Je l'ai lu, et je crois que je suis plutôt d'accord avec ta critique, Gillo.

Je vois ce que tu veux dire par parution YA, ça ne m'a pas dérangée personnellement mais pour ceux qui hésiteraient à le lire à cause de ça, il n'y a quand même pas les gros clichés qu'on peut souvent reprocher à ce genre de lecture.C'est un joli roman, avec son atmosphère inquiétante, dérangeante, et pourtant curieusement féerique. Parce que c'est bien d'un conte de fées dont il s'agit, même si elles ne sont jamais nommées comme telles. Il y a un côté « folklore à l'ancienne » dans cette histoire de changelin qui m'a bien plu à la fois modernisé, mais qui garde un charme désuet dans cette Angleterre des années 20 éclairée au gaz, qui se relève de la dernière guerre et qui découvre le jazz.
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(Pas mal de scènes m'ont beaucoup plu, comme Pen qui se fait avaler par l'écran de cinéma et en ressort en parlant en lettres muettes, Fausse-Triss et ses expériences ''gastronomiques'' ou lorsqu'elle est piégée par les marmites en coquille d'oeuf.)
L'écriture est vraiment belle, elle m'a accroché dès que j'ai feuilleté le roman en librairie, et c'est ce qui a achevé de me décider à me le procurer, même si le thème et la couverture me faisaient déjà de l’œil. Poétique et assez onirique avec ses métaphores biscornues, elle n'en reste pas moins fluide et accessible. J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages au début, et ça créait une sorte de distance émotionnelle qui me donnait l'impression de ne pas apprécier le roman autant qu'il le fallait, même si ça restait agréable à lire. Et puis petit à petit, ils ont commencé à se dévoiler dans toute leur (in)humanité, leurs différentes facettes, leurs échecs... Et là, j'ai vraiment accroché. Les liens entre les protagonistes (surtout les deux sœurs) deviennent vite la part la plus importante de l'intrigue, personne n'est tout noir ou tout blanc, chacun se révèle finalement aussi changeant que les Adjacents. Violet, les parents Crescent, Monsieur Grace ou même l'Architecte et son peuple, tout le monde a droit a un développement digne de ce nom. La relation entre Triss
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(ou plutôt Fausse-Triss/Trista)
et Pen est vraiment touchante de justesse, c'est un duo qui évolue énormément, même si elles paraissent souvent un peu trop matures pour leur âge. J'ai eu une préférence pour Pen (qui m'a parfois un peu fait penser à Lyra d'Alcdm), qui de sale môme insolente se révèle vite déterminée et sensible. Ce n'est pas un coup de cœur et je ne sais pas si cette lecture laissera un souvenir impérissable ou si elle se changera en réminiscence fugace, mais je l'ai vraiment appréciée sur le moment.