Il a longtemps trôné sur ma pile de livres en attente.Comment souvent l'avis des elbakiniens m'avait incité à investir dans cet ouvrage de 850 pages, l'originalité de l'objet en lui même m'ayant fait passer à l'acte (livre et tranche noirs, papier, mise en page...) ;)6 semaines pour le terminer, c'est assez rare que je mette autant de temps à lire un livre...L'histoire est aussi originale que particulièrement intéressante sans pour autant être passionnante sur le fond comme sur la forme.C'est très bien écrit, beaucoup d'énergie (acharnement ?) ayant été investi pour coller au style fin XVIIIème début XIXème (même si parfois on songe au style victorien, si on oubliait les éléments de chronologie en début de chapitre, et la toile de fond des guerres napoléoniennes)C'est très bien construit, avec un excellent scénario, une belle progression du récit et des chapitres suffisamment courts pour donner du rythme à ces centaines de pages.Malgré toutes ces qualités je ne me suis rarement autant ennuyé :

- 200 sinon 300 pages pour qu'on se prenne vraiment à l'histoire- on est abreuvé de toutes les trivialités, les détails, les mondanités et la psychologie de l'époque : c'est bien de faire « réel », je suis le 1er à applaudir pour la maestria de l'auteur, mais si c'est pour alourdir le roman de dizaines de pages superflues... (Pierre Pevel n'a besoin que d'une page pour nous transporter à l'époque des mousquetaire,s pas d'une ou de plusieurs centaines, Howard lui que de quelques lignes pour aboutir au même résultat...)- les notes de bas de pages qui sont là aussi pour faire vraie : d'accord, mais si c'est pour que certaines chapitres ressemblent à des ouvrages universitaires (c.a.d des pages où la note ne laisse plus que qques lignes à la page proprement dite sans pour autant faire avancer le schmilblick d'un iota)- des répétitions dans les situations et les informations qui auraient été inutiles si le roman n'avait pas été si long (par exemple, on nous informe au moins 3 fois que le Roi Corbeau possède des domaines sur Terre, dans l'Autre Monde et dans les Enfers... pour qu'on n'oublie pas ces informations certes, mais cela finit forcément par arriver au bout de 850 pages...)C'est sûr que le roman boxe plusieurs catégories au-dessus des
Épées de Vérité et Cie !!!Pour ma part j'aurais crié au chef-d'œuvre quasi absolu si on avait amputé l'ouvrage de 300 voire 400 pages, mais je crains de ne pas en garder un souvenir impérissable malgré ses grandes qualités... (notamment la campagne d'Espagne, peut-être le meilleur moment du roman ?)