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Bon, je ne poste pas souvent d'avis sur les lectures, mais là je ne peux pas m'empêcher de venir dire ici à quel point je suis sonnée par Le Livre des Martyrs... J'ai lu le premier tome, les Jardins de la Lune, en début d'année, c'est dense et bon, ça m'a donné un sentiment de contentement et de bien-être incroyable, un peu comme quand tu manges une énorme raclette et que tu sais que t'as trop mangé mais que tu souhaiterais pas qu'il en soit autrement, que tu es là un peu sonné comme un bienheureux :mrgreen: Je sais pas, je lisais, j'avais beaucoup trop d'infos, beaucoup trop de persos, beaucoup trop d'éléments, mais c'était tellement maîtrisé et tellement bien fait que paradoxalement ça coulait tout seul.

J'ai fait une petite pause, le temps que le suivant soit dispo à la bibliothèque, et là j'attaque enfin Les Portes de la maison des morts. J'ai lu à peine 50 pages pour le moment, mais j'ai la même sensation. Chaque phrase pèse, pas de mots inutiles car tout est important, je savoure chaque ligne sans lire en diagonale pour me hâter vers la suite, car contrairement à certaines lectures que je me hâte de terminer ici je prends du plaisir à chaque instant. Je suis vraiment super contente de cette découverte :wub:

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TarMiriel a écrit :Bon, je ne poste pas souvent d'avis sur les lectures, mais là je ne peux pas m'empêcher de venir dire ici à quel point je suis sonnée par Le Livre des Martyrs...

Il ne faut pas s'empêcher ! ;)

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Je viens de finir les souvenirs de la glace et comme d'habitude avec Erickson j'en sors un peu gênée et frustrée plus que satisfaite.
Si quelqu'un d'abord pourrait éclairer ma lanterne sur différents points confus pour moi :
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Outre le fait que ma lecture du tome 1 remonte à deux ans environ, de ma mémoire défaillante et de la manie d'Erickson de ne jamais dire clairement ce qui se passe ou ce que les personnes pensent vraiment, plusieurs éléments ont gêné ma lecture :

1) Un héroïsme forcené. Que ce soit les Épées Grises, les Malazéens, les Moranths, les troupes de Rumin, ils sont tous prêts à mourir, à se sacrifier pour le bien-être d'autres peuples. Je veux bien croire qu'ils aient une intégrité sans faille et le désir de refréner les Pannions mais il n'y a aucune tentative de sédition ni de désertion parmi les troupes malgré la difficulté. A la rigueur, rencontrer une détermination sans faille venant des Capiens m'aurait moins étonnée mais c'est à peine si on leur donne de la voix et les habitants des autres villes anéanties par le Domin sans qu'on ait assisté à une véritable résistance de leur part ne viennent pas relever le niveau. Un peu plus de tempérance parmi les gentils n'auraient pas été de trop.

2) Le premier point vient soulever la question de la motivation des personnages du moins des gentils. Bizarrement les méchants sont plus faciles à comprendre ! Qu'est-ce qui motive les Malazéens à rester groupés autour de Dujek alors
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Pourquoi continuent-ils une guerre qui n'est pas la leur ? L'un des personnages qui me vient en tête c'est Paran qui malgré un tome pas mal concentré sur lui ne m'a pas paru plus familier.
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C'est la même chose avec
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qui embrasse une destinée bien plus grande que prévu sans que l'on sache vraiment pourquoi il se retrouve à suivre tout le monde à Corail. En fait j'ai l'impression que ce sont des personnages-outils hyper importants pour le déroulé de l'histoire mais assez ternes. Moi je veux bien qu'Erickson nous les fasse comme des parangon de vertu d'honneur et de devoir mais alors qu'il le DISE, qu'il montre pourquoi ils sont devenus comme ça. Ceci dit je ressens un peu ce manque d'épaisseur pour les autres personnages que ce soit Mésangeai, Caladan Rumin...Même les Brûleurs de Pont dépeints comme des menteurs, tricheurs un peu fourbes sont quand même sacrément loyaux et indéfectibles.

3) Des personnages un peu hors-sol. Le dernier point découle finalement du second. Nos personnages principaux sont tous des gens loin de chez eux qui évoluent sur une terre qui n'est pas la leur. Mais comment on peut s'attacher à ces derniers si on ne connait pas leur passé ? Un personnage principal, ça a besoin d'un chez-soi, d'une famille, d'une histoire, d'un passé. Je prends l'armée Malazéenne. On ne sait pratiquement pas à quoi ressemble leur pays, ni sa culture ni son climat. On ne sait pas non plus quel est le passé des personnages évoqués. Je suis d'accord qu'Erikson ne peut s'étendre sur le passé de chaque personnage mais un minimum de description pourrait inscrire plus profondément ces gens dans la trame générale.
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Je veux bien qu'on me sorte des personnages qui ont plus de 1000 ans. Je veux bien qu'on m'explique que l'armée Malazéenne est en campagne sur un autre continent depuis des années mais j'ai besoin également d'un minimum de description de leur passé pour les situer et les épaissir. Les personnages surgissent d'un brouillard parce qu'on a besoin d'eux, parce que l'histoire le réclame, ils accomplissent ce qui doit être fait et disparaissent ensuite. Des personnages-outils en fait. Je ne comprends pas comment en 1100 pages Erikson n'est pas capable d'approfondir plus ses protagonistes...Finalement j'ai bien aimé les Barghasts ( Hetan et compagnie) qui eux je trouve sont bien inscrits dans le récit avec des motivations claires.

Pour ne pas finir sur une note trop sombre et parce que ça ne reflète pas mon ressenti, j'ai quand même beaucoup apprécié l'histoire. Je comprends peut-être rien à rien sur la motivation des personnages, peut-être que cela sera plus compréhensible dans les tomes suivants, ou peut-être que j'en demande trop mais au niveau de l'action là j'ai été servie et j'ai pris beaucoup de plaisir.
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Difficile de répondre à tout cela parce que tu soulèves une quantité impressionnante de questions, mais je vais tout de même essayer :

ATTENTION GROS SPOILERS SUR L'ENSEMBLE DES SOUVENIRS DE LA GLACE

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