'un voile poli jeté sur sa médiocrité insigne en comparaison de la mémorable performance artistique de l'Artist. Mais je me demande s'il n'y a pas aussi un vague chouia de tirage de couverture médiatique.
Witch a écrit :Les producteurs candidatent les participants de leur film, il y a campagne, lobbying, opération séduction,
visite dans les usines et au salon de l'agri et tutti quanti avant les votes. Un business quoi !

En l'occurrence, autant le principe du film avait lointainement amorcé mon intérêt la première fois que j'en avais entendu parler, autant maintenant je vois
The Artist partout dans les rues sur les arrêts de bus, les flancs de bus, les culs de bus, les colonnes Morris, les portes de boulangerie, les couloirs de métro, les murs de stations de métro, les panneaux dans les gares, j'en entends parler absolument partout à la radio, à la télé, sur Internet, dans le journal, dans le programme télé, sur les unes des journaux gratuits dans les poubelles, dans les conversations des gens, j'ai
The Artist dans mon salon, dans ma chambre, dans mon bain, dans mes poches, dans mes chaussettes, dans la tête, dans les cheveux, dans les oreilles, j'en bouffe tout le temps, on m'en gave, je l'ai probablement déjà digéré, déféqué, remangé, redigéré et redéféqué une bonne dizaine de fois sans avoir eu le temps d'en sentir le goût, on pourrait probablement faire du foie gras arôme
The Artist si on m'arrachait le foie maintenant ; j'ai le cerveau saturé, j'ai les oreilles qui sifflent, le nez qui pique et les yeux qui pleurent, j'en suis rincé, lassé, dégoûté, je n'en peux plus, et je ressens un besoin absolument urgentissime d'OUBLIER TOTALEMENT tout ce qui concerne ce film afin d'avoir les pensées libres pour n'importe quel autre sujet sérieux ou futile dans le choix duquel mon libre-arbitre et mes goûts spontanés auront droit à une vague consultation préalable. Le plus terrible dans cette histoire, c'est que ce film n'est même pas vraiment passé par la case "réflexion". Dans un autre monde, si je n'en avais pas été abreuvé à longueur de journées depuis plusieurs semaines, j'aurais peut-être eu le temps de l'oublier et d'y repenser, de me dire que tiens décidément ça avait l'air bien, de me dire que peut-être je pourrais aller le voir, oh et puis non, d'en parler un peu avec des gens, ici ou ailleurs, de changer d'avis plusieurs fois, d'hésiter avec d'autres films, et peut-être finalement de me décider à aller le voir. Là ce n'est pas ça, c'est THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST THE ARTIST depuis des semaines. C'est sans doute une campagne de promotion magistralement menée, mais chez moi ça ne provoque qu'une réaction : "Mais f***-moi la paix avec ce p*** de film à la fin !" Je suis le premier navré du caractère impardonnablement basique et vulgaire de cette réaction, mais je n'en maîtrise rien, c'est peut-être primal, ou alors je suis une tête de mule. Cela dit, ça n'a rien de personnel : ça m'avait fait la même chose avec
Harry Potter et la coupe de feu à sa parution, et par la suite avec un certain nombre d'autres livres, films ou produits, dont
Avatar et
Les Aventures de Tintin : titre à rallonge, les iMac/Pod/Pad, Google+,
Le Chat Potté, etc.Le pire, c'est que je n'écoute la radio qu'un quart d'heure par jour environ, et idem pour ce qui est de regarder la télé. Je frémis en pensant à la part de cette campagne publicitaire qui ne m'a
pas "atteint".Enfin, à part ça, ça a l'air d'être un bon film, j'en ai entendu du bien par ceux de mes amis qui l'ont vu. Je crois même que, quand les mécanismes de la mémoire et du goût auront pu reprendre leur fonctionnement habituel après l'indigestion, je le verrai sans doute avec plaisir. Juste je ne pourrai plus supporter la moindre allusion à ce truc avant une bonne dizaine d'années.