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Je m'attendais à trois lignes, mais, puisque tu as fait l'effort d'une présentation aussi détaillée et plaisante, je t'encourage chaudement à lancer un sujet à part entière. Et surtout, merci beaucoup pour cette présentation ! :) Le moins qu'on puisse dire est qu'elle éveille ma curiosité et mon enthousiasme, et que je vais tâcher de mettre la main sur l'un de ces livres (j'ai un faible pour le synopsis de La Nuit sous le pont de pierre).

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C'est un véritable coup de cœur. De loin un des meilleurs ouvrages que j'ai lu ces derniers mois. La plongée dans cette Estonie mythique est un délice. La tonalité globale rappelle le réalisme magique cher à certains auteurs africains ou sud américains. La finesse du propos, non dénuée d'humour et d'ironie -ô combien présentes- alimente une réflexion sur le rapport avec la tradition, la nouveauté, le passé et les croyances. Un roman à conseiller, méritant une relecture dans quelques années, non dénué d'une certaine mélancolie plus ou moins forte selon l'histoire et la personnalité du lecteur. Un vrai petit bijou.Tous mes remerciements à Atanaheim pour la critique et au site en général pour m'avoir fait découvrir un auteur que j'aurais peut-être ignoré sans cela.

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Il est dans ma PAL depuis quelques semaines grâce à Tzeentch.L'histoire m'avait bien attirée à la sortie du livre, et puis j'ai oublié. Du coup, quand j'ai eu l'occasion de le récupérer, je n'ai pas hésité. Et ce que je lis là va m'obliger à le faire remonter vers le dessus de la pile :p
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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Coeurdechene a écrit :Il est dans ma PAL depuis quelques semaines grâce à Tzeentch.L'histoire m'avait bien attirée à la sortie du livre, et puis j'ai oublié. Du coup, quand j'ai eu l'occasion de le récupérer, je n'ai pas hésité. Et ce que je lis là va m'obliger à le faire remonter vers le dessus de la pile :p
Hé hé ;)

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Merci à vous pour cette découverte. C'est un conte frais, souvent très drôle, avec des personnages attachants. L'auteur a habilement organisé son récit, et il est plaisant de se familiariser avec un point de vue nouveau, une autre culture. La satire est d'ailleurs également une réussite, plus nuancée qu'on pourrait le croire. Bref, une lecture hautement recommandable ;)

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Je me suis glissée avec une étonnante facilité dans l'univers de cette fable satirique. Malgré son côté biscornu, du peuple sylvestre parlant la langue des serpents aux filles qui ne résistent pas au charme des ours en passant par... tout le reste, tout nous semble familier et aller de soi au bout de quelques pages seulement, sans que l'émerveillement ne cède toutefois à cette fausse normalité. L'écriture de l'auteur est aussi agréable à lire que son ironie est acérée. Kivirähk épingle les sentiments de ses personnages, les travers de cette société imaginaire avec une finesse indéniable. Sous sa plume, on passe sans transition de l'émerveillement à la mélancolie, du rire à la colère. On s'attache rapidement aux personnages, tous hauts en couleur. Le narrateur est particulièrement touchant, alors qu'il se voit devenir au fil des pages le dernier. Le dernier quoi ? Le dernier tout. Dernier membre d'une culture moribonde, qui voit son peuple disparaître au profit de cette moderne et alléchante chrétienté, qui fait face tant aux irréductibles qui s'accrochent si bien à leur vieille culture qu'ils la défigurent qu'à ceux qui l'ont si bien reniée qu'ils en perdent toute la sagesse. C'est l'un des points discutables du roman, d'ailleurs, que seul le héros ou presque paraisse doué de raison dans ce monde imbécile et fou.

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J'avais beaucoup aimé ce roman aussi, il faudrait que je m'attaque aux Groseilles de novembre à l'occasion.Un des gros points forts, à mes yeux, c'est que c'est aussi un des bouquins que j'arrive assez facilement à conseiller en bibliothèque à des gens qui ne lisent pas de fantasy, y compris chez les seniors : je n'ai eu que des retours de lecture satisfaits, même de lecteurs de 80 ans ! C'est suffisamment drôle et barré pour emporter facilement l'adhésion, l'écriture est plutôt agréable et le côté conte satyrique fonctionne très bien. Prochaine étape : le faire lire à ma mère...

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Oui, l'avantage de ce livre est qu'il puise ostensiblement du côté des contes, mythes et légendes, y compris dans son atmosphère, plutôt que dans les archétypes post-Tolkien (qui, bien qu'à tort, sont souvent méprisés par une partie du "grand public"). C'est un univers qui peut faire penser aux contes du "temps où les bêtes parlaient", à la mythologie romaine avec ses loups, mais aussi aux romans comiques sur la Préhistoire du type Pourquoi j'ai mangé mon père (même si l'ambiance devient vite plus sombre), ou aux combats truculents de Gargantua, etc. etc.(Et je l'ai moi aussi offert et prêté un certain nombre de fois ! :) )

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Je l'ai offert l'année dernière à Noël à mon père qui l'avait adoré. Du coup, il me l'a repassé et il attendait depuis plusieurs mois dans ma bibliothèque. J'ai lu les groseilles de novembre et je me rappelais d'un livre poétique, mais assez difficile d'accès. J'avais donc décidé de garder l'homme qui savait la langue des serpents pour un moment où j'aurais plus de temps pour entrer dedans.

J'ai donc décidé de le lire cette semaine. Et c'est vraiment un très très bon livre. Original, drôle, intelligent, faisant réfléchir, terriblement humain. Plus facile d'accès que les groseilles. Mais je dois avouer qu'il fout un peu un coup au moral.

En tout cas, si vous ne l'avez pas lu, je vous le recommande chaudement. En plus, le livre en lui même est splendide.

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Effectivement, L'Homme qui savait la langue des serpents convient mieux pour découvrir Kivirähk que Les Groseilles de novembre, même si j'aime beaucoup les deux. L'ambiance est assez sombre, mais la postface du traducteur est très bien pour remettre tout ça dans le contexte de la culture estonienne.

A noter qu'un troisième roman de Kivirähk, Le Papillon, a été traduit chez le même éditeur (il y a déjà deux ou trois ans, je crois). Très beau aussi, il relève plus du fantastique ou du réalisme magique que de la fantasy mythologique : on y suit l'histoire d'un acteur de théâtre en Estonie (fin XIXe-début XXe, de mémoire). Très beau aussi, avec pas mal de jeux sur tout ce que le narrateur a tendance à déformer ou enjoliver après coup.

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Je l'ai lu aussi et je dois dire que j'ai beaucoup aimé !
L'ambiance en particulier qui fait de cette lutte contre la "civilisation" une descente vers le néant, une lutte qui compte bien plus que son résultat inéluctable !
La postface du traducteur est en effet passionnante et donne une autre dimension à la lecture ! Bref un auteur à découvrir ! ;)

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Je rejoins vos commentaires !
Un des meilleurs conte fantastique/initiatique que j'ai lu depuis longtemps.
Un plaisir. Je l'ai audiolu et, pour ceux qui aiment ça, je vous recommande chaudement la production d'Audiolib, comme toujours de grande qualité avec en maestro-narrateur J.P Minaudier, savoureux.
Et c'est une banalité mais c'est un livre qui-parle-vraiment-à-notre-époque de rupture anthropologique, de transition écologique et d'urbanisation. Et là il y a un coté, au mieux doux-amer, au pire très mélancolique, qui m'a bien touché.