Bon, je viens de terminer le livre, j'en profite pour remonter le topic :DC'est le premier bouquin de China Miéville que je lis. J'ai été attiré par le mystère qui entourait le monde de
The City & the City. Ca avait l'air tellement original que je me suis jeté dessus!Et en effet, l'univers est vraiment unique, original, entre le polar- roman noir et le genre fantastique (sans qu'il y ait vraiment des éléments de surnaturel). L'idée de base est assez étrange, abstraite, mais Miéville est parvenu à la rendre tout à fait naturelle. Je ne me suis en tout cas jamais dit "pfff, c'est n'importe quoi", alors que le concept n'était pas simple à faire accepter! Chapeau à China Miéville pour cet aspect-là.Il a eu la bonne idée de faire des liens avec notre monde, en parlant de la position de Beszel/Ul Qoma vis-à-vis de l'ONU, de puissances étrangères,... Puis le récit a un aspect très contemporain, avec le contexte du nationalisme. Les quelques éléments de politique interne et d'histoire, la description de la société de Beszel, tout ça donne une bonne crédibilité à ce décor.Un autre aspect qui m'a beaucoup plus, c'est le fait qu'on découvre peu à peu la relation entre les deux villes. On est familiarisé petit à petit avec des termes comme "éviser", "tramage", "rupture",... Au début on ne comprend pas tout, puis les choses se clarifient peu à peu... même si certains points sont toujours un peu obscurs pour moi. J'ai l'impression d'avoir compris, sans être vraiment sûr :lol:Bref, un univers qui vaut la peine d'être exploré. J'ai par contre était beaucoup moins convaincu par l'intrigue et les personnages qui sont, eux, très classiques.Il faut attendre assez longtemps pour que l'enquête accélère un peu.
► Afficher le texte
pour moi, le moment où Borlù tente faire passer à Beszel Yolanda, et fini capturé par la Rupture
.Avant ça, il n'y a pas vraiment de révélations fracassantes, ni de belles progressions. Pire, l'enquête avance via des coups de téléphone anonymes, et ce genre de trucs. Je pense que Miéville avait besoin de temps pour nous faire découvrir Beszel et Ul Qoma, leur relation,... Sans ce temps d'adaptation, je pense que j'aurais été perdu.Par contre, je ne comprends pas pourquoi, passé le moment dont je parlais, Miéville s'est mis à enchainer les évènements comme un forcené. Le récit s'est condensé et Borlù a commencé à enchainé intuitions et révélations (hasardeuses pour certaines). Ca m'a un peu perturbé, et j'ai trouvé le final assez confus.Je regrette que l'intrigue avance d'un coup grâce au
► Afficher le texte
côté Big Brother de la Rupture. Grâce à ce pouvoir, Borlù reconstruit le puzzle en quelques dizaines de pages
Puis c'est bien de garder la surprise jusqu'à la fin, mais bon, c'est un peu "facile" (tout est relatif évidemment) quand on ne nous fournit pas les informations nécessaires pour la comprendre avant Borlù. La fin relève plus du film d'action que de l'enquête policière.J'ai eu l'impression que l'enquête venait à peine de commencer qu'elle se terminait déjà! J'aurais tellement aimé que le livre soit plus long et que cet univers soit davantage exploité!L'inspecteur qui mène l'enquête, Tyador Borlù, n'est pas non plus un personnage très fascinant. Il fait son boulot, mais en-dehors du fait qu'il est policier, on ne sait pas grand-chose de lui. Bref, je rejoins ceux qui parlaient du manque d'épaisseur des personnages. Autant les deux villes et le concept de base sont surprenants, autant les personnages et l'intrigue sont plats.Mon avis général sur le bouquin reste positif, et je le recommanderai autour de moi comme un livre d'ambiance. Mais pour moi, l'intérêt du livre se résume au background très original. Il ne faut pas oublier tous les autres aspects d'un roman qui sont clairement quelques tons en-dessous (ni bons, ni mauvais).