Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Merci pour ce podcast, c'est instructif, bien qu'un peu déprimant de voir ce genre de mise en avant de comportement malsain perdurer. Bon je lis pas vraiment de Romantasy donc je peux pas trop commenté sur les textes. J'avoue lire parfois plus des Shojo quand mon petit cœur a besoin de romantisme et il y a la aussi des tropes pas toujours sains.... mais ça reste moins cru en général donc peut être moins flagrant.... Triste de se dire que les autrices n'arrive pas à sortir de ces carcans... Ma fille est encore jeune mais je préférerai qu'elle lise Naruto en tout cas :b

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Jai pour linstant ecoute la moitie de l'episode, beaucoup de digressions peu en rapport avec le sujet pour l'instant.

Au début du podcast, la romantasy est décrite comme un terme valise surtout marketing. Pourtant, un peu plus loin, il est suggéré une différence entre la fantasy romantique et la romantasy, ce que je n'ai pas très bien compris, car personnellement je ne vois pas de rèelle différence entre les deux.
Je ne sais pas si c'est abordé plus tard, mais est ce que la romantasy est differenciable de la cozy fantasy? Sur les réseaux sociaux, les deux tags sont souvent interchangeables.
A l'écoute du podcast j'avais l'impression que la romantasy est la partie toxique de la production. La cosy fantasy étant souvent la partie bisounours un peu niaise de la production. Mais en même temps, c'est régulièrement moins tranché que ca.

J'ai lu pas mal de romantasy/cosy fantasy cette dernière année, surtout car mon épouse aime bien les romances types legendes et lattes et que j'ai tendance à les lire ensuite (avec plus ou moins de conviction).

Toutefois je trouve que, si y a bien sûr des productions absolument indigestes et toxiques, d'autres sont tout à fait agréables et qui détendent bien entre des lectures plus prise de tête et qui pour le coup, ne contiennent pas de scène de sexe explicite.
Notamment, porcelaine sous les ruines, la maison de la mer ceruleenne, ou Rewitched que par ailleurs je recommande à BatsaxIV

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Duarcan a écrit : sam. 21 déc. 2024 14:43Au début du podcast, la romantasy est décrite comme un terme valise surtout marketing. Pourtant, un peu plus loin, il est suggéré une différence entre la fantasy romantique et la romantasy, ce que je n'ai pas très bien compris, car personnellement je ne vois pas de rèelle différence entre les deux.
En gros si j'ai bien compris dans une oeuvre de romantasy, la romance doit être au centre du scénario et est le sujet principal. Ce qui est différent d'une histoire de fantasy qui contient une romance entre personnages mais qui est reléguée au second plan.
Pour la cozy fantasy je ne connais pas mais est-ce que ça concerne forcément de la romance ? Par exemple "Légendes & Lattes" pour moi ça rentre dans cette catégorie (cozy) mais pas forcément romantasy. Si je devais imaginer une description à la cozy fantasy ce serait "de la fantasy tranche de vie sans combat, meurtres, intrigues politiques ou sauvetage de monde" je suppose.
"Je parle moins, maintenant. Plus je vieillis, plus je ferme ma gueule. Ce qui me faudrait, c’est le médaillon d'Harpocrate, avec le doigt sur la bouche comme ça. Je suis... désolé de n'être jamais revenu vous voir." - Arthur, Kaamelott livre V

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Mnémosyne a très bien répondu pour les définitions.
La cosy fantasy, c’est de la fantasy « feel-good », qui ne met pas forcément en scène une romance.

Le problème qu’on soulève, c’est qu’un grand nombre de titres phares sont plus que problématiques, qu’ils véhiculent un imaginaire délétère et qu’ils rencontrent un large succès. Nous avons choisi d’interroger ça à travers le podcast. On ne pouvait pas tourner en rond simplement en disant « c’est problématique, et puis voilà ». Alors oui, on digresse. Parce que la fantasy n’existe pas dans un monde à part, coupé du nôtre.
Une littérature écrite par des femmes pour des femmes et qui continue d’entretenir des schémas dangereux pour ces mêmes femmes, ça paraît contre-productif. Pour autant, ce n’est pas anodin, d’autant plus que ça ne concerne pas une parution isolée. Ce n’est pas anodin non plus que ces titres-là soient plébiscités. Ça demande de se poser des questions sur ce qui mène à ça. Nous ne pouvions pas aborder la romantasy sans élargir le sujet. Ce qui te paraît sans lien nous paraît au contraire intimement lié.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Personnellement dans mes lectures, la cozy fantasy met systématiquement en avant une romance.

Typiquement legendes et lattes oui c'est feel good mais la romance est au cœur de l'histoire, je ne comprends donc pas trop sur quoi vous vous basez pour différencier la cozy fantasy et la romantasy.

Les deux sont des termes valises marketing utilisés pour cataloguer des récits et booster des ventes éditoriales.

Ce n'est que mon opinion mais je trouve que votre différenciation des deux termes sert surtout à simplifier la catégorisation des récits pour pointer les productions problématiques.

Et pour la partie digressions, a la base javais pas tellement envie dentrer dans un débat. J'aurais du probablement m'abstenir de le commenter. C'est juste que le ton du podcast est "politisé" dans ces derniers épisodes que j'ai écouté et que je trouve que ca tourne un brin en rond par moments.

Je te remercie pour ton explication un brin condescendante. Figure toi que j'avais déjà compris par moi-même que tenir une heure de podcast en se contentant de dire "ça c'est pas bien" entre gens de même opinion s'apparentait plus a de l'autocongratulation qu'à un podcast.

C'est juste que l'écoute du podcast a créé un échange animé dans la voiture ou j'étais car mon épouse s'énervait contre le fait que combattre les concepts problématiques, c'est très bien mais ce serait encore mieux si on le faisait sans véhiculer encore plus de stéréotypes stigmatisants et genrés. Bref une de vos digressions na pas emporté l'adhésion de son audimat.
C'était au moment où une des chroniqueuses ( il me semble que c'est pas toi, mais l'autre dont je ne connais pas le nom) dit une phrase que je paraphrase car je n'ai plus les termes exacts en tête. Une phrase qui disait en substance qu'il est inculqué aux femmes depuis leur enfance que c'est normal de tout accepter par amour et d'être les infirmières des hommes qui refusent de se soigner. La partie sur les hommes qui refusait de se soigner par choix étant la partie qui l'importunait.

En soi, les personnes ont le droit d'avoir les opinions aussi stéréotypées qu'elles veulent. On a toutes et tous des opinions tranchées. C'est juste qu'on peut être lecteur/lectrice de fantasy, de romance fantasy, ou de nimporte quoi d'autre, trouver que toute une partie de la production est hyperproblématique, notamment en banalisant la culture du viol et pourtant refuser de catégoriser la production de romances fantasy dans des cases manichéennes justement pour pas retomber dans des stéréotypes de genre. Et accessoirement, on peut aussi ne pas être d'accord avec toutes vos digressions, sans que ca signifie qu'on valide les problématiques d'une partie de la production littéraire actuelle ou qu'on ne réfléchit pas à ses causes.

J'ai pas encore fini d'écouter l'épisode. Est ce que vous abordez la question de la foi des autrices? Une partie des autrices problématiques , dont sarah j mas ou celle qui avait pondu les twilight, semblent entretenir des rapports avec divers courants religieux plutôt rigoristes.

Et sinon, lors de mes passages en librairie, j'ai eu le "bonheur" de découvrir la déclinaison en science fiction des romances toxiques. Une série qui avait l'air horrible de 6 ou 7 sœurs enfermées dans des dongeons par des tortionnaires mais qui sont séduite quand même des le quatrieme de couverture. Cela semblait faire passer les livres de romance toxique les plus connus pour des livres bisounours. Est-ce que quelqu'un s'est déjà infligé ces lectures?

Et enfin est ce que quelquun a connaissance si, au vu des dérives des romances toxiques dans les écrits, d'une ébauche de prise de conscience se développe dans les milieux éditoriaux, notamment francais, pour moins publier n'importe quel torchon dans ce genre? Ou est ce que les questionnements et inquiétudes qui touchent une partie du lectorat n'ont pas encore atteint les milieux de l’édition ?

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Je rebondis juste sur la distinction cozy fantasy / romantasy, n'ayant pas écouté le podcast :)

Pour moi le centre de la Romantasy est avant tout la romance, au détriment du reste, et notamment de l'univers. Dans une romantasy, l'univers fantasy sert "juste" de fond de toile. Typiquement, une princesse rebelle qui cherche à sauver son royaume avant tout, mais pour se faire elle va rencontrer un voleur/garde/prince (barrer la mention inutile) qui s'oppose d'abord à elle mais ils finissent par tomber amoureux.
Généralement, l'univers fantasy est tout minuscule, sans explication claire des règles qui le régissent et pas forcément cohérent. On va tourner autour de la psyché des personnages, de leurs sentiments, et quelque part au milieu il y a une histoire et des actions qui se déroulent. Un exemple que j'ai lu il y a peu de temps : Powerless (je ne dirai rien sur la qualité de l'aspect Fantasy dudit roman. Ce n'est vraiment pas son point fort)

La Cozy fantasy, c'est avant tout un côté tranche de vie, avec des enjeux du quotidien si je puis dire, et quelquefois une romance vient s'y greffer./ J'ai plutôt des exemples en jeunesse, mais typiquement je pense à Mémoires de la Forêt (les 4 rentrent dedans pour moi) ou encore la Trilogie de Hurle. Dans ce dernier il y a bien une romance, du moins pour le premier tome, mais le but premier de Sophie est de survivre en ayant pris 50 ans suite à une malédiction.
Je n'ai pas lu Legend & Lattes, j('ignorais même qu'il y avait une romance dedans :lol: Mais le thème premier du roman, d'après sa 4ème, est la création d'un café par une ancienne mercenaire, et sa reconversion. La romance dedans me parait plus ressortir du bonus :)

Voili voilou, c'est du moins comme ça que je fais la différence entre les deux sous-genre. J'ajouterais qu'il peut y avoir un côté épique avec plein de combats dans une romantasy, mais c'est beaucoup moins courant dans de la cozy.
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey

"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Mnémosyne a écrit : sam. 21 déc. 2024 17:43
Duarcan a écrit : sam. 21 déc. 2024 14:43Au début du podcast, la romantasy est décrite comme un terme valise surtout marketing. Pourtant, un peu plus loin, il est suggéré une différence entre la fantasy romantique et la romantasy, ce que je n'ai pas très bien compris, car personnellement je ne vois pas de rèelle différence entre les deux.
En gros si j'ai bien compris dans une oeuvre de romantasy, la romance doit être au centre du scénario et est le sujet principal. Ce qui est différent d'une histoire de fantasy qui contient une romance entre personnages mais qui est reléguée au second plan.
Exactly ! Du moins c'est clairement ce que l'on en dit. ;)

Ce qui personnellement me pose toujours un problème car cela induit un déséquilibre de facto dans l'intrigue qui se retrouve à tanguer d'un seul côté au détriment du reste
C'est juste que l'écoute du podcast a créé un échange animé dans la voiture ou j'étais car mon épouse s'énervait contre le fait que combattre les concepts problématiques, c'est très bien mais ce serait encore mieux si on le faisait sans véhiculer encore plus de stéréotypes stigmatisants et genrés. Bref une de vos digressions na pas emporté l'adhésion de son audimat.
C'était au moment où une des chroniqueuses ( il me semble que c'est pas toi, mais l'autre dont je ne connais pas le nom) dit une phrase que je paraphrase car je n'ai plus les termes exacts en tête. Une phrase qui disait en substance qu'il est inculqué aux femmes depuis leur enfance que c'est normal de tout accepter par amour et d'être les infirmières des hommes qui refusent de se soigner. La partie sur les hommes qui refusait de se soigner par choix étant la partie qui l'importunait.
Loin de nous l'idée de vouloir d'ajouter du stéréotype sur les stéréotypes, je pense que l'idée évoquée ici allait davantage dans le sens que ces idées "la fille infirmière qui sauvera le garçon insauvable" sont d'abord des rôles que l'on retrouve dans une grande partie de la production de romantasy que nous jugeons problématique. Et ces rôles, s'ils sont écrits, viennent forcément de représentations réalistes ou à tout le moins imaginées/fantasmées par les personnes écrivant de la romantasy.

Et le fait que ces représentations là (l'infirmière & le vilain boloss) se retrouvent dans pas mal de bouquins de romantasy montre que ces clichés là sont encore présents dans au moins une partie de notre imaginaire collectif.

Pas sûr d'être hypra clair, mais débat intéressant dans tous les cas.
J'ai pas encore fini d'écouter l'épisode. Est ce que vous abordez la question de la foi des autrices? Une partie des autrices problématiques , dont sarah j mas ou celle qui avait pondu les twilight, semblent entretenir des rapports avec divers courants religieux plutôt rigoristes.
Pas sûr qu'on l'aborde sous cet angle, mais effectivement il y a matière à creuser aussi sur ce terreau là. On pourrait se demander si une certaine vision de la romance ne viendrait pas en partie de certains courants, notamment religieux.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Duarcan a écrit : lun. 23 déc. 2024 10:01
C'est juste que l'écoute du podcast a créé un échange animé dans la voiture ou j'étais car mon épouse s'énervait contre le fait que combattre les concepts problématiques, c'est très bien mais ce serait encore mieux si on le faisait sans véhiculer encore plus de stéréotypes stigmatisants et genrés. Bref une de vos digressions na pas emporté l'adhésion de son audimat.
C'était au moment où une des chroniqueuses ( il me semble que c'est pas toi, mais l'autre dont je ne connais pas le nom) dit une phrase que je paraphrase car je n'ai plus les termes exacts en tête. Une phrase qui disait en substance qu'il est inculqué aux femmes depuis leur enfance que c'est normal de tout accepter par amour et d'être les infirmières des hommes qui refusent de se soigner. La partie sur les hommes qui refusait de se soigner par choix étant la partie qui l'importunait.

En soi, les personnes ont le droit d'avoir les opinions aussi stéréotypées qu'elles veulent. On a toutes et tous des opinions tranchées. C'est juste qu'on peut être lecteur/lectrice de fantasy, de romance fantasy, ou de nimporte quoi d'autre, trouver que toute une partie de la production est hyperproblématique, notamment en banalisant la culture du viol et pourtant refuser de catégoriser la production de romances fantasy dans des cases manichéennes justement pour pas retomber dans des stéréotypes de genre. Et accessoirement, on peut aussi ne pas être d'accord avec toutes vos digressions, sans que ca signifie qu'on valide les problématiques d'une partie de la production littéraire actuelle ou qu'on ne réfléchit pas à ses causes.
Merci pour tes retours, et j'ai presque envie de dire tant mieux si ça vous a fait discuter sur le sujet ! On a fait un podcast avec nos points de vue, on ne prétend pas avoir tout couvert ni avoir pensé à toutes les facettes. Forcement dans un podcast ou on essaye de rester en temps raisonnable on ne parles pas de tout et il peut y avoir des incompréhension ou des parties qu'on ne développe pas ou peu. Quelque part ce podcast en particulier est aussi là pour que les auditeurs en discutent et se posent des questions ! Avec vous ça a l'air d'avoir fonctionné ! ;)

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Je viens de faire un tour au "Gibert" pas loin de chez moi et où je n'avais pas mis un pied depuis au moins deux mois. Ils ont regroupé l'ensemble de la librairie au sous-sol (hors BD), ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi.

Sauf que, surprise, le rayon fantasy a encore fondu. :huh: Pour le décrire, j'ose même l'adjectif "rikiki". Un rayon partagé avec le fantastique d'ailleurs. Autant dire qu'en dehors des grands noms et de quelques nouveautés, on ne trouve pas grand chose. Le rayon SF est peut-être une fois et demi plus fourni.

Que s'est-il donc passé pour que les littératures de l'imaginaire, déjà sous-représentées soient réduites à peau de chagrin ?

La réponse est simple : un nouveau rayon, plus vaste que les deux autres réunis a fait son apparition sous l'étiquette New romance.

Sans doute pas que de la romantasy, mais ça doit prédominer (sans être allé fouiller, j'ai aperçu le sigle de Bragelonne... :sifflote: ). Faut dire qu'un seul de ces bouquins prend autant de place que trois livres "normaux". D'où peut-être l'importance de l'espace alloué à cette nouvelle classification ? À moins que quelque chose de plus sutil m'échappe ? :wacko:

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Bonjour à tous, je prépare une formation sur la romance pour des bibliothécaires et une partie de la formation portera sur la romantasy ; alors quand j'ai vu le podcast je me suis dit, "chouette" elbakin en parle, ça va être une mine d'infos.
Pour ne rien vous cacher, j'ai été déçue, à plus d'un titre. Je ne reviens pas sur la forme du podcast, je pense que le manque d'enthousiasme concernant le sujet y est pour beaucoup. Mais je suis d'accord avec Mnémosyne : pour des lecteurs de fantasy (qui n'a pas parmi vous été victime d'un jugement cliché en parlant de votre passion pour les lectures de l'imaginaire ?), nous devons être d'autant plus attentif.ves aux jugements à l'emporte-pièce. Bien sûr, pas que de la grande littérature en romantasy... en fantasy non plus, en blanche non plus.
Bien sûr, on peut regretter le côté "cases à cocher" d'une grosse partie de la production (qu'en est-il de la Big Commercial Fantasy côté cases à cocher). Bien sûr, des livres qui s'apparentent à la dark romance sont problématiques, et plus que ça, condamnables. Mais je trouve dommage de ne pas avoir fait appel à des lecteur.ices de romantasy ou à la libraire de Toulouse spécialisée en romance ; des personnes qui auraient pu expliquer le plaisir qu'elles trouvaient dans cette littérature, et en définir les contours un peu plus avant que vous.
[Pour ma part, je fais une vraie distinction entre la fantasy romance et la romantasy. Oui, ça peut paraître des étiquettes marketing mais il y a bel et bien une différence de fond. (allez, je fais ma pub : https://md17.charente-maritime.fr/bibli ... -romantasy) ; question de curseur.]
J'attendais aussi un peu plus de bibliographie...
Je ne suis pas cliente à la base de ce genre mais poussée par une amie, (et mon Mari qui l'a lu avant moi), j'ai lu Fourth Wing ; il y a bcp de défauts mais de là à dire que l'univers fantasy est en carton-pâte, je trouve cela sévère (les intrigues politiques étant bel et bien présentes dans les 2 tomes). J'ai beaucoup plus aimé "Le Pont des Tempêtes" de Danielle L Jensen où oui, les gens sont beaux, mais ils sont surtout charismatiques et dotés d'une vraie personnalité et les acteurs d'une histoire bien plus larges.
Bref, pour moi Elbakin, c'est le site de toutes les fantasy (... et on en a tellement besoin en ce moment !...) et j'espère de tout coeur qu'il va le rester.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Pour avoir été avant tout spectateur de ce podcast et pas partie prenante, je me permets de te répondre, car j'ai un peu de mal à suivre ton raisonnement : pour ma part, le fait qu'on puisse y prendre du plaisir ne change rien aux défauts récurrents, voire problématiques, qui accompagnent une large partie des parutions de ce sous-genre. A partir de là, je ne vois pas de jugement à l'emporte-pièce dans l'histoire.
Et le côté cahier des charges existe bien sûr avec la BGF (sauf que j'ai le sentiment que les défauts problématiques font souvent partie de ce cahier des charges en romantasy). :)

Après, oui, j'avoue, je fais aussi partie de ceux qui pensent qu'il n'y a rien à sauver dans Fourth Wing, pour situer.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Je m'explique sur le côté "jugement à l'emporte-pièce" : il ne me semble pas que les chroniqueurs aient interrogé bcp de personnes qui appréciaient le genre (ce qui aurait pu être un angle, de même que d'avoir l'avis d'un auteur, d'un éditeur,...) et il ne me semble pas qu'ils aient lu bcp de références (d'après ce que j'ai entendu bien sûr).
A propos de la dark, c'est ce qu'on a essayé de faire avec certaines bibliothèques de mon réseau : creuser pour comprendre ce qui attirait les ados, les interroger, discuter avec eux des côtés hyper problématiques... (une bib a organisé un grand débat avec un psy, des profs, des bibs et bcp de llecteurs). Ce que je veux dire par là, c est qu'on a essayé d'adopter une position qui ne soit pas dans le jugement (et là c etait très dur !!!^^) parce qu'un lecteur qui se sent jugé, on ne peut rien faire pour éventuellement lui faire prendre conscience qu'il y a d'autres lectures, d'autres façons de considérer les histoires qu'il dévore, de discuter pour savoir s'il a conscience que ce qu'il lit est problématique, etc... Et je poursuis mon raisonnement : peut être que toutes les lecteurices de romantasy ne vont pas lire de la Fantasy, mais peut être que certain.e.s,oui, sans doute que certain.e.s en lisent déjà (puisque comme ça a été dit, les lectrices de romance ne lisent pas que ça) et que vu la masse de personnes qui lisent ça en ce moment, il me semblait qu'il y a avait une carte à jouer pour la promotion de la Fantasy en faisant un podcast sur la romantasy. ;)

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Difficile de contenter tout le monde, chère Violyne :)

Je peux cependant te confirmer que ce podcast a été beaucoup travaillé de notre côté, ce qui veut dire que nous sommes allés lire chacune et chacun les références diverses que nous avons cité dans l'émission.

Pas d'accord sur le côté jugement à l'emporte-pièce non plus. Si tel avait été le cas, on se serait contenté de dire que tel bouquin était naze et puis c'est tout. Pour prendre un exemple qui me concerne, j'assume complétement le fait de penser qu'il n'y a pratiquement rien à sauver dans Fourth Wing, et certainement pas son univers vraiment plus que basique, pour ne pas dire autre chose (je te renvoie à mes critiques sur le sujet en question pour + de développement). Mais malgré ma détestation de ce livre il m'a fallu lui reconnaitre tout de même certaines qualités, notamment celle de proposer une histoire d'amour non-toxique.

Bref, tastes and colours, mais on ne sera pas non plus en accord sur le fait que la romantasy peut aider au développement de la fantasy de manière générale. Pour moi le sous-genre s'auto-éclaire et s'auto-alimente. Je dirais même qu'il est délétère tant la place de certains rayons de librairies font la part belle à la romantasy au détriment du reste. L'Espace culturel et la grosse librairie indépendante à côté de chez moi ne peuvent pas dire autre chose. D'ailleurs, je n'y vais plus du tout à cause de ces choix là.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Parole de libraire :
Quand j'entends à droite à gauche les chiffres de vente pour la romantasy, je suis surpris ; surtout, je me sens dépassé. Je suis content de constater que beaucoup de monde lit de l'Imaginaire, mais je suis aussi dans une forme d'incompréhension et de défaitisme. Mon impression demeure la même qu'à l'époque de la bit-lit, celle d'une construction marketing XXL qui fait crouler les étals des librairies, avec une propension à zapper les auteurices nationaux car justement, le business repose à 90% sur la notoriété acquise au préalable chez les anglophones sur le booktok et autre instabook (c'est un pourcentage au doigt mouillé, nous sommes d'accord). Donc évidemment, je crois qu'il y a de la qualité dans toute cette masse, mais il s'agit surtout d'une masse justement, et une masse, ça écrase un peu tout sur son passage, notamment une certaine diversité. Je crois que fondamentalement, ce qui fait la qualité d'un roman, c'est son histoire. Or, il existe de très bonnes histoires sans romance, d'autres avec, mais voir la romance prendre autant le pas sur l'histoire, j'ai du mal à l'appréhender de mon point de vue de simple lecteur.
:arrow: https://www.elbakin.net/edition/Une-ann ... t-fantasy2

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Ok Guigz, je veux bien te croire en ce qui concerne vos lectures ;)
Je retire sur le jugement à l'emporte-pièce...c était une impression... Il faut dire qu'aucun de vous n'aimant ces lectures, on a vite une ambiance négative.
Mon but n'était pas de défendre coûte que coûte ce genre. J'ai lu des trucs sympas mais pas à me provoquer une extase poétique. Je trouvais cela juste partial... Mais c'est votre droit après tout.
pour le reste je suis optimiste et convaincue qu on peut attirer qq lecteurs sur d'autres textes.
Je regrette aussi l'ampleur que ça prend bien sûr parce que bcp de livres bien plus brillants ne trouveront pas leur place dans certaines librairies...et c'est plus que dommage. Mais c'est pour ça que vous êtes là, et que tout un tas de gens passionnés continueront de mettre en avant des livres qui valent le détour. Le reste passera... Je vous avais dit que j'étais optimiste...

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Tient vu qu'on a parlé pour pas mal d'oeuvres de romantasy de relations toxiques voire très problématiques, je trouve qu'on peut faire le rapprochement avec d'autres milieux.
Blast vient de sortir une vidéo en rapport avec le sujet : Désirer la violence : Ce(ux) que la pop culture nous apprend à aimer
Des femmes plaquées contre un mur, qui disent que non alors que ça veut dire oui, des protagonistes qu’on gifle parce qu’on les aime, des rapports pas vraiment consentis, des hommes sombres, méchants, toxiques, présentés comme sexy, voire de véritable psychopathe glamourisés… Dans les séries, au cinéma ou dans les publicités, après réflexion, ces baisers “volés” au cinéma sont souvent des baisers forcés, les rapports conflictuels et toxiques sont érotisés au nom de l’intensité, nos imaginaires sont façonnés par une pop culture qui minimise voire nie complètement les violences. Non seulement elles disent rarement leur nom et sont présentées comme anecdotiques, mais souvent elles sont romantisées, comme faisant partie intégrante de toute passion amoureuse qui se respecte. Quel impact cela a-t-il sur notre vie, sur nos fantasmes, sur notre imaginaire amoureux et érotique ?

Ces objets culturels ont été analysés dans un livre intitulé Désirer la violence, par la journaliste Chloé Thibaud. Elle y décrypte la construction depuis des décennies au cinéma de la culture du viol, et analyse ce que les films, la pub, ou encore les séries nous apprennent à désirer. Au micro de Salomé Saqué, elle nous explique ce(ux) que la pop culture nous apprend à désirer.
"Je parle moins, maintenant. Plus je vieillis, plus je ferme ma gueule. Ce qui me faudrait, c’est le médaillon d'Harpocrate, avec le doigt sur la bouche comme ça. Je suis... désolé de n'être jamais revenu vous voir." - Arthur, Kaamelott livre V