Coeurdechene a écrit :Concernant le numérique, la question m'intéresse aussi car j'ai toujours du mal à comprendre les prix relativement exhaustifs à l'achat alors que le travail est moindre sur le texte.
A priori, les corrections et mise en page ont déjà été faites pour la sortie papier, il n'y a pas de coût d'impression et ni de gestion de distributeur. Je ne comprends donc pas qu'on arrive à trouver des livres numériques à seulement quelques euros moins chers que le grand format papier (dans ce cas, autant acheter le papier).
C'est peut-être tout bête, mais j'ai un blocage là-dessus.
Le prix du numérique c'est un choix politique, dans le sens politique commerciale.
Chez Albin Michel, comme dans la plupart des groupes, c'est 70% du prix du papier jusqu'au passage en poche.
Puis prix du poche, ou supérieur ou inférieur au poche selon négociations préalables avec les ayant-droits.
Quand je suis arrivé chez Albin j'ai proposé une politique différente pour Albin Michel Imaginaire, appuyé en cela par l'expert numérique maison qui est David Queffélec : 50 à 60% du prix du papier et pas de DRM. On a choisi une autre technologie de protection le watermarking.
Ça a été accepté en haut-lieu au terme d'une longue bataille à fleurets mouchetés, très cordiale et avec le recul assez rigolote, mais bataille quand même car ça représente une petite brèche dans la politique numérique du groupe. S'en est suivi toute une série de batailles avec les agents où il faut user de pédagogie pour expliquer sa politique commerciale atypique. Et parfois pour chaque contrat.
Aujourd'hui, je suis surpris par les ventes numériques de certains des titres Albin Michel Imaginaire où j'arrive à des proportions de 20 voire 30% de ventes en numérique.
Pour moi il y a un espèce de prix numérique idéal/maximal qui serait de 12,99 en première exploitation, 7,99 en seconde exploitation (après passage en poche). Parfois je n'y arrive pas, comme c'est le cas sur
Émissaires des morts qui a une trop forte pagination.
Tout ce que je veux dire par là, c'est que c'est une histoire d'équilibre commercial à trouver entre l'exploitation grand format et l'exploitation numérique, puis entre l'exploitation poche et l'exploitation numérique.
(Par ailleurs, je ne lis quasiment qu'en numérique. Et j'ai commencé à me débarrasser de beaucoup de livres papier pour, en termes de volume, les remplacer par des BDs dont je suis un très gros acheteur/consommateur.)
GD