En ce qui me concerne j’ai terminé FF il y a maintenant une semaine,je voulais prendre du recul avant de me faire un avis définitif.je dois dire que je suis très déroutée car c’est la première fois qu’un livre suscite en moi autant de sentiments contradictoires, mais malheureusement après mûre réflexion je suis obligée d’admettre que Fool’fate ne répond pas à toutes mes attentes,beaucoup de déceptions et de frustrations.Déjà il y a un gros problème de rythme,même si on retrouve l’ambiance des autres livres,le début comporte beaucoup de longueurs avec des passages inutiles qui n’apportent rien à l’intrigue,je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis ennuyée mais pas loin…Pourtant il faut reconnaître qu’il y a des scènes absolument grandioses surpassant même par certains côtés l’AR mais bizarrement ce n’est pas là où je les attendais : en effet pour moi les passages les plus réussis sont les scènes d’actions décrites de main de maître alors que là où Robin excelle habituellement,ce pour quoi j’aime tant ses livres,à savoir sa capacité comme personne à décrire les relations humaines et leur complexité, m’ont parues bâclées parfois ratées…Et que dire de la fin si ce n’est qu’elle est vite expédiée,Robin démêle et conclue des situations en quelques pages comme si elle ne savait comment s’en dépatouiller.Voilà du pire et du meilleur, au bout du compte un livre inégal avec de nombreux points qui auraient demandés à être plus aboutis ,plus travaillés et c’est d’autant plus dommage et rageant d’avoir le sentiment qu’il s’en est fallu de peu pour que Fool’s fate soit un chef-d’œuvre,du temps peut-être…Alors maintenant attention pour ceux qui n’ont pas lu FF faites demi-tour car ça spoile à max !!SPOILERSPOILERSPOILERSPOILERBon commençons par le plus désagréable :ce que je n’ai pas aimé

bien sûr le fameux gâteau bourré d’ecorce elfique que mange Fitz ,ce n’est pas tant le fait qu’il perde son art au moment où il en a le plus besoin qui m’a dérangée ,il fallait bien trouver un prétexte pour le bien du récit,mais plutôt le prétexte en lui-même qui est franchement ridicule,vraiment Robin n’était pas inspirée pour nous sortir cette histoire même si j’avoue je me suis bien marrée sur le délire de Fitz, mais quand même elle aurait pû trouver autre chose qu’un gâteau au chichon !!

a révélation de Fitz à Burrich par le biais de Nettle comme quoi il n’est pas mort,encore une fois ce n’est pas ce choix de la part de Fitz qui m’a fait tiquer ,il était dans une situation où il ne pouvait plus reculer et puis ce secret commençait à lui peser,mais c’est la réaction de Burrich qui m’a surprise,je trouve qu’il comprend bien vite pour quelqu’un qui a cru à la mort d’une personne pendant 15 ans surtout sachant que cela repose seulement sur un rêve de Nettle qui à ce stade du livre n’est pas encore « déclarée officiellement » comme possedant l’art .

toujours concernant Burrich ,j’en attendais bien plus de ses retrouvailles avec Fitz même si elles m’ont émues,je souhaitais une explication et nous n’avons eu qu’une conversation sur le vif qui nous en apprend un peu plus sur la vie et le passé de Burrich mais rien de plus alors qu’il y avait tant à dire sur cette relation houleuse et basée sur des non-dits.Et puis un profond regret quant à sa mort qui passe presque inaperçue,occultée par celle du fou,on ne ressent rien de l’impact d’une telle perte sur Fitz,je veux bien croire qu’elle soit « minimisée » après tout il était vieux et sur le déclin, c’est dans l’ordre naturel des choses, mais tout de même c’est dommage pour un personnage qui était considéré comme un père pour notre petit bâtard.

le pire de tout :la confrontation Fitz/Nettle inexistante,c’était ce que j’attendais le plus et rien !!et puis ce choix de la part de Robin que je ne comprends vraiment pas : Nettle qui apprend qui est son père par quelqu’un d’autre que Fitz,on esquive,on fuit la difficulté.

dernier point : le personnage de Black Man, fascinant ,intriguant et inquiétant, on s’attend à un être exceptionnel,Robin fait bien monter la sauce pendant tout le récit épaississant bien le mystère allant même jusqu’à faire dire au fou qu’il sent en lui quelqu’un d’une importance capitale.Tout ça pour finalement découvrir que ce n’est qu’un prophète qui en plus n’a qu’un rôle passif par la suite,il est à côté de l’histoire et n’interfère jamais directement dans les évènements, ce qui renforce cette désagréable impression que ce n’était qu’un instrument destiné à donner un peu de piquant à l’histoire et que finalement on ne savait plus quoi en faire .oui une dernière petite chose pour conclure sur les aspects négatifs et histoire de pinailler un peu toi la rencontre Patience/Fitz est une catastrophe,mais je dirais que ça ne m’a pas choquée outre mesure,elle est à l’image du personnage de Patience ,loufoque et décalée.Bon alors voyons les points que j’ai beaucoup aimé :

j’ai adoré les scènes de rêves partagés avec Nettle ,ne serait-ce que pour l’esthétisme,je pense notamment à celle où elle est tout en haut de sa tour de verre ,le regard au loin et Fitz en bas,vraiment magnifique,beaucoup de pudeur et d’émotion ,bien plus en fait que leur face à face dans la réalité.

ahhhh la scène de la bataille !!fabuleuse !!depuis le réveil du dragon jusqu’à l’accouplement avec Tinta ,absolument gigantesque !!les descriptions sont extraordinaires on s’y croirait tellement c’est « visuel » dignes des plus grandes productions hollywoodiennes dans le bon sens du terme.un rythme qui ne flanche jamais et c’est le souffle court qu’on arrive à la fin de la scène.

j’en arrive au passage qui me tient le plus à cœur,ce qui m’a le plus remuée,la mort du fou,sans hésitation le meilleur du livre,le plus fort et à la fois le plus violent.Jamais Robin n’est allée aussi loin dans l’horreur et le desespoir et j’ai marché à fond.cette menace pesait depuis GF et devenait de plus en plus oppressante et pourtant je n’y croyais pas,bien obligée de me rendre à l’évidence quand Fitz découvre le corps gelé du fou.Ah ça me fait penser au passage où ils se font capturer par la Pale woman,il y a un moment où le fou est cloué au mur de glace avec la couronne aux têtes de coqs enfoncée sur la tête et bien je n’ai pas pû m’empêcher de faire le parallèle avec la crucifixion du Christ,c’est peut-être farfelu et complètement tiré par les cheveux mais le fait que le fou soit un prophète tout comme le christ et qu’il ressuscite renforce cette idée.A ce propos cette résurrection et bien moi je l’ai bénie tellement j’étais heureuse que le fou soit de retour parmi les vivants,de plus je ne la trouve pas si déplacée que cela et même plutôt logique,en effet Fitz lui-même est revenu d’outre-tombe de cette manière là alors pourquoi pas le fou ?Bon je crois que je vais m’arrêter là et pourtant j’ai plein d’autres choses qui me viennent à l’esprit mais si je continue je vais faire un roman !!Je suis désolée pour ce déluge
