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Moscou, dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique, entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des Russes. Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne.Et puis un soir, on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir lui apprendre les ficelles du métier.Après la cité médiévale déliquescente de Wastburg, Cédric Ferrand revient avec une surprenante fiction qui allie la force de l’uchronie et le choc du rétro-futurisme avec le suspense du roman noir, pour une intrigue au rythme crescendo.
Je viens de finir Sovok et je me suis régalé, l'auteur n'a pas perdu son mordant, cette fois il donne vie à une Moscou futuriste semblable au moment ou la Russie sortait du communisme (le bordel quoi ;)) et nous suivons une équipe d'urgentiste haut en couleur dans ses tribulations, essayant de sauver des vies tout en magouillant. Pour la petite anecdote j'ai reçu le livre alors que je sortais de clinique en laissant une trace de sang après une opération pour un ongle incarné :sifflote:

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Je suis un peu jaloux de stupidboy car lui a terminé sa lecture alors que je n'ai même pas encore reçu mes exemplaires d'auteur. C'est rassurant sur l'attention que les Moutons ont envers leurs lecteurs, ceci dit.Évidemment, je suis bien content que le premier avis elbakinien soit si positif.Mais je peux te dire que si tu avais appelé Blijni pour un ongle incarné, j'en connais une qui t'aurais soufflé dans les bronches. ;)

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Voici mon avis sur Sovok :Après Wastburg, Cédric Ferrand change totalement d'univers et nous plonge dans un Moscou à la fois futuriste mais également en retard sur beaucoup de domaines. Un peu comme si l'URSS avait continué d'agoniser pendant des années au lieu de se dissoudre au début des années 90.La lecture est agréable, l'intrigue (s'il y en a vraiment une) est en filigrane et on se demande où l'auteur veut en venir. Mais, en fait, c'est ça l'erreur : l'auteur n'a pas de but précis en terme d'histoire (du moins il me semble). Son objectif est de raconter le quotidien d'urgentistes sans qu'ils soient des héros conventionnels.A bien y réfléchir, la véritable héroïne de l'histoire, c'est la Jigouli.Difficile de juger ce bouquin qui n'est comparable avec aucun autre. C'est un peu un OVNI par rapport à tout ce que j'ai pu lire durant ma carrière de lecteur. J'ai accroché, j'ai bien aimé, même si à choisir entre Sovok et Wastburg, je préfère ce dernier.La fin est également bizarre et on se demande vraiment...
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A lire, rien que pour se plonger dans une histoire qui n'a nulle autre pareille.Je mets un joli 7/10, même je dois bien admettre que j'ai longtemps pensé à un 6 voire un 6,5. Mais l'idée originale du thème et de l'univers mérite bien un petit effort.Un nouveau projet en vue Mr Ferrand ? :D

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Yksin a écrit :Un nouveau projet en vue Mr Ferrand ? :D
Je m'accordais justement une petite pause sur Elbakin après une phase d'écriture.Je suis dans la dernière ligne droite pour fignoler un roman pulp lovecraftien qui se déroule à Montréal en 1930.

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Juste pour glisser une info qui n'a pas l'air d'avoir été mentionnée jusqu'à présent : avant d'être un roman, Sovok a été... un jeu de rôle ! Plus précisément un supplément d'univers paru en 2005 et motorisé avec l'EW System (règles connues surtout par le jeu Arkeos). Pour les gens que ça intéresse, le jeu est fiché et décrit dans la base de données du Guide du rôliste galactique. Je me souviens distinctement qu'à l'époque, j'avais trouvé l'univers extrêmement original et que c'était le genre de truc que je citais pour montrer qu'en jeu de rôle on peut jouer à *tout*.Si on attrape l'auteur par ici, on pourra peut-être lui extorquer des informations sur les différences entre le jeu et le roman (à part celles que cette phrase suffit à faire comprendre).

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Tybalt a écrit :Si on attrape l'auteur par ici, on pourra peut-être lui extorquer des informations sur les différences entre le jeu et le roman (à part celles que cette phrase suffit à faire comprendre).
Alors, je l'ai déjà dit à droite à gauche, mais je n'ai pas relu mon jeu avant d'écrire le roman pour la simple et bonne raison que je ne voulais surtout pas écrire une novélisation de jeu.Du coup le roman est basé sur mes souvenirs flous, ce qui en fait une sorte de reboot dans la continuité, finalement.

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Ça me paraît une excellente méthode :)Edit : A vrai dire, j'en parlais aussi en pensant aux gens qui auraient découvert le roman et pourraient avoir envie de passer au jeu (en fouinant pour le trouver). J'imagine qu'il doit y avoir moyen de le bricoler pour l'ajuster au roman.

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Et puis bon, c'est le gros avantage des forums sur les réseaux sociaux : on a une chance non nulle de retrouver des trucs dans les archives à long terme et de pouvoir prolonger un sujet sur des années.
Très bonne nouvelle, cette réédition, en tout cas :)