J'ai tenté après l'écoute de quelques interviews de Marlon James, que j'ai trouvé très intéressant(es), et au bout de 70 pages, je me suis aussi interrogé sur la poursuite de la lecture... J'ai choisi de persévérer, et bien m'en a pris !
J'ai mis le temps à venir à bout de ce pavé - plusieurs mois quand même, ayant peu de temps pour lire (ma vie.com ...

)- mais après les 100 premières pages, pas un instant je n'ai imaginé lâcher l'affaire, tant ce roman m'a marqué.
C'est clairement une lecture déroutante, tant par la forme (surtout par le style de Pisteur, le "héros" et narrateur, qui suit sa propre logique, souvent égotiste, dans les conversations ou sa façon de raconter l'histoire) que par le fond (un morceau d'Afrique fantasmée, parfois proche des clichés européens, d'autres fois aux antipodes de ce même imaginaire).
Par bien des côtés, j'ai retrouvé les sensations ressenties lors de la lecture de Perdido Street Station : dérouté mais fasciné par l'univers (une ville contre un bout d'Afrique), émerveillé par le bestiaire et son inventivité (pensée spéciale à Anansi / Nan-Si, que j'attendais en bon lecteur de N. Gaiman, mais dont l'apparition m'a tout de même surpris par sa forme... et sa brièveté), des passages gore ou juste malaisants, souvent liés à l'intime des personnages, et un "héros" peu attachant au final.
Un vrai bon (et long !) moment de lecture en ce qui me concerne, de ceux qui marquent, probablement pour longtemps, m'ayant sorti de ma "zone de confort" pour mon plus grand plaisir. Je recommande !
