Après m'être cogné le nez à une séance complète, j'ai finalement pu voir
Mune, le gardien de la Lune. Je me félicite d'avoir pu le voir en salles, parce que c'est un enchantement visuel

Les images de synthèse sont vraiment soignées, avec de belles textures, ambre, cire, roche, fourrures et pelages variés... On se régale.Surtout, je rejoins Alana et Muscardin :
Mune peut se vanter d'avoir l'un des univers de fantasy les plus originaux et les plus poétiques que j'aie vus dans un long métrage de cette ampleur ! Le thème de départ est classique (le Soleil, la Lune, les ténèbres, l'harmonie de la nature) mais l'univers est cohérent et luxuriant, avec toutes sortes de petits détails amusants et poétiques. Les deux temples aux allures d'animaux hybrides géants servant à guider le soleil et la lune sont magnifiques et donnent lieu à des plans impressionnants (j'ai un faible pour le temple de la nuit, sorte de croisement entre un dromadaire, une girafe et un éléphant façon Salvador Dali aux pattes démesurément longues et fines).L'univers et l'histoire sont clairement faits pour être compatibles avec un très jeune public (je pense qu'on peut en profiter en dessous de 10 ans, même). Beaucoup de personnages ont des allures de peluches, la violence est "toonesque" et jamais "graphique" (pas de sang etc.), il y a des moments impressionnants mais bien dosés avec d'autres plus drôles ou contemplatifs. J'ai beaucoup apprécié le rythme et le dosage entre humour et épopée : le film m'a paru bien équilibré, jamais frénétique, il y a toujours du temps pour se poser après une scène d'action ou pour souffler après un moment plus sombre. Les personnages sont surtout intéressants par leur place dans cet univers et le fait qu'ils sont liés à des matières (l'ambre pour Sohon, la cire pour Cire, le monde des rêves pour Mune, etc.). J'ai vraiment beaucoup apprécié leur allure, ils sont très variés et très travaillés dans leur apparence et leur animation, entre les jeunes gardiens, les vieux gardiens, les différents peuples du monde, les espèces de hiboux-araignées à soie du temple de la lune, etc. Pour le reste, leurs relations reprennent des ficelles très classiques, mais la lutte du bien contre le mal reste nuancée(y compris dans le cas des plus "méchants").Le personnage de Cire a un côté très fragile qui fait "personnage féminin faible", mais j'ai trouvé que c'était cohérent avec sa place dans ce monde où elle représente, ben, de la cire, et a un rôle d'intermédiaire entre la chaleur du jour et le froid de la nuit. Elle a aussi ses propres ressources puisqu'elle est plus cultivée que les deux gardiens. En revanche, le monde manque un peu d'autres personnages féminins en dehors d'elle : c'est dommage que les gardiens soient tous masculins.Bref, c'est une réussite à mon avis. Et je trouve qu'en cette fin d'année, entre
Mune,
Phantom Boy et
Adama, on est gâtés en matière d'animation à la française, ça fait plaisir
