Posté : sam. 20 août 2016 10:30
Ce roman est clairement atypique, et c'est sans doute la raison pour laquelle il n'a pas été traduit, mais c'est vraiment dommage que les lecteurs exclusivement francophones soient privés d'un stand alone de cette qualité.Quelques mots de l'histoire : Conrad Scalese est librettiste d'opéra, et il n'a pas le temps de jouir de son premier très grand succès. En effet, le lendemain même de la représentation, il est arrêté par le Saint-Office, et ne doit sa liberté qu'à l'intérêt que lui porte Ferdinand II, roi des Deux-Siciles. Celui-ci lui apprend que l'éruption, quelques années plus tôt, d'un volcan indonésien, qui a provoqué froid et famine dans toute l'Europe, a été provoquée par une conspiration, nommée Les Hommes du Prince, et directement causée par un duo lyrique. Comme il a appris entre-temps que les conjurés sont en train de créer un opéra qui vise à réveiller les volcans du sud de l'Italie, et notamment le Vésuve, il engage Scalese pour écrire un contre-opéra. Le musicien est un certain Conte d'Argente, pas vraiment sympathique, mais avec qui Scalese pourrait coopérer sans souci... s'il n'était par ailleurs le mari de Leonora, la femme dont Scalese était amoureux et qui l'a quitté cinq ans plus tôt.Les amateurs d'opéra reconnaîtront la matière d'un bon livret, manquant un peu d'originalité tout de même. Mais il y a des éléments secondaires très intéressants : des "miracles" (entendez : des éléments inexplicables, tels un anneau en métal soudé par l'action d'une main humaine), des fantômes, des "morts revenus" (traduction personnelle et littérale de "Returned Dead"), et le fait qu'il s'agit clairement d'un univers alternatif, du fait que Napoléon n'a pas été vaincu à Waterloo, mais qu'une paix a été signée après la bataille, qui le laisse sur le trône.Il n'en reste pas moins que la mise en place est relativement lente. En ce qui me concerne, j'ai été vraiment accrochée à partir de la moitié du roman, mais à partir de là je ne l'ai plus lâché, du fait que les rebondissements s'enchaînent, certains surprenants, certains moins, jusqu'à une fin plus surprenante encore que prévu, . Le rôle éminent des femmes ne surprendra pas les lecteurs du Livre de Cendres, et il y a là plusieurs personnages féminins de qualité.Dans les points négatifs, je dirai que l'Histoire alternative est peu exploitée, même si Gentle joue élégamment et avec humour à entrelacer "notre" Histoire et la sienne. En même temps, il y a des limites à ce que l'on peut faire tenir dans un one shot, même s'il fait près de 700 pages...Donc voilà, si vous lisez l'anglais et que vous le trouvez, je vous le recommande. Surtout si vous êtes amateur d'opéra :-).
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