J’ai fini hier soir
La horde du Contrevent. Impressions à chaud : je l’ai dévoré en quelques jours, j’ai beaucoup aimé

. Quand Luigi avait fait sa critique, je me souviens avoir posté pour dire que cela m’intéressait et que je le mettais sur ma liste de noël. Le père noël l’a oublié, mais quand je l’ai vu trôné sur la table de présentation des nouveautés de ma bibliothèque, mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai sauté dessus. J’ai regardé un peu les commentaires précédents, je vais revenir sur certains.
Le débutDéjà la première surprise a consisté dans le nombre des pages qui allait en décroissant. Puis je commence à lire et je ressens une différence de tons… retour à la page de départ où c’est marqué en gros « la horde » avec les symboles pour chaque hordier (c’est le temps que ça monte au cerveau).
Luigi Brosse,mardi 21 décembre 2004, 13:55 a écrit : il y a le changement de point de vue entre les personnages, pour ne citer que ça. Je suis d'accord que sur les premières pages ont se fait lâcher un petit peu et on relis souvent la page de garde pour savoir qui parle. Mais ensuite, j'ai trouvé que l'on se fait au style du personnage qui parle et on devine assez vite qui est le narrateur importants).
En effet, je me suis vite habituée à ces changements de points de vue et grâce au style il devient facile de reconnaître qui parle. Les expressions de Golgoth ne sont pas du tout les mêmes que celles de Sov ou de caracole, Pietro a un ton très distingué, à Oroshi correspond le champ lexical des girouettes et autres phénomènes liés aux vents…
La grammaire, le vocabulaire…marvin rouge,jeudi 23 décembre 2004, 16:14 a écrit : il y a une véritable recherche sur la syntaxe, la grammaire, formidable de créativité, mais ce qui m’a aussi énormément plu c’est la (ré)invention de tout un vocable « éolien » mêlant néologismes et astucieuses contractions.
Certains mots étaient bizarres comme « blaast », « argile latérique », « en catabatique », « chrone », « boo » etc… Des mots qu’on ne comprend pas toujours de prime abord, mais c’est pareil, j’ai fini par les inclure dans le monde de la horde et je m’y suis faite. Comme Marvin, les mots liés à l’univers éolien m’ont vite plu. Parmi les « chrones », j’ai un faible pour
« psychrone » et « autochrone » (voir « Carachrone »).
marvin rouge,jeudi 23 décembre 2004, 16:14 a écrit : D’ailleurs ce qui m’a frappé tout de suite ce sont les noms des personnages faisant écho à cette « minéralité » de la bande de contre : Erg, Karst, Horst, Pietro de la Rocca, Talweg…
Bien vu ! En voyant aussi le nom « Coriolis », je me suis dit bravo Damasio et j’ai tout de suite fait le rapprochement avec la force de Coriolis, même si je ne sais pas si c'était voulu (la force de Coriolis = une force due à la rotation de la terre, elle a pour effet de dévier tout objet en mouvement vers sa droite dans l’hémisphère nord, vers sa gauche dans l’hémisphère sud).
Personnages :Mon préféré est Sov, j’adore son style, la façon dont il aime les membres de la horde, sa famille en quelque sorte. J’apprécie également le style de Caracole, même si cela peut paraître trop surchargé, trop ampoulé. J’ai bien aimé la présentation de la horde par Caracole devant les Fréoles, je trouve qu’il fait notamment une présentation de Larco tout à fait intéressante. Le combat, la joute oratoire a été également un temps fort pour moi. Je trouvais que les personnages étaient complémentaires, j’aimais lire les passages avec le ton distingué de Pietro, par contre le « style » de Golgoth m’a un peu rebuté au début, il est vraiment brut de décoffrage. J’ai trouvé que le
duel entre Golgoth 8 et Golgoth 9 était assez horrible…Mais bizarrement j’ai fini par m’attacher à Golgoth (notamment à la fin). Les crocs sont sous-développés, mais cela ne m’a pas choqué, j’aurai juste voulu savoir ce qu’était devenue la fameuse loutre… Et puis Erg !! Un peu plus de passages commentés avec Erg, cela ne m’aurait pas gêné.
Mirsky,dimanche 16 janvier 2005, 11:06 a écrit :un autre personnage que l'auteur aurait pu davantage mettre en avant, c'est Steppe : je le trouvais très attachant moi ce perso aux cheveux d'herbe
Moi aussi !! J’aime beaucoup Steppe et j’aurai apprécié qu’il ait plus la parole, qu’on en apprenne un peu plus sur lui. Ils étaient mimi
Aoi et lui. Voir ces 2 personnages se rapprocher était vraiment bien, car malgré les éléments, le vent affronté, la tendresse était toujours présente. C’est dommage également que le couple
Silamphre / Alme n’ait pas été plus développé. Bon je vais arrêter là à propos des personnages à développer plus, sinon mon post va faire 3 pieds de long. A part ça, il ne faut pas oublier non plus les frères Jarkka, qui sont importants et qui dégagent quelque chose. De la puissance ? du charisme ? les 2 ?
Les lieux, le paysage, les éléments…Univers de sable, de vent, de neige, de glace, d’eau… J’ai trouvé que les descriptions étaient très bien faites et permettaient d’avoir la sensation d’y être, de subir tous ces éléments comme la horde. Il y a un lieu qui m’a beaucoup plu, c’est la bibliothèque constituée de livres.
Le temps de la narrationEdhellen Wilwarin,mercredi 12 janvier 2005, 21:36 a écrit : j’ai trouvé que la notion du temps tout au long du bouquin est assez floue ou mal gérée. C’est sans doute voulu, mais je trouve assez bizarre que l’on passe un bon nombre de page en suivant les personnages presque jours après jours ; puis brutalement, 2 ans passent sans qu’on sache quoi que ce soit.
Oui, j’ai aussi eu cette impression à plusieurs endroits, notamment après la joute oratoire et Norska, j’ai trouvé que cela s’enchaîne d’une façon saccadée et j’avais parfois l’impression d’avoir raté des étapes.
Ainsi ne pas avoir vécu la traversée de l’écluse d’Urle en direct et d’apprendre après coup la mort de Callirhoé, cela m'a surpris, je me suis même demandée si à force de dévorer le livre, je n’avais pas sauté quelques pages… mais en fait non. Je n’ai pas toujours apprécié ces brusques bonds dans le temps.
La finLe fameux passage avec la définition du vif et toutes les explications d’Oroshi ne sont en effet pas facile d’accès (j’ai du un peu relire…mais je crois que mon cerveau n’arrive pas assimiler la définition de la 8ème forme).Thys a écrit :Toutes ces prémonitions, leçons sur le vif, etc, n'étaient-elles destinées qu'à préparer Sov à affronter la plus terrible des révélations, qu'il est revenu à son point de départ, qu'il n'y a pas de source du vent autre que naturelle, et que, visiblement, les hommes sont pour beaucoup dans les chrones qu'ils subissent? Doit-on imaginer un dénouement plus loin que le livre? Sov face à l'Hordre? ou trouvant un moyen de répandre la vérité qu'il a découverte? grâce aux vifs de toutes la Horde? ou simplement se décourageant et se laissant mourir face à l'ampleur de la tâche et du désespoir?A mon avis, il est évident que l'auteur appelle une réflexion personnelle suite à cette fin qui peut être surprenante, mais qui, même si on l'attendait, est tout aussi troublante.
J’ai ressenti la fin comme si Sov retournait à son point de départ, ainsi la boucle est bouclée, comme une pelote de vent pur constituant le vif, tout tourne en rond. La fin est en effet troublante, même si j’aime bien cette idée que la boucle est bouclée. Toutefois je m’interroge sur la place de « Barouf » à la fin et sur le devenir de Sov, mais ça c’est une autre histoire (la lirons nous un jour ??). Le CDJ’ai essayé d’écouter la musique pendant ma lecture, j’ai vite arrêté, je n’arrivais pas à me concentrer. Par contre, dès que j’ai fini le livre, mon premier réflexe a été d’écouter le CD, comme pour se replonger dans l’atmosphère du livre. C’est spécial mais cela cadre bien avec le livre, c’est indissociable, je ne pense pas que je l’écouterais comme ça juste pour écouter de la musique.
Les remerciements de l’auteurJ’ai lu les remerciements de l’auteur à la fin, j’ai bien aimé quand il a dit qu’il a emprunté des traits de caractères à ses amis pour ses personnages. Il y a autre chose qui m’a touché, il parle d’une femme, de souffrance due à cette femme. Ainsi La Horde du contrevent aurait été « un livre plus enlevé, terriblement plus lumineux et riant, sans cette souffrance qui fut son plomb involontaire. ».
Le « genre » ?Je n’aime pas trop l’idée de devoir absolument classer la Horde du contrevent dans un genre. J’y suis réfractaire en général, mais là encore plus particulièrement. C’est un peu un livre à part, c’est son originalité, donc autant mettre en valeur cette originalité, cette spécificité. Au final, on ne sort pas indemne de ce livre (avis personnel bien sûr), je pense que je serai marquée par ce livre.