Au Passage :
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Les Secret Warriors constituent l’équipe au service de Nick Fury, ex-directeur du SHIELD, après l’invasion des Skrulls. Ils ont bénéficié de leur propre série éponyme de 28 numéros étalés de 2009 à 2011. Panini Comics propose de les découvrir au travers de ce premier Deluxe renfermant les deux premiers arcs : Nick Fury – Seul contre tous et Dieu de la Peur/Dieu de la Guerre. Ils sont accompagnés par le numéro du cycle Dark Reign, La liste. Saluons immédiatement l’excellente facture de ce Deluxe, Panini a fait du bon boulot avec un papier de qualité et une cohérence de contenu respectée. Côté scénario, c’est le vétéran Brian Bendis qui assure la chose en collaboration avec le jeune prodige Jonathan Hickman. Ils sont accompagnés par Stefano Caselli et Allessandro Vitti, respectivement pour le premier et le second arc narratif. Quand à Ed McGuinness, il se charge de La Liste. Autant prévenir, il est grandement recommandé d’avoir lu Secret Invasion pour aborder les Secret Warriors.Suite à l’invasion des Skrulls sur la Terre, Nick Fury a été démis de ses fonctions et le SHIELD est passé sous la direction de Norman Osborn qui a créé le HAMMER et son équipe de Dark Avengers. Dans le plus grand secret, Fury n’a pourtant pas dit son dernier mot et continue à combattre l’HYDRA du baron Von Strucker. Pour cela, il fait appel à une équipe de jeune super-héros gardée en réserve, les Secret Warriors, avec à leur tête Daisy Johnson et le Dieu de la Peur Alexander Aaron alias Phobos. Fury découvre rapidement que le SHIELD a été largement infiltré par l’HYDRA et, sans le soutien des officiels, il tente de reprendre son armée et de détruire l’organisation terroriste. Mais Osborn le laissera-t-il faire ?Le premier arc de ce Deluxe comprend 6 numéros constituant Nick Fury : Seul contre tous. D’emblée, on remarque le trait de l’italien Stefano Caselli, moderne, dynamique, précis, un régal pour les yeux malgré une colorisation un brin voyante. Ensuite, on découvre l’histoire, concoctée par Hickman et Bendis, qui nous plonge immédiatement au cœur de la situation délicate et isolée de Fury. On fait la connaissance des Secret Warriors, un brin teenagers par rapport aux Vengeurs, mais qui s’avèrent assez attachants au fur et à mesure des numéros, notamment sa leader Daisy Johnson. Les auteurs bâtissent un récit autour de la vengeance et de complots, ils se font plaisir en décrivant toute la structure de l’HYDRA avec notamment quelques pages de rapports avec cartes et informations à gogo. De même, on (re)découvre les super-vilains de Strucker, qui constituent vraiment un des gros points forts de l’histoire. Gorgone, Kraken, La Ruche, Madame HYDRA, Vipère… ils bénéficient d’un grand soin dans leur design et leur mise en scène et la sauce prend immédiatement. En suivant les premières armes des Secret Warriors, le lecteur apprends à apprécier la fine équipe, encore foutraque et inexpérimentée tandis que Bendis et Hickman jouent avec la narration, donnent dans le flash-back et le coup de théâtre. Bref, un divertissement trépidant qui fait surtout la part belle au Colonel Fury, plus bad-ass que jamais mais aussi d’une grande intelligence dans l’agencement de ses plans. L’arc se termine avec l’introduction des Howling Griffons, une équipe de mercenaires qui a vécu la seconde guerre mondiale et rajoute encore du beau monde à la guerre qui ne fait que débuter.Pour le deuxième arc, Dieu de la Guerre Dieu de la Peur, Hickman se trouve seul aux commandes, accompagné par l’autre Italien, Alessandro Vitti. Le dessin change en conséquence, moins stylisé, moins tape-à-l’œil et plus sombre mais toujours de qualité. Plus court, 3 numéros, on y assiste à la confrontation Osborn/Fury avec forcément la délicate rencontre entre Arès et Phobos. Nettement plus orienté action et mettant l'accent sur les antagonismes, l’arc se révèle un poil inférieur au précédent mais toujours aussi entraînant tout en permettant de recadrer les événements avec le fameux Dark Reign. Sans compter que la fin annonce du lourd. Pour terminer, on a droit au crayonné de McGuinness pour la courte histoire entre, justement, le père et le fils, Arès et Phobos, permettant de creuser un peu plus la relation et de mieux cerner les deux personnages. Court mais agréable.Finalement, ce premier volume des Secret Warriors s’avère tout à fait recommandable. Bourré d’action, avec une équipe de super-vilains ultra-accrochants et des héros attachants, mené de main de maître par Bendis et Hickman, voici un divertissement aussi trépidant que haut en couleurs. Espérons simplement que la suite, uniquement avec Hickman aux commandes, soit du même calibre.