La fin d'année semble plutôt bonne pour Lunes d'encre si on en juge d'après les réassorts visibles sur le blog de Gilles Dumay. J'espère que cela compensera le début qui semblait plutôt moyen... en tout cas voilà qui laisse espérer une bonne année 2017. Le succès de Latium est plus que mérité et je me suis pris une claque dès le prologue du premier volume. Une SF intelligente et, bien que pleine de références anglo-saxonnes, clairement ancrée dans une culture classique continentale (entre le Grand Siècle et l'Antiquité classique). Ravi de voir que ce qui semblait clairement un pari risqué (un space opera d'un auteur français très peu connu et en deux volumes) fonctionne en espérant que les prochains Jo Walton rencontrent aussi du succès.

Je confirme pour Latium, très très très bon. J'ai aussi aimé Les affinités de Wilson. Toujours une superbe collection, dommage que les cordons de ma bourse ne puissent être plus souvent déliés.

Je confirme pour le Wilson. (que de confirmations, décidément). Tu as tenté les infinités de Vandana Singh? J'ai trouvé intéressant d'avoir un recueil écrit par une femme d'origine indienne. On sent qu'elle a un regard particulier tout au long de ses nouvelles et l'ouvrage mérite qu'on l'essaye.

Il est dans ma PAL ! Et oui j'ai hâte de le lire aussi, malheureusement il y a encore des livres plus vieux que je dois lire avant Notamment Vostok de L.Kloetzer que je viens tout juste de commencer (s'il est aussi bien que Anamnèse de Lady Star, l'auteur rentre dans mon panthéon personnel )

Vostok était surprenant pour les lieux parcourus, qui ont tendance à marquer l'imagination du lecteur. Je ne dirais pas que c'était un coup de cour mais ce fut une bonne lecture. (Surprenante comparée au Royaume blessé, seul ouvrage de l'auteur que j'ai eu l'occasion de lire jusqu'ici, car d'un style vraiment différent). Je n'ai pas encore osé tester l'anamnèse (j'ai du Gene Wolfe et du Mervyn Peake à lire aussi il est probable que je me dirige vers quelque chose de plus léger ensuite) mais les critiques étaient intrigantes. A priori c'était une lecture assez exigeante.

Au cas où, Latium a son sujet en section SF.

Bon, a priori, Gilles Dumay quitte Lunes d'encre et sera remplacé par Pascal Godbillon.

Gillossen a écrit :Bon, a priori, Gilles Dumay quitte Lunes d'encre et sera remplacé par Pascal Godbillon.

Ça ne me surprend guère. Béatrice Duval qui a remplacé Olivier Rubinstein comme directrice littéraire chez Denoel est connue pour avoir des exigences commerciales assez élevées. Pour moi ce n'est pas une surprise.

Ça sent bon ou pas, ce remplacement, du coup ?

Cela dépend de ton rapport avec la collection. Ayant particulièrement apprécié le travail de Gilles Dumay ces dernières années (j'achetais tout ce que je pouvais en Lune d'encres) une telle nouvelle ne peut que me désappointer car je reconnaissais à cet homme une exigence dans la qualité littéraire des textes publiés qui était tout à son honneur. Je suis heureux d'avoir pu le rencontrer pour lui en faire part aux dernières utos.Du coup est-il envisageable de revoir Gilles participer plus activement aux éditions du Bélial' aux côtés d'Olivier Girard?

Druss a écrit :Ça sent bon ou pas, ce remplacement, du coup ?

Pour moi ça sent plutôt bon. Je n'étais pas très fan des choix de Dumay depuis plusieurs années. Autant aux débuts de la collection il proposait des choses intéressantes. Mais sa volonté de refuser de publier des textes populaires au bout de quelques années de fonctionnement de la collection et surtout de promouvoir beaucoup de textes en marge du genre ou très exigeants littérairement sans les compenser au niveau des ventes par des textes plus populaires avait déçu un certain nombre de lecteurs. Il y a pas mal de bonnes choses qui sortent chez les anglo-saxons, il n'aurait eu que l'embarras du choix. Ses orientations ne sont de toutes façons guère populaires dans une grande partie du fandom.

Je suis un peu entre les deux. Je reconnais volontiers que la collection est de très bonne qualité, même si la plupart des choix ne me correspondent pas. De mémoire, mes derniers achats dans cette collection correspondent à Luna, les trois Omale, le dernier Asimov.

Du coup est-il envisageable de revoir Gilles participer plus activement aux éditions du Bélial' aux côtés d'Olivier Girard?

Si Olivier a donné un rôle plus grand à Pierre Paul Durastanti, ce n'est pas à mon avis pour faire participer Gilles plus activement. Entre les deux ils ont fait leur choix.

Druss a écrit :Ça sent bon ou pas, ce remplacement, du coup ?

Non. Clairement non.Il reste à définir comment ça s'est passé mais sans annonce officielle, j'ai un peu de mal à croire que ce fut dans la joie et le bonheur.Je ne présume en rien des qualités de Pascal mais franchement Gilles a fait de la collection Lunes d'Encre la plus prestigieuse du milieu. Le bonhomme a quand même publié Anamnèse de Lady Star et CLEER des Kloetzer, Vostok et Le Royaume Blessé de Laurent Kloetzer, Outrage et Rebellion de Catherine Dufour, le receuil des Continents Perdus (un four complet avec pourtant un texte incroyable de Geoff Ryman, toujours pas retraduit depuis en France), Spin de Robert Charles Wilson, le dyptique Vélum/Encre, L'Ombre du Bourreau de Wolfe, Grendel aussi !!! Son travail dessus était fabuleux, et tellement audacieux.C'était le seul éditeur à qui je pouvais faire confiance les yeux fermés pour lire une publication. J'espère qu'il va vite repartir sur un autre projet éditorial parce qu'entre ça et la mort d'Ailleurs et Demain...c'est moche ce qui arrive.

Hop. http://www.elbakin.net/fantasy/news/246 ... nes-dencre

Personnellement, je suis toujours sous le coup de la surprise. Maintenant, j'aime beaucoup le travail de Pascal, donc je ne me fais pas de souci, à part pour sa santé mentale avec une double casquette à gérer.

Vu les problèmes d'équilibre financier régulièrement abordé par Gilles, le changement de tête n'est pas surprenant.Le choix de Pascal Godbillon est bon. Il apportera sans doute à la collection des titres qui lui manquent et sans doute les titres de fonds que Gilles ne voulait pas lui donner.Par titres de fonds j'entends des titres qui sans être des best sellers arrivent à un bon niveau de vente. Depuis quelques années Gilles Dumay était devenu très exigeant littérairement et certains de ces choix m'ont laissé perplexes. Pourquoi publier des titres des années 70 ou 80 au milieu de titres récents, en plus des titres pas forcément très connus.

Après, en tant que lecteur, je préfère avoir quelqu'un ne publiant que des œuvres d'une haute qualité littéraire, que je peux acheter les yeux fermés, plutôt qu'une maison publiant par brouettes entières des coups de cœurs répétés et relatifs. *trolling inside (bien que cela résume en fait parfaitement mon état d'esprit)*J'imagine toutefois qu'il fallait bien s'attendre à ce que cette situation ne dure pas, pour des raisons de rentabilité,, mais je suis heureux que G. Dumay parte au moins sur un succès récent avec les ventes de Latium.Je me demandais dernièrement pourquoi les chiffres de vente de chaque semaine n'étaient plus indiqués. J'imagine qu'il avait reçu des consignes à ce sujet, bien que ce ne soit qu'une supposition.

Fabien Lyraud a écrit :Pourquoi publier des titres des années 70 ou 80 au milieu de titres récents, en plus des titres pas forcément très connus.

T'es sérieux ?J'imagine que tu parles de Arslan, livre de 1976, jamais traduit en France, véritable coup de semonce moral et qui a eu enfin l'honneur qu'il méritait.Pourquoi le publier ? Parce que c'est une tuerie et que ça fait grandement réfléchir...Et comme le dis K et comme je le précisais sur Facebook, de l'autre côté ça va, on a une "autre" maison d'édition qui publie des trucs ...des trucs. Donc Lunes D'encre, ça faisait du bien quand même.

Je confirme qu'Arslan est un livre dérangeant, intéressant, provoquant un certain malaise chez le lecteur mais qui aurait du être publié depuis longtemps et me semble une lecture vivement conseillée, au delà des amateurs du genre et s'insérant complètement dans une ligne éditoriale proposant des titres exigeants. Alors certes il y a plein de titres qui se vendent mieux, mais il y en a aussi pas mal parmi ceux là qui n'auraient pas eu leur place dans cette collection et ile ne faut pas non plus négliger que Gilles a été intéressé par des titres qui ont connu du succès ailleurs mais pour lesquels il n'a pas pu mettre autant d'argent sur la table. (Les lecteurs de son ex-blog ou du forum du Bélial' en ont eu plusieurs exemples)