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« Mon travail n’est pas de faire ce que vous voulez, mais de faire en sorte que vous vouliez ce que j’ai fait. »

Ça y est ! La fameuse phrase sibylline de Lionel est explicitée :D, mais… Oui, il reste des mais. Écrire pour soi ? À part dans le cas d’un journal ou de mémoires, si quelqu’un se lance dans une fiction, il y a fort à parier qu’il (elle) l’a écrite pour lui (elle) et aussi pour la faire partager aux autres.

Ensuite, c’est bien de déclarer que l’histoire appartient au lecteur ou que la priorité c’est le public. Encore faut-il qu’il puisse y avoir des lecteurs !

Le problème, je dirai plutôt le barrage, reste l’éditeur. Si l’un(e) de vous propose un projet un peu en dehors des clous à son éditeur (ou un autre), celui-ci le prendra tout de même en considération, même si une partie du lectorat habituel ne suit pas. Et si cela ne marche pas, ça n’entamera en rien votre crédit.

Tout comme le DJ débutant, en CDI, qui va rester le plus consensuel possible, l’auteur débutant, lui (ou elle), va viser à rester bien dans les clous, quitte à, comme le dit Estelle, dénaturer son texte en n’osant pas jouer la carte de l’originalité, ce qui ne convaincra finalement personne. :(

Comment amener l’éditeur à aimer ce que l’on a fait, plutôt que comment le faire aimer au lecteur me semblerait la bonne question. L’éditeur ou l’éditrice est roi (ou reine) dans sa maison, comme cela s’est révélé dans le premier épisode. Il ou elle sélectionne sans perdre de vue sa ligne éditoriale qui est tout sauf limpide et ne peut pas se permettre de tout publier (du coup, pas les textes qui s’éloignent de cette fameuse ligne). L’écrivain qui soumet son texte jette sa bouteille à la mer et s’en remet à ce qu’il ou elle fantasme : coup de chance, copinage, obstination payante… :alaide:

Vu la densité des sollicitations, à qualité égale, qu’est-ce qui fera la différence ? Peut-être des éléments de réponse dans deux semaines ?

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Ben alors, on cite Steve Jobs maintenant ? :D Bien avant lui, Miss Tic écrivait sur les façades parisiennes : "Être simple c'est compliqué". Et c'est vrai que bien des contes ou récits (même pour enfants, voire surtout pour enfants) d'écrivains confirmés dégagent une impression de limpidité et de facilité extrêmement trompeuse alors qu'ils ont nécessité un travail de réflexion considérable. Tout comme certains films ou films d'animation (je pense à Miyazaki, entre autres).

Un très bon épisode qui me laisse impatient d'écouter la suite. Tout le monde a donné d'excellents conseils, mais je trouve particulièrement éclairantes les remarques de Mélanie à propos des jeunes auteurs qui se braquent parce qu'ils confondent la nécessité d'être clair pour le lectorat avec la peur de devoir simplifier et renoncer à toute personnalité, alors que le problème vient souvent non pas de l'idée mais de son exécution.

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Merci relax67 ! :) Normalement les références sont récupérées dans l'intervalle, et citées dans les notes qui partent sur les réseaux ;) (dans l'épisode suivant, par exemple, je parle d'un article scientifique que j'ai retrouvé entre temps ! ouf)

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Toujours un épisode intéressant qui permet de relativiser et de ne pas se mettre trop de pression. Au vu du titre, je m'attendais à une discussion qui porterait davantage sur le travail de peaufinage des manuscrits (il est vrai que ça aurait été redondant par rapport à des épisodes plus anciens : un thème comme "savoir terminer" a déjà été abordé). Mais la question des habitudes de travail est tout aussi intéressante. Et c'est très sain de montrer le caractère étouffant que peuvent revêtir les multiples injonctions, parfois contradictoires, des conseils pour "réussir sa vie".

Un point qui a été moins abordé est la question des limites dans lesquelles on peut appliquer ce type de conseil. Personnellement, j'ai un métier stable à côté de l'écriture et je sais que je ne peux pas écrire tous les jours, ou alors je vais vite m'épuiser. J'arrive déjà à consacrer un jour par semaine à l'écriture, et à noter des idées le reste du temps, et c'est un gros progrès par rapport à ce que j'arrivais à faire il y a quelques années. Mais, à moins de pondre un best-seller et d'installer comme rentier dans un palace rutilant dont je ne sortirai qu'en hélicoptère*, je doute de pouvoir consacrer tout mon temps à l'écriture avant un petit moment...

Il y a aussi les gens qui ont des enfants, une famille à charge, etc. ou des limites intrinsèques à leur santé, qui font qu'on ne peut pas se changer en écrivain en inox du jour au lendemain.

Donc, une raison supplémentaire de relativiser ces conseils serait : chacun fait ce qu'il ou elle peut avec ses contraintes. Ce qui n'empêche pas de se documenter pour voir ce qu'on peut améliorer, bien sûr.

Et les différentes activités peuvent s'alimenter et s'enrichir mutuellement, même s'il faut veiller à ce que le travail ne devienne pas envahissant. Par exemple, Mélanie a eu l'occasion d'évoquer plusieurs fois la manière dont écriture et traduction vont de pair.

Sans rapport, j'ai une question pour le trio : comment faites-vous pour rester concentrés quand vous avec une série de petites corrections à faire sur un manuscrit ? Par exemple renforcer une description, améliorer un dialogue, changer le nom d'un personnage, travailler des allusions à disperser ici et là pour mieux installer une ambiance ou préparer une péripétie, etc. Je me rends compte que j'ai bien plus de mal à me concentrer à fond quand j'ai ce type de tâche à faire.
Pour le moment, ce que j'ai trouvé de mieux est la musique (une musique discrète, du "ambient" par exemple), qui m'aide à me concentrer sur la tâche en cours. Il doit y avoir d'autres moyens.


* Ceci n'était pas une allusion au mode de vie de Lionel ou d'Estelle :D

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Tybalt a écrit :* Ceci n'était pas une allusion au mode de vie de Lionel ou d'Estelle :D

ON AVAIT DIT CHUT ????

Tout à fait pour le fait de faire (il y a beaucoup de verbes faibles dans cette phrase) ce qu'on peut ; j'espérais pour ma part l'avoir impliqué à travers le fait d'apprendre à se connaître (mais 15', c'est court pour tout faire passer…). Merci beaucoup pour ce retour enthousiaste, et la question va direct pour le prochain épisode de feedback ! ????

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Une fois n'est pas coutume, je plussoie Lionel :
Qu'est-ce que c'est bon de ne pas écrire !
Le temps de repos et de recherche est essentiel. Ces temps-ci, je redécouvre le plaisir de ne pas du tout savoir à quoi ressemble le bouquin suivant, et ça fait un bien fou.
Par contre, effectivement, c'est pas du tout "efficace".

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Camille Leboulanger a écrit :Une fois n'est pas coutume, je plussoie Lionel :

OMG Y VA NEIGER!!! :D

Blague à part, ce n'est effectivement pas "efficace". Sauf si tu considères que ce temps de recharge est aussi une façon de ménager ta productivité ultérieure… :lol:

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Nan, la neige c'est pour le jour où je serai d'accord avec Estelle ;)
Plus sérieusement, ma situation est quelque peu différente de la vôtre puisque ma "survie matérielle" ne dépend pas de mon écriture (ni de la traduction ou autre). Je n'ai donc pas vraiment d'impératif de "productivité".
Par contre, oui, la gestion du temps consacré à chaque activité est un peu soumise à un principe "d'efficacité", ce qui est un problème en soi, vu que l'écriture se pratique sur le temps long...

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Moi non plus, pourtant je l'ai écouté à sa sortie :ph34r:
Mais c'est pas mal les exemples donnés, concernant les formats où vous êtes à l'aise et ceux où vous vous dites "plus jamais ça."
Je ne suis pas auteur, mais je confirme pour la différence entre timidité et introversion ! Je suis à l'aise en société, mais ça me consomme quand même énormément d'énergie. Je ne m'en suis rendu compte qu'une fois la trentaine bien entamée :gandalf:

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Faut les attirer avec tes tatouages, ou embaucher un rabatteur charismatique ! Normalement ça ne devrait pas être considéré comme du racolage dans ce cas :p

Mais bon, il y a interpeller et interpeller :) Le but étant d'éveiller la curiosité du futur lecteur, et pas l'effrayer, haha.

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Ah, ah, les tatouages, j'ai déjà eu des gens qui m'ont "félicité" pour ça, mais sans forcément que ça permette de lancer une conversation "littéraire".

il y a interpeller et interpeller

Tout à fait !
Je respecte toutes les approches et comme Lionel je suis parfois un peu "envieux" devant l'aisance de certains, mais je ne me verrai pas carrément debout à chercher du regard le moindre visiteur. La solution : être suffisamment connu pour qu'on fasse carrément la queue devant soi. ^^

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Bonjour !

J'ai été un peu déçue par cet épisode... Vous n'abordez le problème de la timidité presque que sous l'angle des salons, de la promotion du livre. Aucun d'entre vous n'a donc jamais du se faire violence pour ne pas s'auto-sensurer dans l'écriture même, par "peur" de trop se livrer ? Pour montrer ses écrits à quelques premiers lecteurs / éditeurs ? :) Sans avoir peur des critiques !

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Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment le même sujet, mais ça me paraît être une très bonne idée de thème à aborder dans le podcast, en effet :)
Edit : pour ce qui est de montrer ses écrits sans peur des critiques, je crois que ça a déjà été un peu abordé dans certains épisodes, par exemple celui sur le choix des bêta-lectrices/lecteurs (saison 2, épisode 17). Tu écouteras peut-être aussi avec intérêt l'épisode sur le syndrome de l'imposteur (saison 4, épisode 6) et les deux épisodes "écrire pour soi, écrire pour les autres" (saison 5 épisode 2 et épisode 3).
Tout ça tourne un peu autour de ton idée sans la recouper complètement.