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Dans de nombreuses oeuvres de la Fantasy on peut retrouver des poèmes ou passage à très nette tendance poétiques ...Venez faire partager ces moments de délice et montrer que la Fantasy n'est pas qu'un genre baston/gentil-méchant/magie... :rolleyes: je commence avec le Roi ... Tolkien :****un passage qui m'a profondement touché*** Tinuviel par Grands-Pas J.R.R TolkienLa communauté de l’Anneau ….Livre I …. chapitre XI : un poignard dans le noirLes feuilles étaient longues, l’herbe était verte,Les ombelles de ciguë hautes et belles.Et dans la clairière se voyait une lumièreD’étoile dans l’ombre scintillant.Là, dansait TinuvielSur la musique d’un pipeau invisible,Et la lumière des étoiles était dans ses cheveux,Et dans ses vêtements miroitants.Là, vint Beren des montagnes froidesEt, perdu, il erra sous les feuilles,Et où roulait la Rivière des ElfesIl marchait seul et affligé.Il regarda au travers des feuilles de ciguëEt vit, étonné, des fleurs d’orSur la mante et les manches de la vierge, Et ses cheveux comme une ombre suivant.L’enchantement ranima ses pieds las, Sur les collines condamné à errer ;Il poussa en avant, fort et leste,Voulant atteindre les rayons de lune étincelants.Par le lacis des Bois du pays des ElfesElle s’enfuit, légère, sur ses pieds dansantsEt le laissa, solitaire, errer encore,Dans la forêt silencieuse écoutant.Il entendit là souvent le son flottantDe pieds aussi légers que la feuille de tilleul,Ou la musique sourdre sous terre,Dans les creux cachés trillant.A présent les flétries gisaient les feuilles de ciguë,Et une à une avec un soupirTombaient, susurrantes, les feuilles de hêtreDans le bois hivernal agitées.Il la cherchait toujours, errant au loinOù les feuilles des années formaient un tapis épais ;A la lumière de la lune et au rayonnement des étoilesDans les cieux glacés frissonnant.La mante de la vierge miroitait sous la luneComme sur un sommet élevé et lointainElle dansait, et à ses pieds était étendueUne brume d’argent frémissantQuand l’hiver fut passé, elle revint,Et son chant libéra le soudain printemps,Comme l’alouette qui s’élève et la pluie qui tombeEt l’eau fondante qui murmure.Il vit les fleurs elfiques jaillirA ses pieds, et de nouveau réconfortéIl brûla de danser et de chanter auprès d’elleSur l’herbe paisible.De nouveau, elle s’enfuit, mais vivement il vint.Tinuviel ! Tinuviel !Il l’appela par son nom elfique,Et alors elle s’arrêta écoutant.Un moment elle se tint là,Et sa voix exerça un charme sur elle :Beren vint, et le destin tomba sur TinuvielQui dans ses bras s’abandonna, scintillante.Comme Beren regardais dans les yeux de la viergeParmi les ombres de ses cheveux,Il vit là scintiller comme en un miroirLa lumière tremblante des étoiles aux cieuxLa belle Tinuviel,L’immortelle vierge à la sagesse elfique,Sur lui répandit ses cheveux ombreuxEt l’enserra de ses bras semblables à l’argent miroitant.Longue fut la route que le destin leur traça Par-dessus les montagnes rocheuses, froide et grises,Par des salles de fer et des portes obscures,Et des forêts de nuit sans lendemain.Les mers séparatrices entres eux s’étendirent,Et pourtant enfin ils se retrouvèrent une fois de plusEt, il y a longtemps disparurentDans la forêt, chantant sans tristesse.

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On a eu "L'auberge du Nain poète" à une époque en taverne concernant cette thématique, mais ça remonte déjà à loin. Du coup, le sort de ce sujet pourrait bien être d'y être tranferré (en forum taverne !). Qui vivra verra... ;)

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Mais si mes souvenirs sont bons, l'Auberge du nain poète était destinée à recueillir la prose (et les vers) des forumeurs inspirés. Ce que propose Mealin, c'est plutôt un fuseau pour compiler les passages poétiques qui nous ont particulièrement plu. Je cautionne donc pour que ce sujet reste en De la Fantasy.PS: Très bonne ouverture Mealin, par ailleurs.

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-> merci Luigi ! tu as tout as fait compris ... -> publivore: j'ai d'ailleurs une une petite discution avec Gillo sur le sujet publivore ( il se pourrait qu'il remonte ...mais je ne garrantie rien :unsure: ) car je me damandais au début si cela intéresserait du monde d'en créer ( ou recrée un ...) j'attend vos textes ! * tiré de romans Fantasy bien sûr* ce peut être une bonne occasion pour s'y replonger !

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Oui, mais entre le moment où j'ai lu le message originel de Mealin et où j'ai répondu, il s'est écoulé... pas loin de 7 heures, :rouge: pendant lesquelles le message de départ a été modifié. D'où mon post totalement hors de propos ! :mrgreen: !

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Voici, dans un autre genre, cette tirade de De cape et de crocs, dont Armand Raynal de Maupertuis est l'auteur. Celle-ci est inspirée lors d'un repas gastronomique multiculturel !Goûtez-moi donc le fumet de ces vers : :) La recette barbare aux denrées improbables,Née de la sombre sylve ou des torrides sables,Intrigue le gourmet qui brûle de savoirEn quoi varie ce plat de ceux de son terroir !Aux marches du palais hésite sa cuillère.Mais cet émoi passé, l’instrument réitèreDe bol en bouche bée son aller, ses retours,Car le met était bon sous ses louches atours !On peut à ce gourmetComparer l’honnête hommeQui face à l’étrangerAgit en gastronome !Allant vers son prochain pour goûter la saveurDu sel d’un bel esprit, du sucré d’un bon cœur,Il fait fi du faciès, du comment-on-s’habilleEt franchit le limes dont se rient les papilles !in Pavillon noir ! (tome 2)

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Tiens, sympa ce sujet! :)C'est vrai que c'est un exercice difficile de se lancer dans une petite pièce de poésie quand on est auteur de roman, ça ne me parait pas du tout évident de la réussir d'une part (la poèsie me paraissant l'un des genre littéraire les plus durs à écrire) et de l'intégrer dans le texte d'autre part...ça vaut donc le coup de relever les exemples réussis.Bon, tout ça pour dire que rien ne me vient à l'esprit, tout de suite, mais je repasserai le cas échéant! ;)Thys

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Je suis sûr que tu vas apprécier ce passage poétique Mealin, un des rares dans l'Assassin Royal, en tout cas moi il m'avait plu^_^ Il est tiré du tome 5 de l'Assassin Royal : La Voie Magique :Six Sages s'en sont venus à JhaampeIls ont gravi un mont, n'en sont pas retournésIls ont perdu leur peau et ont trouvé leur chairEt se sont envolés sur des ailes de pierre.Cinq sages s'en sont venus à JhaampeOnt suivi un chemin ni pente ni montéeFendus, multipliés puis en un seul changésOnt laissé une tâche encore inachevée.Quatre Sages s'en sont venus à JhaampeUn langage muet se sont mis à parlerOnt supplié la Reine de les laisser partirCe qu'ils sont devenus nul ne peut rien en dire.Trois Sages s'en sont venus à JhaampeAvaient aidé un roi à rester couronnéMais quand ils ont tenté de gravir le sommetDans une chute affreuse ils en sont retombés.Deux Sages s'en sont venus à JhaampeNobles étaient les dames qu'ils y ont trouvéesOnt oublié leur quête et vécurent amoureuxPlus avisés, qui sait, que certains avant eux.Un Sage s'en est venu à JhaampeA écarté la Reine puis le CouronnéA rempli sa mission, est tombé endormiA l'ébri des rochers ses os il a remis.Aucun Sage ne vient à JhaampePour gravir aucun mont sans jamais retournerC'est être bien plus sage et courageux encoreQue de rester chez soi et d'affronter la mort.

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Bon, je ne vais pas trop me fatiguer, en reprenant des poèmes en anglais que j'avais déjà posté dans le sujet sur La Pierre de Lumière, désolé... :rouge: ;)
He hates the flowers, soft and white,The grass, the forest's gentle breath,For all that lives and leaps with lightRecalls the bitterness of death.With axe and pick and poison flameHe wreaks his spite upon the land;His armies burn and hack and maimThe ferns and flowers, soil and sand.And down through rocky vein and boreWith evil eye and sorceryHe plumbs the earth for golden oreIn search of immortality.Thus wounding earth to steal her fireAnd feeding trees to forge and flame,He turns upon himself his ireAnd burns his soul with bitter blame.For golden cups that blaze too brightMake hateful, mortal men afraid,And that which make the stellar light,In love, cannot itself be made.
C'est un poème d'un petit peuple de la forêt, longtemps persécuté par le Red Dragon, the Lord of Lies, and Earth Killer.Et un autre, dédié à la fameuse épée Alkaladur, mais si je me souviens bien, je l'ai coupé...
When last the Dragon ruled the land,The ancient warrior came to Mesh.He sought for vengeance with his hand,And vengeance bitter burned his flesh.And yet a finer flame he held,The sacred spark, aglow, unseen,In hand and heart is brightly dwelled :The fire of the GaladinHe brought this flame into the realmOf swans and stars and moonlit knollsWhere rivers ran throught oak and elmAnd diamond warriors called swords souls.The Godhra thus the warrior cameBeside the ancient silver lake.By might of mind, by forge and flame,A sacred sword he vowed to make.Alkaladur ! Alkaladur ! The Sword of Flame, The Sword of Light,Which men have named AwakenerFrom ages dark and dream-dark night.

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Un poème que j'aime, dans le dernier Assassin Royal : Adieux et Retrouvailles, et qui introduit le 10ème chapitre :
En cette ultime danse où se joue le hasardPlus jamais ne serai ton cavalier de bal.C'en est un autre qui, sous mon triste regard,Te fera parcourir en tournoyant la salle.En cette ultime danse où se joue le hasardQuand il me faudra dire à ta vie adieuJe voudrais que pour toi elle ait tous les égards,Que tu saches un jour t'envoler dans les cieux.En ctte ultime danse où se jour le hasardQuand je serai certain de te perdre à jamaisTe laisserai aller, regrettant ton départ,Souhaitant que devant toi s'enfuient les vents mauvais.En cette ultime danse où se joue le hasardNous verrons nos esprits l'un à l'autre avoués.Nous nous séparerons, endeuillés et hagards,Quand le noeud qui nous lie se sera dénoué.

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On peut aussi citer :Demandez à Fézana ce qu'il est advenu de Fibaz,Où se trouve Ardègne et où Lonza.Où est Ragosa, siège de grand savoir;Combien de sages y demeurent encore ?Où est Cartada, cité des tours,Dans la rouge vallée de sa puissance ?Et Séria où l'on filait la soie ?Où Tudesca, Elvira, Aljais,Et où au crépuscule, Silvènes ?Les ruisselets, la perfection des jardins,Les cours aux multiples arcades de l'Al-Fontina ?Puits et fontaines pleurent leur peineTel un amant à l'arrivée de l'aubeQui vient l'arracher à son désir.Ils pleurent les lions disparus,Ils pleurent la fin d'Al-Rassan la Bien-aiméeQui n'est plus.Dit par Ammar ibn Khairan dans les dernières pages des Lions d'Al-Rassan de Guy Gavriel Kay

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retour aux sources Nimrodel par Legolas J.R.R TolkienLa communauté de l’Anneau ….Livre II …. chapitre VI : La LothlérienIl était jadis une vierge elfique,Etoile brillant de jour :Son blanc manteau était d’or bordé,Ses chaussures gris d’argent.Une étoile était posée sur son front,Une lumière sur ses cheveux,Comme le soleil sur les rameaux d’orEn Lorien la belle. Ses cheveux étaient longs et ses bras blancs ;Belle et livre était-elle ;Et dans le vent elle allait aussi légèreQue la feuille de tilleul.Au bord des cascades de la Nimrodel,Près de l’eau claire et fraîche,Sa voix tombait comme une chute d’argentDans la mare brillante.Où maintenant elle erre, nul ne le sait,A la lumière du soleil ou dans l’ombre ;Car perdue fut jadis NimrodelEt dans les montagnes isolées.La nef elfique dans le havre grisSous le vent de la montagneBien des jours l’attenditAu bord de la mer rugissante.Un vent nocturne dans les terres du NordSe leva, et haut il cria,Et mena le navire des rives elfiquesAu travers des flots mouvants.Quand vint la terne aurore, la terre était perdue,Les montagnes plongeaient grisesAu-delà des vagues gonflées qui lançaientLeurs panaches d’écume aveuglante.Amroth vit la rive évanescenteA présent basse derrière la houle,Et il maudit le perfide navire qui l’emportaitLoin de Nimrodel.Jadis il était un Roi Elfe,Un seigneur de l’arbre et des vallons,Quand d’or étaient les rameaux printaniersDans Lothlorien la Belle.Du mât à la mer, on le vit s’élancerComme la flèche de la corde,Et plonger dans l’eau profondeComme la mouette en vol.Le vent était dans ses cheveux flottants,Sur lui brillait l’écume ;De loin, ils le virent fort et beauS’en aller, glissant tel un cygne.Mais de l’Ouest n’est venu aucun messageEt sur la Rive CitérieureNulle nouvelle n’ont plus jamais entenduLes Elfes d’Amroth.ps: y en a bien quelques uns dans les livres que vous êtes en train de lire ( j'avoue que c'est laborieux de recopier des vers mais ;) )

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Voici un autre poème Des Lions d'Al-Rassan Il est plus intéressant quand on connait le contexte : celui que cite Ammar pour rendre hommage à feu le roi de Cartada un "ami" qu'il a lui-même assassinéQue seule la peine parle ce soir.Que la peine nomme les lunes.Que la pâle lumière bleue soit PerteEt que la blanche soit Mémoire.Que les nuées assombrissent l'éclatDes hautes et saintes étoiles,Tel un funèbre suaire entourant la rivière,Où il avait coutume de se désaltérer.Là de moins nobles bêtes à présent se rassemblentPuisque Le Lion jamais n'y reviendra..C'est plutôt une oraison funèbre qui réussit à étaler les qualités du défunt roi que par une comparaison...

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Superbe Sleepy ! si l'auteur à une telle fibre poétique je sens que je vais l'ajouter à ma liste sans plus tarder :P C'est que j'en avais oublier le sujet que j'ai pourtant lancé :sifflote: je devrais rajouter deux trois textes dans les jours à venir si je n'oublie pas d'ici là :mrgreen:

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Bonsoir,Juste en passant, ils sont vraiment superbes vos extraits... :) C'est comme ce qui est bon, on dévore! :lol: Sinon, la fantasy et la poésie se complètent parfaitement, c'est ce mélange qui est magique en tant que lecteur. Bonne soirée.

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moi, c'est celui là que j'aime beaucoup dans la Moïra(normal, c'est moi qui l'ai fait :P )Un.Pas de chant pour le nomdre unCar une seule chose est uniqueQui n'a rien avant, ni rien après:la Mort.Deux boeufs attelés à une roulotteTirent les acteurs dessus la route,Jusqu'en mourir, quelle tristesse!Trois parties dans le monde;Trois commencements et trois finsTrois royaumes pour le Salmidanach.Quatre pierres à aiguiser,Pour affûter l'épée des bravesAux quatres coins de Gaelia.Cinq âges dans la durée du temps,Pour les dieux, les bêtes et les hommes,Cinq âges, puis recommencent.Six plantes médicinales,Et dans le petit chaudronLe petit nain mêle le breuvage.Sept planètes parmi nous,Sept cordes sur la harpe du barde,Qui s'accordent dans l'harmonie du monde.Huit vents qui soufflent;Depuis les huits mers du mondeSur la montagne de la guerre.Neuf lutins qui dansentNeuf Herilims qui chassentNeuf chiffres résument le monde.Dix vaisseaux ennemis,Qu'on a vu venant du sudMalheur à nous!Onze prêtres armés,Avec leurs épées briséesEt leurs robes ensanglantées.Douze mois dans l'annéeDouze Grands-DruidesPour tout terminer.Poème récité par Faith dans l'auberge de Tara et Kerry dans le tome 1 de la Moïra

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J'ai beaucoup aimé l'ensemble des poésies du berger des nuages/frère initié écrit par Sean Russell et qui se déroule dans un monde asiatique. Voici un de mes préférés:La pluie,Glacée par un hiver interminable,Coule sur les tuiles bleuesPour former un rideau de perlesEntre notre chambre et le monde extérieur.La cour à présent n'est plus qu'un petit lac.Les routes s'effacent comme des taches d'encre.Les nouvelles nous parviennent au compte-goutte.Dans Oe la lointaine, les gens disentQue les fleuves ont perdu la boussole.Ils divaguent ça et là dans la provinceDevenue une mer ponctuée d'ilôts,Ce qui reste des collines.Les fermiers se sont construits des sampansAvec les planches de leurs charrettes.Les yeux rouges d'avoir cherché partout,Ils scrutent l'horizon: où est passée leur vie?C'est un spectacle, dit-on, à vous fendre le coeur.En réponse à l'empereurQui lui demandaitCe qu'il fallait faire,Le ministre de la Droite répondit:"Une génération qui n'a pas connu de désastreNe comprendra jamais ce que coûte la guerre".SagesseDifficile à entendre,Mais sagesse à coup sûr.La complainte d'une dame de la courextrait du livre du palais, de dame Nikko.