Gillossen a écrit :Si ça te dit, on en a parlé ici
Et m'y voici donc ;)Effectivement débat passionnant.Pour ma part bien plus que la nécessité de se tourner vers la litterature Young Adults Fantasy parce qu'elle regorge de découvertes (mais là c'est un courant qui existe chez les anglo-saxons depuis plus longtemps et leur choix sont parfois étonnants par exemple les questionnements sur la Mort de Pullman qui sont loins d'être "enfantins" mais je digresse) , le vrai souci est de ne pas réussir à transformer des classiques de la Fantasy (adultes ou enfants) en classique de la littérature tout court. Je ne sais pas si le succès SDA au cinéma encouragera des décisions "scolaires" qui feront de ces livres un choix d'étude potentiel pour une liste bac littéraire par exemple ? Pour moi c'est un peu semblable à l'assimilation des certains chanteurs français à la catégorie poète : tant qu'on ne fait pas étudier Brel et Brassens aux enfants on ne peut pas les rendre aussi puissants dans l'inconscient collectif qu'un De la Fontaine ou un Verlaine.C'est un peu comme ce que l'on lit aux enfants le soir : aucune obligation de rester coller aux classiques déjà illustrés (et pour beaucoup dénaturés) par Disney, si un Kirikou peut ouvrir la voie à plein de petites histoires du monde entier, à mon avis l'humanité progresse (parce que ça commence tout petit l'ouverture à l'autre)Pour la Fantasy/ie (et peu importe le nom qu'on lui donne l'important c'est de faire de la prose même sans le savoir à mon sens) c'est un peu la même chose. Il s'agit avant tout d'en faire un genre aussi banal et non questionnable que le polar ou le thriller. Qu'il y ait profusion de copistes et parmi eux des très mauvais, cela veut simplement dire que le genre risque de trouver son public et si parmi eux certains finissent par échouer sur les rivages de la bonne Fantasy tant mieux. La profusion de copie du Da Vinci code n'a pas fait monté le niveau du genre "historico-cryptique" mais je pense que certains auteurs de bon niveau ont du se dire "youpi" quelqu'un va peut-être enfin s'intéresser à mes écrits. Cela ressemble tellement au vieux débat "vaut-il mieux ne pas lire que de lire un Harlequin/SAS ?" Je n'ai pas de réponse. Moi je pratique plutôt la technique du prosélytisme et le fait que le genre soit vulgarisé aide bien à convaincre les gens. J'ai des copines qui ne lisaient que du roman historique que j'ai réussi à diriger vers le Trône de Fer alors qu'elles n'avaient pas forcément été très convaincues par la trilogie PJ (oui je sais

mais je les aime quand même mes cop's) Ce n'est pas le SDA qui les a convaincus mais le battage et la vulgarisation du genre. Cela dit quand le fils d'un ami m'a dit après la sortie de la CDA : "ça finit bizarrement quand même" alors là

je me suis dit que c'était pas gagné. Ce n'est pas tout de faire à connaitre au plus grand nombre, il faut être conscient que certains resteront hermétiques au genre. Mais moi je suis bien incapable de lire du roman classique réaliste et je suis pourtant certaine que ce genre a aussi sa "niche".Non vraiment je me répète : le vrai problème est de réussir à transformer certains très bons bouquins de Fantasy en classiques transmissibles aux générations futures. De façon à ce que personne ne soit encore raillé lorsqu'il lit une histoire avec des gnomes et des filles à cheval et en armure (oui oui des filles

)Moi j'ai sais qu'il a existé une époque où : - il fallait courir chez Gibert pour trouver des nouveautés SF ou Fantasy, - Presse Pocket ne connaissait que Siudmak pour illustrer ses couvertures (j'ai fait une OD de ce mec alors que j'avais des albums superbes de lui merci PP)- y'avait même pas internet pour commander des livres en VO et Brentano's ou WH Smith c'était pas donné- peu autour de moi ne connaissait les comics que mon père achetait et ou le seul Homme de fer était à la télé sur un fauteuil à deux roues Alors oui je dois dire que du coup je me dis parfois que la Fantasy vit une époque formidable et que nous continuons à aller vers les beaux jours parce que je suis une incurable optimiste même si le départ des Elfes à quand même été un sacré coup au moral, je dois bien le reconnaitre (ah ben si là maintenant vous l'avez deviné que je viens au moins du Second age

)