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Oui, surtout au niveau de la compilation de cliché sur cliché.belgarion,samedi 18 novembre 2006, 14:30 a écrit :(le codex de riva conforte d'ailleurs l'important background du monde d'Eddings).
Ah, ça, c'est rien de le dire !sa psychologie (certes, souvent caricaturale)
Merci de m'avoir révélé la Vérité... et de continuer dans le HS.lambertine,samedi 18 novembre 2006, 15:07 a écrit :Chacun peut penser ce qu'il veut du monde d'Eddings, mais sa construction n'est pas plus artificielle que celle du monde de ... Tolkien
On les cherche encore, ces villes-là, du moins dans la liste donnée...C'est comme les villes caricaturales dont j'ai parlé dans un autre fuseau : caricatural, justement.
Je suis bien d'accord, l'auteur ne peut pas faire complètement abstraction de notre monde tel qu'il l'a été à une époque, que ce soit une tendance moyenageuse, antique ou autre par exemple. Créer un monde fantasy en faisant totalement abstraction de notre terre me semble quasiment impossible, et serait incompréhensible pour nous sans quelques repères habituels.Sur un plan plus général, le fait de s'appuyer sur des caractéristiques terriennes pour créer un monde de fantasy me semble somme toute naturel. En effet, nul ne peut faire complètement abstraction de son vécu et de son mode de penser, même les plus grands conteurs. C'est pourquoi par exemple le courant dominant de la fantasy s'inspire du médiéval fantastique occidental car la grande majorité des auteurs de fantasy sont européens ou américains.
Peut être que c'est la peur du monde de l'édition qui les fait glisser sur un terrain plus classique. Pour les auteurs non reconnus tout du moins. Peut être considèrent ils que enchanter les lecteurs en se servant d'une base qui n'a rien d'enchanteur ( en tout cas plus en ce siècle) fait d'eux de grands conteurs. Et peut être que tout simplement n'ont-ils pas imaginé leur histoire avec un monde bien spécifique au préalable.esdeo a écrit :Ce qui me turlupine un peu, c'est que les auteurs font preuve d'une grande imagination pour créer par exemples des sortes de magies étonnantes mais que le traitement géographique ne soit pas plus original ...
Entièrement d'accord.A part ça : (à Sylvaner je crois) : chez Robin Hobb, pour un Européen de l'Ouest, la mer est du "mauvais" côté, ce qui fait "exotique". Pour un New Yorkais ou un habitant de Shangaï, par contre...Et, juste un truc : je n'ai pas voulu attaquer Tolkien, mais défendre Eddings. Un peuple "inventé" est forcément artificiel, et l'auteur lui donne "forcément" des caractéristiques particulières... ce qui est normal ! Que ce soit les Hobbits, les Fremen, les Tolnedrains, les Dothraki, les Marchands de Terrilville etc... Ils sont, à la base, même chez Tolkien, monolithiques dans leurs caractéristiques, mais...Mais quand on gratte un peu, on s'apperçoit (chez Eddings autant que chez les autres) que ce monolithisme est avant tout "culturel". Et que bien des personnages issus de ces peuples imaginaires agissent à l'encontre de leur soi-disant "prédestination".Laurent Kloetzer a écrit :Les mondes imaginaires sont juste des reflets du notre. Des ombres. Pas un ailleurs où s'enfuir, mais une manière belle, laide, terrifiante, douce, accueillante ou tout simplement acceptable de considérer le théâtre d'absurde, de bruit et de fureur où nous vivons.
Oui, selon moi c'est tout à fait ça.En tant qu'auteur, on peut même jouer sur ces parallèlismes, pour ne pas alourdir le texte, pour planter plus facilement une ambiance. De fait, ce qu'on va raconter, c'est ce qui va être différent, spécifique, dans la vision que l'on donne, et non pas ce que le lecteur va inférer lui-même.Sous entendre qu'une culture est comme, je ne sais pas, l'italie de la Renaissance (Tigane, GG Kay), en suggérant des cités-états, des noms italialianisants, un certain goût du temps pour la peinture et la musique, etc, sous-entendre tout ça permet de ne pas avoir à décrire l'architecture, les formes sociales, parce que le lecteur va les inférer tout seul. En fait, trouver un référent historique plus ou moins connu est un biais très pratique. Avec quand même des risques :Ce que je reproche à une partie de la fantasy (jeux de rôle, vidéos, romans, films, tout dans le même sac) c'est de perdre la référence "terrienne", pour reprendre le terme vu plus haut. On obtient ainsi des histoires dont les mondes sont surtout basés, non plus sur le monde réel, mais sur une simplification de Tolkien ou de Howard ou...Alors soit on joue brillamment sur les clichés de la fantasy pour retomber dans ce qui est en fait une évocation de notre monde (ce que réussit, parfois, Pratchett). Soit on tombe dans le cliché total (Feist, Eddings, Goodkind, pour ce que j'en sais, mais détrompez-moi si nécessaire parce que je ne connais pas très bien ces bouquins).Il me semble enfin que chez Tolkien, la création de la langue prévaut à tout le reste. D'abord la langue, ensuite le monde, les mythes qui vont avec. Il me semble que là, la démarche est purement poétique, une démarche sur le langage créateur. Ce sont les mots qui créent le monde. (ce qui est cohérent avec le catholicisme de JRRT, prééminence du Verbe, tout ça...)Voilà, voilà...belgarion a écrit :Je pense en effet qu'il est impossible qui plus est de s'affranchir totalement du monde dans lequel nous vivons et outre les références laissées par l'auteur. Je suis certain que le lecteur lui-même fait des parallèles que l'auteur n'avait à la base pas prévu: cela illustre le côté omniprésent des caracvtéristiques terriennes en fantasy en tant que choix mais aussi en tant que nécessité. Après, il s'agit d'un délicat équilibre entre nouveauté et vécu dont les auteurs s'en tirent avec plus ou moins de bonheur selon leur talent et leur imagination.
OK, j'ai sans doute un peu simplifié. La lecture de la bio de Carpenter (il y a longtemps) m'avait fait comprendre que l'aspect philologique/linguistique et donc poétique était central dans l'oeuvre de Tolkien. La création de la terre du milieu répond au besoin de créer des mythes, qui ont d'abord été écrits sous forme de poèmes (la première "chute de Gondolin", il me semble que c'était de la poésie, mais je n'ai pas le bouquins sur moi).L'oeuvre de Tolkien me paraît être d'une nature essentiellement poétique. Et la création d'un "monde secondaire" me semble alors une conséquence de son travail sur les mythes anglais.lambertine a écrit :D'abord la langue, ensuite le Monde... Mouais, quand même. Ca, c'est la théorie. C'est certain que Tolkien adorait les langues, et qu'il a commencé à en inventer ytrès jeune, mais ses langues ont évolué pendant des dizaines d'années, alors que ses histoires avaient commencé (et bien plus que ça) à prendre forme depuis longtemps. Il ne devait pas exister grand chose du Quenya ni du Sindarin lorsque Tolkien écrivit le Chute de Gondolin sur le champ de bataille de la Somme.
Oui, ça c'est le truc le plus pénible.Pour ce que tu dis ensuite sur le monde de fantasy d'autres auteurs, je n'ai pas grand chose à redire, ne connaissant ces livres-là qu'indirectement. (j'essaie de me souvenir du monde du "secret de Ji", qui doit être le dernier bouquin de BCF "avec carte" que j'ai lu, mais il ne m'en est strictement rien resté, à part qu'il y avait des sortes de moines, un barde et un voleur)un - ou des - garçon bien tranquille est entraîné contre son gré dans une aventure qui le dépasse, et dans laquelle le sort du monde est en jeu. Il sera aidé dans sa quête par des compagnon de diverses origines,parmi lesquels un vieux mentor, et finira par affonter un ennemi surnaturel. Le synopsis est archétypal
Ben oui mais quel intérêt? Décrire une société étrangère, imaginaire, pour elle-même... Quel ennui! A moins qu'elle n'ait quelque chose à nous dire de nous, de notre société (construite en reflet) ou d'autres sociétés que je ne connaîtrais pas.Et effectivement ce n'est pas le propos de JRRT.La description de la société de Darkover, par exemple, me paraît intéressante en ce qu'elle est un reflet inversé de la culture contemporaine au temps de MZB et donc qu'elle essaie d'ouvrir des pistes sur la manière de penser notre société. En tous cas, c'est en ça qu'elle m'avait pas mal touché et plu quand j'avais lu toute cette énorme série de romans.Je crois qu'au fond, ce que j'essaie de dire c'est que je suis très méfiant envers "l'imaginaire pour l'imaginaire". Le fait qu'une société/culture soit totalement inventée, différente de notre monde, n'a pas de valeur en soi pour moi. Le plus important, avec un monde imaginé, ce n'est pas le contenu, mais c'est plutôt ce que l'auteur (et le lecteur avec lui) en fait.les auteurs cités décrivent en long et en large les contrées et les coutumes des soi-disant "méchants" (avec comme conclusion qu'ils ne sont pas différents des soi-disant gentils)
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