Gilthanas a écrit :je voulais montrer qu'on pouvait jouer au JDR sans passer par le cours Florent

Je comprends, et suis assez d'accord avec toi sur ce point (et pourtant, je suis un peu ton opposé sur le spectre rôlistique
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)!
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D'ailleurs, de mon point de vue, le JDR "narratif" classique se rapproche davantage de l'improvisation ou, mieux encore, de la création d'histoire, que de l'exercice théâtral : le plaisir ne se trouve pas forcément dans le fait de "bien jouer" au sens technique du terme, mais bien dans le fait de vivre une aventure, ou de décider du destin d'un personnage ou d'une histoire. C'est un peu comme si dans le trône de Fer, il était possible de décider ce qui arrive à Ned, Tyrion ou Cersei. Ou encore réécrire la légende arthurienne en jouant le rôle de Lancelot, Galaad ou Perceval. Présenté comme ça, je trouve ça nettement plus attractif qu'un cours de théâtre rigide et purement technique (avec un metteur en scène excentrique qui critique votre façon de jouer et vous fait refaire 42 fois la même scène parce qu'il n'est pas satisfait, tout ça).
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" Ceci dit, j'aurais trouvé intéressant de développer de manière égale l'aspect "rôle et ambiance", non seulement pour être exhaustif, mais aussi pour intéresser tous les profils. En effet, l'image d'un groupe de potes jetant des dés autour de chopes de bière peut attirer certains néophytes que le rôleplay effraie ou rebute, mais elle peut aussi faire fuir ceux que la perspective de construire une histoire ou de vivre dans la peau de leur personnage préféré attire...Idem pour l'aspect technique du système de jeu : pour reprendre une comparaison caricaturale similaire à celle du Cours Florent, il ne faut pas forcément être étudiant universitaire (voire doctorant) en math-physique nucléaire (et geek, et célibataire, et asocial, et...) pour participer à un jeu de rôles (DD justement devient horriblement technique à partir d'un certain niveau, avec des fiches de PJ et PNJ de trois pages pour lister tous leurs pouvoirs SANS les règles qui vont avec -là il faut un livre complet-, là où d'autres jeux ont un système minimaliste requérant peu ou pas de calculs , de jets de dé ou d'utilisation des règles dignes d'un avocat fiscaliste).En bref, le jeu de rôles est avant tout ce que la table en fait : cela a très bien été dit au début du podcast, mais ce message était beaucoup moins perceptible sur la fin.J'aurais trouvé intéressant que les autres aspects du JDR et les différentes formes d'amusement qu'on peut y trouver occupent autant de place dans le débat/l'explication que Les parties DD PMT, que ces explications viennent de toi Gilthanas en tant qu'"expert", ou des autres intervenants en fonction de leurs sensibilités.Donc, j'ai trouvé que ce podcast était intéressant, mais un peu incomplet.
Foradan a écrit :Quand je parlais d'alignement, ça vaut pour D&D, mais pour tout autre jeu où le personnage incarné a une psychologie donnée que le joueur doit prendre en compte.Quand on joue un vampire, on a des contraintes d'environnement, alimentaire, sociale et morale. Quand on joue mage du chaos ou paladin, devant une situation identique, la décision du joueur peut être affectée par son alignement. Et quand, pour le fun, on joue un personnage qui n'est pas son reflet habituel, ça peut jouer des tours et des surprises.
En effet, mais la notion d'alignement est trop réductrice et artificielle pour symboliser cela. Ce que tu décris, c'est le rôle, déterminé en fonction du background du personnage (ce qui inclut son caractère, ses opinions, etc) et de l'univers (ce qui inclut le contexte social, économique, etc), ce qui ne peut être réduit à l'alignement.Il existe de nombreux jeux dans lesquels la notion d'alignement est absente, mais qui contiennent les éléments que tu cites : comment réagira un chevalier féodal pris entre son serment de vassalité, ses idéaux et ses sentiments dans Ars Magica, Anima, Warhammer ou les Ombres d'Esteren, des systèmes qui ne font pas du tout appel à la notion d'alignement? Et même dans les jeux "à alignement", ce système montre parfois ses limites : je me souviens encore de mon paladin LB de DD3.5 qui a sciemment violé la loi pour servir le bien, parce que la loi était absurde et injuste... (De façon plus générale, on peut se demander ce que ferait un paladin Loyal Bon dont le roi serait Loyal Mauvais... Doit-il être sanctionné par son Dieu parce qu'il entre en résistance contre ce roi, se comportant en chaotique, ou parce qu'il suit ses ordres aveuglément, devenant neutre ou mauvais?)Dans ce cas, je pense qu'il serait plus intéressant et plus juste de parler de cohérence de rôle en général : par exemple, un pingre fini ne deviendra pas subitement le plus généreux des hommes sans une bonne raison...
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