Je plussoie : un roman court, un pitch simple et à l'arrivée un roman fascinant qui vous hante longtemps après.Littlefinger a écrit :L'homme dans le labyrinthe de Robert Silverberg : Un pitch de base simple ( un homme reclus dans un labyrinthe mortel sur une autre planète et qui est le seul à pouvoir aider l'humanité) avec un traitement formidable et un trio de personnage excellent (Muller, un misanthrope grandiose, Rawling, un double de Muller encore optimiste et Boardman, un manipulateur cynique) font de ce livre un des sommets du genre.
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Allez je rajoute encore pour les intéressés (oui j'accumule les très grands romans en ce moment et ce n'est pas avec ma lecture actuelle, Abbatoir 5, que ça va changer...) :L'oiseau d'Amérique de Walter Tevis:Au XXVe siècle, l'humanité s'éteint doucement, abreuvée de tranquillisants prescrits en masse par les robots qu'elle a elle-même programmés à cette fin. Le monde repose désormais sur les épaules de Robert Spofforth, l'androïde le plus perfectionné jamais conçu, qui possède des facultés inouïes... sauf, à son grand regret, celle de se suicider. Mais l'humanité moribonde se fend d'un dernier sursaut. Paul Bentley, petit fonctionnaire sans importance, découvre dans les vestiges d'une bibliothèque l'émerveillement de la lecture, depuis longtemps bannie, dont il partagera les joies avec Mary Lou, la jolie rebelle qui refuse ce monde mécanisé. Un robot capable de souffrir, un couple qui redécouvre l'amour à travers les mots, est-ce là que réside l'ultime espoir de l'homme ?Roman peu connu d'un auteur discret, Mockingbird (traduit improprement par L'oiseau D'Amérique) est un livre dérangeant et mélancolique. L'humanité a abandonné la vie qu'elle menait, engoncée dans ses drogues et son individualisme, ce sont les robots qu'elle a créé qui veille sur elle en attendant son extinction. Spofforth est un Classe 9, un plus qu'humains, qui ne rêve que de mourir pour connaître la paix après près de 170 ans de service. Mais il ne le peut, il n'est pas programmé pour ça. A travers sa rencontre avec Bentley et Mary Lou, le lecteur va découvrir ce monde en déliquescence. Le roman est magnifique et tient à la fois du Meilleur des mondes d'Huxley que de fahrenheit 451 de Bradbury. On y redécouvre l'importance capitale de la lecture pour l'épanouissement de l'homme, mais aussi de la communication et du danger du repli sur soi. Lorsque l'on voit l'état de la culture littéraire aujourd'hui, du peu de cas que l'on fait du verbe aimer et de la lente chute de notre niveau culturel global, on se prend à penser que Tevis était visionnaire. En attendant, L'oiseau d'Amérique donne une chance à l'humanité, une dernière, par ce qu'elle a engendré de meilleur : l'amour.Un grand roman.
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Bon ben là, désolé mais j'y suis contraint :Abattoir 5 de Kurt Vonnegut JrIl est de ces romans qui nous prennent, nous retournent comme un gant et nous mettent une immense claque.Abattoir 5 est de ceux-là.Kurt Vonnegut est un écrivain américain mort en 2007. Avec lui s'est éteint un peu du génie de l'humanité. Il fut soldat pendant la seconde guerre mondiale et a notamment participé à l'offensive des Ardennes en 1944 où il est fait prisonnier par les allemands qui l'emmènent dans la ville de Dresde, encore intacte car n'abritant aucun site stratégiques. Mais en Février 1945, l'aviation allié bombarde la majestueuse cité. En une nuit, les bombardiers américains et britanniques massacrent 135 000 hommes, femmes et enfants. Et cela, sans aucune justification possible. C'est 2 fois plus qu'Hiroshima.Vonnegut survit à l'abri dans une chambre froide souterraine d'un abattoir où les prisonniers étaient parqués. Il se promet alors d'écrire un roman sur cette immense tragédie. De là est né Abattoir 5.Le roman raconte l'histoire de Billy Pélerin, un soldat américain prisonnier et qui survit à l'enfer de Dresde. Mais Billy n'est pas un soldat comme les autres car il a été approché par une race d'extra-terrestres, les Trafalmadoriens et se retrouvent transporter dans les failles du temps allant et venant dans sa vie avec Dresde comme point central de son existence.Alors que tout devrait pousser Vonnegut à crier, à hurler, à fustiger férocement, celui-ci prend tout le monde à contre-pied et accouche d'un roman absurde et extrêmement drôle, avec un humour noir aussi cinglant que dévastateur.Il pointe du doigt non seulement l'absurdité de la guerre mais l'absurdité de l'humanité elle-même. L'exploit de Vonnegut est de parvenir à nous faire rire jaune et à conclure à l'idiotie profonde de notre société, de nous-mêmes.Malgré le caractère très autobiographique de ce roman, tout parait absurde, du moins toute la partie non science-fictive qui, elle, parait -et c’est un comble - plus logique que le reste.Pourtant, le lecteur attentif verra rapidement que la SF du roman n'en est pas vraiment une mais surtout une porte de sortie d'un homme qui a connu l'enfer absolu sur Terre et qui n'a plus que ça pour conserver un semblant de raison dans un monde dénué de sens, dénué de coeur, dénué d'humanité.Et Vonnegut aligne tout le monde, de Jésus aux Polonais, des écrivains de science-fiction à ceux de récits historiques, tout. Son personnage fictif d'écrivain SF, Kilgore Trout est un délice de paradoxe, bourré d'idées excellentes et absurdes mais dénué de style et de talent écrit.Au final, ce livre regroupe tout ce qu'il faut savoir pour ne plus avoir envie de poser une main sur une arme, tout ce qu'il faut savoir pour rire de l'actualité sanglante d'aujourd'hui en s'exclamant d'un grand "C'est la vie" (So it goes).Vonnegut Jr avait tout cerné, tout compris et ne pouvait qu'en rire car il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire, mais rire en dénonçant le plus violemment possible.Ceci est un chef d'oeuvre au sens le plus strict du terme, toute personne doit l'avoir lu une fois dans sa vie avant de trépasser. C'est la vie10/10
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Petit coup de coeur et aussi coup de pouce pour un petit éditeur qui accompli un travail formidable avec Plop de Rafael Pinedo chez l'Arbre Vengeur :Plop! C'est le bruit qu'il a fait en tombant dans la boue. Plop. C'est le nom dont on l'affublera désormais au sein de la tribu. Le Groupe qui l'accepte évolue dans un monde d'après : déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante. Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou. C'est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste. Mieux qu'une provocation, un livre impitoyable. Plop..C'est simplement génial, d'une noirceur assumée (de mémoire je n'ai rien lu dans ma vie de plus glauque, et pourtant j'en ai lu des romans...) et presque insoutenable (certaines scènes donnent envie de vomir, littéralement) et très intelligent. L'écriture est sèche, simple, directe, brutale. On évolue avec des personnages tous plus ignobles les uns que les autres, en suivant le parcours de Plop et sa transformation en un monstre à la mesure de son monde. L'auteur met l'homme face à sa bestialité primaire en insistant sur le besoin de diviniser de l'humanité, mais aussi son besoin de structure aussi absurde et cruelle soit-elle. C'est une sorte de croisement entre La Route de MacCarthy, Quinzinzinzilli de Messac et Les Aigles Puent de Volodine.
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C'est vraiment pas le sujet, mais là je m'insurge tout de même sur le 2x plus qu'Hiroshima. Certes il a été prouvé que le bombardement de Dresde était injustifié car surtout motivé à frapper un coup symbolique. Mais fais quand même attention en citant des chiffres, les chiffres que tu avances sont inpirés d'une vue à la baisse des affirmations du gouvernement nazi qui avait avancé d'abord 200'000 puis 500'ooo pertes. Or, la dernière étude allemande indépendante, datant de 2010, fait état de 25'000 morts grand max. En plus.Hiroshima, tu oublies de compter les morts par radiations dans les premiers mois après l'attaque. Au total c'est entre 90'000 et 166'000 selon les études.désolé, manie de mes anciennes études en histoire. :)fin du HSSinon, continue les critiques, ça me donne des idées pour Noël! :)Edit: Plop, je crois que je vais même pas attendre Noël, en fait.Littlefinger a écrit :En une nuit, les bombardiers américains et britanniques massacrent 135 000 hommes, femmes et enfants. Et cela, sans aucune justification possible. C'est 2 fois plus qu'Hiroshima.
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(C'est toujours un peu HS, mais bon, je fais court :)On en va peut-être pas chipoter sur les chiffres. 125 000 morts ou "seulement" 25 000 ? N'importe, c'est monstrueux. Etudier l'histoire, c'est bien, et c'est même indispensable pour comprendre le monde actuel et ce qu'il peut devenir. Garder l'histoire dans une optique humaine, c'est mieux, à mon avis. Et ce n'est que mon avisDuarcan a écrit :C'est vraiment pas le sujet, mais là je m'insurge tout de même sur le 2x plus qu'Hiroshima. Certes il a été prouvé que le bombardement de Dresde était injustifié car surtout motivé à frapper un coup symbolique. Mais fais quand même attention en citant des chiffres, les chiffres que tu avances sont inpirés d'une vue à la baisse des affirmations du gouvernement nazi qui avait avancé d'abord 200'000 puis 500'ooo pertes. Or, la dernière étude allemande indépendante, datant de 2010, fait état de 25'000 morts grand max. En plus.Hiroshima, tu oublies de compter les morts par radiations dans les premiers mois après l'attaque. Au total c'est entre 90'000 et 166'000 selon les études.Littlefinger a écrit :En une nuit, les bombardiers américains et britanniques massacrent 135 000 hommes, femmes et enfants. Et cela, sans aucune justification possible. C'est 2 fois plus qu'Hiroshima.
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Ravi qu'on ai ENFIN relevé "l'erreur" volontaire que j'ai faites. Passionné d'histoire et ayant très longtemps été féru de cette période, j'ai pourtant laissé le chiffre de 135 000. Pourquoi ? Parce que c'est le chiffre avancé par Mr Vonnegut dans le livre et parce qu'il choque. Tu as raison sur les vrais chiffres, mais j'ai voulu laissé ceux de l'auteur même si erronés (mais peut-être pas tant que ça puisque plusieurs experts ont avoué qu'on ne saura jamais le nombre exact). Et Dresde n'a pas été symbolique, Dresde était un crime de guerre et un crime contre l'humanité, il n'avait rigoureusement aucune utilité (c'était pas la Ruhr, déjà bien en ruines à ce moment-là). Et pour Hiroshima, c'est encore vrai ce que tu dis, c'était encore une fois les chiffres de l'auteur qui ont juste pour but de bien choquer. Et comme on a déjà répondu, 135 000 ou 25 000 ? le résultat est le même; monstrueux. Mais pour le lecteur lambda aujourd'hui, il faut taper au marteau, la simple tape dans le dos ne suffit pas.Je ne lis jamais un livre avec des éléments historiques sans aller farfouiller à côté.Bref, bravo à toi d'avoir relevé !Duarcan a écrit :C'est vraiment pas le sujet, mais là je m'insurge tout de même sur le 2x plus qu'Hiroshima. Certes il a été prouvé que le bombardement de Dresde était injustifié car surtout motivé à frapper un coup symbolique. Mais fais quand même attention en citant des chiffres, les chiffres que tu avances sont inpirés d'une vue à la baisse des affirmations du gouvernement nazi qui avait avancé d'abord 200'000 puis 500'ooo pertes. Or, la dernière étude allemande indépendante, datant de 2010, fait état de 25'000 morts grand max. En plus.Hiroshima, tu oublies de compter les morts par radiations dans les premiers mois après l'attaque. Au total c'est entre 90'000 et 166'000 selon les études.désolé, manie de mes anciennes études en histoire. :)fin du HSLittlefinger a écrit :En une nuit, les bombardiers américains et britanniques massacrent 135 000 hommes, femmes et enfants. Et cela, sans aucune justification possible. C'est 2 fois plus qu'Hiroshima.
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Au vu des deux derniers posts, je tiens à préciser que je ne cherchais pas à nier le côté monstrueux du bombardement de dresde. Je me suis mal exprimé. Par symbolique, j'entendais justement sans raison militaire, uniquement par vengeance.
Tout à fait d'accord, on aborde d'ailleurs là un sujet qui ne touche pas que la SF.Mais pour le lecteur lambda aujourd'hui, il faut taper au marteau, la simple tape dans le dos ne suffit pas.
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Je vous conseillerai la tétralogie "L'étoile de Pandore", de Hamilton. Je ne suis pas bon dans les résumés, et je préfère éviter de dévoiler quoi que ce soit
Voici en copier-coller le résumé tiré d'amazon :En 2380, l'humanité a colonisé six cents planètes, toutes reliées entre elles par des trous de ver. Le Commonwealth Intersolaire s'est développé en une société tranquille et prospère, dans laquelle le rajeunissement permet à chaque citoyen de vivre pendant des siècles. C'est alors qu'un astronome est témoin d'un incroyable événement cosmique : la disparition d'une étoile à un millier d'années-lumière, emprisonnée dans un champ de force d'une taille gigantesque. Le Commonwealth décide d'en savoir plus. Contre l'avis d'une partie de l'opinion, il construit le premier vaisseau spatial plus rapide que la lumière : la Seconde Chance. Sa mission sera de découvrir quelle menace pèse sur l'espèce humaine... L'Etoile de Pandore est un space opera grandiose en quatre volumes, dont voici le premier.

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J'ai bien aimé L'étoile de Pandore. Un grand space opera, plein de mondes différents... et même des elfes !Je viens de lire Psion de Joan D. Vinge. Des télépathes essayent de se faire accepter par la société qui a peur d'eux, et pour le faire, ils sont prêt à prendre tous les risques. Chacun a ses failles et essaye d'agir tout de même.J'ai gardé un bon souvenir de Cat le psion que j'ai lu il y a un certain nombre d'années, j'ai aimé également ce livre, qui se passe avant l'autre.Je l'ai lu en VO, j'ai acheté un livre qui vient d'une bibliothèque de Minesota...
Avec les tampons, la fiche d’emprunt. Voilà un livre qui a une histoire.
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Après avoir vu le film, j'ai lu le livre : Cloud Atlas.Le film collait bien au livre, mais il y a tout de même quelques différences, en particulier pour l'histoire de Sonmi. Ce que j'ai lu dans le livre est à la fois plus "crédible" , et plus amer Timothy Cavendish ne me semble toujours pas s'intégrer aussi bien que les autres dans la suite des réincarnations. Je pensais trouver des réincarnations d'autres personnages, je ne les ai pas trouvées.Sinon, les différents récits sont intéressants à lire, et l'imbrication de l'un dans l'autre est bien fait.Et le titre du livre trouve une explication...
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"Des milliards de tapis de cheveux" (Eschbach) m'a beaucoup plu et est très original. "Demain les Chiens" me rappelle par son pitch une BD que j'avais lue ado "Chats" de Convard, où ce sont les chats qui dominent le monde, faudra que je l'essaie, celui-là!Et dans le même style (les humains ne sont plus l'espèce dominante) "La planète des Singes" de Pierre Boule n'a pas été cité, il me semble, je l'ai aussi beaucoup apprécié et il est pas mal réputé (vu les tas de films et variantes qui ont suivi!)Pour en revenir à Philip K Dick, il a écrit des tas de bouquins SF extraordinaires! Parmi les plus connus "mémoire à vendre" (Total Recall), "Rapport Minoritaire" Minority Report) qui sont des nouvelles et ont été un peu triturées pour passer au cinéma et l'excellent "Blade Runner", un roman, celui-là, qui a aussi été adapté en film.Personnellement, j'ai aussi beaucoup aimé "L'oeil dans le ciel", comme roman - je m'en rappelle encore bien alors que je l'ai lu il y a 15 ans, pour dire.
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Tiens pourquoi trouves-tu que la "pièce-Cavendish" s'imbrique moins bien que les autres avec ses voisines ?C'est justement une des pièces centrales, non ?Pour certaines incarnations, elle sont difficiles à détecter car il y a un changement de sexe qui camoufle un peu le tout (même si certaine restent évidentes)dragonnia a écrit :Timothy Cavendish ne me semble toujours pas s'intégrer aussi bien que les autres dans la suite des réincarnations. Je pensais trouver des réincarnations d'autres personnages, je ne les ai pas trouvées.
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Je ne trouve pas que ça soit ça son exploit justement.C'est la pièce centrale du puzzle parce que Beaucoup d'autres personnages ne sont ni plus courageux ni impliqués dans des exploits plus incroyables.Cela dit, cela amène une question primordiale. Qui est le plus important ? Celui qui énonce les philosophies où ceux qui les rendent audibles (au plus grand nombre), en font une ligne de conduite (pour les autres, etc.) ? Qu'est-ce qui sépare un prêcheur fou que tout le monde fuit sur la place public d'un prophète ? J'ai tendance à penser, parfois, que ce sont les répéteurs qui comptent vraiment. Ceux qui donnent du crédit aux paroles qu'ils ont entendues et qui tentent de convaincre les autres.(on évitera le sujet épineux des religions même si l'idée n'est plus très loin)C'est pour me poser ce genre de questions que j'aime lire des livres tels que Cartographie des Nuages.Tout ça à cause de Cavendish finalement ?
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Je viens de terminer "The Door Into Summer" de Robert Heinlein. Comment dire ? Génial. Tout simplement génial. C'est une histoire de chat, de cryogénisation et de voyage dans le temps parfaitement logique et bien organisée. C'est drôle, c'est extrêmement bien écrit, et c'est presque impossible de croire que ça date de 1956 tellement le ton et le style sont modernes. Un vrai bonheur de lecture, j'aurais voulu que ce soit deux fois plus long pour en profiter sur plus de deux jours...