UnafricaineaPanam a écrit :Mouais je vois surtout bcp de conservatisme.
Les arguments à base de "ça marchera pas", "tant que je vois pas je crois pas", "c'est impossible", "c'est trop compliqué", "c'est pas près de fonctionner" ça fait quand même très réac voire anti-progrès. Surtout que c'est pas des arguments mais juste des réacs...basés sur rien d'autre que des opinions.
L'IA c'est un enjeu majeur du xxi ème siècle.
Même moi qui vit dans ma banlieue pourrie, j'ai entendu parler de la voiture autonome, des algos de reconnaissance faciale/vocale, de DLSS, de cybersécurité, de médicine prédictive.....
Il y a 500 ans on vivait encore dans des châteaux si on leur avait dit que l'homme marcherait sur la Lune, ils nous auraient pris pour de fous puis écartelés comme des hérétiques....même il y a 20 ans internet se développait à peine chez les gens c'était du grand luxe d'avoir un ordi qui pouvait se connecter à internet. Aujourd'hui, tout le monde a un smartphone avec 20 onglets différents ouverts et consulte youtube, insta, ses mails simultanément dans le RER...
Bref tout mon charabia pour dire que les avancées techno/progrès sont svt décriés/critiqués...avant d'être adoptés. Et camper sur une position réac n'a jamais rien apporté d'intéressant.
Naturellement, l'intelligence artificielle est un enjeu important qui a d'ores et déjà modifié les pratiques de traduction.
Mais, comme je le disais plus haut, il faut toujours des humains pour concevoir et entretenir les logiciels de traduction, et ces humains, il faut bien les payer. Donc, on ne peut pas dire "automatisons la traduction, ça ne coûtera plus rien" : ce n'est pas aussi simple. Quand bien même on parviendrait à l'automatiser, cela resterait une dépense. Moins grande ? Je ne sais pas. Encore une fois, la traduction littéraire est la plus difficile. L'enjeu ne serait donc pas seulement d'arriver à l'automatiser, mais de l'automatiser
et de pouvoir proposer une traduction automatique à un coût assez intéressant pour que les acheteurs de livres y voient un avantage net. Je ne dis pas que c'est infaisable, mais ce n'est pas évident.
UnafricaineaPanam a écrit :Quant au métier de traductrice/traducteur de livre avec l’avènement de l'ia, bah ouais, il est voué à disparaître un jour en tous cas pour les langues très employées. Que ça soit dans 10 ans, 20 ans, 30 ans ou plus j'en sais rien.
Il y a une bonne part d'ignorance dans tes messages sur la réalité de la pratique de la traduction. Comme plusieurs l'ont déjà dit, traduire un texte littéraire relève en partie d'une démarche artistique. Il y a donc une multitude de choix créatifs à opérer.
Quand bien même on parviendrait à automatiser le processus, il y aura toujours des gens pour avoir envie de s'y adonner et pour, potentiellement, publier des traductions "faites main". Et il y aura toujours des gens pour s'y intéresser.
Si on observe ce qui s'est passé avec d'autres métiers qui ont été bouleversés par l'automatisation, comme l'artisanat d'art par exemple (menuiserie, sculpture, métallurgie, etc.), voici ce qui va se passer : les traductions "faites (hu)main" ne disparaîtront pas, mais elles deviendront un produit plus rare, plus cher, qui, donc, sera associé au luxe et deviendra un facteur de distinction sociale et économique.
Cela donnera un monde où les plus pauvres devront se contenter de traductions automatiques, pendant que les plus riches auront accès à des traductions faites par des humains.
Et si tu naissais dans ce monde-là, tu serais quand même frustré, en regrettant que tes enfants n'aient pas accès aux meilleures traductions.
Donc, la solution de ton problème n'est pas dans l'automatisation, elle est dans l'abolition du capitalisme

UnafricaineaPanam a écrit :Et faut arrêter avec les "c'est pas bon pour l'économie". Des métiers disparaissent mais d'autres se créent. ça toujours été le cas depuis toujours...
C'est vrai. Mais il faut préparer ce genre de changement, pour éviter que des gens se retrouvent au chômage brutalement. Sinon, les traducteurs automatiques seront la cible des
luddites des siècles futurs.
UnafricaineaPanam a écrit :J'avoue que j'aimerais bien pouvoir acheter plus de bouquins à mes gamins mais j'ai honte de leur acheter des seconde mains donc je me limite aux anniv et fêtes. Quant aux ebooks c'est aussi compliqué pour mes gamins pour l'instant je trouve.
Donc voilà tout mon blabla pour dire que je trouve les livres trop chers, en particulier les livres traduits. Et c'est dommage car ça incite les jeunes défavorisés à se tourner vers des solutions moins coûteuses(youtube, Netflix...) mais beaucoup moins riches intellectuellement. Faut pas croire moi quand je prête mes bouquins, svt ils reviennent me voir pour me demander la suite ou un autre bouquin. Et je leur demande pourquoi ils vont pas en acheter ? Ils me répondent svt que c'est trop cher pour eux à 20 euros le livre...
C'est un problème que je partage et que je comprends tout à fait. Cela m'arrive aussi régulièrement d'être arrêté par le prix d'un livre. Parfois, j'attends la parution en poche, mais comme la réédition d'un livre en poche est conditionnée par son succès en grand format, cette réédition ne se fait pas toujours.
Pour trouver des livres moins cher, il n'y a aucune honte à acheter d'occasion ou à regarder dans les boîtes à livres (qui contiennent parfois de merveilleuses surprises). Au vu de la crise écologique actuelle, le recyclage, c'est bien, mais la réutilisation d'objets déjà existants, c'est mieux. C'est la pub et les injonctions consuméristes surannées qui nous incitent à acheter toujours du neuf. Il faut changer nos pratiques. Pour avoir commencé à le faire, on s'y fait vite.
Je t'invite aussi à aller voir du côté des médiathèques et bibliothèques, qui proposent énormément de ressources gratuites que les gens méconnaissent trop souvent (ou boudent sans raison). Le prix des BD et la place qu'elles prenaient chez nous étaient une préoccupation pour moi, mais depuis qu'on a commencé à en emprunter dans les médiathèques, on découvre beaucoup de choses sans dépenser un sou et sans perte de place à la maison. Et cela nous aide à "faire le tri", avec plus de recul, pour n'acheter que ce qui nous aura marqués durablement.