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Effectivement le podcast sur le côté réactionnaire de la fantasy reste à faire ! Le sujet de la diversité est cependant passionnant.Outre les blagues (qui me permettent d'être un des rares types à sourire dans une ligne 13 bondée), les parties les plus intéressantes ont été celles avec des références concrètes et l'évocation des peuples autres dans un monde médiéval que l'on décrète un peu trop souvent blanc (et merci pour le lien !). Un peu de flou pour le reste par rapport à d'autres thèmes.Outre le fait qu'effectivement ma vision de la Fantasy est un peu plus restreinte (le débat a déjà été abordé dans ce thread), je trouve dommage d'évacuer rapidement Tolkien au nom du fandom ou des années qui nous séparent - je me souviens de cet excellent article Racism and Middle Earth (trouvable ici http://askmiddlearth.tumblr.com/guides). Si l'on vante des valeurs immémoriales ou en avance sur leur temps par certains points, on ne peut pas occulter les éléments plus houleux. D'autant qu'il a sans le vouloir préparé ce qui allait devenir des clichés du genre med-fan, trouvables dans des oeuvres plus récentes.Ce n'est d'ailleurs pas la seule origine du genre : des auteurs comme William Morris semblaient eux aussi intéressés par des histoires nordiques (et il y aurait encore plus à dire sur le côté réac / conservateur). Dans les anciens, Lord Dunsany semblait plus intéressé par un certain exotisme, au début tout du moins, que l'on retrouve chez Howard ou Lovecraft. On pouvait du coup aborder aussi les stéréotypes des oeuvres traitant de mondes autres, arabisant, africains. Parler d'autres cultures, est-ce forcément positif ?(Enfin bon cela restait chouette et plein de merci pour cet agréable moment !)EDIT : j'oubliais cet article, que j'avais sans doute obtenu via Elbakin de toute façon http://www.theguardian.com/commentisfre ... rprised-me
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Je regarde ce lien et je fronce les soucils.Je note la partie sur l'antisémitisme stéréotypant des nains...je devrais écrire un livre pour détailler le manque de fondement de cette assertion mais j'irais plu vite en disant que c'est plutôt tout l'inverse.Sur l'argument que les seuls personnages "de couleur" identifiés sont dans le camp du mal (ouh c'est pas bien), comment dire...c'est puissamment raisonné, presque qu'autant que mettre les écrits d'un homme avec les productions d'autrui.Ceci est mon opinion et je la partageL'auteur, quel qu'il soit, est libre de choisir la géographie et la personnalité de ses personnages sans qu'on lui impose a posteriori des quotas. L'auteur ne serait être tenu pour responsable pour ce que d'autres ont fait soit disant inspirés par lui. Les uruk à la peau noire appartiennent au cinéma (par exemple).Mais si on veut inculper de racisme celui qui a différencié ses personnages en races identifiables, on le pensera. (de toutes façons, on fait dire ce qu'on veut à un texte, sans même avoir besoin de penser qu'il y a hypocrisie de l'auteur).(Oui je sais polémique inutile, je finirai par l'écrire mon dossier).Mangelune a écrit :je trouve dommage d'évacuer rapidement Tolkien au nom du fandom ou des années qui nous séparent - je me souviens de cet excellent article Racism and Middle Earth (trouvable ici http://askmiddlearth.tumblr.com/guides). Si l'on vante des valeurs immémoriales ou en avance sur leur temps par certains points, on ne peut pas occulter les éléments plus houleux. D'autant qu'il a sans le vouloir préparé ce qui allait devenir des clichés du genre med-fan, trouvables dans des oeuvres plus récentes.
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Podcast sympatoche, mais un sujet trop vaste (et au multiples ramifications) pour tout aborder en 2h ;)Par contre, petite question que je me posais, est-ce que certains auteurs n'incorporeraient pas de personnages plus "diversifiés" de manière volontaire par peur de tomber dans les clichés et donc se mettre à dos le public issue de cette "diversité" ?En baignant dans une culture européenne depuis leur enfance, les auteurs en connaissent mieux les codes et savent donc les utiliser et les déjouer. En revanche, ils se limitent peut-être à ne pas faire apparaître de personnages de type, par exemple, asiatique pour éviter de tomber dans le stéréotype Kung Fu/vieux sage/samouraï/ninja/cité interdite.
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En fantasy, SF, et même dans la plupart des romans, j'ai envie de dire, en les traitant comme les autres personnages, tu es sûr de ne pas faire de clichés x) C'est comme les hommes qui se plaignent de ne savoir comment écrire les femmes (parce qu'elles sont compliquées, superficielles, qu'il ne connait rien à la cuisine ni à la couture et...)En baignant dans une culture européenne depuis leur enfance, les auteurs en connaissent mieux les codes et savent donc les utiliser et les déjouer. En revanche, ils se limitent peut-être à ne pas faire apparaître de personnages de type, par exemple, asiatique pour éviter de tomber dans le stéréotype Kung Fu/vieux sage/samouraï/ninja/cité interdite.
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En écho sur le sujet réac/diversité, la polémique actuelle sur le prochain Star Wars: http://www.lepoint.fr/cinema/polemique- ... 598_35.phpComme quoi, même dans un univers très lointain, il est compliqué de lutter contre les clichés ou les réactionnaires.
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Un petit mot pour dire que c'est bien courageux de se lancer dans ces questions.Malheureusement je vois qu'une fois encore on reviens sur le vieux débat sur Tolkien apparemment un vieil auteur antisémite et raciste (sic). Bref...Juste un mot sur la polémique des Hugo: il ne me semble pas que Correia râle sur le fait que ce n'est pas lui, auteur à succès (et excellent au passage), qui gagne un prix mais plutôt le fait que les HUGO ont souvent récompensé des auteurs militants. Les SAD Puppies me semblent moins donc des partisans d'une littérature blanche hétéro que des partisans d'une littérature de divertissement. Comme si la SFFF ne devait prendre à bras le corps des questions de société. C'est d'autant plus étrange que la saga du Grimnoir de Correia met en avant la question de la différence avec le statut des actifs dans la société. Si on n'est pas là dans une métaphore à la X-Men avec en prime un rappel de la situation des américains d'origine japonaise durant 2e guerre mondiale je ne sais pas ce que c'est!Bref je pense que ce dont nous avons besoin ce sont des bonnes histoires. Si les personnages y sont noirs, gays ou trans pourquoi pas! Où est le problème? D'ailleurs qui ou quoi nous en empêche? On est dans le domaine de l'imaginaire.Pour citer un bon exemple je parlerais de Rat Queens, comics américain écrit par un blanc hétéro mais dont les personnages sont des femmes, noir(e)s, homosexuelles ou trans (parfois un peu tout cela) dans un récit bardé d'humour et d'action. Leur état ajoute clairement du peps au récit mais cela reste du domaine de la couleur, pas du fond de l'histoire. Et celle-ci est excellente!
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C'est la ligne que tiennent les Sad Puppies (mais pas du tout le Rabbid, beaucoup plus véhéments) mais c'est exactement comme la GamersGate : ils se cachent derrière des pseudo-valeurs (l'éthique dans le journalisme jv, la défense de la littérature de divertissement), mais plus on les entend parler, plus ils essaient de se justifier et plus on aperçoit le réel malaise derrière leur revendication. Ils n'aiment pas l'ouverture vers d'autres horizons (pas forcément militants d'ailleurs, on peut mettre des persos noirs ou gays sans vouloir en faire des symboles politiques) que peut proposer les Hugos, comme si leur position dominante de WASP mâle était en danger. Faut voir les échanges qu'il y a pu y avoir sur cette polémique par blogs interposés, la défense de la littérature de divertissement est très vite passée au second plan, même en laissant les Rabbid de côté.Juste un mot sur la polémique des Hugo: il ne me semble pas que Correia râle sur le fait que ce n'est pas lui, auteur à succès (et excellent au passage), qui gagne un prix mais plutôt le fait que les HUGO ont souvent récompensé des auteurs militants. Les SAD Puppies me semblent moins donc des partisans d'une littérature blanche hétéro que des partisans d'une littérature de divertissement. Comme si la SFFF ne devait prendre à bras le corps des questions de société.C'est d'autant plus étrange que la saga du Grimnoir de Correia met en avant la question de la différence avec le statut des actifs dans la société. Si on n'est pas là dans une métaphore à la X-Men avec en prime un rappel de la situation des américains d'origine japonaise durant 2e guerre mondiale je ne sais pas ce que c'est!
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Très peu de diversité des points de vue et de contradiction dans ce podcast sur... la diversité alors qu'il y avait matière dommage.Giggs muet...Sinon je ne lis quasiment plus fantasy occidentale, je lis du wuxia/xianxia et des light novels japonaises et ça ne me pose absolument aucun problème en tant que ""male blanc"" de m'identifier à des héros asiatiques dans 99% des séries. Je suis un gros fan de basket et j'ai aucun besoin de m'identifier à un joueur blanc... Vivement que la Chine prenne l'ascendant culturel sur les USA qu'on arrête de nous pomper l'air avec le male blanc, ça devient lourd ce discours de classification ethnique inspiré des USA (la culture anglosaxone est une culture communautariste, je ne veux pas spécialement développer pour ne pas complétement dérailler sur autre chose mais les stats raciales y sont autorisées et répandues par ex, toute leur approche est contraire à la tradition française de mixité et d'assimilation)... Si vous vous croyez progressistes en vous inspirant des américains c'est sur qu'il y a un souci...
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Tandis qu'en Chine au Japon le racisme, les discriminations et les classifications ethniques sont inexistantes.Il faut juste éviter d'en parler aux Ainous, aux Ouighours, ou encore aux quelques immigrés ayant la mauvaise couleur ou provenance. :sifflote:Je suis loin d'être un admirateur des Etats-Unis ou un détracteur farouche de la Chine ou du Japon mais ce n'est clairement pas ce point là que j'aurais mis en faveur des uns ou des autres.Drifter a écrit :Si vous vous croyez progressistes en vous inspirant des américains c'est sur qu'il y a un souci...