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Nouvel épisode en ligne ! Tell, don't show
http://www.elbakin.net/fantasy/news/Emissions/26117-Procrastination-S04e15-Tell-dont-show

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Rien à voir mais j'ai une question pour de prochaines émissions :
A propos de la bêta-lecture : on ne voit ça qu'en littérature. Pourquoi ?
Est-ce qu'un peinture, un dessinateur (ou que sais-je) montrent leurs œuvres à des gens avant de les diffuser sur le net ou ailleurs ? Je prends la littérature pour une art, donc quelque chose de créatif, très personnel et subjectif donc faire lire et que des gens qui n'écrivent me disent ce qui va ou ne pas...je trouve ça peu pertinent. Surtout si ces personnes n'écrivent pas à côté et n"ont pas forcément une culture littéraire. De plus, les conseils que l'on me donnera ne sont pas forcément fiables car eux aussi seront subjectifs. Comme un passage ou un dialogue dont on dit qu'il ne fonctionne pas. Oui, mais on ne m'a jamais vraiment expliqué, argumenté, le pourquoi il ne fonctionnait pas. On me le dit, mais sans explications.
J'ai du mal avec ça. Quels conseils sont pertinents ? De qui est-ce qu'ils viennent ? Pourquoi s'y fier sachant qu'au fond, tout n'est qu'avis personnel ? Preuve en est avec les critiques, bloggeurs et cie.
En fait, ce qui me dérange parfois, c'est qu'on entend parfois "fait comme ci, écris comme ça, pas dans ce sens là" et je trouve que ça cloisonne vachement l'écriture dans des carcans dont on ne comprend pas très bien la provenance. L'écriture possède des règles certes mais à la base, ces règles sont surtout dictées par la langue.
Concernant tout le reste, je trouve que c'est à l'artiste de faire ce qu'il veut. Notamment les règles dramaturgiques qui me paraissent poussiéreuses, comme une tradition à laquelle on s’attache bêtement.
Pour donner un exemple, j'ai déjà lu des retours de revues spécialisées concernant des nouvelles et dont ou pouvait lire : " mettez plus de dialogues" " pas de personnage féminin, quelle tristesse " "trop de descriptions" "vos personnages n'ont pas de noms !".
Que c'est subjectif tout ça. Depuis comment est-ce qu'il faudrait forcément des dialogues ? Depuis quand faut-il forcément avoir un personnage féminin ? Je trouve ça triste de voir que peu de retours comprennent vraiment les intentions d'un auteur (par l'exemple : une volonté de créer une ambiance pesante, sans dialogues etc..). Ne pas donner de nom à des personnages peut justement permettre plus d'identification (en tout cas chez moi) ou à l'inverse, cela peut mette une distance voulut par l'auteur. Sur certains retours, je suis choqué de voir comment les textes sont parfois mal interprétés (c'est peut être du au texte, à un manque de clarté, mais parfois c'est une problème de lecteur).
Pour en revenir à la beta lecture, comment s'y fier ? Si on corrige tout ce que les lecteurs tests soulignent en négatif, notre texte finit par s'accorder avec eux, avec leurs envies, leurs visions. De là, est-ce qu'il n'y a pas un risque de trahir son texte, de le transformer et de le perdre ? Si Picasso avait écouté des conseils, est-ce qu'il aurait fait du Picasso ? En quoi la littérature diffère-t-elle des autres arts ?.
A propos de la bêta-lecture : on ne voit ça qu'en littérature. Pourquoi ?
Est-ce qu'un peinture, un dessinateur (ou que sais-je) montrent leurs œuvres à des gens avant de les diffuser sur le net ou ailleurs ? Je prends la littérature pour une art, donc quelque chose de créatif, très personnel et subjectif donc faire lire et que des gens qui n'écrivent me disent ce qui va ou ne pas...je trouve ça peu pertinent. Surtout si ces personnes n'écrivent pas à côté et n"ont pas forcément une culture littéraire. De plus, les conseils que l'on me donnera ne sont pas forcément fiables car eux aussi seront subjectifs. Comme un passage ou un dialogue dont on dit qu'il ne fonctionne pas. Oui, mais on ne m'a jamais vraiment expliqué, argumenté, le pourquoi il ne fonctionnait pas. On me le dit, mais sans explications.
J'ai du mal avec ça. Quels conseils sont pertinents ? De qui est-ce qu'ils viennent ? Pourquoi s'y fier sachant qu'au fond, tout n'est qu'avis personnel ? Preuve en est avec les critiques, bloggeurs et cie.
En fait, ce qui me dérange parfois, c'est qu'on entend parfois "fait comme ci, écris comme ça, pas dans ce sens là" et je trouve que ça cloisonne vachement l'écriture dans des carcans dont on ne comprend pas très bien la provenance. L'écriture possède des règles certes mais à la base, ces règles sont surtout dictées par la langue.
Concernant tout le reste, je trouve que c'est à l'artiste de faire ce qu'il veut. Notamment les règles dramaturgiques qui me paraissent poussiéreuses, comme une tradition à laquelle on s’attache bêtement.
Pour donner un exemple, j'ai déjà lu des retours de revues spécialisées concernant des nouvelles et dont ou pouvait lire : " mettez plus de dialogues" " pas de personnage féminin, quelle tristesse " "trop de descriptions" "vos personnages n'ont pas de noms !".
Que c'est subjectif tout ça. Depuis comment est-ce qu'il faudrait forcément des dialogues ? Depuis quand faut-il forcément avoir un personnage féminin ? Je trouve ça triste de voir que peu de retours comprennent vraiment les intentions d'un auteur (par l'exemple : une volonté de créer une ambiance pesante, sans dialogues etc..). Ne pas donner de nom à des personnages peut justement permettre plus d'identification (en tout cas chez moi) ou à l'inverse, cela peut mette une distance voulut par l'auteur. Sur certains retours, je suis choqué de voir comment les textes sont parfois mal interprétés (c'est peut être du au texte, à un manque de clarté, mais parfois c'est une problème de lecteur).
Pour en revenir à la beta lecture, comment s'y fier ? Si on corrige tout ce que les lecteurs tests soulignent en négatif, notre texte finit par s'accorder avec eux, avec leurs envies, leurs visions. De là, est-ce qu'il n'y a pas un risque de trahir son texte, de le transformer et de le perdre ? Si Picasso avait écouté des conseils, est-ce qu'il aurait fait du Picasso ? En quoi la littérature diffère-t-elle des autres arts ?.
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Dakeyras a écrit :Rien à voir mais j'ai une question pour de prochaines émissions :
A propos de la bêta-lecture : on ne voit ça qu'en littérature. Pourquoi ?
Est-ce qu'un peinture, un dessinateur (ou que sais-je) montrent leurs œuvres à des gens avant de les diffuser sur le net ou ailleurs ?
Les bêta-tests (et même les "alpha-tests") se pratiquent aussi beaucoup dans le domaine des jeux, qu'il s'agisse de jeux vidéo ou de jeux de rôle. En matière de dessin et de peinture, de nombreux artistes mettent en ligne leurs oeuvres sur Internet (sur des sites comme Deviantart) et peuvent être amenés à poster des versions de travail d'une oeuvre.
A ces nuances près, la question des bêta-lectures que tu poses est très importante. Il y a déjà eu un épisode sur le choix des bêta-lecteurs (saison 2, épisode 17) et les intervenants ont bien rappelé qu'il faut garder un recul critique vis-à-vis... des critiques !
A mon sens, cela vaut d'ailleurs aussi pour les auteurs publiés qui ne peuvent ni ignorer complètement les critiques de presse, ni les suivre aveuglément. Tout est affaire d'équilibre.
Poussée à l'extrême comme tu la présentes, la question rejoint un problème plus général qui est celui du rapport d'un artiste (dans quelque domaine que ce soit) avec son public et son époque. On ne peut pas être toujours un acteur de boulevard qui "joue à la salle" (en en faisant des tonnes parce qu'il voit que telle blague fait rire le public et qu'il veut en rajouter) mais on ne peut pas non plus se draper d'emblée dans la posture du génie incompris, parce que pour un génie incompris on trouve beaucoup de débutants orgueilleux. Il est important de dialoguer avec son époque et avec les gens qui seront amenés à lire ce qu'on écrit.
Mais le problème que tu poses bien, et qui m'a toujours fait très peur, est le problème des malentendus : ne pas être compris par un public qui risque de passer à côté du projet de l'auteur et, donc, parfois, d'ignorer royalement les efforts colossaux auxquels on a consenti et les fortes exigences qu'on s'est imposées, simplement parce que ce public juge en fonction de critères tout différents qui n'ont rien à voir. C'est une crainte que j'ai aussi vis-à-vis des éditeurs, d'ailleurs (et que je m'efforce de conjurer en joignant à mes manuscrits une petite note d'intention, en espérant que ça suffise).
Je crois qu'il faut garder conscience qu'à partir du moment où on se met en tête de publier une création, on noue un dialogue avec les gens, et pas forcément dans des conditions faciles (l'offre est surabondante, les gens ont peu de temps et beaucoup ne prendront pas la peine d'approfondir ce qu'on a voulu dire ou faire). De plus, même dans un dialogue attentif, l'autre ne va pas toujours réagir comme on le voudrait, il va souvent comprendre nos propos d'une manière différente de ce qu'on attendait. Mais ce n'est pas nécessairement un mal : les autres ont aussi pas mal de choses à dire.
Pour éviter les malentendus, il me semble qu'il faut prendre le temps de chercher "le bon public" (tout comme on cherche le bon éditeur). Par exemple, tous les éditeurs ne vont pas imposer la présence de dialogues ou s'effaroucher dès qu'un paragraphe fait plus de 4 lignes. Certains éditeurs et certains lecteurs recherchent spécifiquement des textes plus expérimentaux. Cela rejoint la question de l'esthétique d'un texte et, donc, de la ligne éditoriale de l'éditeur qui voudra le publier.
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Je suis totalement convaincu du fait qu'à partir du moment où un texte est publié, la seule interprétation qui compte est celle du lectorat. Si elle est différente du message qu'a voulu faire passer l'autrice ou l'auteur, c'est soit que celui-ci n'a pas su établir une communication claire, soit que ledit texte possède une profondeur suffisamment grande pour générer plusieurs interprétations, y compris, parfois, certaines dont l'écrivain n'avait pas conscience. il y a aussi certains cas où le texte a été délibérément conçu pour admettre plusieurs interprétations possibles, voire même des genres entiers qui sont basés sur cela, comme le Fantastique old-school, par exemple.
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Tybalt a écrit :A ces nuances près, la question des bêta-lectures que tu poses est très importante. Il y a déjà eu un épisode sur le choix des bêta-lecteurs (saison 2, épisode 17) et les intervenants ont bien rappelé qu'il faut garder un recul critique vis-à-vis... des critiques !
Merci, ça m'évite d'avoir à aller chercher l'épisode.

Il me semble effectivement que c'est un sujet qu'on a abordé à plusieurs reprises et dont on commence un peu à avoir fait le tour, donc je ne vais peut-être pas reprendre ici tout ce qu'on a déjà dit, sur le côté subjectif justement, sur le fait de bien choisir ses bêta-lecteurs, d'en avoir plusieurs pour voir si les avis se recoupent, et le fait d'avoir le regard final sur ce qu'on décide de changer ou pas. Ce n'est pas tordre son travail en fonction des attentes, c'est le tester pour avoir une première idée de la façon dont il sera reçu. Puisqu'on devra de toute manière se frotter à des regards, qui ne recevront effectivement pas toujours le livre comme il a été conçu, c'est une occasion de le faire une première fois avec un minimum de casse puisqu'on peut encore retravailler. Que l'artiste ne doive pas compromettre sa vision, c'est une chose, mais il manque de recul sur son propre travail quand il vient tout juste de le terminer. Les bêta-lecteurs, s'ils sont bien choisis, sont là pour l'aider à affiner ce qu'il cherche à faire passer, pas à le faire complètement dévier de son intention de départ. Ce n'est pas du tout le principe. Et il me semble qu'on peut difficilement progresser sans regards extérieurs.
Je ne crois pas du tout que ce soit spécifique à la littérature, même si on ne le désigne peut-être pas partout sous un nom aussi précis. Tous les gens que je connais qui ont des pratiques artistiques autres que l'écriture soumettent leur travail à leur entourage après l'avoir terminé, c'est une pratique très répandue et qui me paraît indispensable.
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Une question technique : depuis l'épisode 8 de cette saison, quand je clique sur l'icône "Télécharger" sur Elbakin, à côté du lecteur audio, le fichier qui se télécharge n'est plus un fichier mp3 mais un fichier Wav. Ça ne me pose pas de problème à la lecture, mais c'est beaucoup plus lourd (plus de 150 Mo pour le dernier épisode au lieu d'une grosse dizaine de Mo pour un mp3 en moyenne). A quoi cela est-il dû ? Serait-ce possible de faire en sorte que ce bouton donne de nouveau accès à un mp3 plutôt qu'un wav ?
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Merci pour ta réponse éclair ! De mon côté ça ne change pas grand-chose puisque j'ai une connexion très haut débit aussi, mais cela risque peut-être de gêner des internautes qui n'auraient pas autant de bande passante, ou pas autant d'espace disque pour stocker les épisodes (car oui, je les collectionne amoureusement sur mon ordinateur et j'en réécoute parfois).
Pour en revenir au fond : l'épisode sur "Tell, don't show" était très intéressant, assez mouvementé et ballotté au fil des répliques, mais de ce fait riche en suspense
Il y a eu plusieurs digressions passionnantes, notamment sur ce qui est finalement un aspect éditorial, voire médiatique, des littératures de l'imaginaire (quel type de roman est mis en avant au risque d'amener tous les excès d'une mode : mais peut-on parler de "mode éditoriale" au sens du problème dont parle Estelle, à savoir qu'à un moment donné certains types de romans ont plus de mal à exister que d'autres ? j'imagine que ce serait intéressant de poser la question à des éditeurs). En revanche, j'ai l'impression que vous êtes loin d'avoir épuisé le sujet du "Tell, don't show" puisque l'épisode contient finalement surtout des exemples d'excès de cette tendance et non des exemples de son intérêt. La suite dans un futur épisode, peut-être ?
Pour en revenir au fond : l'épisode sur "Tell, don't show" était très intéressant, assez mouvementé et ballotté au fil des répliques, mais de ce fait riche en suspense

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Tybalt a écrit :mais peut-on parler de "mode éditoriale" au sens du problème dont parle Estelle, à savoir qu'à un moment donné certains types de romans ont plus de mal à exister que d'autres ?
Je pense qu'il faudrait regarder d'anciens romans et de se demander "est-ce qu'ils seraient publiables à notre époque, si l'auteur les soumettait tel quel ?"
Et puis il y a le style de l'auteur à rentrer en compte. Personnellement j'aime bien les dialogues ; si un chapitre ne contient aucun dialogue, ça va pas me donner envie de lire. Pourtant, selon l'auteur, je peux prendre mon pieds avec de tels chapitres aussi.
Et puis chaque livre a sa propre structure, favorisant le "show" ou le "tell" selon les besoins de l'histoire, le style de l'auteur, l'importance de l'information donnée, le but recherché par l'écrit, le point de vue choisi, etc.
Il ne faut pas non plus que l'écrivain se sente écrasé par un cahier des charges éditorial, qui imposerait certaines choses et façonnerait la création de l'auteur. C'est compliqué de trouver l'équilibre.
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Navym a écrit :Il ne faut pas non plus que l'écrivain se sente écrasé par un cahier des charges éditorial, qui imposerait certaines choses et façonnerait la création de l'auteur.
C'est en substance ce qu'on répète depuis le tout début du podcast.

Idem pour les bêta-lecteurs, je suis vraiment frappée par cette peur générale de devoir se soumettre aux attentes des autres. Personne ne nous y oblige jamais dans l'absolu. Tant qu'on n'a rien signé, on reste maître de son manuscrit, on est la seule personne à prendre les décisions, et on peut très bien changer d'éditeur si les discussions (avant contrat, encore une fois) nous donnent l'impression de ne pas être sur la même longueur d'ondes. Ensuite, le tout est de savoir faire la part des choses entre les critiques qui nous aident à avancer et celles qui vont à l'encontre du projet.
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Merci à tous pour vos retours et vos discussions 
Pour rebondir sur les messages de Tybalt et Navym, quelques mot sur la notion de milieu littéraire, et la manière dont il influence les romans qui s'écrivent.
Cela dépasse la notion de mode éditoriale en fait, il s'agit d'un ensemble de processus plus complexes. J'ai découvert ça grâce aux cours de Jean-Yves Tadié à la Sorbonne ( très grand critique, très grand professeur, très exigeant, hyper cultivé). Depuis que je suis passé du côté écriture, je l'expérimente au quotidien.
Quand un milieu littéraire, par tous ses réseaux de communication ( prix, publications critiques, médias, etc...) met en avant certaines littératures, celles-ci vont être plus reconnues, puis plus connues. Elles vont mieux se vendre, les éditeurs qui les publient vont avoir plus de place pour se développer, puis plus d'espace dans les rayonnages, plus de lecteurs vont les connaître. Ces éditeurs vont avoir plus de marge de manœuvre pour publier de nouveaux auteurs, dans leur ligne éditoriale. D'autres éditeurs vont aussi se créer dans des lignes assez proches, pas forcément parce qu'ils flairent la bonne affaire, parfois aussi parce qu'ils ont comme référence, comme inspiration, ces éditeurs anciens désormais installés. Les auteurs désormais bien connus de ces littératures vont inspirer de jeunes auteurs, qui à leur tour vont développer les mêmes genres. Les auteurs qui s'inscrivent dans ces littératures auront aussi plus de retours de lecteurs sur leurs textes, plus de plateformes médiatiques où développer leurs réflexions, ce qui les aidera à aller plus loin dans leur écriture... Ils seront davantage encouragés, entourés. Certains gagneront assez d'argent pour se dégager plus de temps pour écrire, augmentant ainsi le nombre de leurs publications et/ou le travail fourni sur leurs livres...
Bref, on a un cercle vertueux qui se met en place.
A l'inverse, une littérature oubliée par les médias, les critiques... verra son champ d'action se restreindre jusqu'à disparaître presque complètement du paysage. C'est ce qui est arrivé par exemple à la littérature d'horreur française, qui est quasiment exclue des grands réseaux littéraires aujourd'hui.
Or les jeunes auteurs qui commencent à écrire se tournent plus naturellement vers des genres qu'ils connaissent, qu'ils voient exister autour d'eux, simplement parce que ce sont souvent, pour beaucoup, nos lectures qui nous forgent, qui nous façonnent en tant qu'écrivains. Certains jeunes auteurs penseront même que tel ou tel genre ne peut pas exister, ne peut pas s'écrire en France.
Pour les auteurs qui s'y collent malgré tout, il est beaucoup plus difficile de tenir sur le moyen terme, le long terme ( c'est toujours difficile de tenir un parcours d'auteur sur le long terme, ça l'est encore plus dans les cultures de niche) (et ça n'a rien à voir avec la qualité des livres,c'est juste qu'écrire des romans demande un investissement certain, donc si on a peu de répondant en face on s'épuise plus vite).
Certains jeunes auteurs n'imagineront même pas envoyer leur manuscrit à des éditeurs, parce qu'ils ne penseront pas que le publier est possible.
Au final, oui, certains livres n'existeront pas.
On peut perdre une part non négligeable de diversité en littérature, si on ne fait pas attention.
Et les éditeurs ne représentent qu'une partie de ce processus, même s'ils ont bien évidemment un rôle à jouer.
Un éditeur courageux, passionné, qui sort des sentiers battus et défend bec et ongles ses livres peut contribuer à faire bouger les choses, et c'est tant mieux
( mais il ne peut pas tout...)

Pour rebondir sur les messages de Tybalt et Navym, quelques mot sur la notion de milieu littéraire, et la manière dont il influence les romans qui s'écrivent.
Cela dépasse la notion de mode éditoriale en fait, il s'agit d'un ensemble de processus plus complexes. J'ai découvert ça grâce aux cours de Jean-Yves Tadié à la Sorbonne ( très grand critique, très grand professeur, très exigeant, hyper cultivé). Depuis que je suis passé du côté écriture, je l'expérimente au quotidien.
Quand un milieu littéraire, par tous ses réseaux de communication ( prix, publications critiques, médias, etc...) met en avant certaines littératures, celles-ci vont être plus reconnues, puis plus connues. Elles vont mieux se vendre, les éditeurs qui les publient vont avoir plus de place pour se développer, puis plus d'espace dans les rayonnages, plus de lecteurs vont les connaître. Ces éditeurs vont avoir plus de marge de manœuvre pour publier de nouveaux auteurs, dans leur ligne éditoriale. D'autres éditeurs vont aussi se créer dans des lignes assez proches, pas forcément parce qu'ils flairent la bonne affaire, parfois aussi parce qu'ils ont comme référence, comme inspiration, ces éditeurs anciens désormais installés. Les auteurs désormais bien connus de ces littératures vont inspirer de jeunes auteurs, qui à leur tour vont développer les mêmes genres. Les auteurs qui s'inscrivent dans ces littératures auront aussi plus de retours de lecteurs sur leurs textes, plus de plateformes médiatiques où développer leurs réflexions, ce qui les aidera à aller plus loin dans leur écriture... Ils seront davantage encouragés, entourés. Certains gagneront assez d'argent pour se dégager plus de temps pour écrire, augmentant ainsi le nombre de leurs publications et/ou le travail fourni sur leurs livres...
Bref, on a un cercle vertueux qui se met en place.
A l'inverse, une littérature oubliée par les médias, les critiques... verra son champ d'action se restreindre jusqu'à disparaître presque complètement du paysage. C'est ce qui est arrivé par exemple à la littérature d'horreur française, qui est quasiment exclue des grands réseaux littéraires aujourd'hui.
Or les jeunes auteurs qui commencent à écrire se tournent plus naturellement vers des genres qu'ils connaissent, qu'ils voient exister autour d'eux, simplement parce que ce sont souvent, pour beaucoup, nos lectures qui nous forgent, qui nous façonnent en tant qu'écrivains. Certains jeunes auteurs penseront même que tel ou tel genre ne peut pas exister, ne peut pas s'écrire en France.
Pour les auteurs qui s'y collent malgré tout, il est beaucoup plus difficile de tenir sur le moyen terme, le long terme ( c'est toujours difficile de tenir un parcours d'auteur sur le long terme, ça l'est encore plus dans les cultures de niche) (et ça n'a rien à voir avec la qualité des livres,c'est juste qu'écrire des romans demande un investissement certain, donc si on a peu de répondant en face on s'épuise plus vite).
Certains jeunes auteurs n'imagineront même pas envoyer leur manuscrit à des éditeurs, parce qu'ils ne penseront pas que le publier est possible.
Au final, oui, certains livres n'existeront pas.
On peut perdre une part non négligeable de diversité en littérature, si on ne fait pas attention.
Et les éditeurs ne représentent qu'une partie de ce processus, même s'ils ont bien évidemment un rôle à jouer.
Un éditeur courageux, passionné, qui sort des sentiers battus et défend bec et ongles ses livres peut contribuer à faire bouger les choses, et c'est tant mieux

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Nouvel épisode en ligne ! Les réactions des éditeurs !
http://www.elbakin.net/fantasy/news/Emissions/26133-Procrastination-S04e16-Les-reactions-des-editeurs

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Un épisode très intéressant ! J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il aborde un certain nombre d'idées reçues mais aussi de craintes (légitimes) des auteurs qui débutent dans les démarches de publication. Ce sont des sujets qui avaient été abordés, mais sous des angles différents et moins en détail.
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Nouvel épisode en ligne ! Ecrire tous les jours
http://www.elbakin.net/fantasy/news/Emissions/26156-Procrastination-S04e17-Ecrire-tous-les-jours

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Je relaie ici cet appel que nous avons lancé entre autres sur les réseaux sociaux, n'hésitez pas si vous avez des questions ou suggestions !
APPEL A QUESTIONS:
Dans Procrastination, nous recevrons nos premier‧es invité‧es sous peu. Nous ne manquons pas de sujets mais, auteurs jeunes et moins jeunes, si vous avez des questions à poser à des éditeur‧ices pro, envoyez!
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