Initialement prévu en 4 tomes, le cycle Ravermoon se conclut avec le tome 3 paru il y a quelques jours.
Je partage l'avis de Gillossen dans sa critique du tome 1 et ceux qui se dégagent des posts précédents. Dans l'ensemble, j'ai apprécié le triptyque. Les dessins et la couleur permettent d'accompagner avec talent un scénario classique et agréable. L'histoire aurait mérité quelques ajustements pour poser des bases plus solides. Les personnages auraient pu avoir plus de caractère graphique et de profondeur scénaristique. Est-ce que ce cycle vaut le coup ? Pourquoi pas : Ravermoon est un beau voyage qui conte la légende de Rhomdal, le personnage principal de cette saga. Il y a de bonnes idées qui méritent le détour. ====Voici ma critique détaillée des 3 tomes.
Tome 1 : La promesse des flammes :
7/10Une belle couverture pose le thème : une femme déterminée, épée à la main, arc en bandoulière regarde devant elle.Ravermoon est une mercenaire, elle va devoir enquêter sur le meurtre de plusieurs mages manieurs de temps. L'introduction est longue, notre héroïne n'apparaît qu'à la moitié de ce premier tome, ce qui permet de poser l'ambiance avec un certain talent. Même si on met du temps à s'immerger dans cet univers fantasy (en se posant des questions sur le titre et la fille de la couverture), on apprécie le développement du background. Le scénario est bien ficelé mais sans grande originalité. L'histoire commence par une guerre impliquant une puissante magie, puis sans connaître l'issue de la bataille, on se retrouve deux cents ans plus tard lors d'une réunion des magiciens de la ville d'Ylgaard. Les personnages sont bien construits, on sent qu'ils ont un passé, qu'ils ont déjà vécu et ils prennent de l'épaisseur au fil des pages. Le dessin est classique avec de très belles couleurs. Le trait est précis et bon, que ce soit sur les personnages ou les décors. Un bon premier tome, classique et efficace, qui ouvre la série en posant de nombreuses questions. On espère les réponses à la hauteur.
Tome 2 : Les germes du mal:
6/10Une couverture dans les tons chauds montre nos deux mercenaires poursuivant leur enquête. Dans ce tome, le dessin, le trait et la couleur sont bons et efficaces. Toujours classique, le graphisme permet de s'immerger dans une ville avec ses mercenaires et ses magiciens. La BD s'ouvre sur un flashback qui nous révèle une partie du passé de Rhomdal. On retrouve ensuite le point de vue des ennemies découverts à la fin du tome précédent, pour enfin rejoindre Ravermoon et sa quête. L'héroïne est peu présente, laissant la place à de nombreuses trames narratives. Ce tome a un défaut important, on a du mal à identifier les différents personnages, certains se ressemblent, d'autres ont vieillis. On a donc l'impression de passer à côté de l'intrigue. Plus on avance dans l'histoire et plus cette sensation augmente, jusqu'au cliffhanger de la dernière page (mais qui est ce personnage ? réponse dans le tome 1). Un deuxième tome bien réalisé mais souffrant de transitions abruptes qui n'arrivent pas à installer les protagonistes dans le récit.
Tome 3 : Le feu dévorant :
6/10Une couverture dans le feu de l'action qui change de style. Ravermoon n'a plus la même prestance, ses traits deviennent quelconques. Où est passé la sérénité de la 1ère edition du tome 1 ?Un flashback ouvre ce dernier tome et explique l'origine des monstres végétaux. On retrouve le même défaut que précédemment : certains personnages se ressemblent (Pellear et Henrid) et d'autres ne sont nommés qu'une ou deux fois dans le cycle. A part cet écueil, le dessin est soigné et dynamique, les décors animent les cases, les couleurs sont excellentes. Le récit avance et des questions obtiennent leurs réponses. Au fil des planches, on comprend que le véritable héros de cette histoire est le régent Rhomdal, c'est sa légende qui est contée. Ravermoon n'est qu'un personnage secondaire, tout comme son frère, le mage manieur de temps. C'est peut être le plus gros défaut du cycle, on cherche une héroïne dans les planches et c'est un héros qui apparaît. Le synopsis avait du potentiel mais son passage au dessin méritait un travail scénaristique plus recherché (ou un changement de titre). Trop d'histoires entremêlées qui ne captent pas complètement le lecteur. Chaque trame narrative est intéressante. Ensemble, dans ce triptyque, elles fonctionnent moins bien. Une question fondamentale reste en suspens : pourquoi les dirigeants du début de l'histoire, menés par Pellear ont basculé pour devenir les ennemis de Rhomdal ? C'est ce point clé qui nous empêche d'adhérer complètement au récit. Même si nous avons quelques réponses dans l'épilogue, la cohérence de leurs motivations est trop légère. Mais le final est plutôt bon, il équilibre et rattrape ce défaut.Un dernier tome qui clôture le cycle avec de beaux graphismes et un scénario en demi-teinte.