Voici la première partie de ma critique d'A Dance With Dragons.La suite plus tard !
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Critique A Dance With Dragons.Et donc, nous y voila. Après cinq ans d’attente pour beaucoup (mais bien moins pour moi qui aurait dévoré la série entière en quelques mois), la danse est finalement sous nos yeux.Le mastodonte est enfin disponible… et que dire ? Que dire ?Etre subjectif va être difficile, tant la magie aura opéré tout au long de la lecture.Alors, oui, bien sur, on pourra reprocher a GRRM ses longueurs et ses prises de temps, mais tout cela, au final contribue au réalisme du style de l’auteur, a son style si prenant. On sent qu’il veut éviter de simplement narrer les grands évènements et faire profiter du voyage. Stephen King le disait à la fin de la Tour Sombre : le vrai plaisir est dans le voyage et non l’arrivée. Et GRRM nous donne ce vrai plaisir si intense.Et puis, soyons honnêtes, le plus il y’a à lire, le mieux c’est tant la verve et la classe littéraire de GRRM sont hypnotisant. Passons maintenant a la revue détaillée du bouquin, et pour ce faire, j’emprunterais également au traditionnel cas-par-cas des POV d’ADWD.Jon, pour commencer, puisqu’au final, il s’agit de lui qui a le plus de chapitres, avec ses 13 POV.Jon Snow… que dire sur son histoire dans ADWD sans penser avant tout a la conclusion qui fera couler des litres d’encre de son dernier chapitre.Je ne ferais pas exception a la règle et en parlerais aussi : je refusais de croire mes yeux dans un premier temps… et puis après de longues heures de réflexion, je commence a réaliser qu’avec ce twist, GRRM a de quoi nous emmener dans une toute nouvelle dimension de son histoire, et c’est la qu’on réalise a quel point l’attente de TWOW va être abominable, et si jouissive…Pour ce qui est du reste de l’histoire. Jon est définitivement un gars du nord. Froid, réfléchi, déterminé, un vrai meneur d’homme, prêt a prendre des décisions qui s’opposeront a ses hommes, mais en sachant qu’il fait le bon choix.On ne peut que l’admirer pour ne pas exploser, entre les disputes et tensions avec ses hommes, les diplomaties avec le Free Folk, Val et Tormund, la présence des Queen’s Men et de Stannis et l’indéchiffrable Melissandre… ce qui ressort du personnage de Jon au final est sa force, sa conviction, son calme si étonnant pour un si jeune homme… alors, chapeau Lord Commander !Daenerys Dany Targaryen… la jeune fille perdue si attendrissante devenue reine d’un peuple, symbole d’espoir et de liberté...Je tenais à parler d’elle avant Tyrion, car elle et Jon sont très similaires et pourtant si éloignés. Tous deux sont de jeunes gens mis à l’ écart ou perdus (la bâtardise de Jon, l’exile et l’ombre du frère pour Dany) amenés à régner, ou, tout du moins, diriger.Et pourtant, leur approche du pouvoir se révèle presque opposée… la où Jon osait décider seul, contre les avis de ses hommes, Dany tente de concilier tout son monde pour ne vexer personne.A sa décharge, les intrigues alambiquées, complexes et pleines de coups fourrés de Slaver’s Bay (encore plus qu’a King’s Landing) ne sont pas les intrigues bien plus directes et froides du Wall.Que Dany vexe l’un des multiples conseillé/allié/ennemi-pervers/général… et c’est toute la cohésion de Mereen qui s’écroule et tombe dans le chaos et l’anarchie.Alors, autant que pour Jon, Dany force le respect. Tout cela sur les épaules de la jeune fille doit être un fardeau terrible qu’elle gère magnifiquement bien, quitte a céder, et on l’excusera, et faire des erreurs de temps a autres (je pense notamment a Daario Naharis), car après tout, elle mérite le droit de vivre un peu. Et c’est la que le titre de la saga (A Song of Ice and Fire) prend son sens. La où Jon est la glace, Dany est le feu, Mère des Dragons.La jeune fille côtoie également une foule de personnages fascinants, à défaut d’être attachants : Brown Ben Plumm, Hizdhar Zo Loraq, the Green Grace…Mais heureusement, et la, bravo a GRRM, il lui permet, ainsi qu’a nous, de respirer, en l’entourant de vrais alliés attachants : Missandei, Barristan Selmy, Grey Worm…Et pour finir sur Dany, comment ne pas mentionner son dernier chapitre ? L’un des meilleurs de la saga : sa marche a travers la mer Dothraki, malade, hallucinatoire, éprouvante, rétrospective, folle, déterminée et ses dialogues avec Viserys ou Jorah Mormont font de ce chapitre un moment de pure beauté et magique ! Tyrion Lannister… The Imp… le personnage le plus populaire de la saga… le cynisme et la tchatche incarnée… et pourtant, au final, je n’ai pas ressenti autant de plaisir que je l’aurais espéré a lire son histoire… alors, oui, bien sur, elle permet beaucoup de révélations (Yong Griff / Aegon) et de découvertes sur les Free Cities ou Old Valyria, mais l’arrivée du personnage de Penny aura été LA vraie erreur du bouquin. C’est un personnage insupportable qui plombe tout le personnage de Tyrion, l’entrave, le bloque, l’enchaine et l’empêche de se lâcher et de tout nous donner ! Je serais peut être violent, et je m’en excuse mais qu’elle crève ! Rendez-nous notre Tyrion !Toutefois, son duo avec Jorah est assez similaire à celui qu’il formait avec Bronn (qui m’aura manqué dans l’histoire) : une relation particulière avec un guerrier tueur. Mais là où Bronn apportait une répartie cynique et hilarante a Tyrion, celle avec un Jorah brisé et détruit nous révèle une toute autre facette du nain et nous rappelle pourquoi il s’agit d’un personnage si populaire et plein de surprises et de délices.Tout ce qu’on peut espérer c’est que Tyrion reprenne son destin en main dans TWOW, arrête de se faire bringueballer de partout et nous sorte du très grand Tyrion !Theon Reek Greyjoy…Ahlalala, George… quel génie…Qui n’a pas eu envie de foutre des baffes à Theon lorsqu’il a trahi Robb et pris Winterfell… nous comprenions son complexe d’infériorité, mais avions tout de même terriblement envie qu’il arrête ses conneries…Et voila qu’alors que nous croyions que Theon c’était du passé, que son histoire était finie, qu’il ressurgit en l’un des êtres les plus brisé qu’il m’ait été donné de découvrir.Les chapitres de Reek sont terribles. Parfois a la limite du soutenable. Découvrir toute la ruine du personnage et l’être ignoble qu’est Ramsay (qui ici pensait que personne ne serait plus abominable que Joffrey ?) est une véritable épreuve aussi jouissive qu’elle est terrible.Et pourtant, la très subtile remontée du personnage lorsqu’il retourne dans la seule maison qu’il a connue, Winterfell, est une véritable goulée d’air frais. Le voir se reconstruire seul, repartir de presque rien, se recréer est une odyssée phénoménale… jusqu'à ses retrouvailles avec sa sœur, terriblement touchantes lorsqu’on se souvient de leurs premières retrouvailles si différentes.Et maintenant de se dire que le plus grand tour de force de GRRM serait de rendre Ramsay aussi sympathique que nous le sont les jumeaux Lannister maintenant… mais je pense qu’au final, Joffrey et Ramsay sont les seuls personnages impossibles à sauver de la saga.Quentyn Martell… je ne serais pas objectif en parlant de Quentyn car l’empathie que j’aurais ressentie pour lui aura été immense. Je me serais totalement retrouvé dans le personnage. Sur le plan physique déjà, nous nous ressemblons, et même sur le plan psychologique : de grands romantiques, rêveurs, rêvant de prouver au monde ce qu’on peut faire et de vivre dans le regard de l’être aimé.Son dernier chapitre m’aura donc totalement ému. Sa mort atroce, son échec dans sa tentative de prouver a Daenerys sa valeur, car c’est de ça qu’il s’agit vraiment, il aura tenté de dompter les dragons plus pour prouver son amour que pour l’honneur de Dorne, malgré ses tentatives pour s’en convaincre, l’auront rendu dans l’échec incroyablement émouvant. Certains iront dire que c’est un personnage faible. Mais je ne pense pas, il est terriblement intelligent, il s’est juste trompé et n’était pas fait pour ça.Et à la fin, lors de son agonie dans le lit qu’il aura traversé la moitié du monde pour rejoindre (merci Barristan) m’aura presque fait pleurer.Alors, Quentyn, farewell boy. See you in another life, brother (comme dirait un certain Ecossais) !Davos Seaworth. Pas grand-chose à dire sur Davos. Au travers de ses yeux, nous auront découvert Sisterton, White Harbor, les geôles de Wolf’s Den (excellent chapitre dans lequel il se morfond dans sa cellule sans savoir ce que lui réserve l’avenir)…Mais les points forts restent l’arrivée a la cour de Wyman Manderly, où l’on a envie de massacrer tous les Freys et où Davos se retrouve terriblement seul et perdu dans son honneur…Et puis, bien sur, le grand discours de Wyman Manderly, en passe de devenir culte ! « The North Remembers ! »Les frissons que cette réplique aura procurés !Prochaine étape Skagos ?Frissons a venir…