Je tiens tout d'abord à préciser, quoi qu'il en soit, que mes connaissances des différents cultures nordiques ne se limitent pas au 13ème guerrier et aux adaptations cinématographiques de Beowulf. Même si ça peut te paraître étonnant je suis un grand amoureux de cette période et de ces cultures avec pas mal de lectures sur le sujet (de l'Edda de Snorri Sturluson en passant par l'abondante littérature de Regis Boyer jusqu'aux oeuvres de fiction à caractère historiques telles que frères jurés ou les vikings de Novgorod). Sans être un spécialiste je ne pense pas être le dernier des ignares concernant les "vikings". Donc il est inutile de faire une leçon de pédagogie sur le sujet avec le thing islandais, le droit scandinave dont le célèbre wergeld, la poésie scaldique, la mythologie, les cérémonies et toutes les richesses de cette culture complexe.
Mon intervention n'était pas du tout à prendre de façon personnelle, même si en effet, certaines phrases de la critique m'ont fait tiqué, non pas parce que j'estimais de façon bien prétentieuses que l'auteur n'y connaissait rien, mais bien parce qu'un lecteur lambda qui n'a pas forcément la même passion, et donc les mêmes connaissances, sur le sujet, pouvait s'y méprendre......... Dès que l'on parle de viking, le casque à corne, et le barbare hirsute (voire pire, le surhomme ayen) ne sont pas loin. J'ai tellement rencontré de personnes qui n'en démordaient pas que les anciens scandinaves n'étaient que des barbares paiens, cruels et arriérés, que ça me tient à coeur (et je parle de personnes parfois très érudites, notamment une universitaire au moins, qui si elle était spécialiste sur pas mal de choses, rejettait ce sujet en bloc d'une façon qui m'est demeuré incompréhensible).
Si ça peut te rassurer il est bien entendu que je ne voulais pas "'mal faire", ce qui devrait paraître évident.
Jamais je n'ai dit ça (ma phrase dans mon dernier post qui parlait des clichés ne t'était pas particulièrement destinée).
LEs lieux, le climat, les pensées et les descriptions sont très bien réussies, bien qu'inexactes par moment. Et c'est en cela que l'auteur a réussi, comme il l'a fait pour Roma Mater en entraînant le lecteur dans ce monde si particulier au fur et à mesure du récit.
Tout à fait, mais ça m'a beaucoup surpris.... pourquoi? Parce que l'intro d'Anderson m'est resté dans la gorge, et il a fallu que je me force pour continuer. A la lecture du récit, je n'ai pas trop compris pourquoi il l'avait introduit en mettant en garde contre la barbarie et la violence du texte. Quand on lit la critique, c'est également l'impression que ça donne également (notamment sur le fait qu'il n'y aurait ni considérations philosophiques, ni profondeur de l'intrigue....).Peut-être est-ce du à l'époque où il l'a écrit, mais il me semble que beaucoup de bouquins de fantasy sont beaucoup plus "trash" aujourd'hui, et font preuve d'une certaine complaisance par rapport à la violence, le sexe trashos, et autre, le Trône de Fer en tête (il est étonnant de voir comment les récits des anciens scandinaves sont relativement pudiques... Influence du Christianisme de leurs auteurs/transcripteurs, ou réel aspect de la société nordique ancienne?).
Il ne me semble pas avoir à aucun moment parlé de véracité historique du récit de Poul Anderson: ce livre n'est pas un essai ni un roman historique et je n'ai jamais prétendu donner à cette histoire cette valeur-là.
Il est quand même une réadaptation d'un texte ancien prenant place dans un décor très historique, et comme tu le dis, Anderson le restitue assez bien. Mais si on ne fait pas l'effort de rentrer dans le bouquin, l'intro et le 4ème de couverture en donnent une toute autre vision (but commercial?).
De plus il faudrait être le dernier des crétins pour penser que les sagas, les eddas, sont le fidèle reflet de l'histoire au vu de la dose d'exagération et de la retranscription partisane des faits qui sont l'apanage de la tradition orale.
Non, il suffit d'être "profane", et ce bouquin étant classé en fantasy, il est succeptible d'être abordé par des personnes n'ayant aucune connaissance (sans que ce soit un mal hein!) sur le sujet, ni même une approche particulière. Après tout, la plupart des gens pensent que les sagas sont des récit épiques et bourrins narrant les exploits de fiers à bras portant casques à cornes et buvant dans des crânes....Mais non, ça n'est pas de la stupidité. Il y a bien des sujets où je ferais les mêmes erreurs, on ne peut pas tout connaître. Le bouquin de Poul Anderson donnant une vision finalement plus proche de la réalité que tous ces clichés, je trouve dommage qu'il soit présenté de cette manière, que ce soit dans son introduction, où dans cette critique, qui si elle est peut-être documenté, prête à confusion (je m'y suis fait prendre!).
Comme le dit de Musset "peut importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse."
Et comme disait Dumas "on a le droit de violer l'Histoire, mais à condition de lui faire un enfant".
Mais le fond de la critique demeure demeure: c'est un bon livre, une adaptation "juste" et un aperçu plutôt intéressant des scandinaves.
Et ce n'est pas tant le fond que la forme qui m'a interpellé. Je me permet de donner mon avis, mais au fond, je le confesse, mon but est plutôt plus ou moins inconsciemment d'un autre ordre.... :
Donc il est inutile de faire une leçon de pédagogie sur le sujet avec le thing islandais, le droit scandinave dont le célèbre wergeld, la poésie scaldique, la mythologie, les cérémonies et toutes les richesses de cette culture complexe.
En fait, faut jamais me donner une occasion d'aborder ce sujet. Car derrière mon intervention se cache, je pense, un profond désir de parler de tout ça! :sifflote:Par exemple, j'ai du mal à me retenir de préciser que le thing était une institution généralisée à toute la Scandinavie, contraiement à l'Althing qui était exclusivement islandais... Où qu'au delà du Wergeld (le prix du sang) s'était édifié tout un système de médiation, d'arbitrage, et de conciliation, d'assurances et d'aides aux indigents, qui faisaient des sociétés scandinaves anciennes des exceptions notables dans le monde occidental médiéval.... et voilà, c'est fait! Je peux pas m'en empêcher, voyez....Sans rire, mon message ne se voulait nullement offensant, je dois être un peu trop "au taquet" là dessus.
ce n'est pas cette vision qui est donnée dans ce récit.
Non, en effet, mais je ne trouve pas non plus qu'il est ramené à de simples rôles de femmes perverses/sorcières.... C'est plus subtil que ça je pense....
aux adaptations cinématographiques de Beowulf
La version de Sturla Gunarsson est géniale, je ne sais pas si tu la connais? (pas sortis au ciné en FRance, c'est un film américano-islandais qui n'a pas eu une diffusion énorme).
Prochaine discussion: les mythes irlandais!
C'est moins mon sujet de prédilection en ce moment... mais ça me plairait beaucoup de débattre sur le fait que La Razzia des vaches de Cooley était un beau morceau de fantasy!!!! (plaisanterie mise à part, ce texte est hallucinant!)...