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par Temliw
Elbakinien d'Argent
Intéressante question que celle-ci ! Je le comprends comme mes VDD. C'est à dire que pour moi un auteur ne maîtrise pas son univers à partir du moment où une incohérence me fait sortir du récit. MAIS je vois une grosse différence entre un auteur qui ne maîtrise pas son univers et un autre qui ne maîtrise pas son récit.Un auteur qui ne maîtrise pas son univers, par exemple, fait disparaître des personnages sans raison, apparaître des personnages inutiles, crée des lois et des contre-lois contradictoires que le héros finit par outrepasser sans réelle logique outre que "le héros est le plus fort". Souvent, ils vont trop dans le descriptif compliqué. "Alors la magie ne se pratique qu'en utilisant des formules en ancien langage, en accentuant sur la première syllabe sauf pour les gaucher qui doivent accentuer la deuxième, mais on l'ignorait alors, le héros est ambidextre donc il n'a pas besoin de l'ancien langage... " etc, etc. C'est la porte ouverte à des oublis, des mauvaises compréhension et souvent, des erreurs et des contradictions. Alors que si deux mec lancent une formule en ancien langage, on aura compris le principe quasi instinctivement. Un autre qui ne maîtrise pas son récit, lui, sortira plutôt de mauvais dialogues, des personnages changeant de personnalité selon les besoins de l'histoire, etc... Un des exemples les plus frappants vient de Terry Goodkind dont les personnages s'adressent l'un à l'autre en longs monologues de parfois plusieurs pages pour convaincre de leur idéologie capitaliste ou communiste. Son héros principal, Richard, prône la valeur de la vie et de la débrouillardise, montre du doigt les tyrans... Et prend le pouvoir par la force de l'armée, instaure une dictature sur tout un continent et tue sans scrupules toute personne qui s'oppose à lui et croit en d'autres idéaux. En soit, le monde est assez cohérent (bien que peu original) mais je sors tout autant de l'histoire. Pour en revenir au débat principal, je pense qu'un world building important est important pour ne pas tomber dans les pièges des incohérences, mais surtout pour se rassurer. Je me rend compte quand je me mets à écrire que si je n'ai pas effectué un travail fort important à l'avance, j'ai envie de placer et expliciter toutes mes idées de peur de les perdre, de peur qu'elles soient mal comprises. Si je les ai posées, analysées, placées avec soin dans le monde et que tout "s'emboîte bien", je peux plus facilement les distiller avec subtilité.