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Les contes de fées sont particulièrement à la mode dans l’industrie médiatique américaine depuis quelques années. En séries ou en films, on ne compte plus les adaptations. Mais les studios Disney, de par leur longue tradition de dessins animés tirées de contes et légendes du monde entier, avaient sans doute une certaine légitimité dans ce domaine. Ces dernières années, ils ont choisi de capitalisé de façon extrême sur leurs personnages : outre les déclinaisons ad nauseaum de la Fée Clochette (6 films !), la série Once Upon a Time n’est pas une série sur les personnages de contes de fée, mais bien sur les personnages des dessins animés Disney. Et après la télévision, les studios Disney ont décidé de transposer en chair et en os leurs classiques animés. Si les deux premiers films sortis de ce moule, «Alice au Pays des Merveilles » de Tim Burton et « Maléfique », ont été de très grand succès, ils n’ont pas été très convaincants en termes de qualité. Cependant, l’un étant une suite, l’autre une sorte de prequel, ils ont apporté un scénario un tantinet original, et offert deux magnifiques prestations à Johnny Deep et Angelina Jolie.Le troisième de la nouvelle lignée chez Disney, le voici : « Cendrillon », réalisé par Kenneth Branagh. Et immédiatement, le bât blesse au niveau du scénario : le film n’est ni plus ni moins qu’une adaptation scène par scène avec acteurs du dessin animé éponyme. Quelques scènes rallongées avec la mère de l’héroïne ou un duc manipulateur n’y font rien : l’histoire n’a aucune originalité. On se demande pourquoi le réalisateur a choisi de rajouter du conte originel (où l’héroïne reçoit ses présents de l’arbre planté sur la tombe de sa mère, non d’une fée) la branche d’arbre ramenée par le père, puisqu’elle n’est pas utilisée dans le récit. Le film est le décalque du dessin animé, et omet donc totalement les éléments du conte traditionnel que ce dernier avait déjà effacé.L’écrin est certes magnifique : les décors et les costumes sont luxuriants, en particulier lors du bal, et on passe en fait une bonne partie du film à suivre les personnages habillés de façon extravagante et souriant à pleines dents. La scène de la transformation de la robe est un exemple parlant : entièrement faite d’effets spéciaux des plus scintillants, elle dure près de 20 secondes. Et 20 secondes à regarder une fille tourner sur elle-même, les yeux clos, même avec des effets spéciaux, c’est long. On applaudira la scène de danse du bal, très technique et très bien maîtrisée par les comédiens, et filmée de façon ébouriffante. Mais contempler le Prince et Cendrillon se regarder dans les yeux encore et encore, regarder Cendrillon monter lentement les marches, puis descendre les marches, est d’un ennui mortel qui menace le cerveau d’un excès de guimauve insupportable.Ainsi, la moitié du film est composée de scènes d’exposition qui ne servent qu’à contempler le décor et les costumes. Cela ne fait pas un film ! Et la morale rabâchée au sujet de la Générosité, du Courage, de l’Amour et de la Magie (au milieu d’un cœur de violons donnant la nausée) fera ricaner tous les plus de 10 ans.Outre le jeu sincère, mais profondément ennuyeux de Lily James et Richard Madden (ils se débrouillent assez bien mais leurs personnages donnent tout bonnement envie de sortir le fusil), les sœurs collectionnent évidement toutes les tares de la façon la plus grossière qui soit, et l’apparition de la marraine/narratrice n’est absolument pas explicitée. Il y a là un véritable problème d’écriture des personnages : ils n’ont aucune consistance. Seule à émerger du lot, Cate Blanchet est une marâtre à la fois exécrable, sublime et pitoyable.En conclusion, les enfants (en particulier les petites filles) vont bien évidemment adorer. Cependant, on conseillera aux parents de plutôt proposer à leurs chers petits de revoir le dessin animé, ou de visionner le film « A tout jamais », passé inaperçu à sa sortie en 1998, mais qui propose une version modernisée et tout à fait sympathique du conte, sans l’ambition boursoufflée du film de Kenneth Branagh, dont on se demande comment il a pu se perdre à ce point...Et dire que sont programmé pour les années à venir : La Belle et la Bête, Alice au Pays des merveilles 2, Le Livre de la Jungle et même Dumbo !!! Disneu (et Hollywood) nous désespèrent.

le passage avec la balançoire...

le passage de la balançoire