Peut-être, mais si le format numérique facilite le piratage pour ce type d’œuvre, c'est aussi le format le plus adapté à ce genre (pour le client) : coût plus faible, pas de place prise dans la bibliothèque pour un livre qui ne sera pas relu, je lis/je supprime, etc.De mon côté, je ne pirate pas mes livres, sauf parfois quand je pars en déplacement et que je ne veux pas prendre l'équivalent en livre physique que j'ai acheté (elles arrivent ces offres bundle ?).Pas parce que je suis contre le piratage (je suis convaincu que cette ouverture illimitée à toute la culture a pas mal de bons côtés, et pas des moindres, sans nier qu'elle en a également des mauvais qu'il faut réussir à effacer) mais tout simplement parce que je lis pas assez vite pour que ma boulimie de livres m'oriente vers le piratage. A 2 livres lus par mois, avec la moitié ou plus en physique (parce que série commencée comme ça ou belle édition), je suis loin d'exploser mon budget. Et si je me mets à dl 10 bouquins, vu ma PAL, j'ai aucune idée de quand je pourrais les lire. Pas très utile donc. Alors que côté séries TV, entre la quantité, la vitesse à laquelle ça se "consomme", les retards de diffusion, la qualité des srt amateurs, etc. la problématique est tout autre !Zaebas a écrit :Je peux être d'accord avec l'idée du piratage comme quoi quelqu'un qui pirate beaucoup est quelqu'un qui consomme beaucoup. Et c'est vrai aussi bien pour le livre que pour le reste.Mais dans votre débat, vous n'incluez pas tous les types de livres, et les vrais perdants dans cette histoire ne sont ni les excellents écrivains qui seront de toutes façons lus (et encore) ni ceux qui sont mauvais (car si c'est mauvais, autant économiser ses sous).Le problème se pose sur toute cette littérature qui a le cul entre deux chaises, qui ne sont pas des cartons internationaux, mais simplement des livres avec lesquelles on passe un bon moment mais sans plus. En gros, ce qui forme 80% de l'offre éditoriale.Je pense à ces auteurs de romance ou de "chick-lit" ou les clientes (oui je généralise, mais ce sont quand même à 90% des clientes), ne sont pas prêtes à mettre 20 € dans un grand format qui sera lu bien vite et oublié aussi vite. Et donc le piratage nuit à ses ventes précisément, tout comme l'occasion y nuit aussi.Je parle de la romance comme je pourrais parler de tous ces livres pas assez connu pour se vendre mais édité dans une maison d'édition tel que l'on pense que l'on peut le pirater sans risque et que de toutes manières "cela se vendra"
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Pourquoi ne pas sortir en poche directement alors ?Je maintiens que le lecteur/acheteur paie trop cher les livres grands formats (je ne parle pas des poches, bien que les prix soient aussi à la hausse). Quand je vois que j'achète des bouquins en histoire deux fois plus épais, pour le même prix (avec pourtant des sujets précis pas très vendeurs), je m'interroge.Zaebas a écrit :C'est un débat que l'on a déjà eue, mais quand tu arrivera à sortir un livre en grand format en nouveautés à 3 € et qui rémunèrera aussi bien les auteurs, que les graphistes, que les correcteurs, que l'éditeur, que le fabricant etc etc... alors oui, je te promets qu'on le fera !Gilthanas a écrit :Justement, le problème n'est-il pas là de vendre un ouvrage "moyen/vite digéré" à 20€ ?
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Gilthanas, ton idée de départ de ton raisonnement est que mis à part l'écrivain les autres dans la chaîne du livre ne servent à rien et ne doivent donc pas être rémunérés pour leurs services... Partant de là, il est compliqué d'avoir un débat sur les coûts sachant que pour toi ces coûts n'ont aucune raison d'être...
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Le problème du poche étant que qu'il faut en vendre beaucoup plus pour espérer un retour sur investissement. La marge est également très réduite et il est donc plutôt casse gueule de sortir directement une nouveauté en poche. Après ça se fait beaucoup sur de la romance ou de la bit-lit, mais ce sont des genres vendus en supermarché et qui n'ont pas besoin d'avoir un auteur connu pour susciter l'achat.
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Je te répondrais simplement, que le système de droit de prêt est financé directement lors de l'achat des livres... Donc les bibliothèques participent aussi à l'économie du livre.Je travaille dans une bibliothèque: est-ce que je vis sur la bête, moi aussi, en prêtant gratuitement plein de livres à des gens qui peut-être ne les achèteront pas? (ce qui est complètement faux, parce que les gens qui empruntent beaucoup finissent par acheter beaucoup aussi en fait).
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Tu lis dans les pensées en plus ?Non, je dis juste que les intermédiaires se sucrent sur le dos du consommateur, comme partout. Et à la fin, qui est-ce qui paie ? Donc bien les ventes baissent, et le piratage est loin d'en être la première cause.Zaebas a écrit :Gilthanas, ton idée de départ de ton raisonnement est que mis à part l'écrivain les autres dans la chaîne du livre ne servent à rien et ne doivent donc pas être rémunérés pour leurs services... Partant de là, il est compliqué d'avoir un débat sur les coûts sachant que pour toi ces coûts n'ont aucune raison d'être...
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Une chose importante à ne pas oublier dans "l'équation" est : un livre téléchargé illégalement n'est pas forcement lu.Ce n'est pas parce qu'il y a eu 500 téléchargements, que ces 500 personnes auraient achetés le livre.A mon humble avis, pour des "petits" auteurs (auto-édition, succès d'estime, sujet précis etc.), le piratage n'a aucun impact sur les ventes.Ou au contraire, il peut servir a faire la publicité d'un livre, comme à l'époque on se le passait sous le manteau (dans le sens propre du terme).Plus un livre est lu, plus l'auteur devrait être content.Je parle ici d'un auteur qui ne vit pas grâce à sa création et qui a un métier qui lui permet de subvenir à son quotidien.Là où cela change c'est quand la création devient la source de revenu de l'auteur : il en a besoin pour vivre.La création doit être originale (et si possible bonne) et l'auteur doit faire appel a un professionnel pour l'édition car c'est un vrai métier.GRR Martin a souvent été cité. Est-ce que la série TV Game of Thrones auraient eu un succès mondial aussi rapide et unanime sans le piratage ?Est-ce qu'on doit cautionner le piratage ?A mon avis, c'est une fausse question. Je dirais plutôt qu'il faut faire avec, prendre du recul et s'en servir comme un atout.
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Les ventes baissent ? Ravi de l'apprendre, mais je n'ai lu aucune étude dans ce sens, je suis donc preneur de ta source car je suis resté sur le fait que les ventes étaient stables mais simplement éclatés sur diverses plateformes. Mais je dois me tromper.Donc, supprimons les intermédiaires et regardons les livres arrivés sans couverture, bourrées de coquilles, sans travail éditorial et bien entendu dans aucune boutique. Je suis déjà fan de ce monde dis doncDonc bien les ventes baissent
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Haha, Zaebas, j'ai oublié de préciser que je travaille dans une bibliothèque belge. Nous devons verser des dizaines de milliers d'euros de droits d'auteurs annuels en plus d'acheter les livres. Et cette taxe (nous n'avons pas le droit de l'appeler taxe d'ailleurs, mais bon) va augmenter régulièrement. Pour aller... hum, pas dans la poche des auteurs, ou si peu...Eolan, je suis bien de ton avisle système de droit de prêt est financé directement lors de l'achat des livres
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Et on vivra dans les arbres et on sera copains avec les oiseaux aussi... Mais si les ventes sont stables, pourquoi on vient pleurer sur le piratage alors ? Pourquoi on vote des lois anti-Amazon si tout va bien ?M'enfin bref, tu es libraire bi-classé éditeur, ton avis est de toute façon partisan, tout comme l'est mon avis d'acheteur de livres lambda qui voit son porte-monnaie avant tout. Force est d'admettre que personne ne convaincra l'autre (et qu'on tourne tous les deux en rond à chaque fois), donc j'arrête làZaebas a écrit :Les ventes baissent ? Ravi de l'apprendre, mais je n'ai lu aucune étude dans ce sens, je suis donc preneur de ta source car je suis resté sur le fait que les ventes étaient stables mais simplement éclatés sur diverses plateformes. Mais je dois me tromper.Donc, supprimons les intermédiaires et regardons les livres arrivés sans couverture, bourrées de coquilles, sans travail éditorial et bien entendu dans aucune boutique. Je suis déjà fan de ce monde dis doncDonc bien les ventes baissent
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Je suis d'accord avec vous :)J'irais même plus loin, à un moment donné, il faut qu'un auteur (ou plus largement un créateur) se pose une question :Pourquoi j'écris ?Pour la gloire ? Pour la fortune ? Pour le partage ? Pour une idée ? Pour la passion ?Un auteur passionné, qui veut partager son œuvre, et donc la diffuser, ne pensera même pas au piratage.Un auteur qui veut gagner de l'argent (je précise que ce n'est pas un défaut, c'est fantastique de pouvoir vivre de sa plume), devra utiliser tous les outils de son temps pour se faire connaitre et percer dans son milieu de prédilection.Quant à l'entre-deux ... c'est le vrai problème mais est-il réel ? Je n'ai pas la réponse. Et vous ?Pour revenir à la fantasy : est-ce que les dossiers Dresden se sont plantés en France à cause du piratage ?Quel auteur a vu sa carrière "ralentir" à cause du piratage ? (encore une fois c'est une vrai question)@ Gilthanas : Il y a deux débats : • le piratage : pourquoi on vient pleurer sur le piratage ? C'était déjà le cas avec les K7 audio et les disques Vinyl.Une réponse simple : ça fait moins d'argent dans les poches de ceux qui produisent (l'idée ou l'objet).• la dualité grande enseigne (amazon etc.) et petite librairie : c'est une évolution de notre société et le débat peut effectivement tourner en rond.
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On pleure sur le piratage pour la forme, parce que c'est mal, toussa, et on vote des lois anti-Amazon pour aider les libraires (même si ça flingue aussi des petits éditeurs
), mais les ventes se portent bien au final.JeanKaczmarek : donner un epub gratuit à un blogueur volontaire, ça s'appelle le service presse 
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Je reprends en vrac plusieurs points...Pour ma part bcp de livres a la maison et il y en aurait bien plus sans les nombreux emprunts à la biblio... La seule chose que j'ai piraté c'était un cd emprunté à la biblio ...qui n'était plus du tout dispo à la vente! Quand je prete un livre (ou un Dvd) à des amis ... Pas de piratage mais aucun sous pour les auteurs. Est ce pour autant que l'oeuvre n'a pas de succès? Bien sur que non... Je connais quelqu'un dont le premier roman ( et meme la suite car cela a marché) est paru directement en poche... Et ce n'était un petit éditeur inconnu! Donc la sortie directe en poche cela existe parfois ... Et c'est vrai que pour certains livres je ne vois pas acheter autres choses que du poche ! J'ai une copine qui fait de la Bd et en ce moment les éditeurs lui ferment les portes... Son seul revenu pour 2013 c'est les sous versés par les biblios... Et encore son éditeur principal est tout petit et là il ne reverse rien... Lais c'est pas le premier coup tordu qu'il lui fait.Et clairement un auteur fait les choses avant tout par passion... Ma copine c'est son cas, et elle peut le faire car son mari a un bon salaire... Et sinon il faut jongler avec d'autres boulots. Pour ma part j'écris pour ma compagnie de théâtre et si j'écris c'est par plaisir et j'ai le bonheur de voir ce que j'écris joué... On m'a dit que je devrais déposer mes textes pour les protéger, j'ai pas osé le faire ... Peut-être parce que je trouve cela vaniteux et me mettrait dans la catégorie pro et que je n´ai pas l'impression de le mériter... Ma récompense c'est le public qui me la donne. Mais bon, si un jour je touche des droits d'auteur c'est comme si j'avais gagné au loto! Tout cela pour dire que les auteurs qui vivent confortablement de leurs revenus d'auteur il y en a pas tant que cela... Et que si la vente des livres se porte plutôt bien en France, la majorité des auteurs a des revenus modestes.