1
Je suis en train de lire le cycle de Robin Hobb "L'Assassin Royal".Je me suis dis (j'en suis au troisième tome...) que certains romans de Fantasy pouvaient paraitre "statiques" par rapport à d'autres. A quoi cela pourrait bien pouvoir tenir ?En y repensant j'ai fait une petite liste :L' "Egocentré" personnage, typiquement le roman qui tourne autour d'un seul et unique personnage et de sa vision ou de la vision qui n'englobe que son espace. Opposé aux romans a plusieurs personnages principaux (je ne parle pas d'une equipe, sauf si elle 'splite' à un momment du roman).L'aspect géographique même dynamique ou non, rien ne servant d'avoir un monde si vous ne le parcourez pas assez souvent.L'aspect historique avec ou sans retour historique ou en arrière.L'alternance moment de paix, moment de combat ou de tension (mort d'un personnage etc ...).L'aspect écriture, comment l'auteur envisage son histoire, linéaire ou en vague, avec ou sans "accélération".L' "Assassin" est de mon point de vue très statique comparé pour exemple avec le "Légende" de Gemmell. Un seul héros, beaucoup trop de Castelcerf, un récit plutôt linéaire sans retours en arrière, peu d'accélérations, plutôt finalement un espece au final de huis-clos. Ajoutons à cela l'aspect purement martial, quasi inexistant dans "l'Assassin".Et c'est là le truc qui peut pour certains nous faire enrager ou ne pas continuer ?!Quand on revient à Tolkien, tout ceci peu aussi expliquer la difficulté du début pour certains des premières pages du SDA "Comté"-centré, finalement très statique, et la vague qui suit avec l'arrivée des mystérieux cavaliers noirs (celle qui m'a emporté des années de cela ....). Tolkien variait son rythme et la statique même de toute son œuvre, retours, coup de freins, accélerations, paix, mort ....Personnellement j'avoue qu'avec Gemmell j'aime la dynamique.J'insiste pour ne pas faire une échelle de préférence, mais juste une remarque qui pourrait amener certains d'entre vous à parlez de leurs propres lectures ou auteurs.Statique ou Dynamique ?

2
Hum sujet et débat intéressants, mais qui en même temps me fait aussi penser au sujet sur la complexité de la fantasy : /viewtopic.php?t=5139 . En même temps, il y a suffisamment de différences pour que ce sujet-ci soit viable ; Anglin, je te laisse voir si tu préfères pas poursuivre ici ou là-bas.Dans tous les cas, j'essaierai d'apporter ma contribution ce soir à la discussion, mais je peux déjà dire que j'ai un faible pour la dynamique.

3
Pourquoi pas une telle opposition entre les deux...mais il me semble qu'on peut nuancer un minimum que ce soit d'un côté comme de l'autre. Une intrigue statique peut s'épanouir dans les mots d'un auteur qui raconte quelque chose "en profondeur" par exemple. J'ai l'impression que selon l'état d'esprit dans lequel on est, on peut souhaiter rencontrer tel ou tel "profil" d'intrigue dans un bouquin, et se trouver disposé ou non à apprécier un déroulement, une ambiance...J'ai aussi l'impression (suivez le chat noir :sifflote:) qu'à vouloir du "dynamisme" à tout prix, on encourage une certaine perception des "littératures de genre", où l'avalanche de surprises et de rebondissements la confinent au "divertissement". Attention : c'est très bien, le divertissement. C'est même très noble. Certains auteurs font ça très bien...donc ma préférence va vers les alternances de "rythmes", mais je n'ai pas peur d'une intrigue qui traîne un peu la patte. Il y a quelque chose a y voir, quand cela se produit, vu comme les auteurs sont en général au fait de l'importance du "rythme" justement. Quant à savoir si cela me plaît forcément derrière, c'est un autre problème...tout est possible !

4
Moi perso il ne me semble pas que ce sujet traite de complexité mais plutôt d'un choix "physique" (au sens physique-chimie) fait par un auteur pour traiter son histoire. Ceux qui trainent souvent par ici connaissent mon goût plus que modéré pour le premier tome de l'Assassin (pas eu envie d'aller plus loin et difficilement terminé le tome) Mais comme je m'étonne d'être passée à côté de ce qu'autant de personnes considèrent comme un excellent bouquin, je suis contente de lire ton interprétation, Anglin. Parce qu'elle donne une vision à laquelle je n'avais pas pensé.Et ton argument sur le fait de créer un monde que l'on ne parcourt pas vient parfaitement étayer mon sentiment d'appréciation du monde de Hobb, d'envie de l'aimer, envie contrecarrée par une certaine statique qui au final m'empêche d'apprécier le bouquin alors que son univers m'intéresse. Paradoxe que je n'ai pas l'habitude de ressentir. Merci donc pour cette vision, qui effectivement n'oppose pas les approches mais permet de mieux les comprendre et analyser. Effectivement ce qui me fait tant aimer ... Kushiel (je vous vois sourire :) ) pour comparer à une autre histoire écrite à la première personne, c'est le mouvement. Phèdre est un personnage qui entre dans un tourbillon. Alors ce tourbillon parfois tourne bizarrement uniquement autour d'elle, je le concède, mais le principe du héros c'est souvent d'être central :D Sa vision n'englobe que son espace mais comme elle est confrontée à des personnages venant d'horizons très différents, forcément cette vision s'étoffe et s'élargit. Perso j'ai eu le sentiment que Fitz lors de ses déplacements ne captait pas grand chose de ce qui l'entourait (bon en même temps avec ces gens "Forged" les voyages sont périlleux) Géographiquement, elle parcourt le monde mis à sa disposition par l'auteur et pas qu'un peu (c'est même ce qui est reproché au deuxième tome ce côté "road movies") Historisquement un grand flash back de celle qui "raconte sa vie" comme pour Fitz (donc avec les habituelles phrases "ah si j'avais su alors ...") mais aussi des retours en arrière plus lointain pour expliquer le présent. Cela ne m'a pas marqué dans L'Assassin mais je n'ai pas vraiment été "impregnée" par l'histoire donc les connaisseurs rectifiront ! L'alternance paix/action oui on a bien ça dans Kushiel même quand Phèdre
► Afficher le texte
Et c'est sans doute une certaine linéarité que j'ai subie dans l'histoire de Fitz. Attention hein je ne dis pas que son histoire est linéaire parce que c'est effectivement un orphelin qu'on bringueballe pas mal. Mais le traitement pas Hobb ne met en exergue aucun évènement plus qu'un autre ou plus que tout ce qui se passe. Pour moi j'ai eu le sentiment que tout était sur le même plan. Je n'ai pas lu Gemmel donc je laisse ceux qui connaissent faire les comparaisons. En tout cas si en étant quasi à la fin du troisième tome, ton impression d'ensemble est la même que celle que j'ai eu à l'issue du premier, il y a de fortes chances que je ne connaisse jamais la fin des "aventures" de Fitz :mrgreen:Et du coup je comprends ce qui peut "agacer" certains dans l'aspect "je ne tiens pas en place" de Phèdre.

5
(Coucou copain nain)Par sagesse, je dirai qu'il est difficile de juger une oeuvre sur une lecture partielle : tes exemples sont bien choisis, que ce soit la partie "Comté" du SDA ou les débuts de l'Assasssin Royal, il y a une grande période "d'exposition", de mise en situation.Cependant, juger les aventures de Fitz sans avoir atteint la fin, c'est comme jauger la quête de l'Anneau à l'aune du seul prologue ; certes, certains auteurs prenent plus de temps que d'autres pour libérer les eaux du Bruinen, ou manient les émotions et le suspens différemment (cliffhanger juste à le fin d'un chapitre ou pas ?), mais il est peu de personnages qui ont une vie aussi mouvementée et torturée et voyageuse que le bâtard de Castelcerf.Ceci dit, pour la dynamique, on s'y retrouve en comparant avec les Aventuriers de la Mer (the Liveships Traders) du même auteur : plusieurs points de vue changeant régulièrement, déplacement de l'action en permanence.Et je dirai même qu'une histoire peut comporter des éléments statiques et dynamiques, mais que c'est leur agencement, leurs répartitions et leurs proportions qui donneront une impression d'ensemble (en musique classique, la forme du concerto, c'est rapide-lent-rapide en 3 mouvements, avec des moments lents et rapides à l'intérieur -le mouvement lent peut ainsi paraître plus rapide que le mouvement rapide).

6
Ceci dit, pour la dynamique, on s'y retrouve en comparant avec les Aventuriers de la Mer (the Liveships Traders) du même auteur : plusieurs points de vue changeant régulièrement, déplacement de l'action en permanence.
Si on parle de statique et de dynamique comme je pense comprendre la notion, il est effectivement très pertinent de mettre en opposition L'Assassin Royal (surtout le premier tome) et Les Aventuriers de la Mer parce que du même auteur mais de construction totalement différente. Si je comprends bien, dans une œuvre "statique" tout tient dans l'unité de lieu et l'unité de personnages (ça existe ça ?) ; l'unité de temps me paraît par contre plus accessoire. C'est d'ailleurs ce que j'avais adoré dans le premier tome de l'Assassin Royal : cet état statique permet de réellement s'attarder sur une ambiance (Castelcerf en l'occurrence) et de créer une espèce de nid douillet dans lequel le lecteur aime se retrouver. Dans un roman dynamique, comme Les Aventuriers de la Mer, ce sera plus l'univers dans sa globalité (un ensemble de cultures, un background mystérieux, une géographie) qui dégagera quelque chose qui pourrait faire revenir le lecteur.

7
C'est un sujet vraiment très intéressant. Pour ma part, je pense que c'est le sens de la progression narrative de l'auteur qui va faire la différence et je partage l'avis de Foradan sur la répartition statique/dynamique :
Foradan a écrit :Et je dirai même qu'une histoire peut comporter des éléments statiques et dynamiques, mais que c'est leur agencement, leurs répartitions et leurs proportions qui donneront une impression d'ensemble .
Il est clair que que Gemmel est plutôt à ranger dans la catégorie roman d'action (en tout cas pour Légende) où les évènements ont plus d'importance que l'univers et ses habitants. A l'inverse, une série comme le couteau du partage de Bujold, beaucoup moins mouvementée, se range plutôt dans la première catégorie, avec un primat donné aux personnages.Pour en revenir à Hobb, en tout cas pour les deux trilogies Fitz, c'est plutôt l'ambiance et les tourments des personnages qui sont au premier plan. et c'est peut être ce qui t'a gêné chez Hobb Witch : ce sentiment d'inexorabilité qui pèse sur Fitz, l'impression "qu'il n'y a rien à faire", que tout est déjà écrit à l'avance, l'étouffement que ressent le héros (et le lecteur), prisonnier de faiblessses trop humaines.Ceci est la grande différence avec Phèdre, personnage qui est quand même foncièrement optimiste par nature, une battante qui ne connaît pas la résignation, alors que Fitz a quand même un côté "loser" prononcé.Un autre exemple qui me vient à l'esprit est celui du cycle malazéen d'erikson : une oeuvre de nature profondément épique et dynamique, où les évènements dépassent la plupart des personnages, qui font de leur mieux face aux enjeux auxquels ils sont confrontés.Pour répondre à la question posée par Anglin Turcam, je dirais que je suis statique et dynamique à la fois, mais que les romans que je préfère sont ceux dans lesquels l'ambiance générale me reste en tête des mois voire des annéees après la lecture, que celle ci soit due à des personnages hauts en couleur (Phèdre), à des évènements marquants (La fin du cycle d'Ea de Zindell) ou à un état d'esprit (les écrits de moorcock). Dans les limites que je viens d'évoquer, je me rangerais donc au final plutôt dans le rang des "statiques", mais l'essentiel c'est de trouver dans le livre un quelque chose qui donne envie de connaître la suite.:)

8
Je comparais Statique / Dynamique avec la Complexité (Richesse) pour la raison suivante : Prenons une œuvre complexe / riche (c'est à dire qui comprend généralement un très grand nombre de personnages / héros, de multiples fils d'intrigues, un développement sur un monde gigantesque...). Par sa définition même d'œuvre complexe, elle s'inscrit forcément dans une œuvre dynamique (avec les arguments évoqués par Anglin). J'ai cherché des contre-exemples mais n'ai pas trouvé grand chose. Peut-être le début du Trône de Fer (j'ai lu malheureusement que le premier tome VF, donc ma vision est très tronquée). Mais prenons un R. Jordan, un S. Erikson, un G. Cook ou un T. Williams, tout de suite c'est très dynamique. Dans un autre sujet, Witch parlait d'ailleurs de souffle pour les caractériser.D'ailleurs à bien y réfléchir, je rangerais aussi le SdA dans le lot des œuvres dynamiques (même si c'est pas forcément la plus représentative). Le début est lent, ce qui a tendance à rebuter pas mal de monde (faites comme moi, commencez par le tome 2, c'est tout de suite mieux :P) et pourrait faire croire à une oeuvre statique. Mais ça ne remet pas en cause les arguments d'Anglin. Plusieurs héros avec lesquels on jongle, plusieurs intrigues, va et vient temporels (l'histoire de la TdM)...). Mais je ferais également remarqué que le SdA est à ranger avec les œuvres complexes aussi :)La où ca devient intéressant, c'est par contre comment une œuvre "pauvre" (par opposition à riche / complexe) arrive malgré tout à être dynamique. L'exemple de Gemmell est particulièrement bien trouvé, mais on pourrait aussi rajouter Howard avec Conan ou bien Eoin Colfer avec son Artemis Fowl. On est bien dans le cadre d'une œuvre pauvre (nombre de héros très limité, scénario assez grossier...) mais qui reste malgré tout très dynamique. On pourrait expliquer cela par le rythme de ces romans. En effet, généralement il se passe toujours quelque chose, qui même si c'est répétitif, fait vibrer une corde à l'intérieur de nous et nous propulse dans l'histoire (on notera ici aussi l'aspect dynamique des termes : vibrer, propulser).En fait cet aspect rythme ne me satisfait pas vraiment. J'ai justement un contre exemple parfait sous la main. Je suis en train de lire "La Seconde chute d'Ervalon", trilogie de High Fantasy française qui cherche à épuiser les poncifs du genre. Bref, on se retrouve donc avec une équipe d'aventuriers qui va de quête en quête avec comme but ultime la sauvegarde du monde connu (je schématise mais c'est assez ça). Donc, rythmiquement il y a toujours quelque chose à faire. Pourtant c'est une trilogie que je considèrerais comme assez statique. En partie, parce que le lecteur (en l'occurence moi) a du mal à faire ami-ami avec les héros et que donc il suit l'histoire d'un œil assez lointain. En partie aussi parce que l'évolution des personnages est assez minime. Bref, ça donne au final un roman assez linéaire sur tous les plans (et vous l'aurez compris, statique).Passons à Hobb (je vais encore me faire des amis, je le sens). J'ai lu "seulement" deux trilogies (la première de Fitz et les AdlM). Et les deux me laissent un souvenir assez statique également. Je ne parle pas de lenteur de l'histoire que l'on soit bien clair (la lenteur est un effet de style qui participe au rythme et qui est nécessaire dans certains cas). En particulier, je trouve que cette "staticité" est flagrante chez les personnages de Hobb : Fitz ou Malta en sont des figures de proue d'ailleurs ! Mais sauf en de très rare cas (oui, je pense au fou), je trouve que l'évolution des personnages est assez terne. Non pas qu'Hobb peine à explorer la psychologie de ces personnages (tout le contraire même) mais plutôt qu'elle fige ses personnages dans certaines postures qui me semble trop rigides et peu naturelles (mais je vois sans doute ça à travers mon prisme personnel - la preuve Foradan trouve que les AdlM ne sont pas statiques).Bref, tout ça pour arriver à ma conclusion partielle sur le sujet, la statique ou la dynamique d'une œuvre ne serait-elle pas finalement une donnée intime du lecteur ? Plutôt que de chercher à mettre en exergue des éléments censés témoigner de la dynamique (ou non) d'une œuvre, ne faudrait-il pas plutôt se pencher sur la perception qu'à le lecteur de ces éléments, de son interaction avec eux, qui préside à sa décision du caractère statique ou dynamique d'une œuvre ?EDIT : et un long post, un !

9
Je ne comprends pas trop l'apposition œuvre riche/complexe avec le nombre de personnages...Comme contre exemple je citerais Le Cycle des Princes d'Ambre. Un seul personnage suivit et pourtant d'une grande complexité, parfois dynamique, parfois statique (notamment lors des déplacements entre les ombres). Vraie évolution du héros (bon c'est vrai qu'il commence amnésique donc...).Pour ce qui est de l'Assassin Royal, (je n'en ai lu que les six premiers tomes en poche) au début on peut dire que c'est statique du point de vue de l'environnement, ok. Mais après il bouge beaucoup. Je reprocherais par contre (ce qui ne m'a pas fait continuer et acheter les livres (je les ai lu par un pote)) c'est la non dynamique du caractère du héros qui n'évolue quasiment pas, n'apprend rien, tombe toujours dans les pièges les plus bateaux...
Bref, tout ça pour arriver à ma conclusion partielle sur le sujet, la statique ou la dynamique d'une œuvre ne serait-elle pas finalement une donnée intime du lecteur ? Plutôt que de chercher à mettre en exergue des éléments censés témoigner de la dynamique (ou non) d'une œuvre, ne faudrait-il pas plutôt se pencher sur la perception qu'à le lecteur de ces éléments, de son interaction avec eux, qui préside à sa décision du caractère statique ou dynamique d'une œuvre ?
Je ne pense pas que la dynamique d'une œuvre soit si subjective. Après tout dépend de ce que l'on appelle dynamique, si c'est beaucoup de voyage, de combats, etc, c'est très restrictif. La dynamique est présente aussi dans les raisonnements complexes, le jeu des personnages (Huis-clos est très dynamique par ex). Bon c'est vrai qu'il y a aussi une part de perception du lecteur, son investissement et aussi le style de lecture qu'il aime.Par contre comparer la Statique/Dynamique à la Complexité en tant que Richesse, alors là non. C'est plutôt là qu'on peut faire agir la subjectivité du lecteur. Certains œuvres qui ont l'air peu complexe ou riche (Elric, Conan (de Howard)) sont pourtant très riche quand on veut bien s'y intéresser.

10
Merci, pour vos premières réponses.Premier point : Je ne voudrais pas dériver sur la complexité ou la richesse de l'œuvre d'un auteur, puisque pour moi pour le coup ça devient carrément fonction d'un lecteur et de ses goûts.Comme l'a dit quelqu'un sur ce fil de discussion, je suis plus ici sur une notion presque physique de rythme donné à une œuvre par son auteur : Accélération, Freinage, Vitesse Moyenne, Arrêts, Démarrages, Vitesse de pointe, sans considérer votre propre rythme de lecture.Second point pour évacuer ma propre vision de Tolkien dans tout ça : Tolkien est tout à la fois, et c'est ça qui à mon sens en partie nous réunit tous globalement : Certains ont parler déjà d'alternances franches de rythme Comtée (Statique) Voyage jusqu'à Rivendell (Dynamique) Conseil d'Elrond (Statique) Etc ...Mais ce qui fait sa force dynamique c'est la crédibilité de ces périodes de pèlerinage et la façon que certains d'entre nous ont eut de "suivre" nos neufs marcheurs de la Comtée au Mordor. Dynamiquement sortir de Moria et contempler la Vallée des rigoles sombres en soufflant un peu c'est crédible. Je viens de me taper le Balrog et des milliers d'Orcs et à la première lecture je perd GANDALF quand même. Pareil la fuite jusqu'au Gué de Bruinen, y'en a-t-il beaucoup qui ont pu arrêter leurs lecture au moment même ou le cheval de Glorfindel s'élance ? Tout cela est possible parce que la virtualité du monde géographique de Tolkien est si bien posé sans pour autant avoir eu besoin de trop d'écriture statique. Ce qui m'amène à ce point précis d'arrêt ou pas possible de lecture dans ce fil de discussion.Quand le style est dynamique, ne sent-on pas que c'est un peu plus dur d'arrêter de lire ?Sur Fitz : Connaissez vous vraiment les recoins de Castelcerf, pouvez-vous vous y imaginer avec la précision que vous auriez près de la maison de Bilbo ? Et pourtant Castelcerf est tout aussi décrit et statique non ? Par exemple dans un des Tome de Waylander de Gemmell pourtant dynamique globalement, on sait ou on est près de chez lui quand certains tueurs veulent le tuer, on est sur son dos près de la fontaine ou il se nettoie ... je pourrais presque sentir les arbres. Ca c'est un moment statique géographiquement mais dynamique au sens ou comme dans Tolkien, je me tourne à 360° et je sais ou je suis. (Là je parle évidement d'un passage de Waylander ... Chez Tolkien c'est toujours comme ça ... voir par exemple, je sais quand je suis Aragorn, vers ou je regarde pour me demander ou sont Pippin et Merry ou Sam et Frodon ...).Pour revenir aux pérégrinations de Fitz, par exemple, là ou moi je sens que ça accélère c'est quand justement Fitz est sujet même du "VIF" de Hobb, sont loup. Contrairement à son "Art" le "Vif" témoigne pour moi d'autre chose que la statique d'un huis-clos et des intrigues de Castelcerf. Vif=Rapide, me suivez vous ? Le Loup dynamise Fitz, à des multiples reprises Fitz parle d'ailleurs de ça : Je sort des intrigues, je pars à la chasse, je sens le vent et les odeurs du dehors ... Fitz est contraint à la statique, mais grâce au vif il se dynamise parfois. Ce qui est aussi étonnant c'est de voir à quel point Fitz se dynamise aussi aux côtés de Burrich ou de la Reine Kettricken tous deux marqués moindrement par le vif (cours de Haches, Batailles ... )Elric : Concernant notre albinos, s'il s'agissait seulement des premiers tomes je dirais quand même dynamique mais dès que l'intrigue devient métaphysique (voir très imbibée d'alcool ...) pour moi ça redevient statique. Elric quand il voyage dans "les Jeunes Royaumes" est dynamique, quand il manie ou parle avec son épée Stormbringer est dynamique, pour le reste et les tomes surajoutés ensuite ...Conan : Conan est je le pense dynamique de bout en bout, puisque tout y est : Voyages, batailles, récit en nouvelles complètement différentes les unes des autres avec parfois même perte de la notion de laquelle passe avant l'autre ... temps entre Conan enfant et conan vieillard, monde crédible géographiquement ... Mais bon Conan j'ai lu mais j'ai du mal à relire ...Gemmell : Monde crédible, y compris cycle Rigante (je ne parles pas des cycles Troie et Macédoine, ce n'est pas tout à fais pareil ...), multiples personnages et multiples points de vue, accélérations, batailles, caractères bien trempés, histoire passée et a venir .... c'est pour moi un pavé de Fantasy Dynamique moderne. On aime ou on aime pas, ici je ne juge pas (en tout cas moi à 22€ le tome chez Bragelonne, ça m'a couté de tout acheter ;) ). En fait Gemmell me rappelle aussi 20 ans avant pendant ma période Jeux de Rôles ... et la dynamique présente à nos tables à ce moment.Ambre de Zelazny : C'est marrant Ambre me rappelle ma lecture de Dune, dynamique (globalement) sur les premiers tomes, statiques au milieu, et reprise de dynamique sur les derniers tomes. Et personnellement je trouve que le fait d'avoir une si grande et si décrite de famille dynamise un peu en rapport avec Castelcerf, puisque chaque intervenant à en réalité son propre Fief (J'adore Benedict et sa fille qui pour moi sont "dynamiques").Pour revenir sur d'autres point soulevés ici, je ne connais pas "Les aventuriers de la mer" ni la suite de "l'Assassin" ni même Kushiel, Erikson ou Phèdre dont vous parlez.Quand au fait qu'une ambiance vous reste des années ou plus après, j'ai 38 ans, j'ai lu Tolkien y'a 25 ans, en même temps que tout ce qu'il y avait de Fantasy chez mon père (Howard, Moorcock, Zimmer Bradley, le Souricier gris etc ....) et quelque soit le style je m'en rapelle encore ?! J'ai lu les Elfes de Fejtaines, c'est pareil.Pour ce qui est de la dynamique, j'ai lu (plus par distraction style Bande Dessinée) les 4 Tomes sur les Nains de Markus Heitz, tout y est dynamique ( surtout s'il on considère que les voyages se font parfois sous terre en chariot de style Indianna Jones ...) et pourtant c'est différent et moins riche que Gemmell.Il y a parfois aussi une autre notion qui me plait dans le style dynamique, c'est que bien souvent surprise au passage il y a (comme dirait Maitre Yoda). Sans être méchant avec Hobb, je m'attends à des choses qui se produisent assez souvent dans ma lecture. Si je devait lire le SDA et particulièrement la Moria, sans savoir (parce que j'ai lu ce bouquin plus de dix fois ....) ce qui allait se passer dans ce moment dramatiquement dynamique ...encore une fois ce sujet n'est pas là pour disserter de la richesse ou non d'un scénario, de la plume d'un auteur, ou de la complexité de son intrigue, mais pour la rythmique d'une chose.Pour paraphraser Foradan, il y a certains passages de musiques classiques que je peux arrêter sur ma platine, d'autres, c'est impossible ... Deux choses importent : leur agencement et leur quantité, voir leur qualité. (ça fait trois ;) ).FAIT UNE PAUSE - ET ATTENDS VOS REPONSES ;)

11
"Dans un trou vivant un hobbit", d'un point de vue externe (et interne), il ne peut pas y avoir plus statique que ça, et le SDA ne commence guère mieux : Bilbo est âgé, et il centre l'activité sur son anniversaire à la manière festive des hobbits.Dans chaque cas, le démarreur se nomme Gandalf, un élément externe à la Comté, il devient de fait un repère pour le lecteur : Gandalf arrive, ça va bouger.