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Posté : jeu. 20 déc. 2012 12:12
par Atanaheim
Ethan Iktho a écrit :Littlefinger a écrit :Bon, la critique complète :[...]Que penser d'Au-Delà des collines au final ?
Ben voiilà: c'est là où pour moi ça coince un chouilla.
Bah moi
JE l'ai trouvé très bien son avis.Alors que penser de ceux qui veulent du "je" dans une critique ? ;)Remarquez que
JE fais la même chose bien souvent pour la simple et bonne raison que certains avis que je poste sur le forum sont réutilisés ailleurs (ceux de la partie SF notamment :
Points Chauds ou
Vision Aveugle pour les derniers exemples).
MON avis est donc peut-être biaisé.

Posté : jeu. 20 déc. 2012 13:29
par Duarcan
Ethan Iktho a écrit :Non, le problème pour moi, c'est ta formulation de fin :"Que penser d'Au-Delà des Collines, au final ?"Mais se prendre subitement pour le critique Cinéma du site, et dire aux autres ce qu'ils doivent penser d'un film que tu promeus mais qu'ils n'ont pas forcément vu, je trouve la méthode éminemment criticable, pour le coup.Je dis ça sans aucune animosité. De toutes, ici tout le monde me connaît et sait que je suis un modèle de coolitude.

Mais eviscère-toi, c'est pas possible d'être aussi bête!

Primo, ce n'est qu'après avoir été sollicité à deux reprises que Littlefinger a posté sa critiqueDeuxio, personne t'as forcé à la lireTertio, c'est une tournure de phrase de style académique. Si tu es incapable de comprendre la différence entre un ordre et une proposition d'interprétation. Révise ta syntaxe. Enfin si pour toi un critique de cinéma a un quelconque autre droit que proposer un avis, comme celui de dire aux autres ce qu'ils doivent penser d'une oeuvre. ça démontre peut-être ton incapacité à penser par toi-même et ta paranoïa, mais je suis au regret de t'informer que tout le monde n'est pas dans le même cas. -_-Et je dis ça en toute animosité!
Posté : jeu. 20 déc. 2012 13:37
par NeoSib
Je pense qu'Ethan était plus taquin que sérieux, mais au cas où : ouais, Littlefinger, don't go !

Posté : jeu. 20 déc. 2012 13:42
par Merwin Tonnel
Et je dis ça en toute animosité!
Oui, ben on va éviter. Merci.
Posté : jeu. 20 déc. 2012 13:49
par Duarcan
Merwin Tonnel a écrit :Et je dis ça en toute animosité!
Oui, ben on va éviter. Merci.
C'est en effet pas très malin et je m'en excuse auprès d'Ethan Iktho. C'est juste le procédé de tacler un forumeur sur une critique qu'il ne voulait pas poster de lui-même qui me semble à moi éminnement critiquable.

Posté : jeu. 20 déc. 2012 14:48
par Ethan Iktho
NeoSib a écrit :Je pense qu'Ethan était plus taquin que sérieux, mais au cas où : ouais, Littlefinger, don't go !

Voilà, tu as tout compris.Je n'ai fait qu'exprimer mon avis, pour une fois de façon quand même modérée, il me semble, malgré mon goût pour l'outrance langagière. De ce point de vue, Duarcan, là, tu me bats : "Eviscère-toi, c'est pas possible d'être aussi bête", j'ai l'impression de me lire dans mes plus mauvais moments. Chapeau bas. :pL'éviscération n'est pas dans mes projets immédiats, mais je note, c'est intéressant comme argument.Si-si, on peut être "aussi bête" : la preuve, moi. Par ailleurs je n'ai jamais incité Littlefinger à déserter le forum, d'ailleurs je trouve ses critiques très intéressantes. J'ai juste exposé un petit chipotage sur la formulation, encore une fois. Et c'est lui qui a semblé très mal prendre ma remarque. Je croyais qu'il était possible de remanier une contribution quand on la bascule d'un site à un autre. J'ai dû me tromper.L'erreur est humaine. Si je me suis trompé, est-ce que ça tendrait à prouver que je suis humain ? Avouez, ce serait une bonne nouvelle.

Posté : jeu. 20 déc. 2012 15:37
par Littlefinger
Non, non mais c'est bon.C'est juste comme dit une connaissance, je pars au quart de tour.Après côté formulation Ethan, fais gaffe, franchement à l'écrit ça passe très mal ce que tu marques.Et j'insiste, j'ai fait près de 150 critiques pour un site internet (j'étais staffeur) puis une critique pour le Bifrost et quand on m'a contacté pour ce dernier, on me l'a rappelé, JAMAIS de je dans une critique. Donc je suis toujours rester là-dessus, rien à voir avec une quelconque prétention d'imposer un avis universel, c'est vraiment pour le "style" rien de plus.Comme on dit : "C'est comme ça qu'on m'a appris !"
Posté : jeu. 20 déc. 2012 15:38
par Witch
C'est vrai qu'on pourrait se dire qu'en cette veille de potentielle fin du monde, tout le monde serait enclin à plus de légèreté, de sourires, et d'esprit d'amour et de fraternité en mode Bisounours sur petits poneys :lol:Ben non, on poutre du nain, on crucifie du pédant et on se jette tous joyeusement dans la mêlée, façon village d'Astérix. Et ce un peu partout sur le forum.

Au moins ici, je l'espère, c'est amené à ne pas durer puisqu'aussi bien Littlefinger que Duarcan et Ethan sont du genre à ne pas rester fachés.

Considérez que du coup vous n'aurez pas à me faire de cadeau de Noyel

non vraiment laissez, ça me fait plaisir
Posté : jeu. 20 déc. 2012 16:40
par Atanaheim
Witch a écrit :C'est vrai qu'on pourrait se dire qu'en cette veille de potentielle fin du monde, tout le monde serait enclin à plus de légèreté, de sourires, et d'esprit d'amour et de fraternité en mode Bisounours sur petits poneys :lol
Et pis quoi encore ! Je vous cède pas mon bout de terrain sur la montagne je sais plus quoi qui sera épargnée par la fin du monde !

Posté : jeu. 20 déc. 2012 16:52
par No'wens
narsil_99 a écrit :Hop un nouvel avis, hier je suis allé voir L'odyssé de PIC'est une jolie histoire avec des images sympa, et une 3d raté.Mais au final le film est d'un ennuie, alors même si de rares moments d'émotion se dégagent du film, on s'ennuit la plupart du temps.C'est dommage, mais de jolie images ne suffise pas à faire un bon film.
Je viens de le voir aussi (en 2D, me suis méfiée de la 3D particulièrement minable dans mon cinéma), et j'ai eu un ressenti totalement différent. J'avais pourtant des appréhensions, ayant déjà lu (et apprécié) le livre. Peur de m'ennuyer parce que je connaissais l'histoire, peur d'être déçue. Et ben pas du tout ! Malgré un début assez lent et naïf, j'ai été totalement scotchée à l'écran. Surtout les passages en mer avec le tête-à-tête de Pi et de Richard Parker. La fin aurait été peut-être plus percutante avec quelques images pour illustrer. Quoique ça aurait eu un côté "fouille-merde" qui n'était pas du ton récit. Et les images, superbes, très oniriques !
Posté : ven. 21 déc. 2012 00:47
par Littlefinger
La critique d'un film de 2012 (juillet) vu dans le cadre des Plans Séquences du Majestic pour une soirée spéciale Ben Wheatley avec la présentation en AVP de son film Touristes.Meurtri dans sa chair et son esprit au cours d’une mission désastreuse à Kiev 8 mois plus tôt, Jay, ancien soldat devenu tueur à gages, se retrouve contraint d’accepter un contrat sous la pression de son partenaire Gal et de sa femme, Shen. Jay et Gal reçoivent de leur étrange nouveau client une liste de personnes à éliminer. À mesure qu’ils s’enfoncent dans l’univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay recommence à perdre pied : peur et paranoïa le font plonger irrémédiablement au cœur des ténèbres.Premier long-métrage de Ben Wheatley, un réalisateur britannique, Kill List a connu quelques heures de gloire dans les festivals qu'il a traversé. Pourtant, arrivé en catimini en France, le film a largement divisé. Il est vrai que le propos n'a, de prime abord rien de très original. Un tueur à gages qui reprend son activité pour combler ses dettes...Bon. Et pourtant...Pourtant, Kill List s'avère éminemment intriguant et étrange. Il s'ouvre sur une scène de ménage des plus banales, et continue de montrer une petite famille en proie à la crise jusqu'à ce que l'ami de Jay, Gal, entre en scène pour lui proposer un nouveau contrat. A partir de là, tout se précipite. Wheatley livre quelque chose d'assez incroyable sur le plan de l'ambiance pure. En effet, à plusieurs reprises, le film atteint des sommets dans le glauque et le malsain. Non seulement par des scènes d'une violence parfois hallucinante (la scène de torture au marteau, totalement insupportable) mais aussi par un climat pesant qui s'installe dès le début des contrats : musique bourdonnante, mise en scène sèche et angoissante, hors-champ révulsant (la séquence du snuff movie vu par Jay)... Et Wheatley profite d'une capacité incroyable pour faire n'importe quoi (on ne comprends pas vraiment le fin mot de l'histoire même si on en débusque des bouts) tout en nous collant un long-métrage scotchant. C'est d'ailleurs ce côté foutraque qui handicape Kill List. Il est difficile de voir le lien entre les deux contrats du début et la suite avec cette espèce de secte (?). Pourtant, c'est tout à fait paradoxale mais la sauce prend. En s'enfonçant dans le noir et en brouillant les cartes avec les cauchemars de Jay, Wheatley touche parfois au génie. La séquence avec les membres de la secte et la poursuite dans les tunnels et une des plus terrorisantes qui soient, pour peu que l'on soit claustrophobes en plus... Bref, malgré tout le voile de mystère qui enveloppe l'intrigue, impossible de ne pas être happé.Côté casting, les compères Jay et Gal sont respectivement interprétés par Neil Maskell et Michael Smiley, formidables tous les deux, intenses et avec une alchimie qui fonctionne très bien à l'écran. Les autres acteurs sont assez anecdotiques par leur temps d'apparition, à l'exception peut-être de Myanna Buring, impeccable.Dernier point, Wheatley tente de mêler une composante mystique/surnaturelle à son thriller, une tentative qu'on peut dire couronnée de succès malgré les (trop) nombreux non-dits. Cela dit, le but du long-métrage n'est pas très clair, cette débauche de violence, autre que de faire resurgir les traumatismes d'un ancien soldat qui devient une vraie bête, semble même assez vaine. Un défaut évident qu'on retrouvera dans son film suivant, Touristes.Thriller, fantastique, horreur... Trois pistes pour un seul long-métrage. Surprise intense mais abstraite, glauque jusqu'au bout, épaulé par un casting excellent mais plombé par un aspect décousu prononcé, Kill List s'impose comme la curiosité de l'année, autrement plus réussie que le terriblement affligeant et survendu Holy Motors.8/10
Posté : ven. 21 déc. 2012 04:06
par Ethan Iktho
Witch a écrit :Au moins ici, je l'espère, c'est amené à ne pas durer puisqu'aussi bien Littlefinger que Duarcan et Ethan sont du genre à ne pas rester fachés.

Dr Ethan : Bien évidemment ! Les uns comme les autres, on peut se laisser aller à quelques outrances, de ci, de là, mais ce n'est pas bien grave. Après on regrette, on se rabiboche, et tout va bien.
Mr Iktho :Rien du tout ! D'abord parce que j'adore être fâché. C'est le pied d'acier chromé. Et c'est contre quelqu'un que je ne connais pas ? M'en fous : faut pas bouder son déplaisir.Ensuite parce que je déteste qu'on me parle d'éviscération (si c'était pour être gentil, l'intention était peut-être louable, mais quand même branloteuse, pour ne pas dire à côté de la plaque) alors que je suis un adepte forcené du démembrement, activité quand même bien plus classieuse. D'accord, je ne peux pas produire de diplôme en la matière, mais j'ai des références sur le terrain. Et l'expérience, ça compte.Enfin parce que je ne suis pas
paranoïaque, je suis simplement
schizophrène. Je reconnais volontiers que je pourrais être paranoïaque
aussi, mais ça ne fait pas partie de mes priorités du moment.Et puis on s'en fout : aujourd'hui c'est la fin du monde, donc on fête ça grandiosement et on est en droit de se contrastiquer à la royale de ces bisbilles ô combien mesquines. Non ?

Posté : sam. 22 déc. 2012 01:47
par Duarcan
Vu
LooperPlein de bonnes idées , certaines même franchement jouissives. Mais ça tourne un peu en rond sur la fin, avec les paradoxes temporels.Et surtout le passage le plus mal maîtrisé c'est
► Afficher le texte
la disparition de bruce willis
. Pourquoi avoir voulu le montrer à l'écran?un effet final mal fichu qui fleure bon les années 90 et qui tombe comme un cheveu sur la soupe.7.5/10 pour moi
Posté : sam. 22 déc. 2012 13:16
par NeoSib
Duarcan a écrit :Vu Looper(...)ça tourne un peu en rond sur la fin
Je sais pas si c'était fait exprès, mais j'ai ri, merci.

Posté : dim. 23 déc. 2012 00:21
par Littlefinger
Mon petit coup de coeur de fin d'année, une vraie surprise mais quand même difficile d'accès, Les Hauts de Hurlevent d'Andrea Arnold :Angleterre – XIXème siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel.Andrea Arnold avait fait forte impression avec son très bon Fish Tank.Pourtant, l'imaginer en tant que réalisatrice d'un classique de la littérature anglo-saxonne, voilà bien quelque chose qu'on voyait mal. Plus habituée à l'espace urbain et contemporain qu'à la lande et au XIXème siècle, on attendait presque rien de cette énième adaptation. C'était sans compter avec le talent de la réalisatrice, et quel talent !Pour cette relecture du roman d'Emilie Brontë, Arnold a choisi de nous raconter la version la plus noire qui soit. Plongé dans une obscurité presque continue - les séquences nocturnes de toute beauté, la demeure des Earnshaw... - et battue par la tempête - le climat violent et orageux de la lande anglaise -, le long-métrage affiche clairement cette volonté de réalisme cru et noir. Mais rien ici n'est fait pour l’esbroufe, tout y dégage une ambiance ténébreuse et mystérieuse, plus que tout propice à l'épopée amoureuse entre Heathcliff et Cathy. Surtout, Arnold fait la preuve durant deux heures d'une maîtrise absolue de sa caméra, de ses plans et de sa mise en scène, simplement extraordinaire. Tout est minutieusement calculé, les plans sont magnifiques et recherchés, le film s'avère un plaisir pour les yeux, une sorte de clair-obscur marquant qui happe de la première à la dernière minute. Non contente de plonger le spectateur dans une fresque d'une beauté sauvage et cruelle, Arnold joue à fond la carte du non-dit, le film contient très peu de dialogues, toujours laconique et juste, et fait tout passer par la vision et l'ouïe, par l'alchimie muette entre les acteurs. Une sorte d'Anti-Twilight total et absolu.Ajoutons à cela des scènes d'une beauté rare, fulgurances d'un instant qui marquent durablement - les deux jeunes, Cathy et Heathcliff, observant la lande battu par les vents, Heathcliff se fondant dans le noir à son départ, Heathcliff épiant la confession de Cathy ou la scène du baptême...L'histoire, elle, fait figure d'archétype romantique, prise et reprise par toutes les époques. Sous la houlette d'Arnold, on assiste à une tragédie amoureuse lancinante, où les mots blessent, les absences tuent et les regards émeuvent. Bien qu'un peu longue, nous sommes devant une passionnante et impossible histoire d'amour, déchirante au possible, cruelle par moments mais d'une beauté intemporelle. Le "couple" formé par Cathy et Heathcliff, de leur enfance dans la ferme jusqu'au tombeau, est un flamboyant tableau romantique, avec ses moments forts et ses tragédies, toujours traité avec une sobriété extrême par Arnold et sans cesse magnifier par sa caméra.Si l'alchimie prend si bien c'est notamment grâce à ce duo d'acteurs qui portent près des trois quarts du films, à savoir Cathy jeune interprétée par l'excellentissime Shannon Beer et Heathcliff jeune joué par le très bon Solomon Glave. Les personnages adultes s'avèrent un poil moins convaincants, notamment James Howson alors que Kaya Scodelario resplendit à chaque apparition. La relation entre les deux enfants restent le point fondateur du film, et Arnold l'a bien compris, elle y met une importance cruciale qui conditionne tout le reste, l'apparition muette de flash-backs "subliminaux" dans la partie des adultes achève de convaincre du talent pour la narration visuelle de la réalisatrice. Elle conclut son film avec un plan simple, aux allures Malickienne - comme son film d'ailleurs -, d'une classe et d'une sobriété qui force le respect. Les Hauts de Hurlevent version Andrea Arnold, c'est un peu le côté obscur jamais montré de l'histoire archi-connue. Petite pépite de réalisation et de narration, le film divisera ceux qui veulent et s'attendant à de l’esbroufe façon Hollywood ou du classicisme façon BBC, les autres verront un petit chef d'oeuvre en puissance. Choisissez votre camp.
Posté : dim. 23 déc. 2012 22:57
par Littlefinger
Et la critique de l'entreprise casse-gueule de l'année, L'odyssée de Pi d'Ang Lee :Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.Ang Lee. Voilà bien le nom d'un réalisateur qui nous a ému par la passé. Souvenez-vous du magnifique et audacieux Secret de Brokeback Mountain où deux cow-boys s'aimaient contre toute attente. C'est pourquoi le projet d'adapter le livre Life of Pi, passé de mains en mains, ne pouvait en fait qu'arriver à Ang Lee. Il est difficile de concevoir qui d'autre aurait pu relever le gant d'une telle entreprise : un gamin, un tigre, une barque et un océan. Bonne chance. Et contre toute attente, alors qu'on voit déjà venir le ratage, L'odyssée de Pi est un très bon film, avec ses écueils et des ratés, mais aussi avec de nombreuses fulgurances.Tout le problème du film se trouve dans son postulat de filmer la survie d'une jeune garçon en plein Océan Pacifique. Force est de constater qu'Ang Lee ne peut que limiter la casse et peine parfois à sortir du documentaire animalier.A plusieurs reprises, le spectateur regarde les images avec un ennui poli. Mais attention, quelles images ! Sur le plan purement esthétique, le film s'affirme comme une splendeur. Chaque plan nous en met plein la vue, les scènes féeriques s'enchaînent (le jeu des reflets ou de la transparence de l'eau est magnifique) et au final on reste ébahit (la scène de naufrage va rester dans les annales !!!), même quand on s'ennuie. Pour combattre ce sentiment, Ang Lee mise sur la relation entre le tigre, Richard Parker, et le jeune naufragé, Pi. Il parvient à donner corps à une relation bien peu évidente de prime abord et de nous prendre d'affection pour le félin. Dans ce petit-jeu d'ailleurs, la 3D n'y est pas pour rien, depuis Avatar, elle n'a jamais été si bien utilisée, si immersive.Si le film met du temps à démarrer, autre écueil de "plantage de décor" que semble avouer Ang Lee lui-même dans le film par la bouche de Pi. Le long-métrage aurait très bien pu finir au rang des curiosités esthétiques à voir mais vite oubliées. Pourtant, il n'en est rien.Car L'odyssée de Pi joue sur la corde raide avec un thème difficile : la religion. On craint pendant les trois quarts du film assister à un vibrant plaidoyer pour la foi, aussi vain que subjectif. Puis vient la fin, et l'histoire nous réserve un twist éminemment intelligent que je ne dévoilerais pas ici. D'un coup, tout prend sens et les paroles de Pi, plus âgé, ferait vraiment presque croire en Dieu. Nous sommes mis devant la nature de la religion même, de la croyance et de la foi, ni foncièrement bonne, ni foncièrement mauvaise mais la plus juste possible. Non content de délivrer un message profond, L'odyssée de Pi permet une relecture entière du film et de sa symbolique par son renversement final et le long-métrage d'Ang Lee prend une nouvelle ampleur où ses défauts se voient surpassés par ses qualités.Si Suraj Sharma, Pi jeune, rempli pleinement son rôle, il reste étrangement dans l'ombre d'IrrfaN Khan, Pi adulte, et cela malgré son temps congru à l'écran, celui-ci nous émeut plus et nous marque finalement davantage.Surprise. Oui, l'Odyssée de Pi s'avère une surprise. Pari presque impossible relevé avec talent, bourré de défauts et noyé de qualités mais surtout traversé par une réflexion sur la religion qui fait plaisir à voir. Quand on vous dit qu'Ang Lee n'est pas réalisateur ordinaire !
Posté : jeu. 27 déc. 2012 10:12
par NeoSib
Entièrement d'accord avec Littlefinger sur Life of Pi.Je comprends vraiment pas pourquoi narsil trouve la 3D ratée, c'est probablement la plus intelligemment utilisée depuis Avatar (et je me demande même si je la préfère pas à Avatar).(Non mais rien que la scène des poissons volants qui arrivent carrément en dehors du cadre grâce à de subtils changement de format de l'image

)(Et si je regrette un peu que la fin soit un peu trop explicative, ce qu'elle implique m'a complètement terrassé)(c'te chamboulement total de mon top de l'année sur la ligne d'arrivée avec le combo Impossible/Hobbit/Pi

)
Posté : jeu. 27 déc. 2012 22:27
par Duarcan
NeoSib a écrit :Duarcan a écrit :Vu Looper(...)ça tourne un peu en rond sur la fin
Je sais pas si c'était fait exprès, mais j'ai ri, merci.


je me suis même pas rendu compte :lol:Vu
Lock outsympathique série B au scénario simpliste mais qui arrive à tirer son épingle du jeu en jouant la carte du cinéma sf bourrin mais ludique, style revival des années 90. Des dialogues que stallone n'aurait pas boudés, des blagues bêtes et un peu de baston. Que demander de plus? :sifflote:7/10 (avec un peu de second degré)
Posté : sam. 29 déc. 2012 17:57
par Duarcan
Vu
Au cul du loup de Pierre Duculot.Film étrange où l'on suit une jeune trentenaire belge qui plaque tout pour aller vivre dans une vieille maison corse héritée de sa grand-mère. Le scénario est un peu poussif et le réalisateur peine à entrainer le spectateur dans son film entaché de quelques clichés et scènes inutiles.Néanmoins, pour un premier long-métrage, il s'en dégage quelque chose, une atmosphère particulière. Le réalisateur s'ait très bien filmer la nature et les paysages de la corse intérieure sont à pleurer!6/10 une déception pour le film nuancée par une belle découverte de la nature corse

Posté : jeu. 3 janv. 2013 19:35
par Littlefinger
Bon, enfin vu le film d'horreur Chroniques de Tchernobyl.. c'était prévisible....Six jeunes vacanciers en quête de sensations fortes engagent un guide pour une «expérience extrême». Ignorant les mises en garde, l’homme les conduit dans la ville de Pripyat, toute proche de Tchernobyl. Vingt-cinq ans plus tôt, lorsque le réacteur avait explosé, les lieux avaient été évacués dans l’urgence. Après une brève exploration, le petit groupe se retrouve piégé dans la ville fantôme. Et ils ne sont pas seuls…Avec Paranormal Activity sur l'affiche pour attirer le chaland, Les Chroniques de Tchernobyl part sur un mauvais pied. Pourtant, l'idée d'un film d'horreur dans l'environnement de Pripyat et de la Zone a de quoi faire saliver, franchement. N'importe quel personne ayant vu des clichés réels peuvent témoigner du puissant pouvoir d'étrangeté qu'ils dégagent. Malheureusement pour nous, le lieu ne suffit pas...Car dès le début du film, filmé caméra à l'épaule pour une impression de réel, on comprend déjà que les protagonistes sont de complet crétins. Mais vraiment, vraiment. Et on se dit aussi que pour devoir dire ce qu'est Tchernobyl et ce qui s'est passé, le public lambda américain doit avoir la culture d'un bulot. Rapidement, tout cela est confirmé, ils visitent avec un guide peu clair la ville abandonnée de Prypiat, donnant les meilleurs instants du film avec cette atmosphère pesante et surréelle. Puis tout devient très mais alors, très prévisible. On a droit au camion qui tombe en panne, l'attaque nocturne, le guide qui en fait savait qu'y avait des méchants maisilvoulaitdelathunealorsonsenfout...Ah et, comme dans tous les films d'horreurs, il se séparent en plusieurs groupes (un jour ils vont nous faire deux groupes de un...)Vous devinerez sans mal que le film ne se termine pas très bien, comme les Paranormal Activity. Le bestiaire reste constamment insipide (et un peu ridicule, il y a mieux qu'une meute de chiens sauvages pour effrayer quand même...) et lorsque les mutants apparaissent, on ne les voit jamais vraiment, ils restent toujours sous-exploités (le direct opposé de La Colline a des Yeux d'Aja). D'ailleurs, heureusement qu'on ne les voit pas, les rares fois où on pensent les discerner, les maquillages sont tellement mauvais qu'on dirait presque de simple cagoule... Bref, il n'y a quasiment aucune tension, les surprises sont aux abonnés absents et le n'importe quoi vient même s'immiscer dans le récit avec l'arrivée des survivants au pied des réacteurs (!!!!) ou les brutales montées de radiation (pourquoi, on se le demande encore ?).Reste la toute fin, avec la rapide allusion à des expériences menés par les scientifiques et les militaires, qui tourne court et n'est absolument pas exploitée (tout comme le passage avec le matériel médical des mutants, qui renvoie un peu à l'excellent Creep). Soyons clair, ces Chroniques de Tchernobyl est un ratage complet. Si vous êtes intéressé par Tchernobyl et un film sur ce thème, sans vouloir pour autant de l'horreur, n'hésitez pas à visionner le superbe long-métrage La Terre Outragée. Si vous voulez la Zone et de l'Horreur, avec moults frissons et une ambiance à couper aux couteaux, une solution, l'excellente saga STALKER en jeux vidéos (notamment Call of Prypiat).Espérons qu'un jour le potentiel de ce décor fabuleux et unique soit mieux utilisé par un cinéaste digne de ce nom.2/10