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Je ne peux pas dire que j'ai adoré ce roman de Xavier Mauméjean (j'ai préféré de lui Car je suis légion), notamment parce que j'ai peu goûté à cet exercice de style "documentaire" qui sacrifie en partie l'empathie avec les personnages, mais j'ai trouvé l'angle d'attaque très intéressant, la construction du récit excellente. Une bonne lecture.Pour tout dire je n'ai rien compris au billet de Cabaret.

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Bonsoir.Je ne peux parler de ce que je n'ai pas lu mais l'idée d'une uchronie où la guerre du Pacifique verrait des kamikaze montés sur dragons est de nature à me séduire. Pour l'uchronie d'abord, pour le renouvellement de la figure du dragon ensuite. J'ai débarqué sur ce sujet en suivant le fil qui m'a conduit de la dédicace à la critique du roman et bing, je me suis souvenue de ce que j'avais vu nuitamment (que trois syllabes, ouf... ;) Ethan Iktho) à la télévision. Désolée, je viens d'errer sur les programmes télé sans en retrouver la trace et ne sais s'il sera rediffusé mais votre moteur de recherche devrait vous permettre d'en retrouver la trace (articles, autres approches :sifflote:, tout ça, tout ça,...)Il s'agissait d'un documentaire avec films, images d'archives, interview des belligérants, consacré à la guerre du Pacifique, à la naissance des kamikaze présentés comme dépositaires de la tradition du samouraï et de l'honneur entier du Japon. Je ne savais pas que des milliers de jeunes gens avaient été consciemment sacrifiés par les autorités militaires japonaises et que les attaques suicides avaient démoralisé les américains au point qu'ils avaient alors décidé d'utiliser la bombe pour mettre un arrêt brutal et radical à un engagement dont ils ne connaissaient ni les codes, ni l'esprit et, qu'au final, ils ne comprenaient plus. J'ai découvert une autre facette de cette guerre que je ne connaissais qu'à travers des films ou une série comme "les têtes brûlées" :rouge: .Alors, quid du sujet? Primo, le livre va rejoindre ma PàL (aïe mon programme de lecture façon voie lactée depuis que j'erre sur Elbakin). Deuxio, je vote Ethan Iktho. Tertio, j'engage Ethan Iktho à aller visiter certain sujet sur le site (tiens, comme par hasard, encore le livre numérique... Je ne retrouve pas la page, désolée.) où il est question d'un auteur -que je lirai quand même... S'agit pas d'être aussi sectaire, lapidaire, ni aussi obtus. Auteur, pro livre numérique et qui ,sur son blog, se livre à un petit exercice au vitriol contre le livre "à papa" pour finir par nous proposer un remake à la Savonarole, un autodafé digne de 1933. Le problème de l'auteur en question, ce n'est pas qu'il n'a pas lu Venilia, c'est qu'il a oublié Bradbury et Farenheit. Quatrio, j'ai pensé que le dragon, c'est à titre symbolique la figure de l'empereur dans la tradition extrême-orientale. Ce qui serait une autre façon de renvoyer aux deux points de départ du livre : l'Histoire et le "mythe" du dragon céleste ou empereur japonais. Puis, je me suis dit que le point de vue externe (?) ou le détachement clinique dont il est fait grief à Mauméjean me rappelait vaguement cette pudeur de sentiments et d'émotions qui semble l'apanage des orientaux et que les kamikaze survivants, les familles des jeunes sacrifiés avaient fait montre dans le documentaire d'une absence totale de révolte, d'indignation, d'une sorte de résignation qui pour nous occidentaux seraient -je crois- sinon incompréhensible du moins déroutante et "anormale". Je me demande alors si tout cela ne procède pas du choix opéré par l'auteur, raconter l'histoire en "suivant" trois personnages japonais implique de penser et s'exprimer comme ils le feraient. Mais peut-être ai-je lu trop vite la critique du livre?

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Luigi Brosse a écrit :Tiens, je profite de la remontée de ce sujet pour demander s'il n'aurait pas eu sa place dans les nominés du Prix Elbakin.net ?
Personnellement, je l'avais cité, mais il n'a pas déclenché de véritable coup de cœur. Je ne crois pas qu'il s'y prête d'ailleurs, ce qui n'a rien à voir avec ses (grandes) qualités.

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Enfin lu : postulat de départ intéressant et un sujet excellemment traité par Mauméjean.Pas de parti pris pour ou contre les kamikaze (ou s'il y en avait un je ne l'ai pas vu), ce qui est une bonne idée.je n'ai pas adhéré à la forme du récit par contre : le ton est très froid, "clinique", dénué d'émotion, et surtout assez monotone (même si sans doute très "réaliste" (si l'univers décrit par Mauméjean était réel), car il est logique qu'un pilote n'ait qu'une vision fragmentaire de la guerre).j'avais en fait l'impression de lire trois journaux intimes qui auraient été découpés et entrelacés les uns aux autres, mais sans réel fil conducteur, à part la guerre bien sur.Une bonne lecture, mais pas un coup de coeur.;)

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Comme celle du Bélial, je trouve la couverture de ce Mauméjean particulièrement sympathique. Elle reprend un peu le visuel de l’ère du Dragon sauf que le Fokker DR.I a été remplacé par un B-17 :lol:

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Allez petit retour de lecture. Génial, voilà le mot qui m'est venu à l'esprit une fois le livre refermé. L'historien que je suis à grandement apprécié la richesse de l'ouvrage, le scrupule mis par l'auteur à faire coller au plus près son récit à la réalité historique. C'est simple : si on remplace "dragon" par "avion", on a un roman historique de premier ordre. Mais là où Mauméjean fait fort, c'est dans l'impression qu'il donne que tout ceci fut bel et bien réel.Les kamikazes, encore aujourd'hui, font fantasmer les esprits occidentaux, tout simplement, peut-être, car la notion de sacrifice total à une cause, incarnée ici par l'Empereur Hiro-Hito, nous est inconnue. Si les attaques-suicides ont finalement eu peu d'impact, elles sont cependant révélatrices d'une mentalité dans le Japon Showa, celle d'un abandon de l'individu au groupe. Une chose est sûre : les ne laissent pas insensible. Volontaire ou contraint, le kamikaze laisse songeur.Et Mauméjean a bien compris cela. Le récit nous fait suivre trois héros (un pilote de dragon, son jeune frère et un capitaine de la Rengō Kantai), qui sont en fait les trois stades de l'homme japonais de ces années, trois états d'esprits qui s'affrontent et se complètent. Et, chose rare et que j'ai particulièrement apprécié, l'auteur conclue son livre par une bibliographie qu'un historien ne renierait pas (même si je ne suis pas d'accord quand il dit que l'ouvrage de Louis Margolin, l'Armée de l'Empereur, est remarquable :P).J'avais déjà adoré le cycle de Kraven, du même auteur, mais Rosée de Feu rentre dans mon Top 10 Fantasy, par le message qu'il porte et la maîtrise qu'en a l'auteur.

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Roman terminé aujourd'hui.J'ai apprécié le sérieux de l'auteur et le soin qu'il a apporté à sa documentation. Le style m'a plu, me semblant particulièrement convenir, par son côté sobre, concis, détaché, au tragique des évènements narrés et au peuple qui les vit.Une réussite et un livre qu'il est difficile de lâcher.