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Oui, effectivement, les prix sont libres en France, je me suis mal exprimé dans mon modeste exposé (de non spécialiste) sur la loi Lang et l'état de l'édition en France.Cependant, il existe bien un mécanisme de prix minimal encadré par la loi pour le livre, d'ailleurs Beorn, tu le dis toi même :
En fait, c'est l'éditeur qui fixe le prix du livre. En gros, il ne peut être vendu en librairie à un prix inférieur (sauf de 5%, effectivement) pendant deux ans.
C'est une forme de contrainte sur le prix : un éditeur ne peut pas baisser ses prix pendant 2 ans sauf à modifier le format il ne peut pas ajuster ses prix en fonction de la notoriété du titre par exemple d'ailleurs au lieu de faire des promotions sur un titre qui ne s'est pas vendu, les éditeurs l'envoient au pilonC'est en cela que les prix sont auto-régulés : vous n'avez pas intérêt à vous planter dans la fixation initiale du prix.Les éditeurs ont trouvé une technique, ils regardent ce que font les uns, les autres : la concurrence est ainsi stérilisée. Cela ressemble un peu à de l'entente sur les prix.Quant à la promotion, cela peut être un mirage comme tu le sous entends Beorn.Il serait intéressant, puisque tu es un auteur Beorn, de nous expliquer comment la Pucelle de Diable-Vert verra son prix fixer.

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Cependant, il existe bien un mécanisme de prix minimal encadré par la loi pour le livre, d'ailleurs Beorn, tu le dis toi même :
En fait, c'est l'éditeur qui fixe le prix du livre. En gros, il ne peut être vendu en librairie à un prix inférieur (sauf de 5%, effectivement) pendant deux ans.
C'est une forme de contrainte sur le prix :un éditeur ne peut pas baisser ses prix pendant 2 ans sauf à modifier le formatil ne peut pas ajuster ses prix en fonction de la notoriété du titre par exempled'ailleurs au lieu de faire des promotions sur un titre qui ne s'est pas vendu, les éditeurs l'envoient au pilon
Absolument, il s'agit bien d'une contrainte sur le prix pour le vendeur et, dans une moindre mesure, pour l'éditeur.Quant à savoir si cette pratique accroît le nombre de livres envoyés au pilon, je ne sais pas trop. Peut-être.
C'est en cela que les prix sont auto-régulés : vous n'avez pas intérêt à vous planter dans la fixation initiale du prix.Les éditeurs ont trouvé une technique, ils regardent ce que font les uns, les autres : la concurrence est ainsi stérilisée. Cela ressemble un peu à de l'entente sur les prix.
Une entente sur les prix, mon dieu, mais c'est interdit par le Code de Commerce !:sifflote:En fait, je pense que tu as raison : le mécanisme de la Loi Lang a probablement pour effet de diminuer l'intérêt de la concurrence par les prix entre éditeurs. Puisqu'ils sont fixés au départ, il est plus difficile de jouer sur l'effet prix.Mais les prix restent extrêmement contraints, dans l'édition, par la bourse des lecteurs.En revanche, il est indiscutable que la Loi Lang a un effet très fort sur la concurrence sur les prix entre libraires : il leur est interdit de baisser les prix.Cela dit, sa suppression aurait pour effet de faire disparaître une grande partie des petits libraires indépendants et il est probable que les gros qui resteraient seraient tentés de pratiquer des prix élevés, profitant de cette faible de concurrence.
Il serait intéressant, puisque tu es un auteur Beorn, de nous expliquer comment la Pucelle de Diable-Vert verra son prix fixer.
Je serai ravi d'apporter des précisions en tant qu'auteur, malheureusement, la fixation du prix n'est pas du tout en mon pouvoir et à vrai dire, je ne connais pas la politique de Mnémos en la matière.La seule chose que je sais, c'est que le manuscrit de "La Pucelle" a été présentée au départ comme un one-shot et que l'éditeur a choisi de le publier en deux tomes, peut-être pour éviter un surcoût à la fabrication dû à un format inhabituel. S'agissant d'un premier roman, le prix aurait été dissuasif pour le lecteur...Nous en revenons donc au découpage des oeuvres, comme quoi, cela n'arrive pas qu'aux romans étrangers...;)Cependant, j'ai quelques éléments généraux de réponse que l'on peut trouver ici ou là : le prix d'un grand format dépend des coûts de fabrication (15-20%), de la rémunération de l'auteur (hum, on va dire entre 6 et 10% pour les chanceux), de l'illustrateur (en général, c'est un forfait), et de l'éditeur (qui touche entre 10 et 15% selon les cas).Le reste va au libraire (entre 30 et 40% selon les formules), au distributeur et au diffuseur (entre 15 et 20% pour l'ensemble, il s'agit souvent de la même entreprise, sachant qu'il organise le démarchage auprès du libraire, le stockage, le transport des livres, la récupération et le nettoyage des invendus, et souvent... le pilon) et n'oublions pas la TVA (5,5%).Bien sûr, il s'agit d'ordres d'idées très généraux et sûrement contestables au cas par cas. Les petits éditeurs sans diffuseurs, par exemple, n'auront pas la même structure de coût. Les auteurs très connus pourront négocier des droits plus élevés etc.En fait, l'éditeur est très contraint et ne peut jouer que sur sa propre part -qui est assez faible, comme on le voit. De plus, c'est lui qui prend tous les risques en cas de mauvaises ventes.Franchement, je ne pense vraiment pas que les éditeurs fassent d'énormes bénéfices.Au contraire, les petits éditeurs travaillent à moitié bénévolement, les autres gagnent mal leur vie, et d'ailleurs, les disparitions ne sont pas rares (voire l'Oxymore, par exemple, ou Nestiveqnen qui semble mal en point alors que cette maison a découvert de très bons auteurs). D'ailleurs, on est surpris de constater que de grands noms très connus (Stock ou Actes Sud, par exemple), sont au final des PME avec très peu d'employés et un chiffre d'affaire ridicule par rapport à leur notoriété.

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le prix d'un grand format dépend des coûts de fabrication (15-20%), de la rémunération de l'auteur (hum, on va dire entre 6 et 10% pour les chanceux), de l'illustrateur (en général, c'est un forfait), et de l'éditeur (qui touche entre 10 et 15% selon les cas).Le reste va au libraire (entre 30 et 40% selon les formules), au distributeur et au diffuseur (entre 15 et 20% pour l'ensemble, il s'agit souvent de la même entreprise, sachant qu'il organise le démarchage auprès du libraire, le stockage, le transport des livres, la récupération et le nettoyage des invendus, et souvent... le pilon) et n'oublions pas la TVA (5,5%)
Merci Beorn pour les précisions.Je vais prendre l'exemple d'un livre qui coûte 19€ par exemple pour que cela soit plus parlant :20% pour la fabrication : 3€8015% pour l'éditeur (qui paiera l'illustrateur) : 2€856% pour l'auteur : 1€145.5% pour la TVA : 1€04530% pour le vendeur : 5€7023.5% pour les intermédiaires (stockage, transports ...) : 4€465On comprend mieux effectivement que l'argent généré par l'industrie du livre ne profite ni aux auteurs ni aux éditeurs ; on comprend surtout les stratégies des éditeurs basées sur la recherche du filon qui, une fois trouvée, est exploité voire surexploité (Musso, Levy, Chattam ...).

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Et à l'étranger ?L'absence d'un équivalent à la loi Lang est-elle si préjudiciable ? Hum ?Et pour qui ? les petites librairies ? les auteurs ? les éditeurs ?En tout cas ça n'a pas tué la littérature américaine (avec un grand "L"), ni la littérature de genre américaine (avec un petit "g" ?).

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Le problème en France c'est comme je l'ai déjà dit les coûts de fabrication, mais aussi les coût de diffusion beaucoup plus élevés aussi. En France la diffusion c'est une force de vente et une force de vente ça coûte cher. Notamment les coûts augmentent à chaque augmentation du prix du pétrôle (les représentants se déplacent en voiture). Aux US c'est un système de newsletters pris en charge directement par les éditeurs qui emploient des chargé de communication qui sont chargé de les rédiger ( les publicists). Je pense que l'adoption du système anglo saxon à ce niveau est indispensable. Allégement des coût de diffusion chez l'éditeur. Chez le libraire plus grande souplesse dans les commandes sans avoir à faire à un représentant qui vous force la main. Pour les coûts de fabrication la fabrication à la demande est une solution. Les britanniques l'on adopté. Pas les américains curieusement. Je pense que la présence de la grande distribution dans les acteurs de la distribution est un frein au développement de ce système qui suppose des vendeurs spécialisés qui connaissent leur affaire.

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Fabien Lyraud a écrit :Pour les coûts de fabrication la fabrication à la demande est une solution. Les britanniques l'on adopté. .
Pourrais-tu développer ? Concrètement, ça se passe comment ?

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Fabien Lyraud a écrit :Le problème en France c'est comme je l'ai déjà dit les coûts de fabrication, mais aussi les coût de diffusion beaucoup plus élevés aussi. En France la diffusion c'est une force de vente et une force de vente ça coûte cher. Notamment les coûts augmentent à chaque augmentation du prix du pétrole (les représentants se déplacent en voiture).
Je pense que les intermédiaires constituent le problème, généralement il se servent largement, même si on peut dire que dans le domaine du livre c'est moins vrai que pour les fruits et les légumes.Comment justifier que ces intermédiaires qui ne prennent pas part à la création de l'oeuvre, s'en tirent avec le plus grand bénéfice ?Effectivement si, comme en Grande Bretagne ou aux Etats Unis, les éditeurs français contrôlaient davantage tous les éléments de la chaîne (de la conception à la vente), ils feraient davantage de bénéfices tout en pouvant diminuer les prix.Mais en contrepartie, cela signifierait la fin des librairies à la française au profit de librairies soit d'éditeur soit de grandes chaînes.

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Aux US Borders ferme des magasins. Par contre si les librairies indépendantes ont pas mal morflé dans au début des années 2000, on remarque que les librairies spécialisée (dont les librairies SF / fantasy) résistent bien. Le circuit des drustores lui, diminue au profit de la grande distribution. C'est plutôt Wallmart qui devient le premier vendeur de bouquin, d'où la volonté de séduire un public féminin avec la bit lit et tout ce qui s'ensuit.
Mais en contrepartie, cela signifierait la fin des librairies à la française au profit de librairies soit d'éditeur soit de grandes chaînes.
Pas forcément. Les librairies de premier niveau y gagnerait certainement. Les librairies de deuxième niveau travaille déjà comme ça, sans passage de représentant et le libraire doit vraiment mettre sa compétence au service des clients sans qu'un gentil représentant lui dise ce qui faut acheter. Le problème en France c'est le réseau Hachette qui phagocyte le circuit deuxième niveau et qui a étouffé tous les autres grossistes. Les meilleurs libraires sont en fait ceux qui travaillent avec les éditeurs même en deuxième niveau, ceux qui essaie de commander le plus possible de chose en direct. Qu'il y ait moins de librairies généralistes et un peu plus de librairies spécialisées ne me générait pas. Et en plus je suis pour l'interdiction de la vente de produits culturels en supermarché et pour l'obligation pour toutes les communes de plus de 2500 habitants d'avoir une librairie. Je sens que je vais me faire traiter de réac.Quant aux bouleversements que j'appelle de mes voeux dans mon post précédent, c'est de l'avenir de la librairie dont il est question. Beaucoup d'éditeurs souhaitent d'ici dix ans travailler en zéro papier et sortir tout uniquement en E-books.

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Je ne comprends pas ce concept de librairie de premier niveau et de deuxième niveau, pourrais tu l'expliquer ?La librairie spécialisée ou de genre avec des passionnés n'est possible que dans les grandes villes, ça restreint l'accès.L'évolution vers les e-books risque d'être longue, j'imagine encore mal un livre sans support physique (le toucher du papier, les couvertures, les différentes éditions ...).Je pense que l'évolution qui arrivera le plus rapidement, c'est la généralisation de la commande par internet : celle ci est probablement plus dangereuse pour les librairies.

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Reonoard a écrit :On comprend mieux effectivement que l'argent généré par l'industrie du livre ne profite ni aux auteurs ni aux éditeurs ; on comprend surtout les stratégies des éditeurs basées sur la recherche du filon qui, une fois trouvée, est exploité voire surexploité (Musso, Levy, Chattam ...).
Ah, bien sûr, quand on lance un nouveau Marc Lévy, on sait où on met les pieds...;)
Ansset a écrit :Et à l'étranger ?L'absence d'un équivalent à la loi Lang est-elle si préjudiciable ? Hum ?Et pour qui ? les petites librairies ? les auteurs ? les éditeurs ?En tout cas ça n'a pas tué la littérature américaine (avec un grand "L"), ni la littérature de genre américaine (avec un petit "g" ?).
La littérature américaine se porte évidemment très bien !;)Mais avec 500 millions de locuteurs "riches" dans le monde, sans compter un marché non négligeable dans les autres pays pour les livres "en VO", la situation n'est pas comparable. Un petit tirage, là-bas, c'est 10 ou 15000 exemplaires. En France, ce serait quasiment un best-seller !Du coup, il y a assez d'argent pour faire vivre des agents littéraires, pour payer un grand nombre d'auteurs à temps plein, des professeurs d'université qui forment au métier d'écrivain, etc.Un tout autre système, en fait.Il faudrait plutôt comparer avec l'Allemagne ou l'Italie. Or justement, ces pays ont eux aussi une politique de prix unique du livre. En fait, beaucoup de pays européens ont adopté un système comparable. Peu ou prou et même si c'est triste à dire, on peut considérer que c'est une mesure détournée pour sauvegarder un peu de littérature nationale.

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Ceci dit quel est le bon format :par exemple entre les 600 pages d'Elantris de Brian Sanderson en 2 tomes grand format (2x19.90€) et les 1 170 pages de la trilogie du Roi Kelson de Katherine Kurtz en un seul tome format poche (10.75€) le choix tarifaire est vite fait mais 1170 pages en poche c'est lourd et bien inconfortable en lecture... j'aurais préféré 2 volumes à 5.40€ chaque.

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Que les deux soient disponibles, c'est très bien : le grand format et le poche, ainsi il y en a pour toutes les bourses.Personnellement, j'achète généralement les versions poche, il m'est arrivé de racheter ensuite la version de luxe lorsque le livre me plaît beaucoup et rentre dans mon panthéon personnel, je donne ainsi le poche à un ami. J'ai fait ça pour les Harry Potter et Janua Vera.

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Je ne connais pas le marché allemand ou italien mais je vis en Irlande et je connais, en tant que lecteur et bloggeur (je ne sais pas si ça se dit), le marché anglais. D'après ce que je sais, la population de la Grande Bretagne n'est pas plus élevée que celle de la France mais les ventes de livres sont plus élevées. En fait, j'avais lu sur Wikipedia (j'essaierai de retrouver le lien) qu'ils y vendent bien plus de livre qu'aux Etats-Unis par habitant. Je ne pense pas qu'ils soient plus cultivés ou qu'ils aient plus de temps que les français donc les prix bas doivent avoir un effet positif sur le nombre de livres vendus. Bien sûr, les stats peuvent toujours être trompeuses mais je me demande s'il n'ont pas plus d'auteurs publiés, plus de maison d'éditions etc. non plus.

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Oui, mais encore une fois, on ne peut pas comparer la Grande-Bretagne à la France ou à d'autres pays européens, puisqu'elle fait partie du vaste marché du livre de langue anglaise.Les best-sellers britanniques se retrouvent aux Etats-Unis et dans tous les pays du Commonwealth, ce qui explique sans doute que leurs prix soient plus bas. La Grande-Bretagne n'a pas tellement besoin de mesures de protection de sa littérature nationale.
En fait, j'avais lu sur Wikipedia (j'essaierai de retrouver le lien) qu'ils y vendent bien plus de livre qu'aux Etats-Unis par habitant. Je ne pense pas qu'ils soient plus cultivés ou qu'ils aient plus de temps que les français donc les prix bas doivent avoir un effet positif sur le nombre de livres vendus
Oui, sûrement. Mais il semble que la suppression du prix unique en Grande-Bretagne ait globalement conduit à une augmentation des prix -ou en tout cas, pas à une baisse.

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Je ne comprends pas ce concept de librairie de premier niveau et de deuxième niveau, pourrais tu l'expliquer ?
Les librairies de premier niveau sont en contact direct avec les éditeurs via les diffuseurs.Les librairies de deuxième niveau commandent par l'intermédiaire de grossistes. (Le problème c'esst qu'Hachette se taille la part du lion et que ceux qui veulent faire correctement leur travail commande directement aux éditeurs).La distinction on le voit est de moins en moins pertinente mais c'est une conséquence de la loi Lang qui a permis le création de grosses librairies dans des grandes villes ou villes moyennes où l'offre était particulièrement pauvre (on parle des années 80, donc pas si loin que ça de nous).
La librairie spécialisée ou de genre avec des passionnés n'est possible que dans les grandes villes, ça restreint l'accès.
Même si ça se limite aux grandes villes et aux villes moyennes ce seront des ilôts de résistance face aux grandes chaînes et surtout à la grande distribution. L'impact sera positif sur la durée.
En fait, j'avais lu sur Wikipedia (j'essaierai de retrouver le lien) qu'ils y vendent bien plus de livre qu'aux Etats-Unis par habitant.
La fréquentation des bibliothèques est aussi relativement élevée là bas. Les gens lisent plus dans les pays anglo saxons et les pays nordiques. Et c'est curieusement lié au protestantisme. Dans les pays de culture protestante les activités culturelles ont été très tôt séparée de l'activité religieuse. Tandis que ce n'est arrivé que plus tardivement dans les pays catholiques. Et en plus la lecture a été encouragé par les pasteurs pour l'interprétation de la bible. L'alphabétisation de masse en Grande Bretagne c'est la fin du 17éme, presque plus de deux siècles avant la France. Rappelons qu'en Suéde (pays qui bat tous les recors de lecture par habitant) au 19éme siécle on n'avait pas le droit de vote si l'on ne savait pas lire. Il y a donc un rapport beaucoup plus politique à la lecture que chez nous, où ce n'est qu'un loisir parmi d'autres et où la sacralisation de l'objet livre n'a pas vraiment cessé.

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Il y a donc un rapport beaucoup plus politique à la lecture que chez nous, où ce n'est qu'un loisir parmi d'autres et où la sacralisation de l'objet livre n'a pas vraiment cessé.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi.Nous achetons peut être moins de livres qu'ailleurs en Europe, nous lisons peut être moins aussi (difficile à quantifier cependant) mais nous avons le plus grand contingent (rapporté au nombre d'habitants) d'écrivains, sans parler de pseudo écrivains.Un sondage que j'avais en tête estimé à 50% le nombre de français en âge d'écrire ayant le rêve d'être publié et 30% le nombre de français ayant déjà essayé d'écrire un livre ou ayant un manuscrit.
Dans les pays de culture protestante les activités culturelles ont été très tôt séparée de l'activité religieuse. Tandis que ce n'est arrivé que plus tardivement dans les pays catholiques.
Je suis un peu gêné par cette assertion, elle ne doit probablement pas s'appliquer à la France qui a été un pays multiconfessionnel.

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Je suis un peu gêné par cette assertion, elle ne doit probablement pas s'appliquer à la France qui a été un pays multiconfessionnel.
Louis XIV ayant révoqué l'édit de Nantes, la seule religion officielle était le catholicisme jusqu'en 1789. Et ne parlons pas des juifs qui étaient des citoyens de seconde zone vivant dans des ghettos dont ils n'avaient pas le droit de sortir. 1789 c'est la première coupure avec le catholicisme tout puissant mais la la première étape de la laicisation sociétale c'est 1905. Et on a eu besoin d'une loi pour couper la vie politique et la vie religieuse. La journée du catholique se divise en travail et prière, pas de place pour les loisirs et la culture. Chez les protestants au contraire c'est encouragé car le libre arbitre suppose une vaste culture.

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Habitant proche de la ville de La Rochelle, haut lieu du protestantisme, je suis au fait de l'histoire contrariée des religions dans notre pays.Cela explique probablement ma gêne.

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Beaucoup d'interventions très intéressantes sur ce sujet ! ;)Je ne connais pas les politiques des prix dans le monde du livre, mais ne suis pas sûr qu'il y ait un bon choix à faire entre prix unique et libre concurrence.La libre concurrence devrait faire baisser les prix mais toutes la plupart des expériences récentes ont tendance à prouver le contraire ! (cf. les arrangements entre les opérateurs énergétiques, téléphoniques...)Comparer le nombre de livres vendus par habitants est-il l'indicateur le plus pertinent ?Dans le cinéma le box office américain compte l'argent gagné, le box office français compte le nombre de spectateurs...Dans une logique mercantile grotesque il est ainsi plus intéressant de faire des entrées dans un pays très riche que de faire beaucoup d'entrées dans un pays moins riche.J'avais cru comprendre qu'aux salons littéraires, les gros contingents après les anglo-saxons étaient les Russes, les Brésiliens, les Japonais et de plus en plus les Chinois.Mais je ne peux me prononcer pour le Brésil, mais la Chine, la Russie et le Japon bénéficient de bons systèmes de bibliothèques...
Fabien Lyraud a dit :Dans les pays de culture protestante les activités culturelles ont été très tôt séparée de l'activité religieuse.Tandis que ce n'est arrivé que plus tardivement dans les pays catholiques.
C'est grosso-modo les arguments utilisés par les pays anglo-saxons depuis déjà bien longtemps pour expliquer la supériorité économiques des pays dits nordiques sur les pays dits latins.Quand je vois aux États-Unis des éditeurs chrétiens, des studios chrétiens, des groupes de toutes les musiques chrétiens, des radios chrétiennes, des télés chrétiennes, des supermarchés chrétiens, des groupes sportifs chrétiens, des clubs culturels chrétiens... je ne suis sûr pas que religion et culture soient séparées, sans parler du poids des lobbies religieux dans l'enseignementLes Glasgow Rangers sont le club de football des Écossais protestants, les Celtics de Glasgow sont le club de football des Écossais catholiques : heureusement que religion et sport sont séparés !
Fabien Lyraud a dit :La journée du catholique se divise en travail et prière, pas de place pour les loisirs et la culture. Chez les protestants au contraire c'est encouragé car le libre arbitre suppose une vaste culture.
C'est pas un peu caricatural ? C'est le genre d'argument qu'on retrouvait dans les libelles de propagande aux XVIe et XVIIe siècles.Je ne suis vraiment pas sûr que des mouvements protestants comme les Quakers, les Amish, les Mormons, les Puritains... accordent une grande place aux loisirs et à la culture tels que nous le concevons.Quand à encourager le libre arbitre dans des sociétés prônant la prédestination, c'est un peu antinomique...Oui le protestantisme a considérablement favorisé la pratique de la lecture et de l'écriture, mais le catholicisme le fit aussi à sa manière après le Concile de Trente. De là à en tirer des lois générales sur des caractéristiques culturelles aussi tranchées...La Suède serait le pays où on lit le plus, est-cea) parce qu'il s'agit d'un pays protestant ?b) parce qu'on y s'ennuie énormément lors d'hiver très longs et très rigoureux ? (on lit beaucoup au Canada et en Russie aussi)c) parce qu'on s'ennuie énormément à la télé suédoise qui refuse de doubler ou de sous-titrer les programmes étrangers ?d) grâce à obiwan kenobi ?