Fini l'intégrale ce week-end et je reste sur ma faim. Si certains éléments sont intéressants et bien mis en avant, comme le contexte historique, d'autres sous sous-exploitées (présence de peuples féeriques, par exemple, qui se limite à quelques créatures dans l'entourage du héros, excepté les centaures). Si les intrigues sont correctes bien que convenues, elles sont franchement desservies par la narration qui pêche sous de nombreux aspects : trop de clichés, de contradictions (jusque dans les paragraphes d'une même page), de twists mal amenés, de deux ex machina et autres "grosses coïncidences".quelques exemples divers : - dans le premier tome, l'antagoniste qui se donne la peine de recruter des serviteurs très repérables, se bat longuement contre le personnage principal... alors que plusieurs passages le montre tuer ses cibles d'un claquement de doigts et sans un bruit.
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et qui finit abattu par un tir de sniper de la part du dragon qu'aucun les adversaires n'avait pas vu... ce qui au passage m'a laissé perplexe : le dragon était présenté comme gigantesque, capable de liquéfier un bâtiment imposant ou de détruire une armée d'un seul jet de flammes. la scène finale suggère une bête beaucoup plus petite. Et d'ailleurs, si le dragon est capable de géolocaliser si facilement un gêneur, pourquoi ne s'occupe-t-il pas de lui plus tôt ? et pourquoi est-ce qu'il n'interviendra pas dans les deux livres suivants ?
- Dans le deuxième tome, Kantz sème les sbires qui le filent en passant par une porte de derrière... page suivante, lesdits sbires sont parvenus à lui tendre une embuscade... une contradiction encore amplifiée par le fait qu'il s'avère Kantz a fait un batman gambit impliquant que ses ennemis aient pu le suivre !
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batman gambit motivé parce que c'est le bon jour pour abattre le démon, comme le souligne Kantz "Crois-tu que j'aurais pris tous ces risques si je n'avais l'espérance de te vaincre enfin ?". Problème : le moment de l'action de Kantz lui a été imposé par les ravisseurs de sa gouvernante. C'est quand même un sacré coup de bol que ce soit tombé pile-poil, hein ? #sarcasme
- Dans le premier livre, Kantz livre une croisade contre l'Ombre, avec majuscule. Dans les deux livres suivants, ce terme a disparu. - Dans le second livre, le personnage d'Hannerose a recousu "autant de blessures que de culottes". Dans le troisième livre, elle a perdu le H de son prénom et apparaît comme nettement plus craintive et impressionnable.etc, etc...Toutes ces erreurs donne l'impression d'un auteur qui ne s'est pas relu (ce qui pourtant a été au moins partiellement le cas, puisque dans une interview Pevel indique que son éditeur lui a demandé de récrire certains passages).Ajoutons à cela un personnage principal, le
répurgateur chevalier Kantz proche de la mary-sue :
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soutenu continuellement par des amis avec qui il est aussi aimable qu'une porte de prison et reste des plus secret avec eux; bretteur particulièrement doué et particulièrement érudit (le passage avec le carré de Vigenère est parlant : l'auteur passe 3 pages entières à décrire des méthodes de cryptographies [en incluant une note de bas de page explicative dans un paragraphe qui est déjà explicatif, ça c'est fort] pour finir par expliquer qu'un carré de Vigenère est le nec plus ultra de l'époque mais qu'il a le désavantage d'être trop complexe pour une utilisation courante.... et l'auteur révèle aussitôt que Kantz emploie une telle méthode comme il se mouche !) ne subit aucune séquelle des dérouillées qu'il se ramasse, possède une épée magique et un tatouage multi-fonction (détection du mal, sédation et fatality, avec option nécromancie; Kantz est tellement humble qu'il ne demande jamais d'argent pour ses services, et pour finir, ange déchu.
Au final, une œuvre correcte qui aurait été meilleure avec une écriture moins bâclée et des choix plus mûris dans son worldbuilding et ses personnages.