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Le thème me met l'eau à la bouche ! J'ai récemment lu et apprécié les contributions de Swainston et de Di Philippo sur l'antho New Weird, et j'ai sauté le pas en la commandant, avec celle sur le steampunk.

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Etrange exercice ^^C'est plus proche du Haiku qu'autre chose. Dans un monde où tout va vite, ça risque de se répandre !Ma préférée : God to Earth: “Cry more, noobs!”- Marc LaidlawLa mienne : Ses mâchoires tombèrent. Foutue peste vénusienne ! (version fantastique : foutue peste gobeline)Mais je me disais.. Ce topic serait l'occasion de redonner les principes d'écriture d'une nouvelle, non ? Pour pouvoir apprécier ce genre, il faut parfois avoir une grille de lecture. Qui en aurait une ?

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Spiritjo a écrit :Etrange exercice ^^C'est plus proche du Haiku qu'autre chose. Dans un monde où tout va vite, ça risque de se répandre !Ma préférée : God to Earth: “Cry more, noobs!”- Marc LaidlawLa mienne : Ses mâchoires tombèrent. Foutue peste vénusienne ! (version fantastique : foutue peste gobeline)Mais je me disais.. Ce topic serait l'occasion de redonner les principes d'écriture d'une nouvelle, non ? Pour pouvoir apprécier ce genre, il faut parfois avoir une grille de lecture. Qui en aurait une ?
Ah chouette remontée de sujet ma préférence va à
We went solar; sun went nova. - Ken MacLeod
Et pour revenir sur l'art de la nouvelle, effectivement, l'idée de Spiritjo me parle. J'ai toujours autant de mal avec ce format alors si on m'explique mieux peut-être... :)

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Moi, c'est le terme de grille de lecture qui me fait un peu tiquer, parce que je ne suis pas certain de cerner ce qui est vraiment demandé. "La nouvelle", c'est tout de même quelque chose d'assez protéiforme. :)

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Oui, de protéiforme, mais il y a malgré tout des codes, sinon, ça ne serait pas un genre à part entière. La nouvelle est différente du simple récit court ou du conte. D'où le terme de grille de lecture. Mais si tu préfères, disons plutôt que ça serait bien que quelqu'un qui s'y connaisse donne les codes ^^ Parce qu'il y a bien Wikipédia, mais c'est toujours plus enrichissant de croiser les sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle

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Euh, pour moi, la nouvelle est avant tout une question de format. Pas le conte par exemple. :) Donc, une fois sortis de questions de "dimensions" ou autre, j'ai peur qu'on ne soit pas plus avancé, car chaque auteur doit travailler ses "contraintes" inhérentes à sa manière. Mais bon, si quelqu'un veut prendre la parole, qu'il le fasse avec plaisir ! :)

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Mh. :ange:La nouvelle n'est pas une question de format : il y a de longues nouvelles, et il y a de courts romans, n'est-ce pas ? Je pense donc qu'il y a bel et bien des pratiques propres à son genre. C'est en général un récit fictif court (le côté fictif le différencie des épigrammes), fixé sur un seul événement, avec peu de personnages. Il n'y a pas de morale dans la nouvelle (ce qui est différent de la fable, par exemple, qui est également un court récit). Le dénouement est souvent surprenant, et en peu de lignes. Mais y a-t-il d'autres caractéristiques ?

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Spiritjo a écrit :Mh. :ange:La nouvelle n'est pas une question de format : il y a de longues nouvelles, et il y a de courts romans, n'est-ce pas ? Je pense donc qu'il y a bel et bien des pratiques propres à son genre. C'est en général un récit fictif court (le côté fictif le différencie des épigrammes), fixé sur un seul événement, avec peu de personnages. Il n'y a pas de morale dans la nouvelle (ce qui est différent de la fable, par exemple, qui est également un court récit). Le dénouement est souvent surprenant, et en peu de lignes. Mais y a-t-il d'autres caractéristiques ?
j'aurais tendance à être d'accord avec ce que tu dis sauf cette question d'absence de morale. Tu veux dire : pas de morale exprimée explicitement ? Parce que je n'en lis pas beaucoup mais je trouve justement que le format nouvelle se prête plus facilement à la diffusion d'une "morale" et que cela ne se perd pas dans le foisonnement d'une histoire avec intrigues, background, force des personnages, tout ça, ce qui existe dans un roman. Je trouve qu'une nouvelle ou un texte court, un peu comme une poésie, se prête plus facilement à l'analyse directe sans fioritures ni distractions. C'est peut-être d'ailleurs ce qui me gêne dans le format. L'impression de parfois prendre une claque avec certains textes parce qu'ils vont droit au coeur du propos qu'ils servent. Un aspect moins "ludique" de la lecture, à mon sens hein, tout le monde ne cherche pas les mêmes choses en lisant. :)

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Je ne sais pas si ça aidera beaucoup mais j'ai appris (au collège, au siècle dernier) qu'une nouvelle était un récit fictif présentant peu de personnages, dont l'action était très dense et concentrée et surtout, dont la chute se révèle brutale et donne lieu à un retournement de situation qui change la perception de l'histoire. (Je sais pas si c'est très clair...Si?)Pas d'exemple en Fantasy qui me vienne à l'esprit mais si certains ont déjà lu Les Contes noirs d'Ambrose Bierce, ce sont de parfaites illustrations du genre.Voilà pour mon grain de sel! ;)

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Spiritjo a écrit :Mh. :ange:La nouvelle n'est pas une question de format : il y a de longues nouvelles, et il y a de courts romans, n'est-ce pas ? Je pense donc qu'il y a bel et bien des pratiques propres à son genre. C'est en général un récit fictif court (le côté fictif le différencie des épigrammes), fixé sur un seul événement, avec peu de personnages. Il n'y a pas de morale dans la nouvelle (ce qui est différent de la fable, par exemple, qui est également un court récit). Le dénouement est souvent surprenant, et en peu de lignes. Mais y a-t-il d'autres caractéristiques ?
Toujours pas d'accord pour ma part, d'autant qu'un dénouement choc, ça existe aussi du côté des romans. :)

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Je rejoins Witch et Gillo. Je ne vois pas en quoi il n'y aurait pas de morale dans une nouvelle, les exemples démontrant le contraire sont nombreux. Asimov par exemple, et son "homme bicentenaire", bien sur ce n'est pas des morales aussi explicite que pour les fables de la fontaine, mais le format est de toute façon différent.Je rejoins donc gillo : c'est avant tout un format. Pour moi, la nouvelle est proche du roman, à la différence que c'est un récit court. Les américains ont même créer 3 catégories de longueurs. La forme courte du récit fait que l'on serait tenté de dire qu'il y a des codes propres à la nouvelles : peu de perso, histoire qui doit poser le cadre rapidement, chute abrupte et surprenante, des éléments que l'on retrouve effectivement très souvent, mais les contre exemples ne doivent pas manquer, loin de là. Non pour moi, c'est juste une question de format et de longueur, c'est un récit de type romanesque (le distinguant ainsi des contes, fabliaux, etc...).

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Eh bien... la morale est un ensemble de principes relatifs au bien et au mal. La nouvelle n'interdit pas un message politique, religieux, ou autre, mais s'il affirme : ceci est bien, ceci est mal, alors, c'est une fable. La nouvelle n'empêche pas de faire réfléchir, au contraire, puisqu'elle a une dimension psychologique (encore une caractéristique), d'après mes rapides recherches.. Je n'ai pas lu la nouvelle que tu cites, Dark, je ne peux pas te dire si la fin est une moralité ou un message.Je ne dis pas que les dénouements choc n'existent pas ailleurs que dans les nouvelles, je dis que c'est une donnée supplémentaire pour faire la différence entre un récit court et une nouvelle. Deuzenn l'explique très bien : "la chute se révèle brutale et donne lieu à un retournement de situation qui change la perception de l'histoire."Tu dis, Dark, qu'il y a surement des contre exemples. Cites-m'en ^^ (toi ou quelqu'un d'autre ^^)Pourquoi y aurait-il une différenciation entre nouvelle longue et roman court, si cela n'était qu'une condition de format ? bien sur, cela joue son importance, mais un genre littéraire est justement définit par sa forme (poésie, récit, théâtre), son contenu (aventure, journal intime), son registre (fantastique, tragique, comique), son style, etc. et le format peut également faire partie du cadre du genre. Mais la nouvelle ne peut pas être un genre uniquement par sa taille, si ? Ce serait à ce point une "case fourre tout" où on y trouve les récits trop court pour être des romans, et tout ce qui n'est pas contes, fables, épigrammes, blagues, etc ?Donnez moi des arguments, des références, pour me convaincre que ce n'est qu'une question de format. ;)

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Sans rentrer dans les détails moral/pas moral, je suis d'accord avec Spiritjo pour dire que la nouvelle est un genre littéraire qui répond à certains codes, notamment au niveau de la chute, et pas seulement à un impératif de format. Si on ne respecte pas ces codes (très larges), il s'agit plus d'un récit court (comme le recueil Légendes, par exemple) que d'une nouvelle.

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C'est une question de format. Entièrement d'accord.Mais la nouvelle française ou la short story anglo-saxonne n'ont pas la même histoire. La short story est liée aux pulps. La nouvelle est plus littéraire et a une codification assez stricte (la présence d'une chute entre autre). Dans nos genres de prédilection, la nouvelle ressemble plus à la short story. Et a donc un feeling différent des nouvelles des autres genres. C'est vrai que personnellement je préfère les nouvelles d'ambiance aux nouvelles à chute.

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Donc, nous avons d'un côté ceux qui estiment qu'il y a un code de la nouvelle comme ceux qu'on nous a enseigné durant notre scolarité (court récit, dénouement choc qui pousse à repenser différemment l'histoire, concentration de l'histoire autour d'un événement, peu de personnages et dimension psychologique sinon obligatoire au moins importante, pas de morale mais message possible), et d'un autre côté, il y a ceux qui estiment que ce n'est juste qu'une question de format.Mais à ces derniers, je repose mes questions (je suis tenace) : pourquoi, dans ce cas, y a-t-il des courts romans et de longues nouvelles ? (question essentielle, je pense, pour la question qui nous préoccupe : qu'est-ce qu'une nouvelle)Tout récit court qui ne serait ni une fable, ni un épigramme, ni une légende/conte, ni un article de journal, ni ... je ne sais quoi d'autre, serait alors à considérer comme une nouvelle ? C'est étrange qu'un genre soit limité par des "ni, ni"...S'il n'y pas qu'un type de nouvelles, quels sont-ils ? et dans ce cas, quels sont leur codes (puisqu'il doit bien y en avoir, si elles sont différentes les une des autres...).Comprenez moi bien, je ne cherche aucunement à enfermer un type littéraire dans un corset, je veux juste mieux appréhender ce genre.

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Spiritjo a écrit :S'il n'y pas qu'un type de nouvelles, quels sont-ils ? et dans ce cas, quels sont leur codes (puisqu'il doit bien y en avoir, si elles sont différentes les une des autres...).
Ben, Fabien revient dessus dans son message précédent, non ? :)Quand je prends la définition de "novella", ça me semble être avant tout une question de taille malgré tout : http://en.wikipedia.org/wiki/Novella

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La nouvelle se qualifie pour moi, par un texte plus ou moins court. Donc je rejoins un certain nombre d'avis.Pour revenir au titre de ce sujet "L'art de la nouvelle...", sa longueur fait qu'on n'écrit pas de la même manière un roman et une nouvelle, ou encore un cycle. Peu importe le contenu et son genre, il se doit d'être efficace du début à la fin. Certains auteurs y arrivent, d'autres non. Robin Hobb expliquaient dans une interview, qu'elle n'arrivait pas dans ce type d'écriture, parce que pour développer ses idées, elle avait besoin d'un certain temps, et longueur. Prenez Jaworski, il arrive à maitriser le roman et la nouvelle, dans les deux cas, il est efficace. Et d'autres sans doute, maitrisent la nouvelle, et pas d'autres formats.Personnellement, je suis plus dur à l'égard d'une nouvelle, l'auteur a moins le droit à l'erreur au vu de la longueur. Un début un peu trop longuet à démarrer, une diminution de cadence, une fin baclée, et la nouvelle m'aura fait mauvaise impression. Alors qu'un roman aura le droit à un peu plus patience, et pourra se rattraper sur l'ensemble.C'est un format que j'affectionne personnellement, mais je trouve qu'on ne le met pas en valeur en France. On laisse de jeunes auteurs se lancer dans ce format, pas forcément à leur avantage, et les auteurs plus à l'aise ne sont donc pas mis en avant.Néanmoins, c'est via ce format que j'ai découvert Jess Kaan, Thomas Day, et quelques autres.

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Pour avoir pratiqué de nombreux concours de nouvelles, notamment en littérature blanche, et pour avoir été de l'autre côté de la barrière par deux fois, j'ai oublié toutes mes convictions etmes définitions de départ.En fait, tous les jurys de concours ont leur propre définition.La chute est fréquente, mais pas obligatoire (dans le sens "une nouvelle sans chute peut gagner un concours")Le format est toujours court, mais il peut varier de quelques milliers de signes à plus de 50 000.En négatif : ce n'est pas une fable ni un conte, exercices assez proche mais avec quelques caractéristiques particulières selon moi (pour la fable : effectivement, une "morale" dans le sens une "conclusion" est attendue à la fin, les personnages et l'intrigue sont simplifiés et subordonnés à cette conclusion, pour le conte : il est à l'origine oral, à l'écrit, il fait la part belle au merveilleux, à la métaphore).La nouvelle n'est pas une novella ni un roman, dont les formats sont plus long. Mais on peut rencontrer en "jeunesse" des romans très courts dont le format se rapproche de la nouvelle (je connais un éditeur pour adolescent qui appelle "roman" un texte de 30 000 signes).En fait, la nouvelle se définit donc surtout "en négatif" par ce qu'elle n'est pas, un peu comme les verbes du troisième groupe. :)De sorte qu'il existe plusieurs sortes de nouvelles, des longues, des courtes, des "à chute", des nouvelles "d'ambiance" ou des nouvelles "poétiques" ou encore "très écrite".Pour ma part, en tant qu'auteur, j'aime bien la nouvelle, que je considère comme un excellent moyen de tester de nouveaux styles ou de nouveaux univers, de s'améliorer et aussi... de se faire connaître. Mais dans l'âme, je reste un auteur de romans.En tant que lecteur, le plus souvent, je suis frustré par le format, j'ai l'impression d'avoir à peine le temps de rentrer dans l'univers de l'auteur que c'est déjà fini. Mais je dois reconnaître que certains auteurs arrivent quand même à me faire oublier mes réticence et à m'entraîner au bout de leur recueil.

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Fabien Lyraud a écrit :Je n'avais pas vu ce sujet. je vais pouvoir faire la promotion de nouvelles que j'aime bien.Pour la plupart des blogger influents la meilleure nouvelles de fantasy de l'année 2009 est une nouvelle d'Eugie Foster : Sinner, Baker, Fabulist, Priest, red mask, black mask, gentleman, beast.Sous ce titre un peu étrange se cache la chronique d'une société de faux semblants où chacun porte un masque et où montrer son véritable visage est un crime. Une société de l'anonymat où il est facile de déraper, où une opposition existe, où... Je vous laisse découvrir ce petit bijou de fantasy décalée plus proche du mouvement new weird (quelque part ça devrait plaire à ceux qui aime Swainson). Bref à lire d'urgence :http://www.apexbookcompany.com/apex-onl ... ie-foster/
Je viens d'apprendre que cette nouvelle a été traduite en français dans Ténébres 2010.