721
Avancement :
Drenaï : 8/11
Jon Shannow : 3/3
Les Pierres de pouvoir : 2/2
Le Lion de Macédoine : 2/2
La Reine faucon : 2/2
Rigantes : 1/4
Troie : 0/3
Romans indépendants : 4/4
Romans policiers : 1/2

Dark Moon : Un Gemmell original par certains aspects ; personnage principal féminin pour qui la fin justifie les moyens, une magie indépendante de la religion et pas de références directes à « La Source » ou aux Pierres de pouvoir (même si j’ai eu peur à un moment) et surtout, pas de voyages dans le temps (enfin pas vraiment) ou dans d’autres univers ; et pas du tout sur d’autres : on suit avant tout des guerriers qui se préparent à affronter un ennemi maléfique qui arrivera, pour des raisons douteuses, dans quelques mois ce qui laisse le temps aux héros de se préparer pour… un siège.

Ca se laisse lire mais j’ai de plus en plus de mal avec les personnages féminins de Gemmell. Jusqu’à présent elles faisaient tapisserie dans le fond pendant que les hommes réglaient les problèmes et n’avaient que peu de substance mais depuis peu il s’est mis en leur accorder plus de place et le résultat n’est pas fameux. Sigarni (La Reine Faucon) et Karis sont deux nymphomanes dont seule la sexualité hors norme semble justifier la place qu’elles occupent dans un monde sinon exclusivement masculin. Elles ont peur de tomber amoureuses et quand elles finissent par le faire c’est pour des raisons assez lamentables à mon sens.

Je me demande aussi si Gemmell se rend compte du message qu’il fait passer dans Dark Moon. Il pourrait bien sûr ne pas y en avoir mais il tient absolument à philosopher à plusieurs reprises dans le bouquin et on pourrait presque y voir une allégorie sur le veganisme (ce dont je doute vu l’époque). Et allégorie ou pas, sa morale est complètement boiteuse : il insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne faut pas répondre à la violence par la violence et qu’il vaut mieux s’éteindre que de devenir maléfique mais au final celui qui sauve le monde est un mage qui commet presque un génocide. Et du reste toute sa bibliographie est remplie de guerriers qui arrêtent le mal à la pointe de leurs épées.

Les Guerriers de l’hiver (Drenaï T. 8) : C’est un Gemmell assez bon avec quelques originalités par rapport au schéma habituel : des héros qui meurent, la sur-couche habituelle de géopolitique qui est pratiquement absente (le peu qu’il y a est par contre très mauvais), le nombre de points de vue qui est assez élevés et on se concentre sur la survie et le combat contre le mal. Ce livre a cependant deux gros problèmes : 1° il fait partie du cycle Drenaï et 2° Gemmell montre l’inverse de ce qu’il dit.

Pour le premier problème, on assiste ici au réveil d’un mal ancien et aux tentatives désespérées d’un petit groupe surtout composé de vétérans qui tentent de contrecarrer ses plans. La High Fantasy n’est pas ce que je préfère mais soit, c’est plutôt bien raconté. Là où le bas blesse c'est que ce mal ancien n’a jamais été évoqué dans aucun autre Drenaï : Gemmell vient de l’inventer et je trouve que ça achève le peu de crédibilité et de cohérence qui restait au cycle Drenaï. Il y avait déjà bien assez de magie et de démons dans ce monde sans en inventer de toutes nouvelles sortes… Je ne comprends pas pourquoi ce livre n’est pas un roman isolé comme Renégats ou l’Écho du Grand Chant (Grand Chant qui est d’ailleurs mentionné plusieurs fois ici). Les rares références aux précédents tomes sont tout à fait dispensables.

Le deuxième problème est par contre commun a bien des livres de la deuxième moitié de la bibliographie de Gemmell : alors qu’il était ouvertement manichéen dans la première moitié, il tente depuis quelques livres de faire tenir à ses personnages des discours du style « le mal n’est qu’une question de point de vue ». C’est bien joli ces discours mais quand toute l’action du roman vient contredire ces propos, ça donne juste une impression de schizophrénie.

L’Écho du Grand Chant : C’était mon roman isolé préféré et ça l’est resté. C’est même le meilleur Gemmell que j’ai (re)lu cette année un peu devant le premier tome du Lion de Macédoine et les aventures de Druss. Des tas de choses ne vont pas dans ce roman pourtant : de point de vue purement stratégique et magique, le déroulement de la guerre n’a aucun sens. En outre, tout se résout par elle et le titre du livre y fait clairement référence mais il n’est presque jamais question de musique…

Mais voilà, ce bouquin me prend au tripes, il y a quelque chose de fascinant à assister à la disparition d’une civilisation et Gemmell arrive à la restituer avec émotion. Et, même si ça reste du Gemmell, c’est probablement le livre dans lequel il aura le mieux réussi à se défaire de son manichéisme jusqu'à présent. Bon ok, le héros principal des Avatars est un peu une exception au grand cœur mais on assiste ici à la tentative désespérée d’un peuple d’esclavagistes racistes d’échapper à sa fin par tous les moyens et ceux qui tentent de les renverser ne valent pas mieux voire sont pires. J’aime bien aussi ce qu’il a fait avec la mythologie Anajo (je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler). Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, lisez « L’Écho du Grand Chant ».

L’Épée de l’orage (Rigante T. 1) : Alors ? Est-ce qu’un de mes plus grands amours de jeunesse tient la distance après toutes ces déceptions ? Verdict : oui ! Même si ce n’est pas aussi brillant que dans mes souvenirs, c’est pour ça que j’aime Gemmell et j’ai hâte de relire les 3 tomes suivants. Dire que Rigante est Grimdark est sans doute un peu exagéré (et anachronique vu l’année de publication) mais on est en tout cas très loin du reste de sa production en terme de profondeur des personnages (de Connavar surtout) qui ne sont plus des archétypes mais des hommes et des femmes avec leurs défauts et leurs passions. Ils ne tentent pas de sauver le monde du mal mais simplement de survivre. L’Épée de l’orage est essentiellement un tome initiatique qui nous montre comment Connavar (très librement inspiré de Vercingétorix par certains côtés) devient le chef qui unifiera les clans grand-bretons face à l’envahisseur romain (pardon, rocien) dans le tome suivant. C’est du très costaud sauf pour la longue partie romance (le troisième quart) que j’avais complètement oublié et qui est à pleurer d’invraisemblance et de médiocrité. Même dans Rigante, Gemmell a toujours autant de mal avec les personnages féminins...

722
Avancement :
Drenaï : 9/11
Jon Shannow : 3/3
Les Pierres de pouvoir : 2/2
Le Lion de Macédoine : 2/2
La Reine faucon : 2/2
Rigantes : 4/4
Troie : 0/3
Romans indépendants : 4/4
Romans policiers : 1/2

Le Faucon de minuit (Rigante, t. 2) : Aïe, revoilà le combat du bien contre le mal. Et, comme ça avait déjà été le cas dans d’autres œuvres de Gemmell, ledit combat (qui devrait être central dans un tel récit), n’est qu’une aparté avant que les affaires des hommes (la guerre entre Roc et les Keltoïs) reprennent. Nettement moins bien fichu que le tome 1, Le Faucon de minuit est sauvé par sa fin et la partie purement martiale de la carrière de gladiateur de Bane (encore que certains combats sonnent faux). Pour le reste, c’est au mieux médiocre avec une religion rocienne qui se résume à être Le Mal. On ne sait absolument pas en quoi elle consiste si ce n’est qu’elle persécute ce qui n’est pas d’accord avec elle : en l’occurrence Le Bien/La Source/La vieille religion keltoï. On tombe carrément dans le burlesque lorsqu’on apprend (même si on s’en doutait/le craignait) que la dame au voile est en fait Lia ou que Covanan sauve le monde par le pouvoir de l’amour même si, au final, c’est à la pointe de l’épée que tout se règle. Rarement le dilemme moral proposé dans presque toutes les œuvres de Gemmell aura été aussi bancal.

Waylander III (Drenaï, t. 9) : Le moins mauvais des Waylander. Le personnage ne m’avait jamais intéressé jusque là mais ce que Gemmell en a fait ici n’est pas inintéressant. La première moitié est assez réussie même si le pays où l’action se passe sort de nulle part et je ne formalise plus depuis longtemps sur la médiocrité des personnages féminins (violée, sa famille massacrée, sa maison détruite mais tout va bien dans le meilleur des mondes…) mais la fin a tout gâché. L’astuce trouvée pour se débarrasser d’un personnage supposément immortel est à la fois ridicule et tristement prévisible et l’épilogue est à se flinguer.

Le Coeur de Corbeau (Rigante, t. 3) : Que dire ? Un chef-d’œuvre. Premier 5/5 de l’année hors-Jaworski. Certaines ficelles sont un peu grosses (notamment sur le plan religieux) mais l’ambiance qui se dégage de ce roman est tout simplement magique et Jaim le personnage le plus attachant jamais créé par Gemmell.

Le Cavalier de l’orage (Rigante, t. 4) : En réfléchissant à la bibliographie de Gemmell l’autre jour, je me faisais la réflexion que finir les histoires n’était pas son fort et que ses derniers tomes étaient souvent moins bons que le reste. C’est encore le cas ici même si j’ai tout de même beaucoup apprécié relire Le Cavalier de l’orage. Je ne comprends pas d’où Cernunnos sort et la ficelle est un peu grosse (les ennemis obligés de s’unir face à un mal qui les menace tous…) mais si on met de côté deux aspects (les chevaliers du sacrifice/rédempteurs qui font pitié tellement ils sont caricaturaux et les réflexion franchement boiteuses de Gemmell sur le passifisme) ça reste un livre de fantasy guerrière très agréable et efficace. Il manque une partie de la magie du tome 3 puisqu’on se concentre ici presque exclusivement sur la chose militaire mais ç’aurait pu être bien pire comme conclusion à la saga.

723
Merci Shalmy pour ces retours précis !
Je ne suis pas hyper fan de Gemmell, mais je me souviens avoir relativement bien aimé (ou en tout pas détesté) Renégat et L'étoile du matin - en lecture détente et sans prise de tête ça passe crème.
Memento mori

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Avancement :
Drenaï :11/11
Jon Shannow : 3/3
Les Pierres de pouvoir : 2/2
Le Lion de Macédoine : 2/2
La Reine faucon : 2/2
Rigantes : 4/4
Troie : 0/3
Romans indépendants : 4/4
Romans policiers : 1/2

Loup blanc : Je n’en reviens pas que ce livre ait été écrit par la même personne que Rigante. Et juste après en plus… D’habitude, les histoires incluant Druss sont celles que je préfère dans le cycle Drenaï mais là,… Un des pires tomes de cette saga pourtant médiocre. Gemmell a décidé de rajouter encore quelques royaumes à son univers qui ne tenait déjà pas la route (et ce sans raisons apparentes) et, grande nouveauté, il n’y a cette fois-ci pas un héros super-balaise qui démolit des armées entières à lui tout seul mais deux puisque Druss est rejoint par un petit nouveau au casting : Skilgannon. Meilleur épéiste du monde (ou pas ? ), heureux détenteur d’armes possédées offertes par la vieille sorcière habituelle et qui tente en vain de ne plus tuer son prochain. Gemmell a essayé d’en faire un personnage gris à la moralité discutable mais c’est complètement raté puisque, s’il a commit des atrocités « dans sa jeunesse » (il n’a pas 30 ans), il est maintenant très triste et ne veut plus de violence. Et c’est complètement raté puisqu’il défouraille tout ce qui bouge, sauve les princesses et a un bon fond. Ce n’est pas ça un personnage ambigu. Au mieux, il est schizophrène. L’histoire en elle-même n’a strictement aucun intérêt est sans cesse coupée par des flashbacks, les combats sont d’un ridicule consommé et le seul point positif est qu’on trouve dans ce récit un des personnages féminins les moins ratés de l’œuvre de Gemmell (avec Maev bien entendu) : Jianna pré-possession démoniaque.

Ce tome m’a fait comprendre que, tout au long de la saga Drenaï, pratiquement tous les peuples cités sont qualifiés de peuple guerrier par excellence à l’habileté/la férocité légendaire. Si encore chaque peuple parlait de lui-même ainsi je pourrais le comprendre mais non, ce sont des étrangers qui le font à chaque fois. Quand tout le monde est un peuple de guerriers féroces, personne ne l’est…

Les Épées de la nuit et du jour : Pour ce dernier tome (écrit en tout cas, lui seul sait s’il comptait en écrire encore) de Drenaï, Gemmell a décidé de situer l’intrigue 1000 ans après le tome précédent mais en ressuscitant tous les personnages principaux de l’époque : Druss, Skilgannon et Jianna (doublement ressuscitée d’ailleurs). On peut ajouter à cela un descendant des comtes de Bronze et un descendant de Skilgannon (Decado) qui manie les armes portées par le méchant du tome précédent.

Et bien c’était une idée de merde. Or le tome précédent était déjà un des plus merdiques de la saga. Et qu’est-ce qu’on obtient en ajoutant de la merde à de la merde ? Un gros tas de merde…

Sérieusement, il n’y a pratiquement rien à sauver dans ce désastre qui se contente d’empiler pratiquement tous les clichés gemmelliens : un petit groupe de vétérans badass, des homme-bêtes, des démons, le Vide, la Source, la discussion sur le bien et le mal, des armes magiques et j’en oublie certainement. Il y a même un genre de siège, des pierres de pouvoir ! Seule originalité, une réflexion sur la distinction homme/animal et la nature profondément humaine du mal. Quelle originalité.

Concernant l’histoire en elle-même, on replonge dans le manichéisme le plus total avec une grande méchante qui tyrannise le monde depuis 500 ans et un petit groupe de héros au cœur pur qui va lutter contre elle à coup de haches et d’épées démoniaques dans la gueule. C’est inintéressant, ça ne tient pas la route et on atteint le summum quand on découvre la « nature de la magie » dans ce monde. Je n’ai jamais mis un 0 à un livre car j’estime que seul un livre fait pour des raisons malhonnêtes mérite une telle sanction mais j’ai hésité à faire une exception ici...

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Bon, j'en ai (enfin) fini avec Drenaï, il ne me reste plus à lire que Troie et le deuxième "policier" de Gemmell. Ca devrait être bien meilleur...

@Kaellis : Merci à toi. Effectivement, ses romans isolés sont généralement au dessus du reste (sauf Rigante bien entendu). Si tu ne l'as pas encore lu je te recommande L'Écho du Grand Chant qui est pour moi le meilleur des quatre.

725
J'avais oublié que tu t'étais auto/challenger :D
Courage tu vois le bout, même si on sent une certaine lassitude sur la fin
Et bien c’était une idée de merde. Or le tome précédent était déjà un des plus merdiques de la saga. Et qu’est-ce qu’on obtient en ajoutant de la merde à de la merde ? Un gros tas de merde…

.:sifflote:

Pour ma part, le personnage de Skilgannon m'avait pas déplu. Par contre je te rejoins sur ton commentaire précédent concernant Les Épées de la nuit et du jour. complètement inutile ce bouquin.

Enfin concernant ton commentaire
Ce tome m’a fait comprendre que, tout au long de la saga Drenaï, pratiquement tous les peuples cités sont qualifiés de peuple guerrier par excellence à l’habileté/la férocité légendaire. Si encore chaque peuple parlait de lui-même ainsi je pourrais le comprendre mais non, ce sont des étrangers qui le font à chaque fois. Quand tout le monde est un peuple de guerriers féroces, personne ne l’est…

C'est assez juste, mais j'ai toujours vu ça dans une temporalité différente. D'abord un peuple badass, puis un autre.... il me semble que le peuple de Skilgannon se fait défoncer dans les tomes précédent, ainsi que les Nadirs, qui deviennent à la fin le peuple le plus conquérant.
Je ne me souviens plus les noms de tous les peuples, mais entre Waylander, la jeunesse/vie de Druss et Légende, de l'eau coule sous les ponts.

726
Effectivement, Skilgannon est loin d'être le pire personnage de la saga Drenaï sur le plan psychologique mais je le trouve très mal utilisé dans les deux tomes.

Pour ta remarque sur la temporalité, je reviendrai dessus lors de mon bilan de cette aventure gemmellienne. Il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet.

727
Bravo pour Drenaï ! ;)
Je me dis, quand je vois que Tor Books propose ce genre de choses, que ce type de relectures approfondie pourrait même figurer sur le site. Bon, certains fans de Gemmell risquerait de tirer la tronche dans le cas présent. :p

729
C'est des livre qui ont d'une certaine manière "forgé mon amour de la fantasy", c'est un peu les premiers trucs que j'ai découvert après les sur-médiatisés Seigneur des anneaux, Harry Potter, Eragon, Épée de vérité, épouvanteur, Ewilan... (en tous cas dans nos pays).

C'est la césure, c'est en les lisant que j'ai commencé à me renseigner, à connaître les différents auteurs, à me faire une idée sur ce que j'aimais et ce que j'aimais moins.

Alors forcément, j'en garde un souvenir peut-être un peu naïf. Je trouve que le cycle drenaï est mauvais dans son ensemble (la cohérence se casse la gueule quasi à chaque nouveau bouquin) mais bon voir très bon dans ses individualités : Si je prends un bouquin et que j'oublie les autres, je passe un bon moment de lecture.

Du coup je me retrouve dans la situation particulière ou j'approuve toutes tes critiques en riant parce que c'est vrai que c'est super gros, souvent la même chose, etc, etc... Et pourtant je peux pas m'empêcher de les adorer, ces livres ^^

730
Merci pour tous tes retours, c'est toujours intéressant.
Je ne suis pas forcément d'accord sur tout, mais c'est là tout le plaisir de la discussion :)
Si j'ai commencé mes lectures avec Légende (pour lequel j'ai une tendre affection), j'ai terminé avec Troie qui est, à mon avis, son meilleur récit historique (la fantasy est présente en touches très légères, et les références à Homère omniprésentes)
J'avais apprécié Le Lion de Macédoine, mais trouvais dommage le dernier volume, très (trop, pour le coup) fantasy, mais qui partait complètement en quenouille.

Ceci dit, sur l'ensemble de ce que j'ai lu, je me retrouve avec le même avis que Temliw :p
En tous cas, merci encore pour tes avis
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

731
J'ai l'impression que vous n'avez retenu que mes critiques négatives. Il y a quand même pas mal de livres que j'ai apprécié. Peut-être que mes commentaires sur ceux-là étaient moins marquants mais j'ai mis 3/5 ou plus aux 4 Rigante, au tome 1 du Lion de Macédoine, à Renégats, à l'écho du grand chant, à légende et à Chevalier blanc, cygne noir.

Je ne déteste pas Gemmell, loin de là. Je trouve qu'il gâche son talent pour différentes raisons (morale complètement bancale qu'il reprend ad nauseam, univers Drenaï (1/3 de sa production tout de même) inintéressant et mal concu, inclusions d'éléments superflus qui gâchent un bon récit (les vampires de l'étoile du matin par exemple). Même 15 ans après, Rigante reste une de mes séries préférées.

732
Je suis bien d'accord avec toi mais... Je n'ai lu que le cycle drenaï et le cycle de Troie (que tu n'as pas encore critiqué). Du coup oui, je retiens surtout le négatif vu que le reste, je ne le connais pas :D

733
patcho a écrit :bonjour,
J'ai relu tout (presque) Gemmell l'année dernière, mais mon ressenti est trés différent. Je ne l'analyse pas , Il me fait rêver, c'est tout. Pour moi il a ...le souffle, je ne sais pas comment dire, cette qualité qui fait q'une histoire quand c'est lui qui la raconte est prenante. Alors, oui tous ses héros se ressemble, mais n'est ce pas le cas de la plupart des héros de fantasy?
à+;)

Je suis assez d'accord avec ceux qui retiennent principalement la qualité d'immersion dans les romans de Gemmell. Pour moi, tu rentres tout de suite dedans et tu es ailleurs. Le souffle épique te fait aimer les personnages et t'attacher à eux plus que dans la plupart des romans.

Pourtant, il est clair que tout est "simple", "brut" et peu recherché. Les intrigues dans la série Drenaï sont assez limitées et linéaires.

Mais il avait juste cette facilité à nous transporter.

Quand je lis du Gemmell, c'est pour ça.

Je ne chipote donc pas sur la simplicité, l'incohérence (effectivement, tous les peuples sont les plus guerriers, les plus terribles etc), les redites et répétitions des mêmes schémas narratifs...

Pour finir, au niveau du cycle Drenaï, je l'ai découvert par Waylander. Que j'ai adoré. Puis j'ai enchaîné avec Légende. Que j'ai adoré.

Après, les autres étaient en-dessous, même si le podium est pour moi complété par Le Roi sur le Seuil. Je suis étonné que peu de lecteurs semblent l'avoir apprécié. Mon pseudo vient de là, de ma jeunesse sur Gemmell.

J'ai repris partiellement mon pseudo du forum de Brage par facilité (pour ceux que je croisais à l'époque là-bas...?), mais quand j'avais 16-17 ans, Tenaka Khan m'a marqué :)

734
Ce qui est assez intéressant avec Gemmell, c'est que la plupart des lecteurs, même ceux qui aiment, trouvent ça plutôt facile.

Depuis ses premiers succès, des centaines (des milliers ?) d'auteurs de toutes nationalités ont tenté de reproduire sa recette, des histoires simples et efficaces de héros torturés, avec un accent sur l'héroïsme et le côté épique.

Et personne n'y est parvenu.
Personne.

Ca veut bien dire, quelque part, que les livres de Gemmell ne sont pas si simples qu'on pouvait l'imaginer :D

736
Grenouille_Bleue a écrit :Ce qui est assez intéressant avec Gemmell, c'est que la plupart des lecteurs, même ceux qui aiment, trouvent ça plutôt facile.

Depuis ses premiers succès, des centaines (des milliers ?) d'auteurs de toutes nationalités ont tenté de reproduire sa recette, des histoires simples et efficaces de héros torturés, avec un accent sur l'héroïsme et le côté épique.

Et personne n'y est parvenu.
Personne.

Ca veut bien dire, quelque part, que les livres de Gemmell ne sont pas si simples qu'on pouvait l'imaginer :D

Sans remettre en cause le fond de ton propos, je trouve que la trilogie des Macht de Paul Kearney est purement gemmellienne et s'en sort très bien.

737
Je dois toujours lire Corvus !

J'ai lu le premier tome (il y en a eu 3?).

Bah le style est très simple, les intrigues aussi. Mais c'est terriblement humain et exaltant.

Pas besoin d'écrire compliqué pour transporter. Même si son oeuvre brillera plus par son souffle que par sa qualité de littérature !

738
D’habitude j’attends d’avoir fini un livre et d’y avoir un peu réfléchi pour écrire mon avis mais le début de la Chute des rois (tome 3 de Troie) était tellement catastrophique que j’ai dû coucher mes pensées sur écran immédiatement. Absolument rien ne va dans ces premières 20 pages :Le prologue est à pleurer de bêtise et la discussion sur le sort des prisonniers mycéniens après le sac de Dardannos m’a donné envie de jeter ma liseuse par la fenêtre. Un prêtre qui s’appelle Athéos. ATHEOS ? Sérieusement ? Un prêtre (ou qui que ce soit d’ailleurs) dont la seule caractéristique dans la vie est d’être un sadique aimant torturer les enfants. Non mais sérieusement, on est où là ? Y a moyen d’être encore moins subtil ? Le boucher du coin il s’appelle Véganos ? Et s’il n’y avait que ça… Hélicon parvient à s’approcher à quelques mètres de la plage sans qu’un seul Mycénien ne le repère, incendie une flotte entière en quelques minutes et repart comme si de rien n’était. On se demande comment ils font pour la gagner cette guerre les Mycéniens avec un QI pareil.

Quant à la discussion entre Hélicon, Hector et le chef mycénien : Gemmell était à deux doigts d’écrire le premier commentaire pertinent de sa longue bibliographie sur la guerre. Et puis non, ça a dérapé à la dernière minute pour retomber dans le grand n’importe quoi habituel. La conclusion de cette discussion, Hélicon, est que tu ne vaux pas mieux que les assassins de ta femme, pas qu’en les libérant parce que leur chef a un jour sauvé des villageois tu te comportes en héros ou même en homme honorable. Si tu veux les libérer, fais le (encore que refuser la rançon soit débile) mais pas pour cette raison là bon sang. Qui m’a fichu un Hector aussi couillon au casting ?

Le plus fou c’est que, immédiatement après, on trouve une des choses les plus marquantes et justes jamais écrites par Gemmell : « Bien entendu, dit Hector. Pas question de laisser une histoire de mort et de sang gâcher un beau récit de guerre ».

Bon, je me calme et je retourne à ma lecture. J'écrirai un commentaire plus général lorsque j'aurai fini le livre.

739
C'est ce que je disais plus haut sur l'incapacité des gens à "faire du Gemmell" comme Gemmell.
Stella s'y est essayé, mais malgré l'aide qu'elle a sans doute reçue et les notes de son mari, le tome 3 de Troie est abyssal.

D'ailleurs, pour ceux qui lisent en VO, on peut voir exactement la phrase où son mari est mort dans le tome 2. C'est frappant: d'un paragraphe à l'autre, le style change complètement et devient une pâle copie.