Fabien Lyraud a écrit :Notons que dans "la fantasy à capuche", le héros peut aussi avoir sa morale à lui tout en étant hors la loi et paria de la société.
Tout à fait d'accord. Dans la fantasy à capuche il y a la dénonciation de la corruption, des injustices sociales et même parfois du capitalisme. Les héros ont beau être des voleurs ou des assassins, ils sont les défenseurs du peuple contre l'oppression bourgeoise. C'est flagrant avec Durzo chez Brent Weeks par exemple. On peut élargir à toute la sword and sorcery (dont la fantasy à capuche n'est qu'un sous ensemble) où les héros combattent à leur manière pour faire triompher la justice contre une société corrompue. L'utilisation de la magie est d'ailleurs présentée comme une forme de dépravation de la part de riches qui représentent la décadence et la dégénérescence de la société qui essaient d'entraîner toute la société dans leurs vices. Ce n'est pas un hasard si cette forme de fantasy se manifeste dans un période de crise financière où les valeurs sociales sont remises en question.
Heu, tu mets le Cycle des Epées dans la sword & sorcery ? Parce qu'il me semble que Fafhrd et le Souricier Gris, souvent employés par les riches et les puissants, combattent principalement par appât du gain et goût de l'aventure. Eux-mêmes ne sont d'ailleurs pas exempts de vices, ni totalement étranger à la magie et à la décadence...Je suis surpris que personne n'ait encore mentionné
le Seigneur des Anneaux, où la morale tient une place importante : les interrogations sont nombreuses sur la responsabilité individuelle, la corruption du pouvoir, l'usage de la force, le recours aux solutions extrêmes...A cet égard, il me paraît d'ailleurs frappant que la plupart des membres de la compagnie de l'Anneau soient des gens qui partent à l'aventure sans arme et qui s'équipent après coup, en chemin (c'est le cas des hobbits, d'Aragorn qui se balade depuis des décennies avec une épée cassée, et même de Gandalf dans
Le Hobbit). Chez Tolkien, la violence n'est pas une solution naturelle à laquelle le héros s'est longuement préparée mais plutôt une arme de dernier recours. La trilogie tout entière est d'ailleurs le récit d'une longue dérobade devant la violence (fuite devant les cavaliers noirs, le gardien des portes de la Moria, les orcs, Saroumane, les elfes, etc.), avec en point d'orgue le refus d'affronter Sauron avec ses propres armes pour le vaincre en lui brisant son arme.Mince, voilà que j'ai dérivé sur fantasy et violence, désolé Gillossen
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