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par Guillaume Fournier
Sedai
Le world-building n'a pas attendu Tolkien, beaucoup d'auteurs de fantasy ont ressenti le besoin d'élaborer au moins une carte schématique ne serait-ce que pour organiser la distribution de leurs royaumes, cités, mers, fleuves, montagnes etc. Howard, déjà cité, a ainsi dessiné plusieurs cartes, aussi bien pour Conan que pour Kull. Clark Ashton Smith avait fait de même pour son cycle de Zothique. Tout ça suppose un minimum de réflexion sur l'organisation du monde, même si rares sont les auteurs à avoir poussé le world-building aussi loin que Tolkien.Ceci dit, le world-building n'est pas une fin en soi, et comme il est plus ou moins supposé s'effacer derrière l'histoire qu'il nourrit, on n'a probablement que la partie émergée de l'iceberg dans les éléments de mondes imaginaires que l'on connaît. Eddings en est un bon exemple : en découvrant la Belgariade, au début, j'ai pensé "tiens, il a esquissé une carte et juxtaposé quelques stéréotypes simplistes, du genre un royaume de Vikings, un royaume de Cosaques, un royaume de chevaliers crétins, un royaume de Romains, un royaume d'Egyptiens de la jungle, etc." Et en fait, des années plus tard, il a sorti un recueil de notes qu'il avait prises sur son monde et j'ai pu voir qu'il avait beaucoup plus réfléchi à la question qu'on pouvait en avoir l'impression à la lecture de son cycle.Si tu t'intéresses aux mondes imaginaires et à leur élaboration, je te recommande le Dictionnaire des lieux imaginaires d'Alberto Manguel et Gianni Guadalupi, il ne fait qu'effleurer les différents mondes qu'il aborde et il ne les cite pas tous, bien sûr, mais il regorge de cartes de mondes connus ou moins connus : la Terre du Milieu ou Terremer, mais aussi Pellucidar, Oz, Utopia et bien d'autres, c'est un formidable ouvrage de références.