Je réactualise : cela reste un classique de la BCF plutôt sympathique quoique très inégal sur le fond comme sur la forme car les Chroniques de Krondor respectent trop les formes du genre alors qu'il avait vraiment matière à faire mieux et plus original.L'idée de départ Occident vs Orient reste encore intéressante et au-delà d'un 2ème tome faussement plus rythmé qui se relève finalement très gnangnan (il faut trouver le truc super rare chez les méchants qui pourra sauver la princesse : malgré toutes les saloperies lancés aux trousses des héros tous les rebondissements sont cousus de fils blancs), le 3ème tome alterne à la fois le très bon et le très chiant.Mais comme moi à l'époque, les néophytes apprécieront et accrocheront sûrement : ils en auront pour leur argent, d'autant plus qu'il existe moult suites du même tonneau...Moi je ne suis pas près à retenter l'expérience quand je connaît tous les trésors qui constituent ou qui vont constituer ma PAL, mais il faut avouer que Bragelonne a fait de beaux efforts pour les couvertures des cycles de Feist.Les Chroniques de Krondor constituent un classique assez décevant. Pourtant le Royaume des Îles inventé par Feist n’avait rien à envier au Royaume des Sept Couronnes de G.R.R. Martin ou au Royaume des Six-Duchés de Robin Hobb : une opposition entre les barons de l’Est et les barons de l’Ouest, une capitale qui vit au rythme de ses propres intrigues tant politiques que dynastiques, des menaces septentrionales (les Moredhels remplaçant ici les sauvageons et les Autres), des menaces méridionales (l’Empire de Kesh remplaçant ici les Cités Libres).La plupart des personnages ne manque de pas de saveur, à commencer par les membres de la famille conDoin, mais aussi à une série de personnage hauts en couleur (Guy du Bas Tyra, Amos, etc… parfois pas toujours utilisés à leur juste valeur).A ce cadre assez intéressant, Feist ajoute initialement une confrontation entre l’Occident médiéval et l’Extrême Orient médiéval : chevaliers et épées versus samouraï et katana que voilà un programme bien alléchant !Mais ce qui aurait pu être une œuvre intéressante se transforme bien vite en catalogue des clichés et des poncifs du genre : pour plaire au grand public Feist s’est senti obligé de ratisser large. Il réutilise l’intégralité du bestiaire tolkienien (elfes blancs, elfes noirs, nains, orques et gobelins, trolls et cie), allant jusqu’à reprendre des morceaux entier du seigneur des anneaux (la traversée de la Moria, la visite de la forêt de Lorien pour ne pas les citer). Il pioche tous les éléments qui ont fait le succès des jeux de rôles Donjons et Dragons (mages et archimages, magie et objets magiques, guildes de voleurs et d’assassins, divinités et temples, monstres et démons) à tel point que parfois on a l’impression de lire les pages d’un livre de règle ou d’un manuel du joueur…De plus il centre son récit sur la sempiternelle histoire des héros adolescents orphelins qui réalisent leur rêve d’enfance tout en triomphant de tous les obstacles, avant de rajouter le traditionnel retour d’un grand méchant millénaire qui veut détruire le monde mais qui bien évidemment verra ses plans échouer grâce aux actions intrépides de notre duo dynamique.En ménageant la chèvre et le chou Feist parvient à composer un 1er tome qui tient quand même bien la route. Par comparaison le 2ème tome paraît bien fade et ennuyeux malgré le recours à la surenchère (morts vivants et démons font leur apparition dans une ambiance à la resident evil par moment). Le 3ème tome lui se partage entre 2 récits d’intérêts bien différents : d’un côté, un récit de high fantasy qui finalement n’a pas grand chose à envier à ses concurrents, d’un autre côté, un récit qui ressemble à deux gouttes d’eau à une inintéressante campagne de haut niveau pour personnages grosbills…Je comprends parfaitement que la série ait ses nombreux fans, Les Chroniques de Krondor sont un cycle que j’aurais aimé lire il y a une douzaine d’années, mais depuis j’ai trouvé tellement mieux que je ne peux me montrer bienveillant à son égard. Les Chroniques de Krondor restent un cycle agréable et sympathique, assez intéressant même quand on débute ses lectures de fantasy ou si on se montre peu exigeant, mais les lecteurs un peu expérimentés auront l’impression d’un grand gâchis. A trop vouloir rentrer dans le moule de la Big Commercial Fantasy, Feist a saboté toutes ses bonnes idées. On pourra se demander ce qu’aurait pu être cette saga une fois débarrassée du recyclage des stéréotypes.Si je devais donner une note à chaque tome du cycle :6.5/10 pour Magicien4/10 pour Silverthorn5,5/10 pour Ténèbres sur Sethanon
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Voilà la critique que j'avais voulu poster sur l'ancien forum :