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Je suis sceptique sur "les joueurs de WoW". Il doit y en avoir une minorité qui lit des livres, déjà, ensuite, je suis pas sûr que les œuvres de Cook (notamment) soient leurs livres de chevets.J'aimerai bien savoir - d'ailleurs - si Cook a tout de suite trouvé son public en France ou si ça a mis un certain temps ? Parce que j'ai l'impression qu'on laisse de moins en moins de temps aux œuvres de trouver leurs fans, preuve en est les IDLN et aussi la première édition des Malazéens. Car franchement, arrêter l'édition/traduction au deuxième tome (lui même découpé en deux, bravo la France encore une fois), c'est un peu n'importe quoi.

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Car franchement, arrêter l'édition/traduction au deuxième tome (lui même découpé en deux, bravo la France encore une fois), c'est un peu n'importe quoi.
Pour le coup, il me semble que c'est surtout que toute la collection fantasy de Calmann-Levy s'était arrêtée, pas juste la saga.

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Je suis sceptique sur "les joueurs de WoW". Il doit y en avoir une minorité qui lit des livres, déjà, ensuite, je suis pas sûr que les œuvres de Cook (notamment) soient leurs livres de chevets.
Tu serais surprise. Curieusement tous ceux que je connais sont cadres sup, donc ça déforme un peu. Mais je pense que le public des gamers est un public auquel l'édition SF et fantasy doit s'intéresser comme on s'est intéressé au public roliste dans les années 90.

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Merwin Tonnel a écrit :Pour le coup, il me semble que c'est surtout que toute la collection fantasy de Calmann-Levy s'était arrêtée, pas juste la saga.
En sachant qu'indépendamment de cet arrêt, les chiffres de ventes du Livre Malazéen chez CL étaient mauvais, voire même très mauvais. J'ai eu connaissance de ces chiffres, je ne sais pas si je suis "autorisé" à les rendre public, mais ce n'est pas reluisant. Après, la faute à qui ou à quoi, c'est un autre problème.

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Fabien Lyraud a écrit :
Je suis sceptique sur "les joueurs de WoW". Il doit y en avoir une minorité qui lit des livres, déjà, ensuite, je suis pas sûr que les œuvres de Cook (notamment) soient leurs livres de chevets.
Tu serais surprise. Curieusement tous ceux que je connais sont cadres sup, donc ça déforme un peu. Mais je pense que le public des gamers est un public auquel l'édition SF et fantasy doit s'intéresser comme on s'est intéressé au public roliste dans les années 90.
Je suis surpris (sans "e") :)... Non pas vraiment, à mon sens ta vision est -vraiment- déformée par ton entourage qui - je le pense sincèrement - fait partie d'une minorité. Je connais beaucoup de gens qui jouent à ce genre de jeu (je n'y joue pas moi même) et franchement c'est pas des lecteurs assidus. Et, s'ils se tournent vers la fantasy, ce ne sera pas vers du Glen Cook mais du plus connu, type TdF ou Robin Hobb.De plus, on ne peut pas comparer les "rôlistes" et les joueurs de MMO. La première catégorie a toujours été plutôt marginale alors que le MMO, par l'intermédiaire de WoW notamment, est devenu un véritable phénomène de société.Après, rien n'empêche de viser ce public, mais je suis pas sûr que pour des œuvres comme celle d'Erikson ce soit vraiment intéressant.

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Yksin a écrit :Je suis surpris (sans "e") :)... Non pas vraiment, à mon sens ta vision est -vraiment- déformée par ton entourage qui - je le pense sincèrement - fait partie d'une minorité. Je connais beaucoup de gens qui jouent à ce genre de jeu (je n'y joue pas moi même) et franchement c'est pas des lecteurs assidus. Et, s'ils se tournent vers la fantasy, ce ne sera pas vers du Glen Cook mais du plus connu, type TdF ou Robin Hobb.
Très difficile de tirer des conclusions et de faire des généralités, chaque joueur est différent, dans ma guilde ca va de 17 à 45 ans, des joueurs partout en france et des professions totalement différentes. Perso je suis joueur de wow et j'adore Glen cook et je n'aime pas (mais alors pas du tout) Robin Hobb.

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Exceptionnellement, je remet ma critique entière de Deadhouse Gates ici, puisque c'est quand même grâce au noyau dur de fans qui rode ici que j'ai découvert cette série !Comme expliqué lors de la critique de Gardens of the Moon, premier volume de la décalogie de l'écrivain canadien Steven Erikson, le destin éditorial tragique du cycle The Malazan Book of the Fallen en France ne permet plus d'envisager une traduction digne de ce nom avant très longtemps. Pire encore, son échec éditorial chez Calmann-Levy à l'époque ainsi que l'imposant nombre de pages de cette épopée fantasy rendent son retour quasiment impossible dans la langue de Molière en l'état actuel des choses. C'est donc vers les versions originales que se tourneront les plus vaillants lecteurs pour plonger dans cet univers gigantesque à la réputation des plus flatteuses. Gardens of the Moons laissait déjà entrevoir tout l’énorme potentiel du monde d'Erikson tout en révélant quelques lacunes de jeunesse que l'on espère corrigés pour ce second tome de 836 pages : Deadhouse Gates.Remise en situation.Après la tournure pour le moins dramatique des événements de Genabackis pour les armées malazéennes, l'impératrice Laseen a déclaré les Brûleurs de Pont, la seconde Armée et Dujek Onearm lui-même comme traîtres à l'empire. Steven Erikson fait donc le choix de scinder son fil narratif en deux. D'un côté les personnages restants sur Genabackis que l'on retrouvera dans Memories of Ice - troisième volume du cycle - de l'autre ceux qui partent pour le continent des Sept Cités pour mener à bien une mission secrète fomentée par Whiskeyjack, Kalam et Quick Ben. Du coup, on suit cette fois une partie des personnages de Gardens of The Moon, à savoir Kalam, Crokus et Apsalar (anciennement Sorry), qui débarque sur un continent où une sanglante révolte est sur le point d'éclater : le Whirlwind, mené par la prophétie de Dryjhna qui annonçait la venue de la déesse Sha'ik pour repousser l'envahisseur malazéen. Bien conscient que l'Apocalypse arrive, Coltaine, Fist (aka commandant) de la septième armée malazéenne et chef du clan Wickan des Corbeaux se prépare à protéger les civils dont il a la garde contre la rage des fanatiques de Sha'ik. Duiker, historien impérial, va être le témoin privilégié de la longue marche de Coltaine à travers le continent pour sauver des dizaines de milliers d'hommes, femmes et enfants du massacre. Pendant ce temps, à Unta, les nobles continuent à subir le courroux de Laseen et de son nouvel adjoint, la redoutable Tavore Paran. Celle-ci faisant même arrêter sa propre sœur, Felisin, pour l'envoyer en compagnie de l'ancien prêtre de Fener, Heboric, et de nombreux brigands et voleurs, dont l'impressionnant Baudin, vers les mines d'Ototoral de Skullcup. Enfin, Mappo et Icarium, un Trell et un Jaghut, traversent le désert de Raraku à la recherche du chemin des Ascendants pour y trouver des réponses à un lointain passé.Tous ces destins vont se croiser pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Steven Erikson fait un choix radical avec Deadhouse Gates. Au lieu de continuer de façon linéaire son récit, il abandonne quasiment toutes les bases qu'il a posé dans Gardens of the Moon pour les relayer au second plan et s'intéresser à un tout autre continent. On se retrouve ainsi dans un univers presque neuf où tout reste à découvrir... ou presque. Presque parce qu'Erikson a déjà placé ses bases auparavant : les maisons des Dieux - Shadowthrone, Hood, Cotillion...- l'histoire de l'empire malazéen, la magie...c'est tout le reste qui change en réalité. Du coup, il n'y a aucune redite dans Deadhouse Gates, c'est même tout le contraire. Le canadien prend un risque salutaire et qui, finalement, s'avère payant. Utilisant à fond l'aspect fantasy de son univers (à l'opposé total d'un Trône de Fer), l'écrivain nous fait retourner dans un monde bourré de magie, de mythes, de légendes et de créatures inquiétantes. Nous sommes dans un monde de Dark Fantasy qui s'assume et se revendique comme tel.Pourtant, n'allez pas croire qu'il s'agisse là de Big Commercial Fantasy. Non. Erikson met sur pied un univers tellement riche et tellement immense qu'il faut vraiment s'accrocher pour comprendre tout ce que l'auteur veut dire. Contrairement à la plupart des écrivains du genre, Erikson ne prend pas son lecteur par la main, au contraire. Ici, il faut parfois attendre une centaine de pages pour comprendre un élément de l'histoire tout simplement parce que l'explication viendra quand il sera clairement justifié qu'elle apparaisse, et pas juste pour guider le lecteur. Prenons par exemple le système de magie constitué de Warrens - sortes d'univers à part du monde réel -, chacun de ses Warrens se révèle propres à certaines races ou même parfois personnages. Du coup, merci au lexique de fin pour réussir à comprendre quelque chose là-dedans. Mais ce qui fascine dans Deadhouse Gates, c'est de voir à quel point Erikson déborde d'idées et à quel point son univers est une mine d'or quasiment infinie de trouvailles. Les races anciennes par exemple constituent à elles seules de fascinantes sous-intrigues (la guerre entre Jaghut et T'lan Imass) que l'on retrouve cette fois plus directement avec le compagnonnage de Mappo et Icarium.Ces deux derniers personnages - et ce ne seront pas les seuls - corrigent l'un des défauts de jeunesse majeurs de Gardens of The Moon, à savoir le manque d'empathie du lecteur pour les héros de l'aventure. Cette fois, Erikson s'attache à décrire avec sensibilité l'épreuve que doit subir Mappo pour accompagner Icarium, une charge terrible qui dure depuis une éternité. Du coup, lorsque le pire doit se produire et devant la candeur d'Icarium, l'émotion jaillit avec aisance. L'auteur canadien dresse de même une galerie de personnages profonds et touchant. Sa capacité à travailler la psychologie des héros de Deadhouse Gates est décuplée par son entêtement à prendre à contre-pied les attentes de son lectorat. Une jeune fille noble qui se fait déporter a toute les raisons d'être une fragile petite chose....alors Erikson en fait une garce à la détermination froide et prête à tout pour manipuler les gens. Un commandant soumis par l'empire malazéen à qui l'on confie le commandement d'une nouvelle armée à la veille de la révolte devrait en toute logique cracher sur ceux qui l'ont vaincu à la première occasion...mais il va tout sacrifier pour protéger les civils du dit-empire. L'un des traits de génie des personnages de Deadhouse Gates c'est de ne jamais être ce que l'on attend d'eux, de vivre avec fureur et grandeur sous la plume d'Erikson. Si Deadhouse Gates continue au moins pour une petite partie Gardens of the Moon avec l'intrigue de Kalam, Fiddler et compagnie, il se concentre avant tout sur l'Apocalypse, le Whirlwind et la chute des Sept Cités lors d'une révolte sanglante. C'est certainement dans cet aspect que le roman s'avère le plus grandiose. Dans cet arc, on suit deux personnages, Duiker et le Coltaine, à la tête d'une armée de dizaines de milliers d'hommes tentant désespérément de protéger des dizaines de milliers de réfugiés civils de la fureur d'un continent entier. Les batailles qui jalonnent la retraite de Coltaine et ses troupes donneront des moments épiques en diable, mis en scène magistralement par Erikson. Deadhouse Gates se révèle être une histoire noire et adulte d'autant plus dans cet arc scénaristique. Des milliers d'enfants crucifiés par les rebelles pour l'exemple, des batailles de sang et de larmes, et un final...Un final qui mériterait des dizaines de pages de commentaires à lui seul. Le destin extraordinaire de Duiker et Coltaine entre dans la légende de la fantasy de façon instantanée. Enfin, il faut rendre honneur à l'habilité d'Erikson pour entrelacer les fils narratifs, faire se recouper les différentes intrigues et, surtout, arriver à mener de front plusieurs versants narratifs. Le premier revient sur la mythologie et le passé de l'univers Malazéen, lui conférant une profondeur folle et un potentiel incroyable, le second s'attache à conter la guerre sanglante qui secoue le continent des Sept Cités, et le dernier nous parle de ce qui se passe dans les royaumes divins, notamment de la maison Shadow. C'est encore l'une des particularités de la série du canadien : ici, les Dieux interviennent de façon directe dans les affaires des mortels. Les mortels pouvant d'ailleurs devenir des Dieux eux-même en passant par la case ascendance. Du coup, les divinités présentent des caractéristiques humaines tout à fait délectables et peuvent être déjouées, voir même détruites, par les mortels ajoutant une nouvelle facette au déjà très retors univers de Steven Erikson.Il faut concéder que, bien davantage que Gardens of The Moon, Deadhouse Gates établit The Malazan Book of the Fallen comme une série pour lecteurs aguerris qui aiment l'ambition et la complexité. Un défaut qui en rebutera certain mais qui devrait pourtant jouer largement en faveur de l'oeuvre au final. Rarement une oeuvre de fantasy flamboyante n'aura été si convaincante et grandiose.Deadhouse Gates corrige tous les défauts de jeunesse de Gardens of The Moon, élargit l'univers malazéen de façon audacieuse et spectaculaire, dépeint des personnages inoubliables et finit par conclure ses intrigues de façon magistrale. Immense réussite donc pour ce deuxième roman de Steven Erikson et forcément une envie irrépressible pour le lecteur de se jeter sur Memories of Ice.

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J’ai profité de mes vacances pour achever la lecture du dernier roman Malazéen, The Crippled God, et j’en sors ravi, tout comme je sors ravi de cette saga. Un seul mot : épique, évidemment !Ce dixième roman apporte une conclusion à quasiment tous les arcs narratifs soulevés par Erikson. Un roman très riche, donc. La convergence finale approche, et le Dieu Estropié en est le centre. Mais qui est-il réellement ? Quel rôle joue-t-il dans toute cette intrigue ? Comment faut-il le traiter ? Tous les protagonistes vont tâcher de répondre à ces questions, chacun à leur manière. Si certains l’exploitent (dont un nouvel ennemi redoutable, bien décidé à éradiquer toute forme de vie sur la planète), d’autres veulent le détruire tandis que d’autres encore souhaitent le protéger… et pas forcément ceux qu’on croit. Vont donc converger Bonehunters, Letheriis, Barghasts, Bolkandos, Grey Helms, Shurq Ellale et ses pirates (avec un “passager clandestin” digne de ce nom !), Anciens dieux aux abois, légion d’Eleints prêts à répandre le chaos sur le monde, Olar Ethil et ses enfants kidnappés, membres de la Trygalle Trade Guild, Draconus et ses deux compagnons d’infortune, mais aussi T’lan Imass (avec un Tool remonté comme une pendule), Jaghuts et K’Chain Che’Malle, tous unis ou presque face à la menace des Pure Blood. Oh, j’allais oublier un certain dragon d’Otataral… et au milieu de ce capharnaüm, Tavore Paran, seule face au destin du monde, entraînant à sa suite ses légions de Malazéens renégats dans une odyssée désespérée à laquelle ils ne comprennent rien mais qu’ils s’efforcent d’accomplir au-delà d’eux-mêmes. Sans rien attendre en retour : ni or, ni gloire, ni même remerciement. Le dépassement de soi érigé au rang d’objectif vital.Je reviens d’ailleurs à mon avis “mitigé plus” sur Dust Of Dreams dans lequel je signalais que le livre se bonifierait certainement à la relecture et à l’aune de sa suite - puisque les deux romans sont directement enchaînés. C’est confirmé : les pans d’intrigues introduits dans DoD trouvent souvent un beau, voire même un magnifique dénouement dans TCG. Les plans de Tavore dévoilés, on comprend pourquoi il aura fallu aux Malazéens traverser toutes ces épreuves en apparence inutiles. Et j’ai revu d’un tout autre regard le Snake, ces enfants abandonnés à leur propre sort et devenus trop tôt des adultes qui, dans DoD, erraient déconnectés de tous les autres protagonistes. Les rencontres qu’ils font dans ce roman-ci sont à fendre l’âme. Et que dire de certains événements en apparence anodins : une naissance chez les Khundryl qui bouleverse l’armée rebelle autant que les parents de ce bébé inespéré et quasi-condamné à peine son premier cri poussé. Le désespoir transpire par toutes les pages de The Crippled God tellement les situations affrontées par les protagonistes semblent inextricables, poussant ces hommes et ces femmes à se transcender, à dépasser leur propre statut d’humain mortel, et ce même si personne ne se souviendra d’eux, même si personne ne sera témoin de leurs exploits. Cette notion que je qualifierais sauvagement d’“unwitnessing”, déjà bien abordée dans Dust Of Dreams, trouve ici son plein accomplissement, et de quelle manière.Mais The Crippled God n’est pas qu’un livre émouvant, c’est aussi et surtout un livre épique, un livre où des batailles se livrent parmi les plus belles de la saga. On pensera bien sûr à l’ultime dénouement entre les armées de Kolanse et les forces coalisées, et ce en plusieurs lieux et temps. On pensera à certains sacrifices / morts héroïques qui parviennent à nous extirper quelques larmes, parmi lesquels des personnages que l'on avait appris à connaître depuis le début de la saga ou presque.
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On pensera surtout à ces scènes anthologiques, marées humaines, bain de sang, fureur des armes et des assauts. Rarement Erikson nous aura fait vivre à ce point l’horreur de la bataille, une bataille ou même le médiocre parvient à se transcender et à livrer le meilleur de lui-même.
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Une bataille enfin où même les ennemis les plus farouches peuvent être capables d’enterrer leurs différends pour aller dans le sens commun. Par quelques retournements de situation d’ailleurs accessoires pour le déroulement de l’intrigue, l’auteur fait montre non seulement de bienveillance envers le genre humain (voire même envers les genres humanoïdes doués d’intelligence), mais aussi d’optimisme, d’empathie et de compassion pour ses héros malmenés par le sort et l’Histoire (avec un grand H).
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Mais la bataille ne se livre pas que sur terre (ou sur Wu, puisqu’il paraît que c’est comme ça qu’Erikson et Esselmont ont nommé leur monde). À Karkhanas, la lutte fait également rage entre les Ténèbres et la Lumière, et le Shake, à peine parvenu à bon port, s’engage dans une lutte désespérée pour protéger coute que coute le First Shore qu’il a juré de défendre. Si je me suis passionné pour les batailles de Kolanse, j’ai encore préféré les vagues d’assaut qui se brisent sans cesse sur le premier rivage et l’armée aux abois qui le défend, la folie des assaillants comme des défenseurs. Épique est même un mot encore trop faible pour décrire la bravoure de certains personnages.
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The Crippled God est également l’occasion pour Erikson de nous faire retrouver de vieilles connaissances, soit au fil du livre (cf un host Malazéen et son commandant qu’on avait perdus de vue depuis quelques tomes), soit dans l’épilogue. Un épilogue absolument parfait, parvenant à refermer le livre pour quasiment tous les personnages recensés, hormis quelques uns qui, j’imagine, réapparaîtront dans la trilogie Karsa Orlong. Ce que j’ai surtout aimé, c’est la logique d’écriture faisant que le Livre Malazéen s’achève comme il a commencé, avec les bridgeburners, ces bons vieux vétérans éclatés par-delà les domaines et les continents, par-delà la mort elle-même, et qui finissent ensemble - du moins autant que possible ! - ce qu’ils ont commencé.
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On ne trouve pas ici le désespoir ou la noirceur désabusée d’un GRR Martin : Erikson a vraiment chahuté ses personnages, leur en a fait voir des vertes et des pas mûres, en a tué un grand nombre, en a fâché pas mal d’autres, mais au final, cet esprit de corps, cette amitié née sur le champ de bataille triomphe de tout, et c’est beau. Tout simplement.Il y a beaucoup à dire sur les personnages, ceux qui meurent comme ceux qui survivent. Tavore est certainement le plus tragique de tous, femme incomprise qui s’enferme derrière sa froideur pour mieux nous surprendre par la chaleur de l’amour qu’elle voue à ses hommes mais aussi à ses ennemis d’hier. Tavore dont le plan machiavélique rattrape celui du Crippled God, conjonction de deux destins qui, l’un sans l’autre, n’auraient pas été capables de sauver le monde, du moins la civilisation - moyennant un bon coup de pouce de Shadowthrone et de Cotillon, bien sûr. Tavore qui, d’un seul regard, peut faire basculer l’esprit d’un militaire dans une abnégation sans borne. Tavore, LE chef que l’on suivrait jusqu’en enfer. Autre personnage fort, Brys Beddict qui peut encore une fois prouver sa valeur et ses impressionnants pouvoirs, d’autant que l’on vit le personnage à travers son amante craignant sans cesse pour la vie de son Prince. J’ai aussi particulièrement aimé tout ce qui tourne autour des Grey Helms et de la “trahison” de Khrugava, sachant que l’arc liant ces mercenaire se résout d’une façon tellement inattendue et choquante qu’on en a l’estomac retourné. Aimé également la reine des Bolkandos et ses chipies de fille, Withal et sa femme Sandalath Drukorlat qui bascule dans la folie, le duo Gesler - Stormy parfait dans son “nouveau rôle” (n’en disons pas plus)... et un certain dieu de la mort qui ne manque ni d’humour, ni de détermination. Impossible de tous les citer, bien sûr, c’est dire la richesse scénaristique de ce livre.Côté négatif, pas de gros défauts en vue, si ce n’est que certains arcs se terminent un peu en eau de boudin.
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Même si j’ai aimé l’absence de deus ex machina (je crois que c’est d’ailleurs l’un des seuls bouquins Malazéens où il n’y en a pour ainsi dire pas), je regrette en revanche quelques oublis qui se rappellent à notre bon souvenir au petit bonheur la chance.
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Par ailleurs, c’est bien beau de réserver des morts ou des destins glorieux au plus grand nombre, mais dès que la tension baisse, on reste un peu sur sa faim. Sans parler d’une “légère” tendance (euphémisme) à surexposer le caractère impossible de l’exploit accompli par les Bonehunters, à sans cesse bien appuyer sur leur dépassement inhumain tout en sachant qu’ils vont évidemment y arriver...
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Mais l’un dans l’autre et malgré quelques menues réserves, The Crippled God est un très grand roman, concluant un immense cycle de fantasy. En terme de préférence, TCG arrive pour moi quatrième sur dix derrière Toll The Hound, Memories Of Ice et The Bonhunters - de sacrées références, au passage. Je ne peux donc que vous confirmer mon enthousiasme pour cette saga splendide et mon désarroi face aux lâchages éditoriaux dont elle a fait l’objet ces dernières années. C’est à n’y rien comprendre…Et sur ce dernier point, je reviendrai bientôt vers vous. Je devrais avoir du neuf d’ici quelques semaines, l'été ayant malheureusement fait traîner les choses… en espérant que ça marche. D’ailleurs j’ai déjà des news, mais autant faire un tir groupé. Je croise les doigts sur les quelques pistes qui s’offrent à moi ! ;)

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Gillossen a écrit :Ce qui est sûr avec Erikson, c'est que les retours de lecture sont aussi costauds que ses propres tomes. ^^
C’est certain. Rien que cela m'inciterait à les lire en cas de parution française (bon, j'ai quelque peu fait mon deuil à ce sujet par contre)

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Merci pour cet excellent retour Ser Garlan ! Ça me rappelle mon état d'esprit à la fin de la saga. :) Tes synopsis me font toujours bien marrer, c'est hallucinant le nombre d'intrigues qui se recoupent dans ce tome !Content de ne pas être le seul à asséner que le Livre Malazéen est une œuvre optimiste remplie d'humanisme ; on a souvent trop tendance à parler de dark fantasy sans trop gratter. D'ailleurs, lire du Bakker et du Erikson en parallèle montre bien que, si les deux auteurs ont des similitudes, le fond et le ton sont finalement assez différents.Sinon, tu peux maintenant attaquer Stonewielder, qui reste mon Esslemont préféré (j'ai pas encore lu Dancer's Lament). :)

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Eh eh, oui en effet, je vais m'y mettre d'ici peu. Mais je vais me sortir un peu de l'univers Malazéen avant ça, j'ai une tonne de bouquins qui s'entassent sur ma table de nuit. Et c'est qu'ils sont longs, ces romans d'Erikson et d'Esselmont :)

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Eh bien voilà, je viens d'achever le 4e tome de la série des Malazéens, HOUSE OF CHAINS :P .Et franchement, je dois vous dire que c'est facilement mon préféré de la série :sifflote: . Comme il a été dit à plusieurs reprises dans ce topic, c'est un tome beaucoup plus linéaire, ce qui le rend incomparablement plus agréable à la lecture. Je dois dire que j'ai été ébahi par le personnage de Karsa Orlong qui est vraiment bluffant, c'est un Conan sous stéroïdes qui se déploie sous nos yeux éberlués :o !! Là, on est obligé de dire que Erikson a fait son travail pour ce qui est de la construction du personnage, il a vraiment de l'épaisseur :P .
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. Son côté brutal et indépendant est vraiment jouissif, et il y a de quoi rire (tout en restant à distance respectueuse bien sûr :D ). chaque fois qu'il rencontre un nouveau personnage qui ne sait pas encore ce qui l'attend... Surtout, ce 4e tome est beaucoup moins basé sur des grandes batailles épiques (j'ai trouvé Memories of ice assez indigeste, franchement, avec des pages et des pages de personnages qui coupent des Tenescowri en rondelles) et on suit des personnages presque tous intéressants. Ainsi, c'est chouette d'assister à la rencontre improbable entre un Tiste Edur et un T'lan Imass :) .Il faut que je prenne le temps de relire les passages importants mais il y a un truc qui m'a totalement confusionné
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Dans toute cette masse, je trouve toujours que les Bridgeburners restent en deçà, il y en a toujours trop!! A part Fiddler, ils ne sortent pas du cadre, et avec leur façon d'exprimer presque tout ce qu'ils disent de façon elliptique et dans une sorte d'argot de soldat, ça rend l'ensemble indigeste (je me demande si d'autres personnes sont du même avis?).Dans House of Chains, il y a aussi petit à petit d'autres explications qui sont données qui aident un peu mieux à comprendre le monde dans lequel le lecteur est plongé, et ça donne plus d'épaisseur et de crédibilité au cycle. Une petite chose, par exemple
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.Je répète un truc à la fois énervant, décourageant mais aussi très stimulant/intéressant : c'est l'habitude qu'Erikson a de choisir des mots dont le sens N'EST PAS CLAIR. Souvent les mots que je ne comprends pas ont 4 sens possibles, et Erikson prend TOUJOURS le 4e, qui est le moins usité (je caricature à peine ;) ).Apparemment, le tome 5 comporte toujours du Karsa, donc ça me motive pour aller le lire (mais je vais me changer les idées avec 2-3 romans en français avant de replonger dans Erikson. A ce train là, je ne vais pas pouvoir arriver au Crippled God avant 2020 j'imagine :sifflote: ).

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Ah Karsa, tout un poème :PPour répondre à tes quelques question :
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Pour les soldats Malazéens, je suis d'accord avec toi, il est (encore à ce stade) difficile de s'y attacher. C'est vraiment dans The Bonhunters que tu apprendras à mieux les connaître et que tu verras qu'ils sont bien différents les uns des autres. Koryk, Smiles, Bottle, Tarr, Cuttle te semblent encore interchangeables, mais tu verras très vite que non. Sans parler des petits nouveaux (Hellian, un personnage ENORME !)

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C'est un fabuleux cycle. Mais lire le livre malazéen, c'est par moment, similaire à une partie de Dark souls: on souffre, on soufffre, on souffre encore, puis on est finalement récompensé. Je vénère Memories of ice et en même temps je n'en voyais pas le bout quand je l'ai lu... Les jardins de la lune n'est pas une oeuvre inaccessible si on accepte de plonger dans un univers in media res, mais bon dieu les Portes de la maison des morts et la chaîne des chiens m'ont rendu chèvre sur les passages de la retraite de Coltaine. Il me semble que lire ce cycle en français relève de la torture (Et j'ai lu Finnegan's wake de James Joyce...) Je ne dis pas que c'est seulement pour des "happy few" esthètes arrogants et bilingues, c'est juste que c'est bien plus "simple et moins éprouvant de lire le cycle en VO, par contre j'avoue avoir zappé Midnight Tides(Vive Malazan Wikia...). C'est juste mon petit avis...

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Ser Garlan a écrit :Ah Karsa, tout un poème :PPour répondre à tes quelques question :
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Pour les soldats Malazéens, je suis d'accord avec toi, il est (encore à ce stade) difficile de s'y attacher. C'est vraiment dans The Bonhunters que tu apprendras à mieux les connaître et que tu verras qu'ils sont bien différents les uns des autres. Koryk, Smiles, Bottle, Tarr, Cuttle te semblent encore interchangeables, mais tu verras très vite que non. Sans parler des petits nouveaux (Hellian, un personnage ENORME !)
Merci, Ser Garlan, pour les précisions, ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à être resté confusionné par
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Tout ça pour dire que j'ai déjà acheté MIDNIGHT TIDES et j'ai eu un moment de découragement en me rendant compte que cette fois-ci on se retrouve balancé de l'autre côté de la planète avec des pays, des gens, des noms totalement inconnus...rha, c'est dur!!! Mais après avoir lu 3 pages on se retrouve déjà bien plongé dans l'histoire donc j'espère pouvoir survivre dans ce maëlstrom de mots plus ambigus les uns que les autres...:sifflote:

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Quick Ben a écrit :C'est un fabuleux cycle. Mais lire le livre malazéen, c'est par moment, similaire à une partie de Dark souls: on souffre, on soufffre, on souffre encore, puis on est finalement récompensé. Je vénère Memories of ice et en même temps je n'en voyais pas le bout quand je l'ai lu... Les jardins de la lune n'est pas une oeuvre inaccessible si on accepte de plonger dans un univers in media res, mais bon dieu les Portes de la maison des morts et la chaîne des chiens m'ont rendu chèvre sur les passages de la retraite de Coltaine. Il me semble que lire ce cycle en français relève de la torture (Et j'ai lu Finnegan's wake de James Joyce...) Je ne dis pas que c'est seulement pour des "happy few" esthètes arrogants et bilingues, c'est juste que c'est bien plus "simple et moins éprouvant de lire le cycle en VO, par contre j'avoue avoir zappé Midnight Tides(Vive Malazan Wikia...). C'est juste mon petit avis...
Merci pour ton avis très franc et qui me rassure quelque part...bon je vais tenter la traversée de Midnight Tides, après tout, c'est le 5e tome de la série, on est à la moitié de cette saga verbeuse, et après, pour le reste, tout devrait paraître plus facile, non? ;) . Avec les Wikis, on se spoilerise trop facilement, alors je préfère me retenir un peu même si on ne comprend pas tout....là je lis la série sur un ebook (Kindle) qui propose une option sympa "X-ray" qui, lorsqu'on clique sur un personnage, le présente en quelques lignes (si on l'a oublié...), et ça aide bien pour la série malazéenne, je dois dire :P .

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Midnight Tides, il m'a bien fallu 100 pages pour me familiariser avec le tout nouveau décor. Après, c'est que du bon :)Sinon, mieux que la fonction X-Ray, si tu lis sur Kindle, il y a les Fictionaries. Ça fonctionne comme des dictionnaires Kindle, mais pour les termes spécifiques aux bouquins. En gros, tu sélectionnes le personnage, la ville ou encore la tribu qui te pose problème, ça t'ouvre une fenêtre avec la description tirée d'un wiki (mais le tout se fait hors-ligne). En plus, tu peux prendre le Fictionary qui correspond à l'endroit où tu en es dans ta lecture pour pas te faire spoiler les tomes suivants.

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darkfriend a écrit :
Quick Ben a écrit :C'est un fabuleux cycle. Mais lire le livre malazéen, c'est par moment, similaire à une partie de Dark souls: on souffre, on soufffre, on souffre encore, puis on est finalement récompensé. Je vénère Memories of ice et en même temps je n'en voyais pas le bout quand je l'ai lu... Les jardins de la lune n'est pas une oeuvre inaccessible si on accepte de plonger dans un univers in media res, mais bon dieu les Portes de la maison des morts et la chaîne des chiens m'ont rendu chèvre sur les passages de la retraite de Coltaine. Il me semble que lire ce cycle en français relève de la torture (Et j'ai lu Finnegan's wake de James Joyce...) Je ne dis pas que c'est seulement pour des "happy few" esthètes arrogants et bilingues, c'est juste que c'est bien plus "simple et moins éprouvant de lire le cycle en VO, par contre j'avoue avoir zappé Midnight Tides(Vive Malazan Wikia...). C'est juste mon petit avis...
Merci pour ton avis très franc et qui me rassure quelque part...bon je vais tenter la traversée de Midnight Tides, après tout, c'est le 5e tome de la série, on est à la moitié de cette saga verbeuse, et après, pour le reste, tout devrait paraître plus facile, non? ;) . Avec les Wikis, on se spoilerise trop facilement, alors je préfère me retenir un peu même si on ne comprend pas tout....là je lis la série sur un ebook (Kindle) qui propose une option sympa "X-ray" qui, lorsqu'on clique sur un personnage, le présente en quelques lignes (si on l'a oublié...), et ça aide bien pour la série malazéenne, je dois dire :P .
De rien.:) Je ne sais pas si on peut dire que ça devient plus facile. Je pense que ça devient plus facile de s'habituer à la complexité . Par exemple que celui qui a bien compris du le premier coup le concept des Azaths dès 'les jardins de la lune' me jette la première pierre... Mes personnages préférés Quick Ben mais aussi Gruntle car il me donnait toujours envie de manger des pétales de maïs glacés au sucre d'une certaine marque...:D