

Attention, parce que contrairement à "Roma Mater" et celui-ci, "Trois coeurs trois lions" n'est pas une nouveauté, et donc (beaucoup) plus difficile à trouver comme on l'avait déjà dit dans le sujet.Kaines,jeudi 02 février 2006, 20:58 a écrit :Décidemment, Poul Anderson a le vent en poupe sur Elbakin ! Après Roma Mater et Trois coeurs, trois lions, voici déjà un nouvel ouvrage...et tous avec de bonnes critiques.
Il me semble que si on écrivait un roman sur l'histoire des premiers Césars ou des Borgia (émanant pourtant des plus grandes civilisations, la REnaissance italienne, et la Rome antique), ça ne serait pas très différent.A savoir également que, pardonnez moi d'insister, la saga de Hrolf Kraki fait partie des saga légendaires. A ce titre, elle a été rédigée assez tardivement (XIVème) par des chrétiens. C'est aussi le gros problème des textes évoquant la Scandinavie ancienne (que ce soient les Edda ou les saga): ils ont été rédigé par des Chrétiens convaincu. On peut alors douter de la véracité et de l'objectivité de ce qu'ils dépeignent. Beaucoup d'éléments de ces récits, en particulier dans les sagas légendaires, ont été crée de toute pièce par leurs auteurs pour décrier l'ancienne religion, qui continuait souvent à se pratiquer clandestinement pendant tout le Moyen Age. Il convenait de présenter les acteurs de ces récits paiens comme des sauvages auquel le Christianisme avait apporté LA vérité.Dès le début, on a une vision biaisée de cette civilisation. Ce n'est pas pour rien que l'on a immédiatement en tête l'image de barbares sanguinaires pillant églises et monastères sans défenses quand on pense aux vikings: notre vision de cette civilisation passe par un prisme essentiellement chrétien, même quand on s'attaque aux textes en émanant (certains poèmes eddiques ont clairement pour but de décridibiliser et ridiculiser les anciens dieux).Je n'ai pas pu m'empêcher de donner cette précision également.Mais l’histoire de la lignée de ces rois du Nord qui traverse les guerres de sang, l’inceste, les trahisons et les moments de bravoure
Mon problème n'est pas là, je n'ai pas lu ce livre comme un bouquin d'Histoire, loin de là... Ce qui me dérange, c'est plutôt par là:on s'éloigne encore plus d'une quelconque exactitude historique. Exactitude dont Poul Anderson ne se targue nullement.
On peut s'inspirer de l'historique sans faire de l'historique mais sans ressasser des vieux clichés qui ont la vie dure, clichés qui n'existent que depuis une époque très récente, et qui n'ont donc rien à voir avec le récit dont s'inspire Anderson, que ce soit à l'époque, ou maintenant.CE qui me dérange dans ce bouquin, c'est que la civilisation nordique ancienne passe de nouveau pour une civilisation barbare, cruelle et bordélique (ça ne se ressent même pas tant dans le récit, c'est l'introduction qui m'a surtout hérissé le poil).Il n'y a donc aucune contrindication au fait que les vikings soient des barbares hirsutes avec des casques à cornes buvant du sang. Blockbuster, toussa...
C'est surtout cette critique qui m'a fait réagir en fait, puisque l'on a vraiment l'impression que le bouquin d'Anderson est associé à un truc historique.En particulier, quand Belgarion s'extasie devant l'exactitude des connaissances historiques de Poul Anderson. Poul Anderson rend crédible l'idée que nous avons du viking et de cette "civilisation" serait plus correct
Oh non! C'est bien le problème des clichés: l'intention initiale n'est souvent pas mauvaise.Je ne pense pas que Belgarion est voulu mal faire
Ce n'est pas si faux, notamment au niveau des descriptions d'objets ou de lieux. C'est certainement l'un des "médias" (cinéma, romans, bd, autre...) s'inspirant de ce thème qui est le mieux foutu de ce point de vue. On a pas d'aberrations du type choppe dans des crânes, casques à cornes, ou huttes crasseuses. En fait, comme je le disais, c'est plus l'intro du bouquin. La suite m'a du coup agréablement surprise, parce que d'une part elle est proche de la saga originelle au niveau du récit, et que d'autres part, comparé à bien d'autres choses, elle donne une vision de la civilisation nordique ancienne pas si mal que ça. En revanche, je continue à penser que sur le fond (la mentalité de l'époque liée au destin...Etc), il passe un peu à côté par rapport à la saga originelle.Mais j'aime ce genre d'initiative. J'aimerais qu'un jour, on réecrive de même la légende arthurienne (mais sans délire new age ou féministe...).En particulier, quand Belgarion s'extasie devant l'exactitude des connaissances historiques de Poul Anderson.
Je ne vois pas pourquoi ce bouquin l'aurait été.Est-ce que dans une critique du trône de fer, on dit "attention, ce bouquin n'est pas féministe". Je sais bien que les héroïnes agaçantes "avec du caractère" (une chieuse quoi... et c'est valable pour beaucoup de personnages masculins!), belles, jeunes...etc (mais avec la scène de c...l qui va bien, parce que faut pas déconner non plus...), qui sont censés incarner des idées féministes, c'est monnaie courante en fantasy, mais quand même....Faudrait écrire là dessus, sur les clichés pseudo féministes en fantasy aussi....je pense que ce qu'il voulait dire c'est que le livre n'est pas féministe
Mon intervention n'était pas du tout à prendre de façon personnelle, même si en effet, certaines phrases de la critique m'ont fait tiqué, non pas parce que j'estimais de façon bien prétentieuses que l'auteur n'y connaissait rien, mais bien parce qu'un lecteur lambda qui n'a pas forcément la même passion, et donc les mêmes connaissances, sur le sujet, pouvait s'y méprendre......... Dès que l'on parle de viking, le casque à corne, et le barbare hirsute (voire pire, le surhomme ayen) ne sont pas loin. J'ai tellement rencontré de personnes qui n'en démordaient pas que les anciens scandinaves n'étaient que des barbares paiens, cruels et arriérés, que ça me tient à coeur (et je parle de personnes parfois très érudites, notamment une universitaire au moins, qui si elle était spécialiste sur pas mal de choses, rejettait ce sujet en bloc d'une façon qui m'est demeuré incompréhensible).Je tiens tout d'abord à préciser, quoi qu'il en soit, que mes connaissances des différents cultures nordiques ne se limitent pas au 13ème guerrier et aux adaptations cinématographiques de Beowulf. Même si ça peut te paraître étonnant je suis un grand amoureux de cette période et de ces cultures avec pas mal de lectures sur le sujet (de l'Edda de Snorri Sturluson en passant par l'abondante littérature de Regis Boyer jusqu'aux oeuvres de fiction à caractère historiques telles que frères jurés ou les vikings de Novgorod). Sans être un spécialiste je ne pense pas être le dernier des ignares concernant les "vikings". Donc il est inutile de faire une leçon de pédagogie sur le sujet avec le thing islandais, le droit scandinave dont le célèbre wergeld, la poésie scaldique, la mythologie, les cérémonies et toutes les richesses de cette culture complexe.
Jamais je n'ai dit ça (ma phrase dans mon dernier post qui parlait des clichés ne t'était pas particulièrement destinée).Si ça peut te rassurer il est bien entendu que je ne voulais pas "'mal faire", ce qui devrait paraître évident.
Tout à fait, mais ça m'a beaucoup surpris.... pourquoi? Parce que l'intro d'Anderson m'est resté dans la gorge, et il a fallu que je me force pour continuer. A la lecture du récit, je n'ai pas trop compris pourquoi il l'avait introduit en mettant en garde contre la barbarie et la violence du texte. Quand on lit la critique, c'est également l'impression que ça donne également (notamment sur le fait qu'il n'y aurait ni considérations philosophiques, ni profondeur de l'intrigue....).Peut-être est-ce du à l'époque où il l'a écrit, mais il me semble que beaucoup de bouquins de fantasy sont beaucoup plus "trash" aujourd'hui, et font preuve d'une certaine complaisance par rapport à la violence, le sexe trashos, et autre, le Trône de Fer en tête (il est étonnant de voir comment les récits des anciens scandinaves sont relativement pudiques... Influence du Christianisme de leurs auteurs/transcripteurs, ou réel aspect de la société nordique ancienne?).LEs lieux, le climat, les pensées et les descriptions sont très bien réussies, bien qu'inexactes par moment. Et c'est en cela que l'auteur a réussi, comme il l'a fait pour Roma Mater en entraînant le lecteur dans ce monde si particulier au fur et à mesure du récit.
Il est quand même une réadaptation d'un texte ancien prenant place dans un décor très historique, et comme tu le dis, Anderson le restitue assez bien. Mais si on ne fait pas l'effort de rentrer dans le bouquin, l'intro et le 4ème de couverture en donnent une toute autre vision (but commercial?).Il ne me semble pas avoir à aucun moment parlé de véracité historique du récit de Poul Anderson: ce livre n'est pas un essai ni un roman historique et je n'ai jamais prétendu donner à cette histoire cette valeur-là.
Non, il suffit d'être "profane", et ce bouquin étant classé en fantasy, il est succeptible d'être abordé par des personnes n'ayant aucune connaissance (sans que ce soit un mal hein!) sur le sujet, ni même une approche particulière. Après tout, la plupart des gens pensent que les sagas sont des récit épiques et bourrins narrant les exploits de fiers à bras portant casques à cornes et buvant dans des crânes....Mais non, ça n'est pas de la stupidité. Il y a bien des sujets où je ferais les mêmes erreurs, on ne peut pas tout connaître. Le bouquin de Poul Anderson donnant une vision finalement plus proche de la réalité que tous ces clichés, je trouve dommage qu'il soit présenté de cette manière, que ce soit dans son introduction, où dans cette critique, qui si elle est peut-être documenté, prête à confusion (je m'y suis fait prendre!).De plus il faudrait être le dernier des crétins pour penser que les sagas, les eddas, sont le fidèle reflet de l'histoire au vu de la dose d'exagération et de la retranscription partisane des faits qui sont l'apanage de la tradition orale.
Et comme disait Dumas "on a le droit de violer l'Histoire, mais à condition de lui faire un enfant".Comme le dit de Musset "peut importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse."
Et ce n'est pas tant le fond que la forme qui m'a interpellé. Je me permet de donner mon avis, mais au fond, je le confesse, mon but est plutôt plus ou moins inconsciemment d'un autre ordre.... :Mais le fond de la critique demeure demeure: c'est un bon livre, une adaptation "juste" et un aperçu plutôt intéressant des scandinaves.
En fait, faut jamais me donner une occasion d'aborder ce sujet. Car derrière mon intervention se cache, je pense, un profond désir de parler de tout ça! :sifflote:Par exemple, j'ai du mal à me retenir de préciser que le thing était une institution généralisée à toute la Scandinavie, contraiement à l'Althing qui était exclusivement islandais... Où qu'au delà du Wergeld (le prix du sang) s'était édifié tout un système de médiation, d'arbitrage, et de conciliation, d'assurances et d'aides aux indigents, qui faisaient des sociétés scandinaves anciennes des exceptions notables dans le monde occidental médiéval.... et voilà, c'est fait! Je peux pas m'en empêcher, voyez....Sans rire, mon message ne se voulait nullement offensant, je dois être un peu trop "au taquet" là dessus.Donc il est inutile de faire une leçon de pédagogie sur le sujet avec le thing islandais, le droit scandinave dont le célèbre wergeld, la poésie scaldique, la mythologie, les cérémonies et toutes les richesses de cette culture complexe.
Non, en effet, mais je ne trouve pas non plus qu'il est ramené à de simples rôles de femmes perverses/sorcières.... C'est plus subtil que ça je pense....ce n'est pas cette vision qui est donnée dans ce récit.
La version de Sturla Gunarsson est géniale, je ne sais pas si tu la connais? (pas sortis au ciné en FRance, c'est un film américano-islandais qui n'a pas eu une diffusion énorme).aux adaptations cinématographiques de Beowulf
C'est moins mon sujet de prédilection en ce moment... mais ça me plairait beaucoup de débattre sur le fait que La Razzia des vaches de Cooley était un beau morceau de fantasy!!!! (plaisanterie mise à part, ce texte est hallucinant!)...Prochaine discussion: les mythes irlandais!
Alors, je ne rentrerai pas dans les détails, non pas parce que je ne veux pas, mais surtout parce que je ne m'en rappelle plus tropLuigi Brosse a écrit :"léger" ? Je veux bien quelques explications
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