Comme les autres, je suis un peu mitigé. :pAutant le monde uchronique de Bohème est intéressant et original, autant l'écriture ne lui rend pas hommage et le développement est inégal. Le monde Bohème avec ses trains dirigeables, royaumes, etc... m'a beaucoup séduit surtout l'idée des traverses, mais il aurait gagné à être approfondi. Les éléments se posent ici et là au gré du récit avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine et sans trop d'explication. c'est comme ça un point c'est tout.
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L'écryme est une sorte de brouillard/boue acide qui ronge tout. Les gens utilisent des échasses pour s'y déplacer, excellente idée, mais pourquoi diable les échasses ne sont pas rongées. J'ai bien pensé que l'écryme bouffait que ce qui était organique mais vu que c'est précisé nulle part
D'où mon impression de lire une série dévénements se déroulant dans des lieux bien précis
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le duel, l'imprimerie, le train, chez Koropouskine
reliés malhabilement entre eux avec l'impression que l'auteur voulait raconter une histoire sans s'ennuyer avec tous les détails qui, pour lui, coulaient de source (mais qui manquent cruellement au lecteur). En plus l'écriture est, comme relevée plus haut, froide et monotone. Il décrit de façon très objective ses événements mais alors pour faire passer une émotion au lecteur... l'auteur écrit aussi mal les passages guerriers que les intermèdes sexuels, c'est dire... :sifflote:A l'exception de quelques passages, comme un huis clos chez un seigneur des traverses assez glauque et bien écrit mais plombé par une fin brouillone avec des éléments contradictoires
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léon qui "ne peut plus se résoudre à s'échapper sans elle" (Elizabeth), mais qui l'abandonne joyeusement lors de sa fuite...

Mention spéciale aux ellipses du récit qui nous font faire des bonds dans le temps avec, (rarement), un flashback explicatif d'une ligne pour éviter un chapitre
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le dernier chapitre et l'épilogue des rives d'antipolie
. Les mêmes ellipses oscultent (souvent) des parties essentielles du récit pour avancer plus rapidement rendant l'apparition de tel personnage et tel événement complètement vaine.
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Le général moscovite qui se prend une branlée: entrée dans une partie plus épique du récit du point de vue du général sur 5pages, passage au point de vue du mongol sur 3pages. Au bout de 8 pages,le moscovite est présenté au lecteur, l'escarmouche du mongol se termine (a son désavantage) et... POUF!Bilan: la guerre finie les mongols ont gagné, exit les mongols et l'armée (et tous les personnages qui vont avec) et le lecteur ressort abasourdi et larmoyant devant tant d'inachevé.
ça, c'était un exemple "d'ellipse subtile", maintenant une "ellipse lourde":
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Les trois intermèdes du bouquin consacrés au personnage d'El Ramsa 2+3+3, 7pages en tout: le premier intermède fait apparaître El Ramsa d'istambul et en filigrane toute une civilisation d'influence musulmane beaucoup plus raffinée que la civilisation moscovite ou praguoise. Bref ça met l'eau à la bouche, en plus le personnage a l'air d'en connaître un rayon sur l'écryme.Le deuxième intermède augmente les enjeux et fait baver le lecteur en attente d'une grosse baston qui va enfin secouer le récitLE Troisième intermède: El Ramsa en fuite, sa flotte détruite... l'équivalent d'une page sur trois consacrée à sa concubine qui le branle, l'occasion pour lui de s'oublier et pour le lecteur de l'effacer du récit et, au passage, saluer la performance de la Propagande En effet, liquider une flotte entière de dirigeables au dessus de Moscou sans qu'aucun autre personnage ne semble l'avoir même remarqué, c'est magnifique...
Bilan: on ressort des ces intermèdes complètement lobotomisé et baveux avec la nette impression de s'être fait avoir d'une telle façon qu'il serait malséant d'expliquer ici tout en ayant rien compris à ce que venait faire ce personnage au milieu du récit à part, bien sûr, grapiller quelques pages.

Et il doit bien avoir une dizaine de chapitres sur autant de personnages qui apparaissent et disparaissent (ou plus souvent restent à un endroit) et dont on n'entend plus parler. Et je ne parle même pas des personnages secondaires récurrents qui servent pas à grand chose de plus. Cela plombe le récit tout autant que les ellipses. :(Le roman est original sur le fond mais souffre d'une forme désastreuse, (il manque environ la moitié du récit...

). Gaborit aurait dû sortir son récit sous la forme plus commune d'un dyptique plus approfondi plutôt que de nous imposer un one shot brouillon coupé en deux qui n'a de coupé que le nom. ;)Je précise que j'ai bien aimé le bouquin...PS: je trouve la note gentille.
