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RENNES (AFP) - Le coup de sifflet retentit. Claire, 29 ans, dispose maintenant de cinq minutes chrono pour faire aimer un livre qu'elle a adoré à cinq personnes, à tour de rôle, rassemblées pour un "speed book'ing" dans un café-librairie de Rennes.(Publicité)"Ce sont toujours des trucs super tordus!", résume Claire en présentant "La cavale du géomètre" du Finlandais Arto Paasilinna, un auteur dont elle vante à la fois le côté "loufoque" et "l'humour noir".Autour d'un verre et de quelques bretzels, une dizaine de personnes, tirées au sort par deux, parlent romans, bandes dessinées mais aussi livres pour enfant.Nouveau coup de sifflet. Claire n'a pas fini de raconter l'intrigue du livre de Paasilinna, mais se plie à la montre et, livres de poche sous le bras, change de table et de partenaire.A côté, Jean-François, la quarantaine, psychanalyste, est venue avec des idées de livres dans la tête. Il écoute Jean-Robert, éditeur de BD, lui présenter des ouvrages "un peu difficile d'accès". Puis, Jean-François avoue: "Je n'y connais rien en BD!"."Ici, chacun est un peu le Bernard Pivot de son livre", explique Dragan Brkic, lui-même auteur, se présentant comme l'inventeur de ce concept de "speed book'ing". Il a soufflé cette idée au bar-librairie "La Cour des Miracles" qui organise depuis une soirée par mois."Cela favorise la lecture", explique-t-il, avec la convivialité en toile de fond car cela permet aux gens de "se parler" et de "finir autour d'un verre"."Ici, ce n'est pas un bar ou l'on boit son café en lisant un livre, mais un endroit où l'on retrouve l'aspect convivial du bar", explique Nicolas Foucher, gérant de ce café-librairie ouvert il y a quelques mois en centre-ville."On s'est abstenu de l'objectif matrimonial", ajoute-t-il, en allusion aux "speed dating", dont l'objectif est de faire se rencontrer des célibataires.Marie-Laure, 31 ans, mère de famille qui reprend des études, juge préférable de venir "avec plusieurs livres" à faire découvrir pour éviter de se répéter à chaque changement de partenaire.La soirée "speed book'ing" permet aussi de présenter des ouvrages qui n'ont pas droit de cité dans les rayons des librairies classiques. Ainsi, Brigitte, agent d'artistes arts plastiques, à peine arrivée, annonce la couleur: "C'est la première fois que je viens, et je viens présenter un livre que j'ai édité!". Tout au long de la soirée, elle défendra avec passion le travail de son artiste.Après les tours de tables, Claire, déjà une habituée, s'attarde pour discuter. Pour elle, le "speed book'ing" permet "de faire découvrir des auteurs et d'en connaître de nouveaux". Même si ce soir le jeu s'est inversé: elle s'est retrouvée une fois en face d'un autre fan de Paasilinna qui connaissait "La cavale du géomètre" et lui a donc plutôt commenté les titres qu'elle n'avait pas encore lus.
Faudrait pouvoir le faire pour des romans de SF/Fantasy ! :)

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L'idée est amusante, mais j'avoue que je reste sceptique quant à l'utilité et l'efficacité d'une telle mesure. Faire découvrir et aimer un livre en 5 minutes permet d'obtenir un bel esprit de synthèse, mais l'intérêt principal d'un livre ne réside pas dans un résumé qui fait nécessairement abstraction de certains points forts. De même, les discussions sur les livres durent souvent bien plus longtemps que 5 tours du cadran.

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J'aime le concept.Ceux qui participent a de tels échanges sont en général de bons lecteurs, donc bien plus aptes à etre touché par un résumé, meme si celui ci est trop court pour aborder toute la richesse d'un livre, je l'admet.Donc moi j'y participerai pour le fun, a condition de pouvoir parler davantage apres la rencontre :sifflote:

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belgarion a écrit :Faire découvrir et aimer un livre en 5 minutes permet d'obtenir un bel esprit de synthèse, mais l'intérêt principal d'un livre ne réside pas dans un résumé qui fait nécessairement abstraction de certains points forts.
Je ne pense pas que ce soit le but recherché, à mon avis faire découvrir et faire aimer un livre sont deux choses totalement différentes. Il faut savoir susciter la curiosité, l'enthousiasme chez l'auditeur, pour qu'il ait envie de lire le livre ; il est évident que les critiques plus poussées ne peuvent intervenir qu'après.