Posté : jeu. 14 août 2014 11:56
par Elwing Lasgalen
Ouch, vaste sujet que celui-ci.

Je ne me lancerai pas dans une critique du roman car celle de Foradan me semble parfaite en plus d'être passionnée. Je me contenterai d'exprimer ce que m'a apporté la lecture du Seigneur des Anneaux que j'ai entamé à 15 ans, quelques mois avant la sortie des Deux Tours. Je n'ai donc pas pu m'empêcher de faire ma grosse pinailleuse à sa sortie et à celle du Retour du Roi

.Avant le Seigneur des Anneaux, je lisais de tout et je cherchai mon style littéraire, ce livre m'a véritablement permis de m'évader et de rêver, de découvrir un monde imaginaire extrêmement riche qui donnait envie d'en découvrir toujours plus (à travers le Silmarillion, les Contes et légendes inachevés ...). J'ai parfois peiné sur les descriptions interminables et les nombreuses chansons mais au passage cela contribue grandement à enrichir le vocabulaire et le style d'écriture, et ce n'est pas rien ! C'est un roman qui nous tient en haleine et nous fait vraiment réfléchir sur la nature humaine, le bien et le mal et les motivations profondes des uns et des autres. Jusqu'à la fin, je m'attendais à ce que davantage de personnages principaux y laissent la vie, chose à laquelle je n'étais pas habituée dans mes lectures. Le Seigneur des Anneaux m'a ouvert un monde littéraire que je connaissais peu et depuis je me suis jetée dans la fantasy à cœur joie et je ne lis quasiment plus que ça

!Bref, dans ma vie il y a clairement eu un avant et un après Seigneur des Anneaux

!
Posté : jeu. 14 août 2014 15:41
par Aventurine
Je n'ai lu que le premier tome, même si je connais le "gros" de l'histoire avec les films.Après je suis d'accord avec
Elwing Lasgalen ! Même si quelques fois j'ai eu du mal à lire par la complexité de l'univers, les descriptions et autres légendes, je ne peux pas dire du mal de cette œuvre. Je l'apprécie vraiment ! Je trouve l'histoire touchante, même si ce n'est pas l'émotion que l'on recherche en lisant ce livre. J'ai trouvé que le
SdA exprime une vérité sur le monde et les personnages. Et puis il y a cette ambiance mystique et magique comme de la brume qui plane tout au long du livre. Dès que l'on lit, on plonge dans cet univers unique. On est immergé en Terre du Millieu.Alors oui, peut-être que j'ai du mal à lire et que quelques fois je dois faire une pause pour comprendre, mais je ne sais pas... J'ai comme une connexion avec le
SdA qui fait que j'aime cette œuvre et que je ne cesserais jamais d'essayer de lire ou de connaître mieux l'histoire pour en saisir tous les sens.Pour moi, le
SdA, c'est une œuvre qui a une âme et un caractère ![small]PS : Et je dois dire que parfois je suis un peu jalouse de
Foradan !

Car tu sembles avoir découvert déjà beaucoup de choses sur l'immensité de cette œuvre et que moi toute nigaude! je n'ai lu que le premier tome ! Alors que j'ai tellement envie d'apprendre !

[/small]
Posté : mar. 19 août 2014 11:33
par Eva S
Le seigneur des anneaux a été mon premier contact avec la Fantasy. Je ne compte pas Bilbo, lu juste avant, parce qu'il a pour moi une tonalité très littérature jeunesse. (D'ailleurs, je n'ai pas beaucoup accroché à Bilbo, que je trouvais trop austère pour un bouquin jeunesse, et trop "simple" pour une lecture plus adulte.)Dès les premières pages du SdA, j'ai découvert une approche que je n'avais lu dans aucun autre roman : la description d'un monde complètement inventé avec un soin du détail qui lui donne du réalisme (contrairement à une vision conte de fée). Perso, j'ai marché à fond dedans. Bon, je me doutais que l'aventure et l'épique viendraient, puisque je connaissais l'histoire de Bilbo, mais ce ne sont pas ces promesses qui m'ont fait apprécié le début du livre.Du coup, quand je vois que pas mal de monde reproche au SdA sont démarrage en douceur, avec la description de la vie dans la Comté, je trouve ça franchement dommage. Parce que, certes, le livre propose plus tard action, héroïsme et autres batailles à grande échelle, mais sans sa minutie dans la description et l'animation de la Terre du Milieu, ce n'est qu'une histoire épique parmi d'autres. Dommage que si peu de monde sache apprécier ce démarrage et qu'on le considère comme un défaut que les auteurs actuels sont invités à ne pas reproduire.
Posté : mer. 20 août 2014 10:28
par TB
J' ai découvert Tolkien, en 73/74, avec le SdA...Revenu, quelque peu perdu, d' un long séjour en Orient ( Le Laos, pour qui aime la précision ), je tentais une nécessaire restructuration, par une cure intensive de dope, de musique, et de littérature...Céline, Reiser, les Burroughs ( William S., et Edgar R...), Baudelaire, Gotlieb, Kerouac, Stirner, Arthaud, Tolkien...Allant de l' Electric ladyland, à la Cour du Roi Pourpre, tout en étant bercé par Nico, et le Velvet Underground!Il y a, pour chaque livre que j' ai lu, une même approche: je laisse à l' auteur le temps de me séduire...Et dès que j' ai lu l' allocution qui précédait sa surprenante disparition ( Je n' avais lu, ni le Hobbit, ni le prologue du SdA...), et savouré la (célèbre) phrase: " Je ne connais pas la moitié d' entre vous.."...C' était fait!- je ne vous citerai pas l' entièreté de la formule, gageant que la plupart d' entre vous la connaisse, et laissant aux autres, le plaisir de la découvrir par eux-même. -Entendons-nous bien: je vous parle d' un souvenir...Ma découverte du SdA, il y a trop longtemps. Depuis, le Silmarillon, l' HoME, les CLI, sont venus aider à la compréhension du roman, à son insertion dans l' oeuvre tolkienienne, de même les discussions ( je devrais dire, plutôt, les "écoutes"..! ), avec d' authentiques connaisseurs, comme E. Kloczko, V. Ferré, D. Lauzon ( Le Dernier Gnou, et le seul, en fait, de cette ex-province française du Canada...Toujours plus Dry que jamais! ), ainsi que de précieuses visites sur JRRVF, où sévissaient, et sévissent encore, fi de la nostalgie, tant de belles, bonnes, et savantes personnes ( En profitant de cet aparté explicatif, pour remercier Cedric Fockeu, Maître et gardien de ce lieu enchanteur. ), et Numénoréen, et Elostirion, partis vers les rivages étincelants, et même, à l' aube des temps anciens, sur Elbakin, tout jeune, et moins "volumineux" qu' aujourd' hui ( Sans dec', j' arrive à m' y perdre! )...Mais, lors de cette première lecture, il n' en était rien, j' allais découvrir une histoire comme, sans doute, j' en avais déjà lu: une histoire de preux chevaliers, d' armures étincelantes, de batailles toujours gagnées, et de princesse s' enamourant de quelque tueur de vilain lézard pyromane...Une histoire pseudo-médiévale, pleine de "Oncques, Messire", et "y-céans, Ma Dame"...De fait, le seul séant fut sur lequel, le livre lu, je "m ' asseyois" !Si j' osais affronter l' incrédulité consterné de Vincent Ferré, je dirais que Tolkien, c' est l' anti-Proust, du moins, tel qu' on le laisse à entendre aux scolaires indifférents de notre Nationale Education: point de longues phrases descriptives, qui vous narrent les malheurs conjugaux de l' armurier qui fondit la lame décapitant tel gobelin vindicatif...Un nom, une indication de sa longue existence, quelque roi échappé d' une ancienne légende, et voilà une part du monde qu' il vous offre à remplir...Avec Tolkien, vous apprenez à imaginer!Un exemple: Tom Bombadil, répondant à l' étonnement inquiet de Frodon, le questionnant sur son identité...- "...L' Ainé, voilà ce que je suis. Notez mes paroles, mes amis: Tom était ici avant la rivière et les arbres. Tom se souvient de la première goutte de pluie et du premier gland. Il a tracé des sentiers avant les Grandes Gens, et il a vu arriver les Petites Personnes. Il était ici avant les rois et les tombes et les Êtres des Galgals. Quand les Elfes sont passés à l' ouest, Tom était déjà ainsi avant que les mers ne fussent infléchies. Il a connu l' obscurité sous les étoiles quand elle était sans appréhension - avant que le Seigneur Ténébreux ne vint de l' extérieur. " -Je vous laisse imaginer la stupéfaction que j' ai ressenti, à l' énoncé d' une semblable tirade, quand je ne savais rien de l' existence d' une Terre du Miliieu, et encore moins, de son histoire! Et que dire du passage où il jongle avec l' Anneau, en refusant de disparaître, alors qu' à cet instant de l' histoire, et même sans connaître l' origine de l' Anneau, on commence à avoir une idée bien précise de la nocivité de l' artéfact...Et voilà qu' un lutin bougon, qu' on ne reverra plus, met à bas les quelques certitudes que nous avions acquises! En nous laissant rêver sur les rois déchus et les mers infléchies...Encore un procédé coutumier de Tolkien, qui vous offre, sans que ça nuise au rythme du récit, pléthore de chemins de traverse, en plus de la route principale...Et, peu à peu, le monde se construit, sans qu' on remarque, comme souvent, le travail laborieux de l' auteur: finesse, discrétion, subtilité, au service de votre imaginaire!Ma première lecture se fit sur le registre de la pure émotion: ne connaissant ni l' auteur, ni l' oeuvre, je n' étais pas distrait par un savoir qui peut être, quelque fois, un obstacle à une lecture brut..Pas de renvois à quelques sagas inconnues, Oxford restait loin d' Imladris et de Minas Tirith...Bref, le texte, et rien que le texte! Mais le premier livre n' est pas achevé, que vous avez, déjà, la connaissance, partielle et fragmentaire, évidemment, de l' histoire de la Terre du Milieu...C' est, pour moi, la qualité première du livre: ne pas vous enfermer dans l' espace d' un récit, mais vous ouvrir au monde dont il est sorti.La deuxième qualité, qu' on peut éprouver dès les premières pages, c' est la formidable capacité d' immersion du texte...Si il existe des "road-movies", le SdA est un"road-book", et cette déambulation s' effectue sur plusieurs niveaux: géographique et événementielle, bien sûr, mais aussi intérieure, et personnelle...Ce n' est pas exclusif à cet ouvrage, ni même à Tolkien, mais, de mon expérience de lecteur, suffisamment original, pour être souligner ici. Le fait est qu' il me semble plus facile d' intégrer la TdM, que le terrier sans fond d' Alice...Ou notre monde contemporain de "moldus", en mal de connaissances magiques, fusse par le biais d' une scolarité à Poudlard!Enfin, et il faut, pour l' entendre, que vous fassiez abstraction de toute idée de morale, c' est le caractère addictif, de ce roman, à l' oeuvre de Tolkien: un spécialiste de la question ( De la dépendance toxicologique, pas de Tolkien..) disait, parlant de la toxicomanie, et je cite de mémoire, " qu' elle était le résultat d' un instant T, d' un produit, et d' une personnalité.."...En remplaçant "produit" par "livre", j' ai trouvé que cette formule définissait, on ne peut mieux, l' état de curiosité, assorti d' un désir de connaissances toujours grandissant, résultant de la lecture du livre! Je laisse à chacun le droit d' aimer, ou pas, l' ouvrage, mais il y en a peu qui peuvent vous pousser à franchir les portes de l' INALCO ( Langzo, pour respecter la tradition..), pour parfaire son finnois, ou/et se plonger dans moults essais, commentaires, critiques, thèses, exégèses, études, analyses...Et autres meta/neo/proto/para/littératures!Et, ne serait-ce que pour ça, le SdA restera à jamais dans mon coeur, et dans celui, je l' espère, du lecteur qui, tel le hardi hobbit ouvrant sa porte à l' aventure, ouvrira les pages du génial roman de J.R.R. Tolkien !C' est tout le mal que je lui souhaite...Carpe diem.
Posté : ven. 22 août 2014 15:15
par durthu
J'ai découvert le SdA après avoir lu le Hobbit en classe de 6ème (1992...). J'ai tellement accroché à l'histoire que j'ai cherché ce que l'auteur avait écrit d'autre. Je me suis donc déplacé à la médiathèque de ma ville l'année d'après pour emprunter le SdA qui est "la suite du hobbit" dixit la bibliothècaire. L'édition disponible était une édition en 3 volumes. Je suis tombé dans l'histoire, le début du livre qui est calme et pose les bases de l'histoire m'a happé. L'histoire épique, les protagonistes, la faune, la flore, la mythologie, ... tout m'a plu.J'ai ensuite lu d'autres livres de Tolkien, les contes et légendes inachevées, le silmarillion,...J'ai relu le SdA environ une fois par an pendant 5-6 ans. Je compte d'ailleurs le relire cet hiver (je ne sais pas pourquoi mais je préfère le lire en fin d'année).
Posté : sam. 6 sept. 2014 21:39
par ôthric
Que dire d'un tel monument ? C'est une oeuvre qu'il faut absolument lire, puis relire, puis re-re-lire pour enfin tomber sur un mince sentier qui vous mènera à une découverte sacrée. On ne peut apprécier la fantasy sans en passer par les oeuvres de Tolkien. On peut aimer ou pas, mais c'est une oeuvre qui vous marquera à jamais ! Il faut absolument offrir un livre de Tolkien à ses enfants, en particulier cette oeuvre-ci, elle irrigue la fertilité de l'esprit, fera rêver les adolescents, rajeunira les anciens, bouleversera les plus impénitents, émouvra les plus pessimistes, simplement parce que ce roman est à la Fantasy ce que la bible est à la religion !
Posté : lun. 8 sept. 2014 20:28
par Rat de bibliothèque
Travail gigantesque, livre immense mêlant imagination et écriture recherchée. Un monument quoi, on ne peut être fan de fantasy sans avoir lu le SDA.La première image qui me vient en tête lorsque je pense au SDA, c'est les paysages. Tolkien était amoureux de la nature et ça transparaît dans son roman. Le SDA c'est aussi comme de la bonne musique progressive...après quelques chapitres on ne peut plus lâcher.Personnellement je le relis souvent avec quelques années d'espace entre. Enfin les images du film commencent à s'effacées, n'ayant pas revisionné les films depuis au moins 7 ans. Ils font maintenant place à mon imagination encore une fois. Drôle de fait, lorsque j'étais ado, j'imaginais les personnages tels que dessinés sur la couverture. Ah oui faut pas oublié, il semble que ce livre devient de plus en plus précis à chaque relecture, ma vision du monde de Tolkien s'affine, et il y a toujours un détail qui m'échappait avant. Comme quoi Tolkien a vraiment créer un monde unique quoi! C'est rare un bouquin qui me fait cet effet...en fait je crois que c'est le seul!
Posté : jeu. 11 sept. 2014 16:08
par Talwyn
Le Seigneur des anneaux, c'est le premier ouvrage de Tolkien que j'ai lu. Une vraie claque, au point de dévorer le chapitre de la Moria à la lueur de la veilleuse alors que j'étais supposée dormir... Je le relis de temps à autre, soit en anglais, soit en français. En fait, je l'ai tellement aimé que lorsque j'ai voulu lire Bilbo ensuite, j'ai été horriblement déçue. Pas le même ton, pas les mêmes noms... j'ai mis plusieurs années avant de goûter Bilbo comme il fallait. Et même encore maintenant c'est le Seigneur des anneaux que je préfère. Il renferme un véritable monde, inépuisable, mais... je pense qu'il y a une période dans la vie où on est particulièrement sensible à sa magie; si je ne l'avais pas lu à cette époque précise, je ne crois pas que je l'aurais autant apprécié.