A Song of Ice and Fire Book 5A Dance with DragonsAprès quelques années d'attente, il est enfin là, je vais pouvoir terminer ma phase obsessionnelle avec le Trône de fer de Martin qui a culminé cette année avec le tome 5 qui a suivi immédiatement la fin de la première saison de la série live. Ca a influencé un peu ma lecture d'ailleurs, j'associais les décors ou les acteurs que j'avais vu aux lieux et personnages du livre (c'était particulièrement vrai pour Winterfell, Port Réal, le Mur, Jon, Tyrion et Daenerys).Que dire de cette somme monstrueuse ? 1000 pages grand format qui m'ont donné du fil à retordre d'ailleurs, je le relirai en VF avec plaisir plus tard même si lire du pur Martin est quand même agréable.Comme le quatrième tome, celui-ci est vraiment un tome de mise en place pour le grand final, il passe mieux car il met en scène des personnages plus charismatiques, dévoilent plus de surprises et se déroulent dans des lieux totalement inconnus et inexplorés. Là où le bat blesse quelque peu, c'est qu'il est peut-être un poil moins cohérent puisqu'on n'a quand même quelques chapitres un peu hors-sujet qui nous ramène brutalement dans le cœur de Westeros de manière inopportune. On sera également un peu déçu d'une telle masse de cliffhanger, j'aurais préféré que Martin réutilise la structure du second tome et nous offre la bataille de Mereen comme il nous avait offert la bataille de la Néra.Toutefois, cela reste une grande réussite qui rappelle beaucoup le premier et le second tome de la saga et nous laisse attendre avec une grande impatience un sixième tome épique. Encore heureux que la saison 2 et la probable saison 3 devraient bien compenser.Une petite mise au point sur chaque storyline evidemment riche en spoiler.
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MereenJ'ai trouvé les POV de Danny un poil redondant. J'aurais aimé que ça avance un peu plus vite notamment en ce qui concerne les dragons et la bataille de Mereen, j'imaginais déjà les bestiaux forcer les portes de leur prison pour aller bruler de manière totalement indifférenciée les troupes de Yunkai et une bonne partie de celle de Daenerys, ce qui l'aurait poussé à abandonner cet abominable nid de vipère. Contrairement à beaucoup, j'ai trouvé par contre l'évolution de Danny plutôt réussie, elle demande un peu de paix, de tranquillité et de romantisme, ce qui paraît normal chez une fille de cet âge et la relation avec Daario est quand même intéressante puisque le capitaine mercenaire est quand même très loin d'être un simili-Lancelot.Les autres POV qui gravitent autour de son intrigue sont plus intéressants que Danny en fait, c'est d'ailleurs plutôt sympa d'avoir un regard extérieur sur les décisions et la personnalité de la reine dragon. Barristan Selmy a beaucoup de classe, c'est un personnage qui avait déjà un charisme important avant d'être un POV et il continue à en avoir alors que le livre le montre parfois en position de faiblesse, j'ai adoré son combat contre le gladiateur (enfin une scène qui montre que le combat en armure est vraiment une forme d'escrime particulière). Quentyn fournit un personnage intéressant et typiquement martinesque, un détournement de l'image traditionnel du prince charmant renforcé par son surnom de grenouille, le personnage est attachant et, comme de juste, finit mal voire très mal.Le GriffonAlors là, grosse baffe, j'avais toujours trouvé les théories sur l'éventuelle survie d'Aegon un peu trop fort de café et je trouve ça toujours un rien forcé mais j'ai adoré le fait que Jonn Connington (excellent personnage d'ailleurs) et Aegon parte pour Westeros sans attendre Danny, ça promet de la négociation intéressante avec les autres grandes familles et des batailles épiques sans l'atout maître que représente les dragons.TyrionLe lutin fait le lien entre les deux histoires. Tyrion joue bien son rôle de trublion (c'est quand même lui qui cause le retour prématuré d'Aegon à Westeros. Le personnage est un poil moins savoureux que dans les premiers tomes notamment parce qu'il a beaucoup enduré et qu'il se trouve dans une position de faiblesse ultime (passer de main du roi à esclave bouffon sur un cochon, c'est quand même dur). On notera d'ailleurs qu'un peu comme Brienne ou Daenerys et Jon dans les premiers tomes, c'est un peu notre personnage référent, celui par lequel on découvre vraiment le continent oriental.Le NordSans doute les passages les plus intenses du bouquin. L'ambiance « Retraite de Russie » qui est mise en avant dans l'un des chapitres d'Asha est d'après moi le meilleur chapitre du livre et promet beaucoup pour le suivant, toutefois, je trouve que le cliff autour de la lettre de Ramsey Bolton est un peu trop artificiel.Comme Daenerys et de manière quelque peu inversé, Jon doit apprendre à gouverner et on notera que son gros avantage par rapport à la reine dragon est d'avoir eu de bons mentors (son père, Mormont, Mestre Aemon et Ygrid), j'ai beaucoup aimé le fait que Jon se trouve dans la position de celui qui sait (le fameux « Tu sais rien Jon Snow » pouvant maintenant être appliqué aux autres personnages : membres de la garde de Nuit n'ayant rien vu de l'au-delà du Mur ou reine fanatisée). Son destin est, pour moi, l'une des grandes interrogations laissés par le tome 5 (pour le coup, contrairement à d'autres, ça me paraît être un cliff légitime). Je me demande si Martin ne va pas placer un hommage à Robin Hobb et à son Assassin royal tant les situations sont proches.En tant que fan de film d'horreur, j'ai eu un énorme coup de cœur pour l'histoire de Théon/ Schlingue. La renaissance du personnage passe par l'horreur la plus crue et la plus perverse qui soit et je suis maintenant impatient de voir quel rôle Martin lui réserve par la suite.Les POV mineurs et partiels : Arya, Mellisandre, Victarion, Davos et BranArya : Ca ronronne un peu, j'espère une accélaration dans le tome suivant et cela aurait peut-être été plus utilise de voir cela plus à fond dans le tome 6, cela reste intéressant parce que le personnage est sympathique et avance un peu par rapport au tome 3 où elle commençait vraiment à stagner.Mellissandre : au contraire de Barristan, je trouve que son POV la déssert, j'en ai assez peu de souvenirs et on manque d'informations sur la source de sa puissance, ses origines ou la façon dont elle crée ses ombres et la surprise du « Coucou, j'étais pas brulé finalement » est un peu fort de café.Victarion : j'en veux un peu plus, typiquement le genre de personnage dont j'aurais voulu voir la fin de l'intrigue en apothéose du tome 5 lors de la bataille de Mereen que de voir quelques chapitres bien écrits mais frustrants.Davos : alors là, c'est du bon, le personnage est toujours aussi attachant par sa nature ambivalente (moitié homme du peuple, moitié noble) et les passages avec le Doran Martell nordique sont excellents, par contre la sous-intrigue le concernant peut être aussi molle que celle de Brienne.Bran : j'en veux encore, les pov de Bran étaient trop lents jusqu'à présent mais là, ils deviennent sacrément riches et excitants bien que prévisibles, c'est par ce personnage qu'on apprendra les secrets enfouis de Westeros.WesterosDes chapitres hors-sujet selon moi, celui sur Jaime ne sert vraiment à rien, en plus il ne fait que nous amener vers un cliffhanger supplémentaire (et redondant par rapport au tome 4) et ne nous dévoile rien sur la personnalité de Jaime ou sur son évolution.Ceux de Cersei sont bien plus intéressants mais j'aurais préféré les avoir à la fin du tome 4 en fait, notamment celui de la marche de la honte, qui d'après moi aurait été génial en épilogue du tome 4 tellement il est intense et assez jubilatoire tant on se dit qu'elle n'a que ce qu'elle mérite.
Au final, une sacrée lecture mais qui aurait peut-être pu gagner en cohérence par un meilleur travail d'édition.