Les observations continuent !

PARIS (AFP) - La glace d'eau que les scientifiques s'attendent à découvrir sous la surface martienne est très inégalement répartie dans les couches superficielles du sol de la planète rouge, selon une étude à paraître dans la prochaine édition de la revue scientifique Nature.Les nouvelles données obtenues montrent en particulier que la profondeur de la couche de glace est très variable dans les zones potentielles d'atterrissage de la sonde américaine Phoenix, qui doit, à compter de l'année prochaine, forer le sol martien à la recherche d'eau et donc de vie. Les scientifiques estiment que l'eau, qui a dû il y a des millions d'années ruisseler à la surface de Mars, pourrait encore subsister sous forme de glace dans le sous-sol de la planète. Phoenix, dont le lancement est prévu en août, doit creuser la surface martienne sur une profondeur d'un mètre. L'agence spatiale américaine Nasa compte le faire atterrir dans une zone où existe une possibilité de 80% de trouver de la glace à moins de trente centimètres de la surface. Mais jusqu'ici, les données sur l'éventuelle présence d'eau dans le sous-sol martien étaient très imprécises, avec des marges d'erreur de plusieurs centaines de kilomètres. La nouvelle méthode, qui repose sur l'exploitation des images infrarouges prises par l'orbiteur Mars Odyssey, permet une précision inférieure à celle du kilomètre, soit une amélioration d'un facteur cent. L'auteur de l'article, Joshua Bandfield de l'Université d'Etat de l'Arizona, a mesuré la chaleur réfléchie par le sol de la planète en été et en automne. Si de l'eau est présente à proximité de la surface, la baisse de la température du sol lorsque la saison s'avance est moins brutale que lorsque le sol superficiel est composé uniquement de régolithe (poussière). Les sites cartographiés par le Pr Bandfield se situent tous entre 60 et 70 degrés de latitude où la théorie prévoit l'existence de glace d'eau à moins de 2 mètres sous la surface.
mercredi 2 mai 2007, 13h48 La NASA commence à réfléchir aux implications de longues missions vers Mars Que faire du corps d'un astronaute décédé pendant une mission d'exploration de Mars? La NASA, qui prépare l'envoi d'ici 2050 d'humains sur la planète rouge, commence à réfléchir aux implications de missions appelées à durer trois ans.Ces réflexions sont menées par des médecins et scientifiques de l'agence spatiale américaine, en collaboration avec des intervenants extérieurs dont des spécialistes de bioéthique. Elles sont consignées dans un document sur la santé des équipages obtenu sur une requête de l'Associated Press, dans le cadre de la loi sur la liberté d'information."Comme vous pouvez imaginer, ce ne sont pas des choses dont les gens parlent aisément", convient le Dr Richard Williams, chef du service médical de la NASA. "Nous essayons de définir un cadre éthique" à destination des commandants et responsables de missions, qui seront tôt ou tard confrontés à ce type de "décisions difficiles".Le document de la NASA ne mentionne pas la question des rapports sexuels dans l'espace. Il ne s'agit pas d'un problème de santé des équipages, mais plutôt de questions comportementales qui seront étudiées par d'autres responsables de l'agence, selon le Dr Williams.Les scientifiques se sont d'ores et déjà penché sur certains aspects liés à la santé, comme les doses maximales de radiations admissibles ou le nombre d'heures de travail hebdomadaire de l'équipage -pas plus de 48.D'autres questions, en revanche, restent à résoudre: que faire du cadavre d'un astronaute décédé à bord? Le garder dans une chambre froide, l'inhumer sur Terre, sur Mars, le larguer dans le vide sidéral? Faut-il sauver à tout prix un astronaute dans un état critique et consommer de l'oxygène au risque de mettre en danger le reste de l'équipage?"Le moment viendra sans doute où il faudra mettre en balance un risque important de décès et le succès de la mission", prévient Paul Root Wolpe, spécialiste de bioéthique à l'Université de Pennsylvanie et consultant de la NASA depuis 2001. "L'idée selon laquelle nous choisirons toujours le bien-être de la personne au détriment du succès de la mission sonne bien. Mais elle ne reflétera pas forcément la façon dont les décisions seront prises en réalité".Aujourd'hui, un astronaute ou un cosmonaute gravement malade ou blessé à bord de la Station spatiale internationale -ce qui ne s'est jamais produit- peut quitter l'ISS en urgence. Un vaisseau Soyouz de secours est en effet amarré en permanence à la station en orbite à environ 350km au-dessus de la Terre.Ce qui sera impossible lors d'un voyage vers Mars, qui prendra environ trois ans entre l'aller, le séjour sur place et le retour. De plus, les astronautes ne pourront pas compter, dans les situations d'urgence vitale, sur l'aide du Centre de contrôle au sol: les communications radio avec Houston mettront près de 30 minutes à parvenir à l'équipage, en raison de la distance.Les risques du voyage spatial sont notamment l'exposition aux radiations, la perte musculaire et osseuse, les problèmes psychologiques dus à l'isolement et aux éventuelles tensions au sein de l'équipage. La NASA devra déterminer si les astronautes devront subir des opérations préventives, dont l'ablation de l'appendice, et... rédiger leur testament avant de partir en mission.La NASA, à ce jour, n'a jamais annulé de mission en raison de problèmes médicaux, contrairement à l'Union soviétique confrontée à trois reprises à ce type d'incidents. Les trois accidents qui ont endeuillé le programme spatial américain (Apollo 1, Challenger et Columbia), faisant 17 morts au total, avaient tous pour origine une défaillance technique.