hello :)je pars du principe qu'on peut considérer autant qu'on veut, dans un sens comme dans l'autre. le livre appartient aussi à ceux qui le lisent, quel qu'il soit. enfin, à peu près, disons. la suite, non. je me reserve toutefois la liberté de vieillir façon gros con et de changer d'avis en crachant sur mes convictions de sale jeune (enfin, faut pas regarder mon âge trop vite non plus). un nom, non plus. j'en parle moi-même comme "chien et mordre", et j'aime bien comme ça. mais ça pète moyen sur une couv, j'avoue. si un jour on pense à une réimpro, peut-être que la question se posera, c'est vrai. des bisous.Yksin a écrit :D'ailleurs, j'ai une question... Est-ce qu'on peut considérer les aventures de Chien du Heaume comme une saga à part entière ? Une suite est prévue après Mordre le Bouclier ?Et est-ce que Justine Niogret a pensé à un nom pour cette saga (si saga il y a) ?Si non, je verrai bien un nom du type :Les Chroniques du Castel de Broeou encoreRecueil de Chien du Heaume
125
c'est parce que Griffith est un homme de bonne volonté.Yksin a écrit :Alors là, je ne peux que plussoier... ;)Même Femto acquiesce à tes propos ![img align=C]http://www.apresleclipse.net/img/persos ... _femto.jpg[/url]tergoïn a écrit :c'est avec plaisir, et vive berserk.Yksin a écrit :Bien le bonjour, Madame Niogret ;)Et merci pour cette réponse !

127
Je viens de finir Chien du Heaume, j'ai eu un gros coup de coeur pour le livre. Le prologue m'a.... explosé, je m'y attendais pas. Je suis encore un peu sous le choc, j'ai l'impression d'avoir pris un pain dans la tête, un peu comme dans mon passé de rôliste lorsqu'un marteau de guerre (en mousse silicônée) a rencontré mon front lors d'un combat de nuit et que j'ai hérité d'une commotion durant une semaine.

Le moment le plus jouissif du bouquin pour moi, ce qui est un peu malsain dit comme ça, mais à ma décharge j'ai du me coltiner des lectures très (trop) convenables ces derniers temps. J'osais pas ne serait-ce qu'en rêver, depuis là je ne pouvais que dévorer l'ouvrage! :yeah:Particulièrement apprécié l'ambiance un brin dépressive de ce monde pré-chrétien qui meurt lentement, sûrement mais qui fera payer sa place au nouveau par la fureur et le sang, avec toutefois une grande mélancolie dans le récit.J'ai aussi vraiment apprécié la retranscription réaliste de la vie au moyen-âge, surtout en hiver:Le traitement de l'hiver m'a un peu rappelé l'ambiance du début du film Le pacte des loups avec ces gens qui se terrent chez eux ou dans un castel car l'hiver est la saison où la nature reprend ses droits sur les hommes et où ceux-ci restent à leur place. J'ai vraiment aimé l'hiver. :DLe seul bémol, pour ma part, dans ce domaine, c'est, d'autres l'ont déjà dit, la place du sexe dans cet univers fruste. Pas tant dans la vie de Chien, qui après tout peut bien s'accoupler avec les mercenaires sans qu'on ait envie de le lire ou besoin de le mettre dans le livre. Mais c'est plus en général le regard porté sur le sexe et l'amour qui a un côté un peu trop propret qui déteint un peu dans le livre. En même temps, cela évite peut-être du même coup, le cliché du genre qu'est le viol, et les descriptions à rallonge ou larmoyantes qui s'en suivent habituellement. Bref, je ne sais pas trop quoi en penser, mais je l'ai noté durant ma lecture: "Y a du sang, du meurtre, de l'infanticide, même de l'amour, mais pas de cul: étrange, ce livre." :pLa fin, moi j'ai bien aimé, alors que d'habitude j'aime pas les fins ouvertes. Mais là je trouve que ça va avec le reste, un peu à l'image du livre qui n'explique pas tout en détail et laisse au lecteur de faire sa propre lecture.Les passages (2 je crois) où le conteur parle au lecteur, j'ai pas trop compris par contre. C'était plutôt sympathique, mais j'ai pas compris. :huh:L'arrivée tardive de la Fantasy dans le récit m'a beaucoup plu, j'ai trouvé que cela permettait de s'immerger dans ce moyen-âge certes légendaire mais bien ancré dans une réalité sociale assez triste et difficile et la merde, (au sens premier du terme), quotidienne. Un moyen-âge tel que le vivaient les gens de cette époque où le merveilleux, la laideur et la mort faisaient partie intégrante de leur vie. Et puis l'épisode avec toujours cette double lecture possible (réaliste ou plus fantastique) Le lexique était une grande joie également, bon et sain humour de l'auteur
, bien aussi d'imposer au lecteur de faire ses propres recherches si l'on veut savoir d'où vient Chien du Heaume. ;)Et doublement merci à Justine Niogret qui en plus du livre, ma fait découvrir Gabriel Yacoub et Malicorne que (shame on me), je ne connaissais pas. Bons goûts musicaux, en plus! :respect:Sinon en lisant, j'ai écouté Luc Arbogast, (à écouter d'urgence pour ceux qui ne connaissent pas) pour les passages "en castel" tout particulièrement en résonnance parfaite avec les passages ou Gabriel chante. Pour les passages plus sanglants, j'ai réécouté (ça faisait longtemps) l'album Victory songs d'Ensiferum, tout particulièrement la chanson "Ad victoriam" Sur ce, je m'en vais entamer Mordre le bouclier. 


► Afficher le texte

► Afficher le texte
► Afficher le texte
► Afficher le texte


129
Je reviens 5 jours après pour mon retour sur Mordre le Bouclier. Je ne l'ai donc clairement pas dévoré comme Chienet ça a été assez frustrant surtout après avoir aussi croché à Chien du Heaume. Cinq jours pour 200 pages ça a été une lecture plus que laborieuse et le livre a bien failli me passer à côté ou vice versa. Je n'ai réussi à rentrer dans le roman qu'au Tor, dans le dernier gros tiers du livre. Et je n'ai finalement compris certaines choses qu'en lisant la postface de Jean-Philippe Jaworsky. Une postface que j'aurai finalement préféré lire en préface, car grâce à certaines clés de lecture offertes, je serai peut-être moins passé à côté de la grosse première partie du livre, et du coup, je me dirais pas maintenant que ce livre nécessitera définitivement une seconde lecture pour ma part, mais pas tout de suite.J'ai ressenti un sentiment de tromperie sur la marchandise... Chien est un roman initiatique, certes introspectif, mais qui propose plusieurs niveaux de lecture que le lecteur peut choisir d'atteindre ou pas. Un roman qu'on peut lire également comme un divertissement, une fable sociale, une quête initiatique. Mordre est, pour moi, un roman plus difficile d'accès car "vendu" comme une suite directe à Chien du heaume donc le lecteur s'attend à un roman assez similaire alors qu'il n'en est rien, ou pas grand-chose. Mordre est un livre très dense et difficile de par son sujet, Jean-Philippe Jaworski parle de colère dans sa postface, là où je parlerai pour ma part plus de folie. Pour moi, Mordre est un livre, remarquablement écrit soit dit en passant, sur la folie, qui m'a rappelé l'oeuvre de Toni Morrison par son traitement de certains thèmes et Le Poisson-Scorpion de Bouvier pour un passage. Witch, tu devines?
Désarçonné par un certain changement de ton entre les deux livres, j'ai mis beaucoup de temps à m'immerger dans le récit. Par contre, vu le sujet traité, je me suis senti moins "libre" en tant que lecteur de choisir quel niveau de lecture choisir et j'ai eu l'impression d'être plutôt emporté, pas toujours volontairement dans les méandres introspectifs des différents personnages. Le nombre plus élevés de souvenirs racontés y est aussi pour quelque chose, peut-être un peu trop présents et très différents de ceux de Chien du Heaume. Dans Chien, les récits avaient un caractère mélancolique mais également constructif (au sens initiatique), un peu comme une fable ou une légende racontée aux enfants (lecteur/Chien). Dans Mordre, les récits sont désabusés et unanimement compris par ces personnages cassés ou détruits comme des sujets déjà maintes fois ressassés par chacun lors des rares fois où ils abandonnent un comportement (auto)destructeur. ça donne une ambiance très chargée et animée d'un destin inéluctable pour un roman parfois assez dépressif plus que Chien qui variait les tons.Quoiqu'il en soit beaucoup de différences entre les deux livres. Pour moi, l'hiver ma beaucoup manqué dans la première partie du récit. De même l'arrivée tardive du huis clos, m'a pesé. Là où Chien réussissait le pari d'une quête initiatique vécue et résolue surtout en huis clos, Mordre suit un parcours de quête plus classique avec le voyage des deux femmes et les obstacles rencontrés sur leur route. Cet aspect m'a un peu géné car, malgré que toujours bien écrite, j'ai trouvé cette partie du roman moins bien maitrisée que le huis clos qui est le genre où je sens l'auteure le plus à l'aise, avec un petit côté descriptif sociologique pour touriste égaré au moyen-âge. J'ai été moins intéressée par la quête de Bréhyr que celle de Chien, sûrement à cause de son côté inéluctable qui ne laisse aucun doute sur la fin de sa quête. ça m'a un peu plombé l'intérêt pour ce personnage qui devient assez central dans ce roman.Toujours une grande pudeur sur le sexe, ce qui, au final, n'est pas un mal.
L'ellipse permet d'éviter de se perdre dans une scène qui n'aurait pas amené grand chose tout en créant une absence qui finalement est plus juste dans l'évocation intime d'un possible amour.La fin de Mordre le bouclier est bien cynique et se hisse à la hauteur du prologue de Chien du Heaume pour joindre les deux récits d'une manière clairement ignoble. :DAu final, j'ai aimé mais je trouve le livre assez difficile d'accès surtout à enchaîner après le premier livre et sans certaines clés de lecture. ;)PS: Par contre, l'éventualité de redécouvrir Clément Marot dans un prochain roman de Madame Niogret, m'inquiète un peu pour Gueule de Truie...


► Afficher le texte
► Afficher le texte
► Afficher le texte

► Afficher le texte


131
Naïve, pourquoi?La fin de Mordre, mais tu parles bien de la toute fin?Lisbei a écrit :Je dois être naïve, et ma lecture est certes plus ancienne que la tienne, mais ma vision de la fin de Mordre le bouclier est à l'opposé de la tienne, montrant au contraire.► Afficher le texte

► Afficher le texte
132
Oui, je parlais bien de la toute fin, mais damned, j'avais oublié cet intervalle temporel :-s... Mais de toute façon, ça ne colle pas, il me semble : . Justine, help !!!Le fait est que j'avais pensé, justement en ayant le prologue en tête, que Chien,. Bon, il s'agit peut-être moins de naïveté que d'optimisme béat...
► Afficher le texte
► Afficher le texte
136
Bon, voilà. J'ai fini. J'avais lu Chien du Heaume et j'avais été déçu sans vraiment l'être (dubitatif plutôt). L'écriture de Justine Niogret est de qualité (de très haute qualité même) mais le récit n'était, selon moi, pas à la hauteur. Eh bien, la problématique est, à mon goût, un peu la même avec Mordre le Bouclier.Lorsque, dans la postface, Jean-Philippe Jaworski dit que Mordre est un roman initiatique, il vise juste. J'avais l'impression d'être en voiture, à la place du passager, et de regarder le paysage, attendant que quelque chose se passe, qu'un évènement arrive et me fasse écarquiller les yeux. Mais, finalement, rien ne vint, ou si peu, à l'exception d'une fin que j'ai trouvé particulièrement poignante (troublante ?).Les personnages sont tous attachants, même si on ne comprend pas toujours ce qui les lie entre eux ; si ce n'est leurs vagabondages et leurs blessures psychiques. On suppose seulement, on imagine. Les relations ressemblent à un tableau abstrait ou à des nuages blancs que l'on contemple du haut d'une butte ou d'une colline : à nous de faire jouer notre imagination pour saisir le sens de tout cela.Pour moi, ce sera donc le même constat que pour Chien du Heaume. 200 pages assez difficiles à lire. 400 pages ou plus sur ce rythme et je pense que j'aurai eu beaucoup de mal à le finir. Je trouve d'ailleurs qu'on est assez loin de la Fantasy (peut-être l'avais-je déjà dit pour Chien du Heaume ?). On est dans un monde réel, cruel, froid et austère mais la magie se trouve dans les rêveries macabres des protagonistes et...Alors voilà, un bon 6,5/10 pour moi malgré tout. Et je mettrai presque un 7 tant Justine Niogret a l'air sympathique... Mais non, je note l'ouvrage pas l'auteur, voyons ! :pAutre chose : la quatrième de couverture évoque la présence de Saint Roses et de la Petite. Je trouve quand même que c'est un léger spoil...
► Afficher le texte
► Afficher le texte
138
Je viens également de finir Chien du Heaume. Et j'ai l'impression de l'apprécier en deux temps : celui de la lecture et celui du recul, le temps après la lecture où l'on y repense.Comme dit plus haut le prologue est extrêmement puissant, il vous décalque littéralement comme un coup de poing en pleine face qu'on ne voit pas venir.Idem que les avis précédents : l'écriture est forte et nous immerge parfaitement dans cette ambiance rude et sans fard. Un réalisme cru qui peut ne pas plaire à tous, mais qui fait la qualité de la narration, celle-ci ne perdant pas de temps en fioriture.Sur le récit en lui-même (le scénario), malgré le caractère court du roman, je l'ai trouvé un peu "léger". Les éléments fantasy sont tardifs et on ne semble s'intéresser qu'aux personnages. J'étais donc mitigé entre la qualité de l'écriture et le récit auquel je n'ai pas complètement accroché.Et puis je suis "sorti" du roman et j'ai ressenti, sans savoir le décrire précisément, l'oeuvre comme une matière brute et élégante dont l'intérêt se situe non pas dans le récit propre et premier degré, mais dans une subtilité qui aurait marqué mon esprit à mon insu au moment de la lecture et qui se révèle après coup. Comme un effet secondaire de la lecture, qui enrichit l'expérience de cette dernière la bonifiant avec le temps dans les espaces ineffables de la mémoire. Je suis peut-être aussi lent à la détente :)J'enchaîne donc avec plaisir et envie sur Mordre le Bouclier.
139
Finit Mordre le Bouclier il y a quelques semaines.Dans la lignée de Chien du Heaume. Une lecture exigeante par sa densité, sa force et l'intériorité des propos.Le style est toujours aussi immersif, mais la "balade" de Chien du Heaume n'est pas un récit classique avec scénario et intrigues. D'un point de vue premier degré de narration on sait où l'on va, pas vraiment de surprise. Au delà de l'immersion moyenâgeuse excellemment réussie, le texte et les réflexions doivent faire échos dans l'esprit du lecteur pour qu'il apprécie ce roman.J'avoue n'être pas entré totalement en résonance ( je n'ai pas l'âme berserk peut-être
) mais j'ai apprécié cette lecture qui ne se donne pas facilement car il n'y pas de place pour la superficialité ou les fioritures.Merci beaucoup à la postface de Jean-Philippe Jaworski qui apporte à mon sens un éclairage indispensable en fin de lecture pour remettre en perspective richesse et symbolique de la densité narrative. Il faut lire les deux à mon avis. Mais ce ne sont pas des lectures légères et malgré leur apparente brièveté (200 pages chacun) ils emmènent le lecteur dans des recoins peu visités par l'amateur de fantasy. De l'introspection du guerrier dans un monde changeant, notamment pour son statut dans une société humaine qui évolue entre deux âges (la "transition" du Moyen-Age). Le lien fantasy semble se faire par un biais "spirituel" plus que "magique".
