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Albéric a écrit :@ Flykillerman
C'est effectivement ce que tu as de mieux à faire. (je rajoute à la citation un smiley ;))
Oui, mais du coup je vais y aller à reculons, c'est con...
écoute, si ça peux te rassurer, tout ce qu'elle dit dans l'interview, je ne l'ai pas senti dans le roman. Je n'ai jamais eu l'impression que c'était un foutoir, qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait ni où elle allait :-Cependant, je le concède : si je n'avais pas lu le livre, ce qu'elle raconte ne m'aurait carrément pas donné envie. Je ne connais pas beaucoup d'auteurs "jardiniers" qui tiennent la route, à part Stephen King (et encore...)

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Je vais plussoyer Santino, j'ai au contraire eu l'impression d'un roman très maîtrisé.J'avais trouvé Chien du Heaume prometteur, sans plus, mais j'ai énormément aimé Mordre le Bouclier, dont la sauvagerie était à mon goût.Peut être que ce que J. Niogret entendait par là est que ses romans ne reposent pas sur des intrigues où tout est "verrouillé", cadré au millimètre. Il y a un côté, non pas improvisé, mais "instinctif", au sens où les personnages, leurs réactions, leur psychologie, retiennent davantage son attention que la narration à proprement parler.

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Encore plus hâte de lire Mordre maintenant que j'ai lu cette interview. Dans laquelle on a vraiment l'impression d'être en face de l'auteur, merci encore à Linaka. Justine Niogret ne parle jamais d'écriture intuitive. Et le fait est que dans les romans courts qu'elle propose, il ne s'agit pas non plus d'avoir en tête 12 000 intrigues qui se croisent et se recroisent et finissent par provoquer des noeuds dans la tête de l'auteur (non, non, je ne vise personne :D) Ce qu'elle dit sur la froideur du synopsis est très intéressant, je trouve et sur le côté "charnu" de son écriture. Mon souvenir de Chien du Heaume c'est justement de la matière mais sans gras superflu. Elle parle d'envolées lyriques à la celte et effectivement, il y a selon moi, dans son texte une sorte de poésie guerrière loin des chichis et de certains écritures surannées qui a été une vraie bonne découverte. Je reviendrai donc parler de Mordre sous peu (enfin j'espère :rolleyes: )

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J’ai été plongé dans une vraie ambiance médiévale pour une fois par un vocabulaire peu usité et des tournures de phrase travaillées.La prose mi rugueuse mi poétique transmet bien cet aura de désenchantement qui verse parfois volontiers dans l’onirisme, trait récurrent de nos auteurs francophones (Sanglier dit lui-même qu’il n’est pas certain de ne pas avoir rêvé sa découverte de Broe…)L’intrigue est un peu famélique (j’ai pensé à un moment à Judoboy, ce vieux DA où un adolescent parcours le monde à la recherche de l’homme qui a tué son père avec pour seuls indices le fait qu’il s’agisse d’un artiste martial avec un œil de verre…), mais là n’est pas l’essentiel, les points forts de l’œuvre étant la rudesse de son héroïne complexée et son ambiance tantôt sombre tantôt éthérée.Ainsi chaque court chapitre fait un peu office de nouvelle dévoilant Chien ou un aspect de cette société médiévale entre 2 époques.On se laisse emporter par l’atmosphère, du coup l’auteur en profite pour nous promener (assez agréablement certes).Mais dans le dernier tiers du roman, j’ai bien décroché à cause de longs monologues froids et détachés. :(Ajoutez à cela une fin qui n’en est pas une et un dénouement qui arrive presque comme un cheveu sur la soupe. :mellow:Une intéressante expérience de lecture assurément, mais qui ne sera pas forcément passionnante pour tout le monde.Je suis bien heureux que l’œuvre soit courte, car je ne suis pas sûr que la démarche soit supportable sur 500 pages et plus…Typiquement le type de bouquin difficile à « évaluer », donc pour le coup je m’abstiendrais…PS sympa le jeu de mot veilleur = egregorein = grégory… ;)

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Si le premier tome t'a intrigué sans te convaincre complètement je te conseille de lire Mordre le Bouclier, qui met un peu de côté l'aspect onirique/fantastique pour se consacrer à la brutalité de l'univers décrit, un Moyen Age dur et violent, avec plusieurs scènes marquantes.Et puis les romans sont court et "ramassés", donc on passe pas trop de temps à les lire.

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John Doe a écrit :Si le premier tome t'a intrigué sans te convaincre complètement je te conseille de lire Mordre le Bouclier, qui met un peu de côté l'aspect onirique/fantastique pour se consacrer à la brutalité de l'univers décrit, un Moyen Age dur et violent, avec plusieurs scènes marquantes.Et puis les romans sont court et "ramassés", donc on passe pas trop de temps à les lire.
Je trouve pourtant "Mordre le bouclier" beaucoup plus introspectif que "Chien du heaume"... On est vraiment dans une vraie aventure intérieure, mais pas que pour Chien.

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Je dois avouer que je me suis franchement ennuyée pendant une bonne partie du livre. C’est bien écrit (très), le personnage de Chien est juste délectable et j’en passe des meilleures. Mais ce début-milieu-3/4, c’est pour moi une succession de nouvelles avec le même personnage, pas un roman avec un scénario. C’est agréable, ceci dit, mais un peu longuet à lire comme un roman, justement.Par contre, à partir du tournoi organisé par Bruec, là j’ai trouvé que ça s’emballait vraiment. Le rythme, les émotions… Tout y est très fort.
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Et coup de cœur pour l’humour de l’auteur à la fin, dans le lexique, je m’y suis tellement retrouvée ! je me laisserai quand même tenter par le second tome :)

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Je l'ai terminé hier. J'ai vraiment beaucoup aimé. Je ne me suis pas ennuyée du tout. J'ai apprécié le rythme - parfois lent, parfois moins - qui m'a permis de profiter de la langue et de la belle plume de Justine Niogret. J'ai aussi aimé sa vision âpre et dure d'un monde en plein changement. Je me précipiterai sur Mordre le Bouclier à la première occasion :)

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Je me permets de recopier mon billet car j'ai vraiment apprécié ma lecture de Chien du heaume.C'est quand même beau, la fantasy, quand c'est fait avec amour et talent.
Chien du heaume n'a pas d'existence, tout au plus une survivance. Mercenaire sachant manier la hache avec dureté, elle débute une quête improbable : apprendre son nom. Car de son père et de ses origines, elle ne garde qu'un souvenir qui s'efface jour après jour. Elle ne veut plus être simplement Chien du heaume, elle veut devenir Frida ou Margot, se découvrir des ancètres et une cité d'origine. Ne plus être que ce visage peu aimable qui erre d'ost en castel pour trouver de la chaleur en hiver et du gibier en été. Aussi diplomate qu'un poney mal débourré, elle traverse des villages où lui jette des pierres tout en posant des questions sur le seul lien qu'elle a avec son passé : la hache qui a tué son père.Justine Niogret est de cette race qui refuse les trilogies où l'on sauve le monde. Elle s'attache à raconter des vies très ordinaires dans une médiévalité ayant pour antienne les textes et les voix de Gabriel et Marie Yacoub. Ainsi la vie de Chien du heaume n'a rien d'exaltante. Boulotte et malaimante, vous ne l'admirerez pas en train de pourfendre un monstre ou défendre l'opprimé. Vous apprendrez plutôt à marcher dans ses pas, à rendre coup pour coup et à attendre que le printemps revienne. Des tranches de vie plus puissantes que douze romans d'apprentissage où le jeune héros s'extrait de sa condition pour devenir le champion d'une cause plus grande que lui. Des mots beaux et finement ciselés qui cascadent dans chaque chapitre. Des morts sordides, des vies mal vécues et une résilience qui fleure bon l'hommerie. Bref, un roman qui rend jaloux.Je ne sais pourquoi, je n'ai pas cessé de penser à une jeune Josiane Balasko (et donc à sa fille Marilou Berry) quand j'imaginais les traits de Chien du heaume. Et à Bernard-Pierre Donnadieu filmé en contre-plongée en guise de chevalier Sanglier.Je ne connais pas Justine Niogret, mais sa passion des chevaux, de la forge, de Malicorne et du jeu de rôles me laissent à penser qu'elle ne m'est pas si étrangère que ça.

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Bon, ça va que le livre (je parle de Chien du Heaume) ne fait que 200 pages, sinon je n'aurais pas persévéré. Mais je n'ai pas envie de dénigrer le livre : j'ai trouvé ça bien écrit, avec un style médiévalisant bien maîtrisé et qui ne fait jamais too much genre "zavez vu, je maîtrise ?", Justine Niogret arrive à faire ressortir quelque chose de très poétique dans ses descriptions pourtant plutôt rude, que ce soit concernant le combat, la vie difficile, la forge, etc.Seulement, je me suis ennuyé. Il n'y a pas eu de rencontre entre le livre et moi et encore moins entre Chien et moi. J'ai trouvé que le ton du roman mettait trop de distance avec le lecteur et à aucun moment, même sur la fin, je n'ai vu Chien et le castel de broe sortir des pages. Le fait qu'il s'agisse plutôt de pastilles de vie et de petites histoires pas tout le temps connectées entre elles n'a pas aidé à m'impliquer dans le récit.Alors que je m'attendais à quelque chose qui allait me prendre aux tripes avec une écriture très nerveuse et sombre, je n'ai finalement pas trouvé du tout ce que je recherchais.Ceci dit, le jour où Justine Niogret écrira comme Justine Niogret et pas à la façon de Chien du Heaume (comme elle le dit dans la postface), ça pourrait bien m'intéresser parce que j'aime bien son humour potacho-geeko-HFRien.

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J'ai eu un peu la même sensation que toi Merwin pour Chien, par contre, Mordre le Bouclier est beaucoup plus fort (au moins le début), et ça a été un vrai coup de coeur ! ^^

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Merwin Tonnel a écrit :Ceci dit, le jour où Justine Niogret écrira comme Justine Niogret et pas à la façon de Chien du Heaume (comme elle le dit dans la postface), ça pourrait bien m'intéresser parce que j'aime bien son humour potacho-geeko-HFRien.
Ce que je peux déjà te dire, c'est ce que ce ne sera pas pas pour le prochain. Ceux qui croyaient que Chien du Heaume était sombre...Zedd

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Atanaheim a écrit :C'est si sombre que ça Gueule de truie ?Le résumé parle d’apocalypse mais j'avais l'impression d'y déceler un brin d'humour, non ?
C'est marrant que tu dises ça, parce que l'autre jour, on en discutait avec l'auteur et un ami à elle. De l'humour dans Gueule de Truie. Et nous disions à Justine que l'on avait ri à certains moments. Justine nous a regardés bizarrement... En fait, je pense que dans ce monde revenu à la barbarie, avec cette humanité déchue, on se moque plus que l'on ne rit. Et si l'on rit, c'est jaune, et jamais vraiment. Une grimace plus qu'un éclat.J'crois que je me suis plus marré dans La Route, c'est dire. :)Sinon, le reste, c'est noir, noir mais avec une étincelle. Et cette étincelle vous remue tout un tas de trucs dans le ventre. désolé pour le hors-sujet,Zedd

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Bref y'en a qui peuvent émettre des doutes sur les choix des sélections des Prix Elbakin.net, on n'est pas les seuls à savoir reconnaitre la bonne fantasy, variée et ouverte. :)JDCJDR